Great Unsolved Mysteries in Canadian History
   
 

Guide pédagogique

pour

Explosion sur la ligne de Kettle Valley :
la mort de Peter Verigin

Une étude sur les contacts et les conflits en Colombie-Britannique

Un site Web créé par
Larry Hannant
et l’équipe des Grands Mystères

Guide pédagogique rédigé par
Ruth Sandwell
Larry Hannant

Un projet des Grands Mystères de l’histoire canadienne
Codirecteurs :

John Lutz
Ruth Sandwell
Peter Gossage

Guide pédagogique pour Explosion sur la ligne de Kettle Valley : la mort de Peter Verigin

Table des matières

Soutien pédagogique — 3
Insérer ce module d’apprentissage dans votre cursus provincial — 3
Introduction — 5
Objectifs éducatifs — 5
Aperçu du module d’apprentissage — 6
Leçon 1 — 7
Leçon 2 — 11
Leçon 3 — 13
Leçon 4 — 14
Leçon 5 — 15
Leçon 6 — 17

Matériel pédagogique 1, Contexte historique. Explosion sur la ligne de Kettle Valley : la mort de Peter Verigin — 19
Matériel pédagogique 2, Fouiller le document — 20
Matériel pédagogique 3, Opinions sur les évènements — 21
Matériel pédagogique 4, Liste maîtresse des preuves — 22
Matériel pédagogique 5, Les conflits des Doukhobors entre eux et avec leurs voisins — 23
Matériel pédagogique 6, Cet article est-il impartial? — 24
Suggestions de leçons individuelles — 25
Suggestions pour des cours aux niveaux collégial et universitaire — 26

2

Soutien pédagogique
et
Les sites Web des Grands Mystères de l’histoire canadienne

Tel que décrit dans la section « Salle des profs », (http://www.canadianmysteries.ca/teachers/indexfr.html), les sites offrent cinq types de soutien pédagogique :
— un résumé des principes de base de l’enseignement de l’histoire expliquant la philosophie derrière le projet des Grands Mystères
— un guide pédagogique complet pour chacun des sites
— des CyberMystères qui sont de courtes leçons
— une série d’exercices de soutien à l’apprentissage et des notes préparatoires qui permettent aux élèves de se familiariser avec les concepts clés de la pensée historique
— de l’information sur la façon dont les enseignants peuvent avoir accès à la section « Interprétations » du site Web. Cet accès requiert un mot de passe.

1. Les principes de base offrent une esquisse de la philosophie qui sous-tend la pédagogie des sites des Grands Mystères ainsi qu’un examen approfondi des quatre niveaux qui orienteront la façon d’enseigner et d’apprendre l’histoire.
Pour en savoir plus : http://www.canadianmysteries.ca/fr/foundationalIdeas.php

2. Les guides pédagogiques renferment des modules d’apprentissage détaillés, progressifs et échelonnés sur plusieurs leçons, tout en étant adaptés à l’âge des élèves. Les guides offrent également des leçons individuelles complètes pour les élèves des niveaux élémentaire et secondaire.
Pour en savoir plus : http://www.canadianmysteries.ca/teachers/guides/indexfr.php

3. Les CyberMystères sont de courtes leçons individuelles dont le contenu est ciblé et adapté à l’âge des élèves, et qui contiennent des plans de leçons détaillés et du soutien pédagogique. Chacun des sites offre un ou plusieurs CyberMystères. Les leçons utilisent le format Webquest, fort populaire et convivial, et ont été conçues selon l’approche du « défi critique » développée par le Critical Thinking Consortium. Une petite sélection des sources tirées des sites a été utilisée afin de créer des leçons qui sont courtes mais dynamiques et qui demandent aux élèves de développer leur pensée critique face à l’histoire.
Pour en savoir plus : http://www.cybermysteres.ca/indexfr.html

4. On retrouve dans la section « Concepts clés de la pensée historique » des activités et des notes préliminaires qui aident les élèves à se familiariser avec les concepts de la pensée historique qui leur seront présentés tout au long de leur exploration des mystères. Cette section du site contient présentement trois exercices : « Qu’est-ce qu’une source? », « Histoire ou passé » et « Témoignage ou preuve ».
Pour en savoir plus : http://www.canadianmysteries.ca/teachers/keyconcepts/indexfr.html

