Lettre de P. Verigin à J. D. MacLean concernant l’état de l’éducation des Doukhobors
L’Honorable Dr J. D. MacLean,
Ministre de l’Éducation,
Victoria, C.-B.
Monsieur-
Élu président et chef de la Christian Community of Universal Brotherhood Limited, les Doukhobors au Canada, je suis venu ici pour accomplir mon devoir.
Mon premier geste a été de m’informer de l’état de l’éducation dans les colonies qui sont sous ma supervision.
J’ai remarqué avec un profond sentiment de reconnaissance que le gouvernement canadien avait dépensé des sommes importantes dans les trois provinces où les Doukhobors se sont établis pour bâtir des écoles, acheter du matériel scolaire et payer des salaires aux enseignants.
Bien que je n’aie pas eu le temps de me familiariser avec ce sujet en profondeur, je suis certain que cela est tout à fait normal.
Cependant, une telle situation ne peut me satisfaire, non plus que les membres de la population confiée à mes soins, pour le bien-être desquels je me tiens responsable devant eux, ma conscience et mon Dieu.
Les 15 000 Doukhobors du Canada ont des besoins liés à leur nation et à leur naissance, à la culture, à l'éducation, à la morale et à la religion, qui doivent être comblés, faute de quoi ils ne pourront développer leur vie adéquatement au Canada et ces besoins exigent l’étude et la connaissance approfondie de leur langue maternelle russe.
Je m’attends à ce que le gouvernement démocratique canadien convienne avec moi que la minorité nationale que représentent les Doukhobors a pleinement droit à son autodétermination culturelle.
En conséquence, je, soussigné, demande au gouvernement de la Colombie-Britannique de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour l’introduction de la langue russe dans le programme scolaire des écoles doukhobors parallèlement avec l’anglais et de faire tous les arrangements nécessaires.
L’Honorable Dr J. D. MacLean,
Victoria, C.-B.
Veuillez agréer, monsieur, mes salutations les plus sincères
Je demeure votre humble serviteur,
Président
P. Verigin
Ne leur ai donné aucun encouragement.
J’ai déclaré que nous n’avions aucune objection à ce que les Doukhobors pratiquent leur religion, parlent leur langue, etc., mais que cette province ne tolérerait pas un enseignement bilingue dans ses écoles.
J. M[acLean]