Temple de la renommée du secteur minier
George Carmack (1850-1922),
Skookum Jim Mason (décédé en 1916),
Charlie le Tagish,
Robert Henderson (1857-1933)
Au siècle dernier, la découverte d’or placérien au Klondike a lancé une des plus grandes ruées vers l’or du monde entier et a profondément transformé l’histoire du Yukon et du Canada. Si la controverse persiste encore aujourd’hui en ce qui concerne l’identité du découvreur, on s’entend toutefois pour dire que la ruée a été déclenchée par quatre hommes : George Carmack, le fils d’un prospecteur américain ayant participé à la ruée de 1849; ses partenaires tagish Skookum Jim Mason et Charlie le Tagish; et Robert Henderson, un prospecteur de la Nouvelle-Écosse.
Durant l’été 1896, Carmack et ses partenaires autochtones se trouvent à un camp de pêche au confluent du fleuve Yukon et de la rivière Klondike. Personne ne se doutait que les événements à venir allaient transformer à tout jamais cette région sauvage en une ville de 30 000 habitants en seulement deux ans. Lors d’une visite au camp, Henderson révèle à Carmack qu’il a trouvé des « couleurs » prometteuses alors qu’il cherchait de l’or dans le ruisseau Gold Bottom. Carmack lui demande s’il peut jalonner des concessions à proximité de l’endroit, comme le veut la coutume. Henderson lui répond qu’il est le bienvenu, mais pas ses amis autochtones.
Environ une semaine plus tard, Carmack et ses partenaires vérifient les dires de Henderson, mais ce qu’ils découvrent ne les impressionne guère. Durant cette brève visite, Henderson insulte de nouveau Jim et Charlie en refusant de leur vendre du tabac. Plus tard, ses préjugés lui coûteront une fortune. Carmack et ses partenaires retournent au ruisseau Rabbit, un affluent du fleuve Yukon où ils ont déjà trouvé des couleurs. C’est à ce moment, le 16 août 1896, que l’un d’eux trouve une pépite d’or de la taille d’une pièce de dix cents. Si Carmack soutient fermement l’avoir aperçue le premier, Jim et Charlie s’accordent pour dire que c’est la découverte de Jim.
Après des années de prospection ayant donné des résultats plus ou moins satisfaisants, c’est la découverte la plus payante qu’ils aient faite : l’or brut se trouve là, en couches épaisses entre les roches. Dès le lendemain matin, Carmack et Charlie vont enregistrer leurs concessions tandis que Jim reste sur les lieux pour surveiller leur découverte, nommée ruisseau Bonanza. D’autres prospecteurs ont bientôt vent de la nouvelle, mais pas Henderson qui continue d’exploiter sa concession sans valeur de l’autre côté de la colline. Lorsqu’il entend enfin parler de la découverte prodigieuse, tout le ruisseau Bonanza a déjà été jalonné. Il en est de même pour l’Eldorado, un autre petit cours d’eau encore plus riche. Persuadé que cette découverte est le fruit de ses propres observations, Henderson déclare, plein d’amertume, que Carmack a rompu sa promesse de le prévenir de toute découverte dans la région.
Lorsque la nouvelle parvient en Alaska, et s’étend plus tard au reste du monde, des milliers d’hommes et quelques femmes intrépides plient bagage et se lancent à l’aventure vers cette ville en expansion qui allait devenir Dawson, nommée en l’honneur de George Dawson de la Commission géologique du Canada. C’est le début de la grande ruée vers l’or du Klondike.
Au plus fort de la ruée, 22 000 personnes franchissent le col escarpé de Chilkoot pour se rendre dans le district aurifère du Yukon. Les photos d’archives, montrant au loin la file de chercheurs d’or gravissant la montagne enneigée, comptent parmi les images les plus saisissantes et mémorables de l’histoire du Canada.
Le ruée vers l’or du Klondike a ouvert les horizons nordiques et a révélé aux Canadiens les possibilités de cette région. Aujourd’hui, l’industrie d’extraction d’or placérien demeure active au Yukon, et certains de ses mineurs sont les descendants de ces hommes et femmes qui ont participé à la ruée du Klondike au siècle dernier.