5. L’accès à la section « Interprétation » de chacun des sites des Grands Mystères est protégé par un mot de passe que seuls les enseignants peuvent obtenir. Dans cette section se retrouvent les interprétations des historiens qui ont été rédigées à partir des documents inclus dans les sites. Le contrôle de l’accès aux interprétations sert à encourager les élèves à développer leur propre interprétation des sources plutôt que de se fier à celle des autres.
Pour en savoir plus : http://www.canadianmysteries.ca/teachers/login/indexfr.php

Le module d’apprentissage

Explosion sur la ligne de Kettle Valley :
la mort de Peter Verigin

~ Un module d’apprentissage conçu pour développer la pensée critique
chez les élèves des premier et deuxième cycles du secondaire dans le cadre de l’enseignement de l’histoire ~


Insérer ce module d’apprentissage dans votre cursus provincial

Les rédacteurs du Guide pédagogique ont fait des recherches dans les cursus provinciaux et déterminé que le module d’apprentissage « Explosion sur la ligne de Kettle Valley : la mort de Peter Verigin » pouvait être utilisé efficacement dans le cadre des cours suivants, présentés ci-après par province. Les cours marqués d’un astérisque (*) sont ceux qui requerront peut-être un peu d’improvisation de la part des professeurs afin que les leçons – conçues pour les élèves en début et en milieu de parcours secondaire – soient d’un niveau de difficulté approprié.

3

Alberta
— Sciences humaines 9 – IOP*
— Sciences humaines 10 – Le Canada et le monde moderne*
— Sciences humaines 16
— Sciences humaines 26

Colombie-Britannique
— Sciences humaines 11 – Identité canadienne*
— Droit 12
— Histoire 12

Île-du-Prince-Édouard
— 9e année – Histoire 300*
— 10e année – Études canadiennes 401
— 11e année – Géographie du Canada 531
— 12e année – Histoire du Canada 621

Manitoba
— Senior 1 Sciences humaines – Le Canada aujourd’hui*
— Senior 4 Sciences humaines

Nouveau-Brunswick
— 11e année : Histoire moderne 113
— 12e année : Histoire du Canada 121
— 12e année : Histoire du Canada 122

Nouvelle-Écosse
— Histoire du Canada 11

Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest
— 9e année – La croissance du Canada*

Ontario
— Histoire 10 – Histoire du Canada au 20e siècle
— Instruction civique 10*
— 11e année – La politique canadienne et la citoyenneté
— 12e année – Canada : histoire, identité et culture
— 12e année – Le Canada et la politique mondiale

Québec
— 4e cycle du secondaire

Saskatchewan
— Sciences humaines 9 – Les racines de la société*
— Sciences humaines 10
— Droit 30
— Histoire 30 – Études canadiennes (12e année)*
— Sciences humaines 30 – 12e année*

Terre-Neuve
— 9e année – Le Canada : notre territoire et notre héritage
— Histoire du Canada 1201
— Les questions canadiennes 1209
— Le droit canadien 2104

Yukon
(voir Colombie-Britannique)

4

Introduction

Explosion sur la ligne de Kettle Valley :
la mort de Peter Verigin

Le soir du 28 octobre 1924, Peter Verigin et Mary Strelaeff, sa compagne âgée de 17 ans, montent dans un train du Canadien Pacifique à Brilliant, en Colombie-Britannique, le quartier général de son empire. Le train file en direction de Grand Forks, une ville située à 140 kilomètres à l’ouest. Vers une heure du matin, une terrible explosion se produit à bord de la voiture-coach. La violence de l’explosion fait voler en éclats le toit et les côtés de la voiture. À l’exception de deux personnes, les 23 passagers de la voiture sont tués ou blessés. Verigin, Strelaeff et sept autres personnes périssent dans l’explosion.

L’étude de ce module permettra aux élèves d’explorer les preuves afin de répondre aux questions suivantes : est-ce que cette explosion était accidentelle ou un acte de violence délibéré? S’il ne s’agissait pas d’un accident, qui porte la responsabilité de cet évènement?

Aperçu du module d’apprentissage

Des cas d’extrême violence ayant causé la mort et la destruction des biens d’autrui font, à juste titre, la une des journaux canadiens. Depuis le 11 septembre 2001, le monde porte une attention particulière aux actes terroristes. Des citoyens inquiets se remémorent une époque plus calme où les gens vivaient dans des petits villages de campagne et connaissaient intimement leurs voisins, où les problèmes de racisme, de violence gratuite et de vendettas personnelles n’affectaient pas les communautés canadiennes. Ce site Web suggère que la violence a une longue histoire au Canada et que, même à cette époque, les communautés devaient faire face à des conflits ethniques et religieux qui, de temps à autre, engendraient la violence.

