Henry Pering Pellew Crease
Henry Crease était à la fois substitut du procureur général dans la cause contre Tshuanahusset et membre du conseil exécutif qui confirma la sentence de mort prononcée contre ce dernier.
Né à Cornwall en Angleterre en 1825, Crease fut diplômé de Cambridge University et étudia le droit. Il interrompit ses études et vécut pendant deux ans en Turquie pour soigner une infection pulmonaire. Après qu’il eût été admis au barreau en 1849, il se rendit à Toronto, dans l’ouest du Canada, et se joignit à une expédition qui se proposait d’explorer la possibilité de construire une voie maritime entre les lacs Huron et Supérieur. De retour en Angleterre en 1851, il devint directeur d’une mine à Cornwall et à cette époque, épousa Sarah Lindley, la fille du Dr John Lindley, botaniste anglais de renom. Il retourna à Toronto en 1857, en raison d’un scandale financier dont il fut par la suite exonéré, et arriva sur l’île de Vancouver en 1858, au moment même où la ruée vers l’or commençait et où les litiges pullulaient.
Après s’être établi comme avocat, il fit venir sa femme et ses trois filles, qui arrivèrent à Victoria en février 1860. Sa femme répondit à son invitation : « …très cher, le fait que vous proposiez l’île de Vancouver était un peu étonnant au début, car nous en sommes si loin, ici, mais je suis bien prête à prendre en compte le fait qu’il plaise à Dieu que nos pas nous mènent vers cette future demeure… ». Il représenta Victoria à l’Assemblée législative pour l’île de Vancouver entre 1860 et 1862, puis fut promu au titre de procureur général de la colonie voisine de Colombie-Britannique en avril 1861 et emménagea dans la colonie en question, à New Westminster, en 1862. En qualité de procureur général, il siégea au conseil exécutif. Il agit ensuite comme procureur général de Colombie-Britannique, poste qu’il continua d’occuper après l’unification de cette colonie à celle de l’île de Vancouver, jusqu’en 1870, alors qu’il devint juge à la Cour suprême de Colombie-Britannique. Il fut fait chevalier en 1896 et mourut en 1905.
Tina Loo le décrit comme suit : « Henry Crease était issu de cette classe moyenne anglaise si consciente de son image, qui aspirait à la distinction et à l’esthétique, mais qui n’avait pas les moyens financiers de satisfaire ses ambitions à moins de partir vers les colonies. » Il envoya ses fils dans des écoles privées en Angleterre, et celui qui appelait les Canadiens « les Chinois d’Amérique du Nord » s’opposa à l’entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération canadienne en 1871.
Notes :
Contrairement à William Robinson ou à d’autres, Henry Crease a laissé des traces écrites considérables. Ses dossiers juridiques occupent deux mètres de tablette aux B. C. Archives, où ils emplissent 14 boîtes. Il existe une biographie récente de sa femme, Henry and Self, The Private Life of Sarah Crease, 1826-1922, par Kathryn Bridge, (Victoria, Sono Nis, 1996).
Sources : Tina Loo, “Sir Henry Pering Pellew Crease,” Dictionary of Canadian Biography, vol XIII, Toronto, University of Toronto, 1994, p. 228-231; Bridge, Henry and Self; J. B. Kerr, Biographical dictionary of Well Known British Columbians, Vancouver, Kerr and Begg, 1890, p.133.