Lettre à J. A. Macdonald, procureur général
Goderich, 28 mars
1859
Monsieur le procureur,
Je vous prie de me pardonner si je vous dérange au sujet de cette affaire criminelle à huis clos, mais nous n’avons pas de procureur local et, même si c’était le cas, je serais quand même impatient d’avoir vos conseils. Vous vous souvenez sans doute d’un long rapport […] concernant certains meurtres et incendies ayant eu lieu à Biddulph, dans ces comtés, lors desquels cas il fut extrêmement difficile d’obtenir des preuves étant donnée la volonté des témoins de protéger les coupables. Un cas en particulier, le meurtre de Brimacombe, duquel Rider a été accusé, nous a causé bien du tourment et a occasionné de fortes dépenses, et Rider est toujours en liberté.
Le climat social est dans un très mauvais état, étant donné que chacun nourrit une peur envers son voisin et que des batailles éclatent à l’occasion. Les juges de paix ne sont pas en sécurité. Pour ma part, j’y vais toujours de jour. Le coroner court un réel danger. Maintenant nous connaissons les noms des témoins, mais si Rider est arrêté ils se sauveront tous de peur qu’il use de violence si jamais il était acquitté.
J’ai fait de mon mieux lors de mes recommandations aux membres du grand jury pour les persuader de ne pas adopter ce vieux système irlandais qui protège les criminels, ce « je ne serai pas un délateur »—et ainsi de suite. […]
Hodgins qui a fait la déposition n’ose pas n’ose pas le faire publiquement alors je n’ai pas révélé son nom aux autres magistrats.
Votre fidèle
(signé) R. Cooper
Hon. J. A. MacDonald
Proc. gén.