Ce module invite les élèves à étudier et analyser des preuves qui permettront de formuler une hypothèse fondée sur les faits historiques quant aux causes de la mort de Peter Verigin. Les élèves devront non seulement remettre en question les interprétations historiques déjà existantes, mais, ils devront également rédiger leur propre interprétation.

Ce module est conçu pour donner une grande latitude dans son application. Le module comprend six leçons. Les plans de cours ont été pensés pour être autonomes, tout en demeurant reliés entre eux. De plus, il est conçu de façon à ce que les enseignants puissent facilement en augmenter le contenu si désiré.

Chacune des leçons fera appel à une composante permettant d’atteindre les objectifs principaux du module. L’objectif principal est de développer un jugement critique en essayant de résoudre le mystère suivant : est-ce que cette explosion était un acte de terrorisme et, dans l’affirmative, qui en était l’auteur et contre qui ce geste a-t-il été posé. De plus, les élèves seront conviés à acquérir une conscience critique et lucide par rapport à la nature « construite » des récits historiques. En cherchant à atteindre ces objectifs, les élèves accompliront une tâche triple : enrichir leur connaissance de l’histoire canadienne, apprendre à utiliser des documents historiques (sources) et développer leurs habiletés à analyser, évaluer et penser de façon critique.

Le module d’apprentissage offert dans ce guide n’est que partiellement intégré à l’ensemble du mystère. En effet, certaines suggestions ne sont pas explicitement liées à sa résolution. Les élèves du secondaire n’auront vraisemblablement ni le temps ni les ressources scolaires pour fouiller les éléments de preuve selon des angles interdisciplinaires. Ce module leur permet tout de même d’utiliser certaines habiletés et des ressources historiques. Les leçons plongent les élèves au cœur de l’affaire, les encouragent à s’investir personnellement dans l’histoire et leur donnent la chance d’explorer l’histoire et les sciences humaines en y portant un regard critique.

Concepts:

- Comprendre la pensée historique par le biais d’une expérience pratique de recherche historique et par l’acquisition de notions historiques.
— Comprendre les défis et les problèmes auxquels faisaient face les habitants de l’Ouest canadien au début du vingtième siècle.
— Se sensibiliser aux différents points de vue concernant les immigrants et les gens de races et de religions différentes.
— Être confronté aux problèmes que pose l’étude des preuves, tels que la nature incomplète de certaines preuves, les erreurs d’interprétation, l’évaluation de la qualité des éléments de preuve et la recherche de contradictions dans les différents témoignages.
— Comprendre les contextes sociaux et historiques de l’Ouest canadien au début du vingtième siècle.

5

Objectifs éducatifs

- Identifier et clarifier un point, une question ou un problème.
— Développer un vocabulaire en lien avec l’analyse de documents historiques.
— Planifier et effectuer des recherches à l’aide de sources documentaires.
— Produire et critiquer différentes interprétations de sources et d’études.
— Évaluer et défendre une variété de positions sur des sujets controversés.
— Bâtir un récit à partir d’éléments de preuve non séquentiels.
— Planifier, réviser et présenter un exposé magistral à l’aide de divers médias.
— Faire preuve de leadership en planifiant et en appliquant une panoplie de stratégies pour régler les problèmes ou les questions préalablement définies.
— Perfectionner les capacités à construire et à défendre un argument.

Stratégies d’enseignement

Temps de laboratoire informatique nécessaire

Bien que ce module soit entièrement consacré au site Web sur la mort de Peter Verigin, la plupart des tâches peuvent être complétées si les documents nécessaires sont imprimés à l’avance et distribués aux élèves. Ainsi, les cours ayant un accès restreint à un laboratoire informatique peuvent tout de même compléter le module.

Évaluation

Puisque les normes d’évaluation changent d'une juridiction à l'autre, vous ne trouverez ici que quelques lignes directrices générales. Les enseignants peuvent choisir d’accorder des points aux élèves pour l’accomplissement des différentes tâches du processus. Par contre, ils peuvent également décider que leurs élèves sont assez matures pour reconnaître que l’exécution des différentes tâches est un élément essentiel pour assurer le succès de l’activité.

Les compétences et les attitudes suivantes sont celles qui devraient faire l’objet d’une évaluation quant à la capacité d’utiliser sa pensée critique pour résoudre ce mystère :
— les questions sont analysées avec sérieux et de façon réfléchie
— les présentations et les allocutions sont faites avec soin; elles sont soutenues par du matériel bien préparé et bien organisé, et les points apportés sont bien élaborés
— les résultats sont présentés avec prudence et appuyés par des références qui sont en lien avec la preuve
— les opinions s’appuient sur un raisonnement
— un bon jugement est utilisé dans la rédaction des rapports et des récits; il est évident que le travail a été exécuté avec le souci du détail et de la qualité

Aperçu du module d’apprentissage

Sommaire des leçons

Question clé : Qu’est-ce qui a causé l’explosion qui a tué Peter « le Divin » Verigin?

