L’histoire de Jérôme demeure un mystère
Par D. L. Scotney
Trouvé sur la plage sans jambes et sans voix
Aylesford—Pendant des siècles, la terre a gardé plusieurs mystères au sujet d’or et de trésors cachés. De ses entrailles ont été extirpés plusieurs vestiges du passé et les hommes l’ont explorée à la recherche de trésors qui restent encore à découvrir. Mais il y a 50 ans, la terre s’est refermée sur le dernier chapitre d’un mystère qui ne sera probablement jamais percé.
Un homme appelé « Jérôme » est devenu le sujet le plus populaire des écrits en Nouvelle-Écosse et une de celles qui ne seront jamais oubliées par les résidants de Digby, le village dans lequel il a vécu pendant plus de cinquante ans.
Lorsqu’il est mort en 1908 et qu’on l’a enterré à Meteghan, le secret de son identité et de ses origines est mort avec lui. Pendant 54 ans, à partir du jour où un pêcheur l’a trouvé sur le rivage de Digby avec les jambes amputées, il a vécu là-bas avec eux mais n’a jamais prononcé une seule phrase de toutes ces années ni révélé son identité de quelque façon que ce soit.
Ce « cul-de-jatte inconnu », que tous connaissaient sous le nom de Jérôme, a gagné en popularité, mais personne ne pouvait percer le mystère de cet homme.
De petits indices, comme son regard attentif les jours où la diligence apportait le courrier ou le peu de mots qu’il a prononcés, ne menaient à rien.
Plusieurs explications ont été apportées pour expliquer qu’on ait ainsi abandonné Jérôme : certains ont dit qu’il était un héritier dont on s’était débarrassé, d’autres qu’il était un noble dont la propriété avait été saisie. Des histoires de mutineries à bord de bateaux ont également été rapportées, mais aucune preuve n’a pu être fournie.
On raconte que des chercheurs auraient découvert qu’un bateau aurait transféré un cul-de-jatte du Nouveau-Brunswick vers la Nouvelle-Écosse, mais aucun registre n’a jamais été retrouvé.
D’où l’inconnu était-il originaire et qui était-il? Cinquante ans se sont écoulés depuis la mort de Jérôme, et la terre s’est refermée sur une histoire qui, plutôt que d’être oubliée, sera transmise comme l’un des plus grands mystères que la Nouvelle-Écosse aura connus.