A.Y. Jackson, lettre à ses enfants, 24 août 1914
Lucerne C.-B. 29 août 1914.
Mes chers enfants,
Je fais mes bagages avant de laisser les rocheuses à leur sommeil hivernal. […]
Je veux me rendre à Toronto. puis aller vers le nord en octobre à temps pour voir les couleurs flamboyantes des érables. J’ai environ quatre-vingts esquisses. mais le C.F.C.P. sera au bord de la faillite. Ce n’est pas tellement cette guerre qui va améliorer la situation. Je pense que les guerres ne seront plus à la mode quand ce sera terminé. comme les rois et les empereurs. mais ça va coûter cher à cette génération-ci. Qui aime les Allemands? personne sur cette terre ne veut être sous leur joug. et s’ils gagnent, ils ne peuvent pas garder ce qu’ils prennent. Il y en aura un million de moins d’ici à ce qu’ils atteignent Paris et s’ils y arrivent, la bataille ne fera que commencer. Alors Bill est parti avec son régiment. J’espère qu’ils iront d’abord en Angleterre et qu’ils se mettront en forme. un colonial n’est pas aussi utile en Europe qu’il l’est dans le bush. et les Allemands sont bien entraînés. s’ils sont crétins. Tant que nous avons une grosse marine nous pouvons les forcer à se nourrir de chiens affamés et ils ne peuvent pas se rendre jusqu’à nous.
Bel endroit pour passer l’été ici, pendant le jour il ne fait pas trop chaud. juste agréable. et les nuits sont fraîches.
Soyez sages.
Affectueusement,
Alex