Leçon 1
Qu’est-il arrivé à Peter Verigin? Établir les faits dans cette affaire
2 cours
Donnez d’abord aux élèves les détails sur l’explosion ferroviaire qui a tué Peter Verigin. Lors du premier cours, après avoir expliqué les différences entre les sources et les études, demandez aux élèves d’examiner un certain nombre de sources. Ensuite, demandez-leur de lire certains documents (des sources) concernant l’incident, d’évaluer l’information contenue dans ces documents et le point de vue qu’on y retrouve. Lors du deuxième cours, les élèves travaillent en groupe pour créer une liste des évènements qui seront classés selon les points qui concordent et ceux qui se contredisent dans le contenu des documents. Cette « Liste maîtresse de preuves » (matériel pédagogique 4) sera affichée dans la classe et on y ajoutera des éléments tout au long du module.

Leçon 2
L’équipe d’enquêteurs
2 cours
Les élèves lisent les documents qui contiennent les preuves médico-légales sur l’explosion et rédigent un « rapport d’enquête » d’une page pour le détective chargé de l’affaire. Ce rapport résume et interprète les points les plus importants de la preuve médico-légale. Les éléments de la preuve sont ajoutés à la « Liste maîtresse de preuves » dans les catégories appropriées.

6

Leçon 3
Contextes historiques : mieux connaître les Doukhobors au Canada
3 cours
Dans cette leçon s’échelonnant sur trois cours, les élèves travaillent en groupe afin d’explorer un de cinq contextes qui leur permettront d’approfondir leur compréhension des conflits entre les Doukhobors et les gouvernements fédéral et provinciaux, entre les Doukhobors et leurs voisins et les zones de conflits à l’intérieur même de leur communauté. Les élèves étudieront les problématiques internationales, politiques, économiques, religieuses et ethniques affectant les Doukhobors et leur style de vie au début du vingtième siècle au Canada. Les élèves auront à créer une affiche identifiant les zones principales de conflits pour les Doukhobors au moment de l’explosion. Chacune des preuves qui confirment un aspect particulier sera ajoutée à la « Liste maîtresse des preuves ».

Leçon 4
La vie des Doukhobors vue de l’intérieur
3 cours
Dans cette leçon, les élèves font une recherche dans le site Web pour trouver des preuves sur la vie des Doukhobors dans l’Ouest canadien au début du vingtième siècle. Dans le second cours, les élèves personnifient un membre de la communauté et préparent des notes pour une déclaration verbale qui sera faite à la Commission Blakemore qui a étudié la communauté des Doukhobors en C.-B. en 1912. Cette déclaration contiendra au moins quatre preuves sur la vie des Doukhobors au Canada qui confirment le raisonnement de l’élève. Enfin, les élèves discutent des principaux conflits entre les Doukhobors et les communautés avec lesquelles ils cohabitaient.

Leçon 5
Rédiger la nouvelle
2 cours
Les élèves dressent une liste des éléments permettant d’affirmer qu’un article de journal est « impartial ». Puis, ils appliquent ces critères à une variété d’articles sur les Doukhobors parus au moment de l’explosion. Lors du second cours, ils devront utiliser ces critères pour rédiger un article de journal impartial sur l’explosion.

Leçon 6
Qui a tué Peter Verigin?
4-5 cours
Lors de cette dernière activité, les élèves participent à une simulation de procès. Les élèves devront tenter de déterminer si l’explosion était un acte de terrorisme, une attaque commandée par le gouvernement contre une minorité, le travail d’extrémistes nativistes, le résultat d’un conflit interne chez les Doukhobors ou une vengeance personnelle. Les élèves exploreront le site Web afin de répondre à cette question. Ils utiliseront les documents du site afin de tenir un procès simulé qui règlera la question. Les rôles seront distribués et des scénarios composés pour le procès simulé qui aura lieu lors du dernier cours. Comme solution de rechange ou activité supplémentaire, les élèves peuvent présenter individuellement le fruit de leurs recherches.

