M. Gavreau, s’adressant à la Chambre des communes
Je suis parfaitement conscient que 1897 est l’année du jubilé, mais je sais aussi que cette année a été marquée par la découverte d’un gisement d’or au Klondike, une découverte inespérée et des plus appréciées, dont on ne connaît pas encore toute la richesse et qui est toute désignée pour remplir d’espoir le cœur de tous les Canadiens qui désirent voir notre pays s’enrichir et prospérer. La fièvre de l’or dévore les gens des quatre coins de la planète et atteint même les personnes les plus raisonnables du vieux continent. De puissants syndicats sont formés, avec à leur tête les hommes les plus influents des milieux financier, commercial et aristocrate de la Grande-Bretagne, et ces puissants syndicats vont investir leur capital dans notre pays et ainsi contribuer à l’exploitation à grande échelle de la fabuleuse richesse des champs aurifères de notre nouvel Eldorado. Comme lors de la découverte du gisement de Jason, les chercheurs d’or de différents pays vont bientôt se ruer vers la conquête d’une nouvelle toison d’or, à laquelle il est peut-être encore plus difficile d’accéder de nos jours que par le passé, mais je suis certain que les récompenses seront encore plus nombreuses et plus payantes. […]
Sans contredit, Monsieur, la découverte des champs aurifères du Klondike et leur exploitation à grande échelle feront augmenter rapidement le taux d’immigration au pays et nous assurera un grand nombre de colons en santé. […] Des immigrants de tous les coins du monde civilisé viendront augmenter notre population, exploiter nos ressources latentes et construire notre pays. […] L’histoire se répète, Monsieur, et une fois que la ruée vers l’or sera terminée, puisqu’elle ne peut qu’être temporaire, ce sera au tour du Manitoba et des Territoires du Nord-ouest de tirer profit de ce mouvement. […]
[M. Gavreau était député libéral du Témiscouata]