LA TRAGÉDIE DE BIDDULPH
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LES FUNÉRAILLES DES DÉFUNTS
ont monopolisé toute l’attention ce matin.
[...] Parmi les gens qui y assistaient se trouvaient plusieurs orangistes du voisinage. Certains ont dit qu’ils étaient venus par principe, afin de demeurer en bons termes avec les membres survivants de la famille.
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CE QUI S’EST DIT
M. Wm. Stanley, préfet du village, n’a pas eu peur d’affirmer qu’il y a deux ans, les Donnelly étaient la terreur du canton. Quand on l’a questionné sur l’affirmation du père Connolly, qui accusait les magistrats de ne pas avoir fait leur travail, il a répondu que même si les garçons avaient été arrêtés sous divers chefs d’accusation, il avait été très difficile de les reconnaître coupables. En effet, il était impossible d’obtenir des preuves, car les gens semblaient refuser de témoigner contre les Donnelly de peur de voir leurs granges incendiées ou de subir quelque autre déprédation.
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UNE CONVERSATION AVEC PATRICK DONNELLY
[...] Patrick a déclaré qu’il avait souvent écrit à son père dernièrement, lui conseillant de vendre la maison et de quitter le canton, car il ne serait jamais tranquille tant qu’il habiterait là. Il a aussi écrit à sa sœur à Saint-Thomas, lui demandant d’user de son influence pour le convaincre. De passage à la maison familiale il y a quelques mois, Patrick a soulevé la question du déménagement, mais le vieil homme n’a rien voulu entendre. Il n’aimait pas l’idée de quitter sa propriété à cette époque de sa vie et sa femme était d’accord avec lui. Patrick en était désolé et dit que lorsqu’il est revenu chez lui, il leur a réécrit pour leur dire que quelque chose allait se passer s’ils ne partaient pas. Il regrette profondément que sa prophétie se soit si horriblement réalisée. [...]