Leçon 1
Établir les faits dans cette affaire

Jours 1 et 2 du module
2 cours, en supposant des périodes de 75 minutes

Aperçu

Donnez d’abord aux élèves les détails sur l’explosion ferroviaire qui a tué Peter Verigin. Lors du premier cours, après avoir expliqué les différences entre les sources et les études, demandez aux élèves d’examiner un certain nombre de sources. Ensuite, demandez-leur de lire certains documents (des sources) concernant l’incident, d’évaluer l’information contenue dans ces documents et le point de vue qu’on y retrouve. Lors du deuxième cours, les élèves travaillent en groupe pour créer une liste des évènements qui seront classés selon les points qui concordent et ceux qui se contredisent dans le contenu des documents. Cette « Liste maîtresse de preuves » (matériel pédagogique 4) sera affichée dans la classe et on y ajoutera des éléments tout au long du module.

7

Matériel pédagogique

Matériel pédagogique 1 : Explosion sur la ligne de Kettle Valley (notes préparatoires)
Matériel pédagogique 2 : Fouiller le document (feuilles d’activités)
Matériel pédagogique 3 : Opinions sur les évènements (feuille d’activités)

(Vous pouvez trouver le matériel pédagogique à la fin de ce document.)

Suggestions de documents provenant du site Web pour cette leçon :

Études
1. Essai se retrouvant à la section « Accueil/Bienvenue »
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/home/indexfr.html

Sources
1. Journaux
— « Une voiture-coach du Kettle Valley brûle; quatre morts », Nelson Daily News, 29 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1151fr.html

- « La tragédie ferroviaire est attribuée à un explosif à grande vitesse de détonation », Nelson Daily News, 30 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1155fr.html

- « La théorie de la mallette éclipse maintenant celle de la bombe », Nelson Daily News, 1er novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1200fr.html

- « Nouvelle théorie sur la cause du désastre », The Province, 1er novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1206fr.html

- « Conclusion du jury de Nelson : l’explosif a causé la mort », Nelson Daily News, 6 novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1218fr.html

- « Le jury de Grand Forks recommande de continuer la chasse à l’assassin », Nelson Daily News, 3 novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1207fr.html

2. Rapports d’enquête
— Sgt é-m, Police de la Colombie-Britannique, Rapport sur l’explosion à bord du train de Kettle Valley, 30 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1159fr.html

- Déposition de Nick Reiben à la GRC
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1187fr.html

- Déposition de George Markin à la GRC
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1188fr.html

- Déposition de George Kazikoff à la GRC
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1190fr.html

- Déposition de Nando Singh à la GRC
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1195fr.html

- Déposition de Bud Singh à la GRC
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1196fr.html

8

— Déposition du mécanicien, William Harkness
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1237fr.html

- Déposition du porteur, Joseph Brennan
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1239fr.html

- Déposition du chauffeur de locomotive, C. G. Munroe
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1240fr.html

- Déposition du chef de train, J. Turner
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1241fr.html

- Déposition du conducteur, W. Marquis
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1242fr.html

- Déposition de George Zebroff
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1243fr.html

- Rapport de la police de la Colombie-Britannique, détachement de Nelson, au sujet de l’explosion sur le train de Kettle Valley, 30 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1159fr.html

- Rapport de la police de la Colombie-Britannique concernant la déposition du mécanicien de locomotive du C. P., Archibald Joseph Blaney
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1412fr.html

3. Enquêtes du coroner
— Enquête du coroner de Grand Forks, 29 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/inquest/1164fr.html

- Ernest Gammon, Rapport de la police de la Colombie-Britannique sur le verdict du jury de l’enquête du coroner sur les morts du train de Kettle Valley, 7 novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/inquest/1255fr.html

- Déposition de George G. Zebroff au Comité élargi de Kootenay sur les relations intergroupes, 19 juin 1985
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/suspects/government/1967fr.html

- Déposition de F. W. Shaver
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/suspects/accident/1269fr.html

4. Rapport médico-légal
— Rapport médico-légal de Tom Townsend, expert en post-explosion à la retraite, Gendarmerie royale du Canada
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/interpretations/forensic/indexfr.html

9

Leçon 1, cours 1

(Jour 1 du module)

Activités

1. Astuce : Au moment où les élèves entrent dans la classe, demandez-leur de bien observer ce que vous vous apprêtez à faire. Au cours de la minute qui suit, faites une suite de cinq actions (par exemple, envoyez un bout de papier dans la classe, accusez un élève [demandez un volontaire] de l’avoir lancé et demandez-lui de venir devant la classe, puis écrivez trois mots sur le tableau, donnez aux élèves une liste de cinq mots et demandez à l’étudiant de retourner à sa place). Demandez aux étudiants de vous décrire ce qui vient de se passer.

