Le sort des Indiens du Yukon, 1900
Klondikers and Indian packers near Stone House, Chilkoot Trail, Frank LaRoche, 1897, Univ of Washington, La Roche 2035
De toute évidence, ces Indiens connaîtront le même sort que tous les autres aborigènes qui sont entrés en contact avec ce que nous nous plaisons à appeler la « civilisation ». La civilisation finira par anéantir les Indiens. Voilà qui résume toute l’histoire, et il est évident que les Indiens eux-mêmes comprennent que tel sera le cas. Ils voient les terres qu’ils considèrent comme leur propriété leur être arrachées sans qu’on leur demande la moindre permission. Le gibier, qui constitue depuis longtemps la majeure partie de leur subsistance, est refoulé vers les montagnes, et lorsque le gibier aura complètement disparu, les Indiens ne prévoient rien d’autre que l’extinction de leur race.
L’argument qui est avancé par Silas au nom de sa tribu est très fort et il fait très bien valoir leur point de vue. Silas a un sens inné du bien et du mal, ce qui le porte entre autres à croire qu’une loi donnant droit à une indemnité d’expropriation devrait être appliquée dans cette affaire.
Autrefois, les Indiens possédaient toutes les terres, tout le poisson et tout le gibier. Maintenant, ils ne possèdent plus rien. Autrefois, ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient sans que personne n’intervienne. Maintenant, ils peuvent être arrêtés pour n’importe quelle entorse à la loi, au même titre que les hommes blancs.
Ils ne comprennent pas comment ils ont pu perdre tout ce qu’ils avaient et ne rien recevoir en retour. Cette affaire mérite que les autorités la prennent en considération. Que les lieux leur appartiennent légalement ou non, nous avons envers les Indiens des obligations morales qui ne devraient pas être négligées. S’ils courent un réel danger de sombrer dans la pauvreté, l’affaire devrait être rapidement examinée et de l’aide accordée.