Le lieut. Hobson annonce avoir trouvé le cairn et les corps (1859)
Yacht de recherche arctique Fox
Port Kennedy, 1er août 1859.
Monsieur,
Etant donné que j’ai voyagé en votre compagnie du 2 avril (jour où nous avons quitté le navire) jusqu’au 28 du second mois au moment où nos groupes se sont séparés au cap Victoria, il serait superflu et inutile que je vous donne un compte rendu détaillé de mes actions entre ces dates. Je commence mon rapport à partir du moment de notre séparation. Mes ordres étaient de faire le tour de l’extrémité nord de l’île du Roi-Guillaume.
[...]
A 9-10 h du matin, nous avons vu un gros cairn, un ouvrage en pierre qui ne semblait pas [à mes yeux] être un campement esquimau. J’ai donc donné l’ordre de monter la tente afin de mener des recherches à notre convenance. Notre premier geste a été de soigneusement démolir le cairn pierre par pierre.
Les pierres ont été transportées à une distance nous permettant de mener des recherches dans les environs immédiats. J’ai été très déçu de ne trouver dans le cairn qu’un morceau de papier vierge plié dans une forme triangulaire et un fragment de cordage. Je n’avais guère de doute que ce papier avait contenu de l’information et que l’écriture (probablement au crayon) avait été effacée à cause de son exposition; il n’était aucunement protégé des éléments sauf par les pierres du cairn dont plusieurs au sommet étaient tombées et parmi lesquelles se trouvaient les fragments de deux bouteilles qui contenaient probablement des documents. Le papier a été trouvé à environ deux pieds du sommet du cairn tel qu’il se présentait lorsque nous l’avons trouvé. A l’origine il ne devait pas mesurer [plus] de 8 pieds en hauteur et 9 pieds de diamètre à sa base. Les pierres du dernier tiers étaient très lourdes et sa construction a du requérir énormément de temps et de travail.
Après m’être assuré que rien n’était enterré sous le cairn et que les boussoles pointaient bien vers le nord magnétique, j’ai fait creuser une tranchée circulaire à une distance de dix pieds du centre du cairn. Là où la nature du terrain nous permettait de le faire. Cette tranchée était d’une largeur d’environ cinq pieds mais en plusieurs endroits le sol était si gelé que la pioche pouvait à peine y pénétrer et nous ne pouvions creuser à plus d’un pied de la surface. Nous avons également creusé sous le cairn mais sans succès.
Des lambeaux de toile étaient visibles dans la neige. Nous sommes retournés à l’endroit où il y avait des tentes et les fouilles nous ont permis de trouver de nombreuses preuves du séjour d’un groupe de l’Erebus et du Terror. J’ai choisi quelques reliques qui paraissaient les plus dignes d’être rapportées, la majeure partie de ce qui restait n’étant que de vieilles toiles, des vêtements et d’autres détritus. Nous avons trouvé trois tentes qui semblaient avoir été laissées telles qu’elles étaient lors leur dernière utilisation sauf que les mâts ont été retrouvés sous les tentes affaissées et les peaux d’ours et les couvre-lits étaient encore étendus, selon toute apparence tels que les derniers occupants les avaient utilisés. De petits articles ont été trouvés à l’intérieur et à l’extérieur des tentes. Dans la plus petite des trois (que je présume avoir été celle d’un officier), un paquet d’aiguilles, des fragments d’un petit insigne rouge, il y en avait beaucoup, deux oculaires de petits télescopes et des fragments de bas, de mitaines, avec [illisible] sur les autres. Dans le matériel de couchage, il y avait les restants de couvertures redingotes chaussettes et pantalons en tissu ordinaire, de mitaines, de bas, aussi beaucoup de ficelle, plusieurs vieux vêtements éparpillés un peu partout.