2. Faites ressortir le fait qu’il est très difficile de se souvenir d’une série d’actions quand on ne comprend pas ce qu’elles signifient, qu’il est plus facile de se souvenir d’une chose lorsqu’il y a des « traces », comme les mots écrits sur le tableau, et que différentes personnes peuvent avoir une perception légèrement différente de ce « qui est vraiment arrivé ».

3. Discussion en classe : donnez aux élèves un exemple d’un évènement violent qui est à la une des nouvelles et décrivez l’évènement – terrorisme, guerre, rébellion – sous différents points de vue (des suggestions peuvent être trouvées sur le site de Media Literacy Resources à l’adresse http://interact.uoregon.edu/MediaLit/mlr/resources/resources.html [en anglais seulement] et sur le site du Réseau Éducation-Médias à l’adresse http://www.media-awareness.ca). Demandez aux élèves comment ils savent « ce qui s’est passé » puisqu’ils n’étaient pas sur place pour observer les évènements. Expliquez-leur que lorsque nous ne sommes pas présents, il ne reste de « ce qui s’est passé » que des comptes rendus écrits ou créés par quelqu'un d'autre, ou des « traces » de preuves qu’ils ont laissées derrière. Chaque compte rendu est créé par une personne et chaque personne a un point de vue légèrement différent d’une autre. Comment pouvons-nous juger de ce qui est « vraiment » arrivé?

4. Définitions : précisez aux élèves que les évènements qu’ils étudieront dans le cadre de ce module constituent un acte de violence de masse. Ils examineront une société où les conflits causés par l’ethnicité, l’immigration et la religion ont mené à la violence. Ils devront tenter de comprendre le fonctionnement de cette société avant de porter un jugement sur le comportement de certains individus. Revoyez avec eux les notions de « sources » et d’« études » :

a. Les sources sont des documents créés au moment où les évènements ont eu lieu, ou presque. Il peut s’agir de lettres, de journaux intimes, de rapports de recensement, d’articles de journaux, de listes d’emplettes ou de rapports gouvernementaux. Ils pourraient avoir été créés pour la postérité ou pour répondre à des questions que vous jugez pertinentes. (Par exemple, une personne peut avoir écrit son journal intime afin de mettre de l’ordre dans ses idées à l’approche de son mariage. En tant qu’historien, vous trouverez peut-être dans cet ouvrage des renseignements sur les habitudes alimentaires de la jeune femme ou les pensées d’au moins une personne à propos du mariage. Le but de la personne n’était pas de tenir une liste de ses habitudes alimentaires ni de décrire le mariage, mais vous pouvez trouver ces deux types de renseignements à la lecture du journal intime.)

b. Les études sont écrites ou créées après les évènements. Il s’agit, par exemple, de livres, de manuels scolaires ou de films qui décrivent des évènements historiques. Il s’agit d’une tentative par une ou des personnes d’interpréter les évènements, habituellement avec l’aide du contexte historique préalablement établi, notamment par d’autres historiens écrivant sur le même sujet ou sur un sujet relié.

5. Expliquez aux élèves que le site Web Les Grands Mystères de l’histoire canadienne leur permettra d’explorer le mystère entourant l’explosion ferroviaire qui a tué Peter Verigin le 28 octobre 1924. Pour ce projet, des sources liées à l’affaire, dont la transcription des enquêtes des coroners et les dépositions des témoins, ont été rassemblées et numérisées. Quelles sont les preuves qui existent qui prouveraient qu’il s’agissait ou non d’un accident? Si ce n’était pas un accident, qui sont les suspects? Ce module leur permettra également d’acquérir les habiletés dont les historiens ont besoin pour écrire à propos de l’histoire. Les élèves travailleront avec le même matériel que les historiens et découvriront à quels choix difficiles sont confrontés les historiens lorsqu’ils écrivent sur un évènement historique. Par exemple, comment choisir le contenu des manuels scolaires?

