Procès de Robert Donnelly, l’accusé.
LE JURY REND UN VERDICT DE CULPABILITÉ.
Un cas où tuer ne signifie pas assassiner.
UN POINT SUBTIL EST SOULEVÉ ET LE JURY DÉLIBÈRE.
En plus du témoignage d’Everett, des preuves accablantes ont été déposées contre le prisonnier : il a été vu dans le village la nuit en question cachant un fusil sous son par-dessus. Et même, il a été prouvé qu’après l’affaire il a reconnu avoir tiré et a dit que si le fusil n’avait pas fait long feu, il aurait descendu Everett.
[...] Tout au long du procès le détenu s’est comporté de manière froide et placide, promenant son regard d’un côté à l’autre de la salle d’audience, comme s’il cherchait quelqu’un et ne se souciait pas le moins du monde de le trouver ou non. Alors que se déroulait la scène décrite plus haut il a à plusieurs reprises arboré un large sourire, comme s’il s’agissait d’une excellente comédie montée spécialement pour son propre divertissement.
[...] Comme le prisonnier, quand lui a été posée la question habituelle, a répondu ne rien avoir à déclarer, M. le juge Wilson a alors entrepris de prononcer la peine. Par la même occasion, il a dit qu’il était très vrai qu’aucune accusation n’avait jusqu’ici été portée contre le prisonnier; mais qu’il semblait, comme le démontrait les témoignages, infecté par l’esprit qui semble être un fléau dans le voisinage de Lucan. Cependant, il (l’érudit juge) a dit croire que la famille Donnelly a ses bons côtés. Il a dit être sûr que ce sont des gens généreux, chaleureux et qu’ils doivent être des amis affectueux. Mais il est certain qu’ils devaient être de redoutables ennemis. Il ne souhaitait pas rappeler aucun événement familial pénible, mais il ne pouvait s’empêcher de rappeler le fait que le père du prisonnier avait déjà été condamné à la peine capitale. Et il a assuré au prisonnier que si le coup de feu avait atteint et tué Everett, Donnelly aurait sans aucun doute été pendu. Il a ensuite continué en parlant au prisonnier du ton le plus doux possible, lui assurant qu’il allait lui donner la peine la moins longue que la loi permette, dans l’espoir qu’elle lui soit bénéfique et qu’elle le fasse réfléchir sérieusement à l’atrocité de son crime et aux graves conséquences qu’il aurait pu entraîner. Il l’a ensuite condamné à deux ans de pénitencier. [...]