Les tentes étaient montées sur une crête de galets située sur la rive directement devant le cairn. La plus proche était à environ 9 pieds du cairn. Tout près il y avait trois sites de feu où nous avons trouvé plusieurs allumettes soufrées (dont certaines avaient été utilisées), quelques plumes de lagopèdes, quelques [illisible] de viande [illisible], la mâchoire d’un renard et quelques petits fragments de tisons partiellement consumés. Je pense qu’un petit groupe avait dû camper à cet endroit pendant un certain temps, c’était probablement un observatoire ou un port baleinier. Les tentes étaient très petites et n’auraient pu loger plus de dix ou douze personnes. Elles étaient si décomposées et gelées que je ne pouvais pas les mesurer mais j’ai estimé leur grosseur à partir de l’espace qu’elles occupaient. Ce poste a peut-être été établi pour la pêche à la baleine. Je suis certain qu’il a été abandonné au dernier moment et je pense que le groupe devait retourner à son navire; je ne peux imaginer aucune circonstance où des gens laisseraient leurs tentes, leur matériel de couchage et de cuisson. Ils semblaient manquer de nourriture, nous n’avons trouvé aucun débris de bois à l’exception d’un très lourd cerceau de tonneau d’eau et des débris à moitié consumés près du feu. Les tentes avaient probablement été brûlées pour cuire leur farine de maïs; des pointes de hampes dont les tiges avaient été retirées ont été trouvées près des tentes et je présume que les pièces avaient été les poteaux des tentes.
Nous avons travaillé jusqu’à environ 6 h du soir et les hommes étaient alors fatigués. Nous n’avons presque rien trouvé dans la dernière partie de la journée. A cinq heures et demie le lendemain matin nous avons repris les recherches jusqu’à dix heures et demie au moment où nous avons fait une pause d’une heure car nous ne faisions plus rien de bon. J’ai ensuite donné l’ordre de marcher, à une distance d’environ 150 verges du cairn quelques pierres étaient entassées mais nous n’avons rien trouvé à l’intérieur, ni autour ni sous les pierres.
[...]
Autour des feux et à l’intérieur il y avait plusieurs allumettes soufrées dont quelques-unes avaient servi, du charbon de bois et de très petits morceaux de bois partiellement consumés par le feu. Des plumes de lagopèdes, du sel, des os [illisible] et la mâchoire d’un renard. La position du cairn est 69˚ 63' à la long. 98˚ O, très proche du cap Felix au SO.
[...]
Deux heures de voyage au matin du 6 nous ont menés à un petit cairn dans lequel nous avons trouvé une pioche rompue en deux et une boîte vide de thé ou de café. J’ai rapporté la pioche et j’ai laissé la boîte, l’entourant de quelques pierres. Nous avons cherché des documents en vain pendant une heure. Après avoir marché trois milles et demi ou quatre vers le sud nous avons vu un gros cairn et nous y avons installé notre tente à 11h15 du matin. Il y avait une grande quantité de matériel éparpillé près du cairn qui était gros et qui avait été bâti, comme nous l’avons appris d’un papier trouvé à proximité, par les équipages du Terror et de l’Erebus lorsqu’ils ont mis pied à terre après avoir abandonné leurs navires sur le site du pilier érigé par sir James Ross en 1828.
Le cairn fut bien sûr le premier objet de nos recherches; nous avons rapidement trouvé un petit cylindre parmi des pierres qui s’étaient de toute évidence détachées du sommet; il contenait une courte description des déplacements de la dernière expédition; nous y avons appris que les navires, après avoir remonté le canal Wellington jusqu’à la latitude 77˚, étaient retournés par le côté ouest de l’île Cornwallis et avaient passé leur premier hiver à l’île Beechy [sic] que le 12 septembre 1846 ils étaient à la lat. 70˚ 05' et long. 98˚ 23' O. [illisible] leurs navires le 22 avril 1848 – cinq lieues au N.-O. et étaient arrivés à cet endroit le 26 – les survivants au nombre de 105 étaient sous le commandement du capitaine Crozier et s’apprêtaient à partir à pied le lendemain pour la rivière à poissons de Back. Sir John Franklin est mort le 11 juin 1847 et au jour de leur arrivée ici les pertes totales de l’expédition s’élevaient à 9 officiers et 15 hommes; il était écrit ici que le papier avait été trouvé par le lieut. Irving sous un cairn à 4 milles au nord qui aurait supposément été bâti par sir James Ross (le même endroit où j’ai trouvé la pioche et la boîte) où il a été déposé plus tard par feu le commandant Gore en juin 1847.