6. Expliquez aux élèves que leur première étape, tout comme celle des historiens, est de déterminer l’ampleur de l’enquête, de décider des sujets sur lesquels il faudra en apprendre davantage avant de bien comprendre la situation. Avant de procéder à cette étape, vous devez toutefois leur donner un aperçu de l’affaire. Explicitez le contenu de la feuille d’activités 1, « Contexte historique : Explosion sur la ligne de Kettle Valley » afin de bien préparer le terrain. Les élèves devront tout d’abord découvrir ce qui s’est passé cette nuit-là puis, au cours suivant, découvrir pourquoi ces évènements ont eu lieu. (Voir aussi la page d’accueil du site Web au http://canadianmysteries.ca/sites/verigin/home/indexfr.html)

10

7. En groupe, les élèves et l’enseignant lisent un des premiers articles rédigés sur cette tragédie : « Une voiture-coach du Kettle Valley brûle; quatre morts » (voir plus bas). Présentez la feuille d’activités 2, « Fouiller le document », et expliquez aux élèves que plus nous en savons sur la provenance d’un document, sur son auteur et la raison de son existence, plus il est simple de déterminer le point de vue qu’il représente et d’évaluer les types d’information qu’il renferme.

http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1151fr.html

8. Penser/faire équipe/partager : les élèves sont divisés en groupe de deux et reçoivent un de deux documents (sources) provenant du site Web (sections « Rapports des enquêteurs » et « Les enquêtes du coroner »). Demandez aux élèves de lire les documents et de compléter la feuille d’activités 2, « Fouiller le document ».

Leçon 1, cours 2

(Jour 2 du module)

Activités

1. Expliquez aux élèves qu’ils travailleront avec les mêmes documents qu’au cours précédent afin de trouver ce qui s’est réellement passé cette nuit-là à partir de l'information trouvée dans ces documents. Avec leurs coéquipiers du cours précédent, les élèves doivent retranscrire leurs réponses à la feuille d’activités 3, « Opinions sur les évènements ».

2. Notez qu’au prochain cours les élèves feront un casse-tête qui contiendra une description et une analyse des évènements entourant l’explosion. Ils partageront leurs renseignements avec les élèves qui auront travaillé sur des documents différents et ensemble ils essaieront de trouver les similitudes et les différences et tenteront d’en arriver à un consensus sur les évènements.

Leçon 1, cours 3

(Jour 3 du module)

Activités

1. Casse-tête : formez de nouvelles équipes de six élèves dont trois auront lu les mêmes documents. Durant la demi-heure qui suit, ils racontent aux autres élèves de l’équipe quels renseignements ils ont trouvés dans leur document en se servant de la feuille d’activités 3 du cours précédent.

2. Création de la « Liste maîtresse de preuves » (matériel pédagogique 4). Travaillant en grand groupe, les élèves et le professeur créent ensemble un graphique qui identifie les évènements sur lesquels toutes les sources semblent concorder et ceux sur lesquels les sources sont en désaccord. (Ce graphique devrait demeurer à l’avant de la classe jusqu’à la fin du module.) La majorité des éléments de preuve à ce stade-ci se retrouveront dans la colonne A, « Évènements spécifiques à l’explosion ».

Leçon 2
Rédaction du rapport d’enquête

(Jours 4 et 5 du module)

Aperçu

Les élèves lisent les documents qui contiennent les preuves médico-légales sur l’explosion et rédigent un « rapport d’enquête » d’une page pour le détective chargé de l’affaire. Ce rapport résume et interprète les points les plus importants de la preuve médico-légale. Les éléments de la preuve sont ajoutés à la « Liste maîtresse de preuves » dans les catégories appropriées.

Documents suggérés

1. Documents gouvernementaux
— Rapport Gammon concernant le lieu de l’explosion, 27 novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/2005fr.html

- Rapport de la police de la Colombie-Britannique sur l’explosion à bord du train de Kettle Valley, 30 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/governmentdocument/1159fr.html

- Rapport de la police de la Colombie-Britannique sur le verdict du jury de l’enquête du coroner sur les morts du train de Kettle Valley, 7 novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/governmentdocument/1255fr.html

11

2. Articles de journaux
— « Une bombe a causé les décès : c’est confirmé », The Province, 30 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1163fr.html

- « La théorie de la mallette éclipse maintenant celle de la bombe », Nelson Daily News, 1er novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1200fr.html

- « Nouvelle théorie sur la cause du désastre », The Province, 1er novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1206fr.html

- « L’explosif était la cause du désastre selon le jury », Nelson Daily News, 6 novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1218fr.html

3. Interprétations
— Rapport médico-légal de Tom Townsend, expert en post-explosion à la retraite
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/interpretations/forensic/indexfr.html

Leçon 2, cours 1

(Jour 4 du module)

Activités

1. Expliquez aux élèves qu’ils ont reçu du détective chargé de l’affaire le mandat de lire les premiers rapports sur l’explosion. Ils devront ensuite rédiger un rapport d’enquête avec preuves à l’appui pour justifier leur conclusion à l’effet que l’explosion était un accident ou un acte délibéré.

