Logement des soldats à Montréal, 5 octobre 1685.
Le service du Roy demandant que nous mettions cinq compagnies d'infanterie dans l'Isle de Montréal pour y passer l'hyver; et comme il n’y a pas un assez grand nombre d'habitans pour les tenir au large ce qui pouroit leur estre à charge, si nous n’y apportions quelque reglement, l'intention du Roy n'estant point que les dits habitans soient en aucune manière foulez par ses troupes, nous avons jugé a propos de faire sçavoir aux dites troupes que l'intention de sa Majesté est que les officiers tiennent la main a ce que les soldats vivent en si bonne discipline au moyen de leur solde qui leur sera fournie regulièrement pour leur nourriture et entretien, et fassent si bien que leurs hostes ne soient nullement fatiguez de leurs logemens, attendu qu’ils ne seront tenus de leur donner que le couvert, la paillasse, la marmitte, ou chaudière, et la place à leur feu, lequel feu sera entretenu par I'habitant conjointement avec le soldat, qui sera obligé de concert avec le dit habitant d'aller couper du bois et luy aider a le voiturer. Et en tout le reste de ses besoins Nous en
Dequoy nous avons signé la presente ordonnance à ycelle fait mettre le sceau de nos armes et contresigner par Notre secretaire, ordonnant qu'elle sera leüe publiée et affichée partout où besoin sera.
Fait a Villemarie le 5e 8bre [octobre] 1685.
(Signé) le M. de denonville
avec paraphe
Par Monseigneur
Desnoyers, avec paraphe