Ce papier qui ne devait servir à l’origine qu’à noter les marées et était fourni aux navires de Sa Majesté semble avoir été rempli et soudé au navire, il y a une erreur évidente dans les dates de l’hiver passé à l’île Beechy [sic] que nous savons être celui de 46-47. L’information concernant l’abandon des navires et le trajet de leur retraite projetée avait été écrite dans la marge apparemment par le capitaine Fitzjames, l’écriture étant la même que sa signature. Le papier est contresigné par le capitaine Crozier et les mots "et partons demain pour la grande rivière à poissons [rivière Back]" semblent avoir été ajoutés par lui. L’écriture de la note et la main tremblante dans laquelle tant la note que sa signature ont été écrites me poussent à croire qu’il était probablement malade à ce moment. J’ai bien sûr rapporté l’original et laissé une copie du document avec les nombreux articles qui étaient [illisible] près du cairn. J’ai choisi plusieurs reliques intéressantes et parmi les principales se trouvent une petite boussole d’inclinaison, un petit pilier de sextant sur lequel était gravé Frederick Hornby RN, une pharmacie marine portative et la traverse et un anneau d’un étui à fusil en acajou sur lequel était gravé C.H. Osmer RN.
Je pense que lorsqu’ils sont arrivés à cet endroit, ils ont retiré les rations de tout ce qui avait été apporté des navires et tout ce qui était considéré superflu a été déposé car nous avons trouvé ici une grande quantité de vêtements, 4 ensembles de lourdes chaudières, des pioches, des pelles – des fragments de provisions [illisible] etc.
Je suis resté au cairn jusqu’à 11h du matin le 7, m’étant assuré qu’il n’y avait aucun autre document et ayant fait autant de recherches que possible dans les environs et dans la neige épaisse qui recouvrait le sol. Dans le cairn, j’ai déposé une copie du document, un avis de ma visite et une note à votre intention. Et j’ai tenté de tracer la côte de l’île du Roi-Guillaume vers le sud.
Il est très regrettable que la neige ait été aussi profonde et lourde qu’au milieu de l’hiver car il y a probablement de nombreuses reliques ici qui ont échappé à nos recherches. Je ne pense pas que des documents importants aient été laissés ici car ils auraient certainement été remarqués dans le document trouvé.
Les principaux articles trouvés à cet endroit sont comme suit :
Un petit cylindre incluant un document. 4 ensembles de chaudières, une petite boussole d’inclinaison dans un étui, avec un aimant et 2 aiguilles, un petit pilier de sextant sur lequel était gravé Frederick Hornby RN, le nom des fabricants E and E Emanuel, Portsmouth, une petite pharmacie portative dont les bouteilles étaient presque ou partiellement remplies. La traverse et un anneau d’un étui à fusil en acajou sur lequel était gravé C.H. Osmer. Trois gourdes de marin, une marquée 88 compy W. Heather, une marquée W. Hedges 89 compy, la troisième sans marque. Trois [illisible] dont un marqué W. Aitken (ou Mack), un autre No. 15 Mess. Le troisième sans marque. Un petit [illisible] qui avait contenu de la bourre de fusil.; 2 morceaux d’une petite tringle ronde (comme une tringle à rideaux), un piquet de fer d’environ 4 pieds de long; plusieurs loupes en fer, de la ferronnerie provenant d’une grande chaloupe, un réservoir de poudre transformé en tonneau pour l’eau, le coin d’une grande tente en toile, trois pioches et une pelle, une paire de jambières imperméables, une rame sciée au centre avec une couverture clouée sur ses côtés plats, trois serrures ou pierres [illisible], une grande quantité de vieux vêtements parmi lesquels a été trouvé un bas marqué W. Orren. Un autre avec les initiales W.S., plusieurs bandes de cuivre, une flasque de neuf pouces (avec un bouchon), deux joints d’une tige de nettoyage pour fusil, deux petits arbres de noyau de cuivre (probablement de 1re ronde), plusieurs fragments de cordage en toile, du fil et de la corde à tisser.
