MÉLANCOLIE.

Une maladie caractérisée par une pensée introvertie et sombre, des craintes infondées et une dépression générale du moral.

« Considérons dans un premier temps les formes plus bénignes de mélancolie, dont la dépression sans délire est le principal symptôme. Si n’importe lequel d’entre vous s’attarde à l’étude des troubles mentaux, il rencontrera constamment ce type de cas. Ce sont les patients externes, pour ainsi dire, de cette pratique particulière. Une large proportion de ces cas peut être traitée comme des patients externes, sans avoir recours à la contrainte d’un asile. Il n’est pas rare que des personnes souffrent d’attaques périodiques de mélancolie, qui peuvent durer de six à douze mois puis se résorber, éventuellement sans traitements, pour ne se déclarer à nouveau que deux ou trois ans plus tard, avec comme seules causes observables une constitution héréditairement transmise et une tendance périodique à la récurrence. Dans ces cas, les traitements – ou du moins les traitements médicinaux – sont peu efficaces, alors que ceux-ci s’avèrent essentiels pour les cas ordinaires; à moins qu’il ne s’agisse de cas particuliers et appropriés, le patient dérive dans un stade plus avancé de mélancolie, ou encore le désordre existant devient chronique et opiniâtre, et la guérison requiert alors des mois plutôt que des semaines.

La dépression est l’élément principal de la mélancolie simple ou bénigne. Le malade ne tire aucun plaisir de l’existence; la vie en elle-même est une interminable souffrance, d’où le souhait d’y mettre fin. Après une nuit courte et agitée, durant laquelle il a peu et mal dormi, il s’éveille dans la morosité la plus sombre, toutes ses idées morbides exaltées par le désespoir de ce monde. »

Source: Joseph Thomas, "MÉLANCOLIE." (Philadelphia: J.B. Lippincott Co., 1893)

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