TUBERCULOSE.

Définition. – Une maladie infectieuse, causée par bacillus tuberculosis, dont les lésions sont caractérisées par des corps noduleux nommés tubercules ou par l’infiltration diffuse de tissus tuberculeux qui se caséifient ou se sclérosent, et qui, finalement, peuvent s’ulcérer, ou dans certaines circonstances, se calcifier.[…]

Formes cliniques.

[…] Formes pulmonaires. – Symptômes. – Dès le début, les symptômes pulmonaires sont marqués. Le patient peut avoir eu une toux pendant des mois, voire des années, sans que sa santé s’en trouve trop affectée, comme il peut avoir reçu un diagnostic de tuberculose pulmonaire chronique. Dans d’autres cas, chez les enfants notamment, la maladie peut succéder à la rougeole ou à la coqueluche, et prendre une forme distinctement broncho-pneumonique. La maladie se manifeste d’abord sous les symptômes de la bronchite diffuse. La toux est marquée, et les expectorations sont muco-purulentes et parfois rouillées. L’hémoptysie est observée dans quelques cas. Dès le début, la dyspnée constitue une caractéristique frappante, pouvant être disproportionnée par rapport à l’intensité des signes physiques. Chez les adultes, les respirations peuvent être aussi pressées que dans les cas de pneumonie aiguë. Elles peuvent aller de cinquante à soixante; et atteindre les quatre-vingts ou plus chez les enfants. On observe une plus ou moins grande cyanose des lèvres et du bout des doigts; les joues sont empourprées. Mis à part l’emphysème et les stades avancés de la pneumonie aiguë, je ne connais aucun autre état pulmonaire pour lequel la cyanose est aussi prononcée. Les signes physiques sont ceux de la bronchite… Vers la fin, les râles peuvent être plus importants et plus muqueux. La température atteint les 102 ou 103 degrés, et peut présenter le type inverse. Le pouls est rapide et faible. Dans les cas très aigus, la rate est toujours hypertrophiée. La maladie peut s’avérer mortelle en dix ou douze jours, ou se prolonger quelques semaines, voire des mois.

Traitement

[...] Mesures générales. – Il y a trois consignes : premièrement, placer le patient dans l’environnement le plus favorable au maintien d’un degré de nutrition optimal; deuxièmement, mettre en œuvre des mesures qui, de manière générale ou locale, influencent les processus tuberculeux; troisièmement, atténuer les symptômes.

La dimension de l’environnement occupe une place fort importante dans le traitement de la tuberculose. Une expérience, menée par Trudeau, illustre ce dernier fait de façon intéressante et pratique : des lapins inoculés, confinés dans un endroit sombre et humide, succombent à la maladie rapidement, tandis que d’autres, qui sont libres d’évoluer sans contraintes, guérissent ou ne conservent que de légères lésions. C’est la même chose pour la tuberculose de l’humain. Un patient confiné à sa demeure – particulièrement pour ce qui est des résidences étouffantes, surchauffées et mal aérées des pauvres – ou soigné dans la salle commune d’un hôpital, se trouve dans une situation similaire à celle du lapin confiné au clapier dans une cave, alors que le patient qui profite du grand air et du soleil durant la majeure partie de la journée a des chances de survie comparables à celles du lapin en liberté.

Dans la majorité des cas, le traitement doit être administré à la maison, dans des conditions souvent difficiles. Cependant, de grandes choses peuvent être accomplies si le patient peut profiter du grand air du dehors pour la plus grande partie de chaque jour. Dans les cas de tuberculose pulmonaire, la toux, la fièvre, les sueurs nocturnes et l’hémoptysie ne devraient en aucun cas être considérées comme des contre-indications à cette règle. Les patients ne devraient être gardés à l’intérieur que par temps pluvieux ou de tempête. Dans de nombreux cas, la condition s’améliore à une vitesse remarquable à la suite d’une telle cure d’air frais. En ville, le patient, bien couvert, peut être placé dans un sofa, ou sur une chaise longue au balcon, voire au jardin.

Le traitement climatique de la tuberculose n’est qu’une simple modification de ce plan. Les exigences pour un climat approprié sont une atmosphère pure, unetempérature modérée, qui n’est pas sujette aux variations rapides, ainsi qu’une quantité optimale de soleil. Étant donné ces trois facteurs, le lieu en lui-même ne revêt pas une grande importance, dans la mesure où le patient mène sa vie au grand air.

[...]La température de l’air joue également un rôle mineur : il suffit qu’elle soit relativement modérée et qu’elle ne subisse pas de variations rapides. Les climats hivernaux des Adirondacks, du Colorado, ou de Davos présentent l’avantage d’un froid constant conjugué à un grand ensoleillement, tout comme les lieux de villégiature des états du Sud, de la Californie, du Sud de la France ou de l’Italie, qui connaissent des températures élevées relativement stables, ainsi qu’une quantité de soleil optimale. La sécheresse de l’air représente certainement un facteur important, mais non essentiel.

Source: William Osler, TUBERCULOSE. (New York: Appelton, 1892), 184, 200, 250

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