Selon la position des navires notée au moment de leur abandon, j’ai conclu que si, comme Dieu le voulait, il y a une épave sur la côte ouest de l’île du Roi-Guillaume, elle se trouve probablement à une courte distance de notre position, car tout navire dérivant vers le sud de cette position serait probablement [illisible] près du contrefort [illisible] de la terre.
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Un loup nous avait aussi suivis le 19 et il a accompagné le traîneau et causé de nombreux problèmes car les chiens ont trouvé sa piste et l’ont suivi à grande vitesse et cela a pris les grands pouvoirs de persuasion des fouets de Christian pour les convaincre de tourner la tête dans la bonne direction; le loup s’est amusé près de nous toute la journée mais il était trop intelligent pour se mettre à distance d’un fusil, il nous quittait la nuit lorsque nous montions le camp. A une heure de l’après-midi nous avons vu un grand cairn, que j’ai supposé à ce moment être le cairn de Simpson au cap Herschel. Je n’avais pas été capable de prendre ma position depuis le départ du cairn de Ross. En examinant le cairn nous avons trouvé de nombreuses plumes de lagopèdes et de harfangs des neiges. Ces dernières très fraîches dans les environs. Nous avons trouvé plusieurs cercles de pierres marquant les endroits où les Esquimaux érigent leurs campements d’été… Le cairn lui-même, que je présume être de construction esquimaude, semblait assez récent (les pierres les plus basses étant simplement recouvertes de mousse) et ne pouvait pas être une cache car il n’y avait pas d’espace vide laissé par quiconque l’avait érigé ou pour un quelconque usage.
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Nous somme repartis des îles à environ midi le 22, le 57e jour de notre absence. Le temps empirait mais avec l’aide d’un bon vent du SE nous avons pu faire environ 9 milles. Dans l’après-midi du 23, le vent frais étant toujours favorable nous avons fait un long trajet, la voile étant d’une aide extraordinaire pour les chiens. Le 24, la tranchée du détroit nous amenant loin de la rive, j’ai envoyé Louis et Edwards parcourir le littoral (j’étais trop faible pour le faire moi-même). À trois heures, voyant que Louis tentait de nous rattraper, je suis retourné à sa rencontre et il m’a dit avoir découvert une grande chaloupe sur la plage; j’ai donc donné l’ordre de monter la tente et prenant le petit traîneau et les chiens, j’ai donné l’ordre aux hommes de suivre lorsque la tente serait montée.
En approchant de l’endroit, j’ai trouvé une grosse chaloupe entièrement [illisible] dont rien n’était visible.
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Elle semblait en bon état mais avait un trou à travers le [illisible] supérieur sur le tribord à environ 12 pieds de la poupe, possiblement la marque d’un ours. Elle semblait avoir été allégée de toutes les façons possibles. Tout le fer et le bois dont ils pouvaient se passer avaient été enlevés mais elle était posée sur un traîneau très lourd et très solide. Il y avait des marques sur la poupe mais je n’ai pu les déchiffrer.
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Il y avait beaucoup de matériel dans la poupe de la chaloupe, à l’arrière droit deux fusils à double canon en position debout et un par terre, les deux avec une ronde déchargée, l’autre chargée et armée. La crosse était appuyée sur le rail supérieur. Un des chronomètres, les trois montres, la plupart des fourchettes et des cuillères d’argent et toutes les munitions trouvées étaient dans la poupe, quelques articles d’argent ont été ramassés à la proue de la chaloupe. Dans les écoutes à l’arrière du côté bâbord il y avait une mâchoire humaine de très grande dimension et d’autres os de même taille se trouvaient tout près. Les os des jambes ont été trouvés plus à l’avant du côté tribord. L’homme semblait avoir été couché transversalement de la chaloupe avec sa tête sous le [illisible] arrière au moment de sa mort, des morceaux de peaux d’ours et de couvertures se trouvaient près de lui. Aussi une grande quantité de restes de vêtements. Ces derniers étaient si gelés ensemble qu’ils ont dû être déterrés avec les pioches et ont donc été déchirés en pièces. Je ne peux pas dire quels vêtements il portait. Les petits os des mains et des pieds étaient dans les mitaines et les bas, l’amas de vêtements près des os avait dû appartenir à plusieurs hommes. Un chronomètre portant le nom de Parkinson and Frodsham N a été trouvé près des restes et dans la position où il se serait trouvé s’il avait été porté à la ceinture des pantalons dans une poche; j’en déduis qu’il est possible que le défunt ait été un officier, mais je ne peux prétendre qu’il y avait autre chose pour me mener à cette conclusion…
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La direction de la chaloupe lorsqu’elle a été trouvée pointait vers le nord-est tout comme le traîneau sur lequel elle a été traînée. Elle penchait beaucoup vers le tribord et avait été partiellement levée du [illisible] coupé pour la mettre en cale. J’ai remarqué qu’elle n’était aucunement attachée au traîneau.
