Protection du bétail
British Colonist27 mars 1867
M. Maxwell, de Salt Spring Island, fait un triste compte rendu de la situation qui sévit là-bas. Il y a cinq ans de cela, il s'est procuré un troupeau comptant cent cinquante têtes pour sa ferme. Depuis ce temps, il n’a vendu que quatorze têtes et aujourd’hui il ne compte que le nombre initial de bêtes importées – les bêtes additionnelles ayant été systématiquement abattues par des voleurs de bétail blancs et indiens. M. Greavy, de Plumper's Pass, a raconté une histoire similaire au tribunal de police il y a quelque temps. Tous les colons de l’île ont souffert de cette situation, à un degré plus ou moins grave. Il n’y a là-bas aucune protection pour le cheptel. M. Maxwell déclare qu’au cours du mois il a découvert les carcasses de cinq de ses meilleurs bœufs et qu’un nombre incalculable de petits animaux sont régulièrement tués et leurs cadavres emportés pour être vendus ou consommés. N’y a-t-il aucun moyen de remédier à ce fléau? Nous pouvons faire des lois contre l’importation d'animaux d'élevage, mais comment nos fermiers pourraient-ils satisfaire la demande locale si cet abattage [illicite?] de leurs troupeaux devait continuer?
En ce moment, on se moque de la loi sur la côte est. Les fermiers qui ont investi leur argent dans le bétail sont à la merci des sauvages qui maraudent ou des bandits blancs qui prennent goût à remplir leur garde-manger aux dépens d’hommes qui ont été les premiers à « dompter la nature sauvage » demeurée inexploitée des siècles durant. Ces hommes ont payé au gouvernement les terres sur lesquelles ils se sont installés et doivent impérativement être protégés des déprédations causées par des bandits qui détruisent, pour ainsi dire, l'âme des régions agricoles. L’autorité du gouvernement devra bientôt se faire sentir ou il se passera des choses terribles sur la côte est. Les colons ont été patients et tolérants durant plusieurs années, mais ils ne peuvent supporter plus longtemps de voir leurs fermes envahies et leurs propriétés détruites gratuitement ou pillées au profit d'une bande d’individus trop lâches pour travailler. Nous sommes de fervents admirateurs de l’ordre public, mais il faut parfois pardonner aux citoyens les plus respectueux de la loi de prendre les choses en main et d’infliger eux-mêmes aux contrevenants le châtiment prescrit par la loi, mais que les officiers trop faibles ou inefficaces n’appliquent pas.