Bill Donnelly, 1884
[...] Bill Donnelly compte voir un jour pendus ceux qui ont survécu.
[...] Au 14 février prochain, quatre ans se seront écoulés depuis cette affreuse nuit où quatre personnes dans la maison du vieux Donnelly furent massacrées et, où Bill Donnelly aurait été tué si son frère n’avait pas ouvert la porte à l’appel de ces traîtres d’assassins et reçu la balle fatale destinée à Bill. Des années d’anarchie, le désir secret d’une mort soudaine et affreuse, une soif dévorante de vengeance envers l’homme qui a presque décimé sa famille, et quatre ans à attendre patiemment la tournure des événements, n’ont rien changé en lui. Il demeure en apparence le même Bill Donnelly que les gens ont toujours connu. Ses traits pâles et bien dessinés se démarquent toujours sur la couleur sombre de ses cheveux bouclés qui descendent presque jusqu’à ses épaules. Ses lèvres sont aussi serrées et ses yeux aussi perçants que jamais, alors que sa moustache brune et sa barbiche n’ont pas changé d’un poil. Ce n’est pas un simple visage, c’est un masque mobile, qui n’exprime que ce que le propriétaire désire laisser savoir, sans plus. Que Bill Donnelly ressente la peur, la colère, le désarroi, son visage n’en laissera rien paraître.
« Avez-vous encore espoir de faire condamner les meurtriers de votre famille? »
La réponse a été catégorique. « Et comment. » Puis, après une pause. « Trop de personnes ont trempé dans cette conspiration pour qu’aucune n’en dise jamais un mot. J’ai tout mon temps. J’ai déjà attendu quatre ans, je peux attendre vingt ans encore. [...]