La longueur du traîneau était d’environ 23 pieds et sa largeur d’environ neuf pieds. Les patins étaient en chêne de trois pouces, réduit à deux pouces à leur extrémité supérieure, 8 pouces de profondeur et fortement chaussés de fer. Il y avait cinq barres transversales très lourdes en chêne et 5 blocs de pin pour les supporter. Ils étaient habilement attachés de lanières de cuir. L’ensemble était solidement attaché et fixé. Les funes qui étaient encore attachées étaient faites de lignes de trois pouces pour la pêche à la baleine et portaient la marque Chatham. Les dimensions sont : longueur totale de 28 pieds largeur au maître-bau de 7 pieds 6 pouces, profondeur de 2 pieds 6 pouces.
Les principaux articles trouvés à bord sont comme suit- six rames, environ 60 brasses de lignes de sonde, deux fusils à double canon, une impressionnante quantité de poudre dont plusieurs charges doubles insérées dans les doigts de gants de chevreau, deux chronomètres, trois montres de poche, 11 fourchettes à dîner, 11 cuillères à dîner et 4 cuillères à thé (portant les initiales des officiers appartenant au Terror et à l’Erebus), plusieurs couteaux de marin, de très nombreux [illisible], 5 verres dés à coudre, plusieurs petits livres religieux, une copie de Vicar of Wakefield, une petite Bible avec des notes à la marge, les restes de trois blocs de chocolat utilisés sur les navires, un petit sac pour les plombs, une pièce de six pence Victoria, un étui de cordonnier avec des outils, des brosses, [illisible] avec plusieurs paquets de tabac, une petite paire de gants.
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La chaloupe pointait vers le NE comme si elle retournait aux navires, mais je n’ai aucun moyen de juger si cela était le cas ou si elle s’est tournée par accident ou par son équipage afin de leur offrir un meilleur abri du vent. Sa position est lat 69˚ - 09' et long. 99˚ - 28' O.
Nous avons quitté notre campement au matin du 26 retournant sur nos pas vers le cairn de Ross, à 11h du matin le 28 nous avons trouvé un autre document du commandant Gore dans un petit cairn à l’extrémité sud de la baie de Back ce n’était qu’un relevé des marées comme le premier mais il était solidement fixé et ne semblait pas avoir été ouvert; il ne portait aucune date sauf mai 1847. Comme le premier, le papier était signé par Graham Gore (lieutenant) et Chas. F. Des Voeux premier maître, et on y trouvait l’erreur sur les dates de l’hiver passé à l’île Beechy [sic].
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Nous avons quitté l’île du Roi-Guillaume le 28 mai après avoir passé un mois sur son rivage particulièrement inhospitalier. Dans aucune partie du monde n’ai-je expérimenté du mauvais temps aussi sévère, à partir du 8, le jour où nous avons quitté le cap Franklin, jusqu’à aujourd’hui.
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D’animaux nous n’avons vu que des ours et des renards. Il semblait y avoir eu de bonnes quantités des deux. Ces derniers sont très apprivoisés, à plusieurs occasions il y en a eu un qui se tenait à bout de bras de différents membres du groupe; un a été tué par les chiens attelés après avoir joué près d’eux pendant un certain temps. Il n’y a absolument aucune chance qu’un groupe puisse subsister par la chasse sur ce rivage. Nous n’avons vu aucune trace de chevreuils ou de bœufs musqués. Les seuls oiseaux aperçus étaient quelques lagopèdes et quelques bruants des neiges, j’aurais dû mentionner les lemmings, nous en avons vu plusieurs, et un loup qui a suivi nos traîneaux sur une distance considérable.
