Tom Thomson, lettre à J.E.H. MacDonald, 22 juillet 1915

B. P. de Mowat, Ontario, 22 juillet 1915

Cher M. MacDonald

Merci d’avoir fait suivre mon courrier et pour votre lettre.

Tout est vraiment tranquille au parc cet été, je n’ai travaillé que 2 ou 3 semaines jusqu’à maintenant et les perspectives ne sont guère plus encourageantes puisqu’il y a moins de visiteurs que prévu. Bien entendu il y a un peu de travail mais il y a plus de guides que de travail.

J’ai fait beaucoup d’esquisses cet été mais je n’ai pas fait grand-chose dernièrement et j’ai l’idée de partir en longue randonnée et j’aboutirai probablement quelque part dans le coin de la rivière des Français et je vais remonter le rivage jusqu’aux mines Bruce et plus tard je prendrai peut-être les trains de la moisson afin de récolter du blé pendant un mois ou deux.

Tout comme vous je n’arrive pas à me faire à l’idée que Jackson fasse partie de cette machine et il est déplorable que dans cette ère prétendument civilisée de telles choses puissent exister, mais puisque cette guerre a commencé il va falloir qu’elle se poursuive jusqu’à ce que notre camp la remporte. et bien entendu il n’y a aucun doute sur le camp qui remportera et nous reverrons une fois de plus Jackson au travail.

[…]

J’expédierai quelques esquisses dans une journée environ et je vous demanderais de les déballer et de les disposer un peu partout dans la cabane sinon j’ai peur qu’elles collent les unes aux autres.

Rappelez-moi au bon souvenir de Lismer et dites-lui que je l’attends ici à l’automne pour un mois environ. Si je pars dans l’Ouest, je serai de retour vers la fin sept. et je camperai jusqu’en novembre à peu près.

Transmettez mes amitiés à Mmes Macdonald & Thoreau, également à Lawren, Heming & Williamson

Bien à vous,
Tom Thomson