Dr James MacCallum, lettre à T. J. Harkness, 6 mai 1918

M. T. J. Harkness,
Owen Sound, Ont.

6 mai 1918

Monsieur,

Je joins la lettre de la Galerie nationale, au sujet de laquelle je vous ai déjà écrit. Ils désirent choisir, parmi un ensemble d’œuvres, 25 esquisses qui n’en comptent environ que huit vraiment bonnes. Je ne peux mettre la main sur la lettre de George en ce moment, mais il suggérait de les leur faire à $20.00 chacune s’ils en prenaient cinquante. Il avait l’intention de vendre les grandes toiles à $500.00. Celle intitulée Guirlande des bois est l’une de celles dont nous aurons beaucoup de difficulté à nous débarrasser, tant en raison de son sujet que de ses dimensions. J’ai pensé que si nous en obtenions $500.00, nous serions en fait bien chanceux. Pour l’autre – Le Pin – je leur ai demandé mille dollars et je leur ai demandé $750.00 pour la Guirlande des bois. Le gouvernement crie misère. En des circonstances ordinaires, je pense que j’aurais réussi à obtenir ce que je demandais. Vous avez peut-être remarqué que lors de l’Exposition qui s’est déroulée ici en mai, $300,00 était le plus haut prix payé pour une toile, alors nous n’avons aucune raison de nous plaindre. Le problème, c’est que le Parlement n’a pas encore octroyé de fonds pour l’année en cours à la Galerie nationale, de sorte qu’un doute plane quant au moment où le paiement sera effectué. Je me suis arrangé pour pouvoir me retirer de la proposition, mais il me semble qu’il serait sage de l’accepter, parce que je crois que la guerre durera encore quelques années. J’espère que vous pourrez consulter George à ce sujet et voir ce qu’il en pense. Son intention était, à ce que j’en comprends, d’obtenir environ $500.00 pour chacune des grandes toiles. Il ne faut pas négliger que le fait qu’elles soient vendues à la Galerie nationale nous aidera à vendre les petites esquisses. Je pense que c’est une bonne chose aussi, parce que cela nous gardera dans les bonnes grâces de Sir Edmund Walker. Je pense qu’il fera un effort particulier pour se procurer deux des grandes toiles et quelques-unes des 20 ou 30 petites esquisses achetées pour le Musée d’art de Toronto. Il m’a confié en privé qu’il souhaitait garder les meilleures œuvres de Tom pour le musée d’ici et il a déjà acquis, si je ne m’abuse, 20 esquisses pour le musée d’ici. […]

Veuillez agréer mes salutations distinguées,
James MacCallum