[...]
Les notes et les papiers que nous avons trouvés sont déjà en votre possession. J’ajoute à ma lettre une liste… au sujet des endroits où ils ont été trouvés. Mes provisions (à l’exception du carburant) ont été plus que suffisantes nous n’avons pu utiliser la ration complète de pemmican, de pain ou de porc. Et mes officiers mariniers ont réussi je ne sais comment à avoir un surplus de thé, sucre et crème. Ce qui a été utilisé pendant le trajet du retour. Nous avons eu la chance de trouver du bois de grève et de la graisse d’ours ce qui a grandement accru notre carburant; d’une façon ou d’une autre nous avons amassé une vingtaine de jours de carburant.
Je demeure
monsieur
votre humble serviteur
William R. Hobson, Lieut. MR
Liste des articles rapportés du cairn près de cap Felix
Les fragments d’un petit insigne rouge, des couvercles de métal, les vis et pentures d’un baril de poudre. Ornements en laiton d’un marin. Quelques cartouches brevetées. Une partie d’une paire de lunettes à monture d’acier le verre remplacé par du bois avec une fente pour les yeux. Un colis contenant 6 à 8 paquets d’aiguilles. Un petit appareil de cuisson en cuivre. Un petit tonneau de poudre. 2 têtes et un fragment de fer d’une pioche. Le cerceau d’un tonneau pour l’eau, un gant [illisible] ouvré, 2 oculaires de petits télescopes, provenant probablement d’un sextant, plusieurs allumettes soufrées, un morceau de papier vierge plié dans une forme triangulaire, un petit morceau de papier vierge plié comme une note régulière.
De la pointe Victory
Un petit étui en fer pour les rapports avec un rapport à l’intérieur. Une boussole d’inclinaison de 6 pouces de type Robinson I-22; un pilier de sextant de six pouces à double armature sur lequel était gravé Frederick Hornby RN, le nom des fabricants E and E Emanuel, Portsmouth. Une petite pharmacie portative. Une règle de charpentier. 2 petits arbres de noyau de cuivre, une assiette ronde en laiton et un manche brisé d’un étui à fusil en acajou sur lequel était gravé C.F. Osmer, les jumelles et l’extrémité en argent d’un petit télescope allemand. 2 joints d’une tige de nettoyage. Une boîte de thé ou de café
De la barque
Un petit sac pour les plombs, une des vitres d’un télescope, un petit cylindre en fer, un petit sac contenant des amorces à percussion de trois tailles différentes. Une paire de lunettes bleues à monture d’acier (dans un étui en fer). Une petite boîte de pemmican marquée E. Deux fusils doubles, une petite bible avec des notes à la marge, une copie de Vicar of Wakefield, plusieurs petits livres religieux. 11 cuillères à désert [sic] en argent. 11 fourchettes à désert [sic] en argent et 4 cuillères à thé, portant les armoiries et les initiales d’officiers du Terror et de l’Erebus, une balle de mousquet, des charges de balles insérées dans les doigts de gants de chevreau, un nécessaire de couture en soie, deux paires de lunettes en cuir rigide, des calibres à fils remplaçant le verre. Deux petits compas de poche. 1 flasque à boisson. Trois mousquetons pour épée [illisible]. Une casquette bordée d’or [illisible] et un petit morceau de torsade d’or. Un colis avec lunettes en cuir avec [illisible]. 2 petites bouteilles (pleines) avec bouchon. 3 verres pour lunettes, les restants d’une paire de lunettes à monture d’argent. Un petit morceau d’argent pour casquettes. Des charges pour le tir. 2 chronomètres de poche en argent, trois montres en argent.
D’un petit cairn sur le côté sud de la baie de Back
Un petit étui en fer pour les rapports avec un rapport à l’intérieur.
William R. Hobson, Lieut. MR