J. S. Fraser, lettre à [George] Thomson, 29 déc. 1917
Votre lettre du vingt-cinq cour. nous a beaucoup ébranlés Mme Fraser et moi-même et nous sommes vraiment peinés que vous ayez pu vous imaginer de telles choses. Il n’y a pas la moindre parcelle de vérité dans vos accusations et en tant qu’amis sincères de Tom, cela nous a grandement chagrinés que vous, son propre frère, puissiez nous accuser de souiller sa mémoire.
Nous ignorons de qui vous détenez votre information, mais vous pourriez au moins, pour être juste envers nous, vérifier ces allégations avant d’accuser ainsi ses amis, sans raison valable, d’hypocrisie.
Vous avez été mal informé en ce qui concerne le verdict du coroner, car en aucun moment il n’a été fait mention de suicide par aucun des témoins ayant fait une déposition et le verdict rendu stipulait « mort par noyade » et non pas ce que vous déclariez dans votre lettre.
Il ne demeure aucun solde à payer au Dr MacCallum, car le chèque produit lui a été retourné. Le compte en question étant payé par le produit de la vente des canots. À ce sujet, il y a un petit solde à payer à sa succession de $4.00 et je me permets de joindre un bon postal couvrant cette somme et je vous serais reconnaissant de le transmettre à l’exécuteur. Le peu d’effets personnels qui restent sont acheminés à M. Harkness. Ces derniers, comme vous vous en souviendrez, ont été retenus à votre demande expresse.
Avant de conclure, j’aimerais attirer votre attention sur le fait qu’aucune des parties n’est plus redevable aux bontés de l’autre et je pense que si vous reveniez sur les événements qui se sont déroulés après sa mort, vous ne pourriez faire autrement que d’admettre que nous avons consacré beaucoup de temps et d’argent pour faire en sorte que les choses soient moins pénibles pour toutes les parties intéressées. Y compris vous-même.
Nous ne voulons pas de récompense car ce que nous avons fait, nous l’avons fait pour l’amour de Tom, et ce, sans réserve et de bon cœur.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments respectueux,
J. S. Fraser