Interrogatoire sous la torture (question ordinaire et extraordinaire), audience de 7:00, 21 juin 1734.

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L'an mil sept cent trante quatre Le vingt un juin a Sept heure du matin, Nous Pierre Raimbault conseiller Du Roi, Lieutenant General Civil Et Criminel au siege De la Jurisdiction Royalle de Montreal, Et Maitre René Gaudron de Chevremont, Notaire Royal de nostre Jurisdiction Et Juge Provost de L'Isle Jesus, un Des Juges Par Nous appellé En Cette partie, Nous Étant transporté En la Chambre de la question avons fait Extraire des Prisons & amener En ladite Chambre, Marie Joseph Angelique Negresse de Nation, Esclave de demoiselle therese de Couagne, veuve du sieur françois Poulin francheville, accusée, Laquelle accusée S'etant mis Sur la sellette & apres Serment par Elle fait

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De Dire Verité avons Procedé a Son Interrogatoire ainsi qu'il Ensuit.

Interrogé de son nom, Surnom, aage, qualité, Et Demeure.

A Dit se nommer Marie Joseph de son nom de Baptesme surnommée Angelique, aagé de vingt neuf ans, negresse née En Portugal, Esclave de Ladite veuve francheville, demeurant Chez Elle Lors de L'incendie qui Est arrivée En Cette ville.

Interrogé qui Sont Ceux qui lui ont aidé ou Conseiller de mettre Le feu a la maison de ladite Demoiselle francheville.

A Dit que personne ne lui a aidé puisqu'elle ne lui a point mis.

Lecture a Elle faite du presant Interrogatoire a Dit que ses Reponces Contienne verité y a persisté, Et a Declaré ne scavoir Ecrire ni Signé

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De Ce anquise.

Apres quoi Ladite accusée s'etant mis a Genoux teste nue Lui a Eté prononcé par notre Greffier, L'arret du Conseil superieur de Quebec Rendu sur Le proces Criminel Extraordinairement fait a la Requeste du procureur du Roi par lequel Elle Est condemné a faire amende honorable a Etre Pandu Et Etranglé tant que mort s'ensuive a une potence qui pour Cet sera planté, Et son Corps mort Brulé et Consommé, Elle prealablement appliqué a La question ordinaire Et Extraordinaire, pour avoir Revelation de ses Complices.

Ce fait, Ladite accusée a Eté dechaussée Et mis Sur le siege de la question par Le questionnaire Et apres avoir Eté attachée a la maniere accoutumée

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avec les Brodequins Serrés, Ladite accusée a dit qu'elle n'a point Connaissance de personne Et que Ce n'est point Elle.

Apres avoir Eté serré par Le Coin, a Dit « Je veux mourir. C'est moi et point D'autre personne. »

Au second coup, a Dit qu'elle aime mieux mourir; que personne n'a pas lui aidé a mettre Le feu.

Au troisieme a Dit La mesme Chose.

Au quatrieme a Dit qu'on La pende. Que C'est Elle toute seul.

Apres quoi pour L'extraordinaire Lui avons fait mettre un second Coin Et fraper.

Au premier Coup a Dit, « Qu'on me fasse mourir. »

Au second Coup a Dit, « C'est moi Seul. »

Au troisieme a Dit, « Pendé moi. C'est

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moi. »

Au quatrieme a Dit, « C'est moi, avec un Rechaud, personne ne me l'a Conseillé; C'est une pensée, une mauvaise pensée qui m'es venue. »

Et Ensuitte L'accusée a Eté Detachée Et assise, L'avons Interrogée s'il n'est pas vrai qu'elle a Eté de Consert avec quelqu'autre personne pour mettre Le feu a la dite maison de ladite demoiselle francheville.

A Dit que personne ne l'a aidé, ni Conseillé, Et que C'est de son propre mouvement. C'est moi Messieurs, faite moi mourir, personne n'est Complice avec moi. »

Lecture a elle faite de ses Interrogations.

A Dit que ses Reponces Contiennent verité y a persisté Et a Declaré ne scavoir.

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Ecrire ni Signer de Ce Interpellée. Ce fait, Ladite accusée a Eté Remise En mains du Geollier des prisons pour La Remener En Icelles. Fait Les dits Jours et an.

[signé] Gaudron De Chevremont

[signé] P. Raimbault
[signé] C.Porlier
greffier