2. Demandez aux élèves de relire les sept premiers documents. Ils devront rédiger les éléments de preuve spécifiques qui appuient ou réfutent le fait que la bombe était une attaque délibérée. Ils devront inclure ces données dans la « Liste maîtresse de preuves ».

Leçon 2, cours 2

(Jour 5 du module)

Activités

1. Présentez aux élèves le rapport médico-légal qui a été rédigé quelques années après les évènements par un expert en post-explosion. Vous pouvez trouver le rapport au http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/interpretations/forensic/indexfr.html
Cette section du site est protégée par mot de passe.
Nom d’utilisateur : verigin*
Mot de passe : Farron*
* Attention : il faut respecter la casse.

2. Ajoutez des preuves à la « Liste maîtresse de preuves ».

3. Demandez aux élèves de rédiger le rapport d’enquête. Avec la liste de preuves à l’appui, est-il possible de conclure si l’évènement était un accident ou un acte délibéré de terrorisme et de violence? Expliquez aux élèves que, pour le reste de ce module d’apprentissage, ils tenteront de découvrir l’auteur de l’explosion, s’il y en avait un. Ils doivent donc rédiger un premier rapport qui contiendra trois preuves en appui à la théorie que la bombe aurait causé l’explosion.

4. Inclure les preuves dans les colonnes appropriées de la « Liste maîtresse de preuves ».

5. Évaluation : les élèves évaluent le rapport d’enquête rédigé par leurs pairs. L’évaluation est basée sur la pertinence de la preuve présentée.

12

Leçon 3
Contextes historiques : mieux connaître les Doukhobors au Canada

(Jours 6, 7, et 8 du module)

Aperçu

Dans cette leçon s’échelonnant sur trois cours, les élèves travaillent en groupe afin d’explorer un de cinq contextes qui leur permettront d’approfondir leur compréhension des conflits entre les Doukhobors et les gouvernements fédéral et provinciaux, entre les Doukhobors et leurs voisins et les zones de conflits à l’intérieur même de leur communauté. Les élèves étudieront les problématiques internationales, politiques, économiques, religieuses et ethniques affectant les Doukhobors et leur style de vie au début du vingtième siècle au Canada. Les élèves auront à créer une affiche identifiant les zones principales de conflits pour les Doukhobors au moment de l’explosion. Chacune des preuves qui confirment un aspect particulier sera ajoutée à la « Liste maîtresse des preuves ».

Présentations et affiches du groupe

Selon le niveau de connaissances générales et d’histoire des élèves, il sera peut-être préférable de prendre une période de cours additionnelle pour compléter cette activité.

Matériel requis

Carton, marqueurs et colle en bâton

Leçon 3, cours 1

(Jour 6 du module)

Activités

1. Examinez la colonne B de la feuille d’activités 4, « Liste maîtresse des preuves », avec les élèves. Expliquez-leur que les historiens, tout comme les détectives, ne font pas qu’examiner les preuves directement reliées aux crimes sur lesquels ils enquêtent : ils cherchent également des indices dans le contexte entourant les crimes. Étudiez la description des évènements à partir de la « Liste maîtresse de preuves ».

2. Demandez aux élèves de lire le contenu de la feuille d’activités 5, « Les conflits des Doukhobors entre eux et avec leurs voisins » pour se préparer à cette activité.

3. Regroupez les élèves dans leur équipe permanente (équipes de quatre élèves). Chaque groupe effectue des recherches et crée une affiche sur un des sujets mentionnés plus bas. Ces affiches seront disposées dans la classe jusqu’à ce que le module soit terminé. Les sources se trouvent sur le site Web. Puisque vous travaillez avec des élèves du dernier cycle du secondaire, vous devrez probablement les aider à établir une stratégie de recherche et à trouver des études sur le sujet. Pour accélérer les choses, l’enseignant ou le bibliothécaire peut identifier ou réserver des manuels scolaires et des ouvrages de référence appropriés (l’Atlas historique du Canada est une excellente ressource pour obtenir de l’information sur les questions touchant à la démographie).
Contextes concernant les Doukhobors :
a. questions internationales
b. questions politiques
c. questions économiques
d. questions religieuses
e. questions ethniques

4. Devoir : chaque membre du groupe doit terminer sa recherche sur les questions qui lui ont été assignées par le groupe, si cela s’avère nécessaire.

13

Leçon 3, cours 2

(Jour 7 du module)

Aperçu

Dans leur groupe permanent, les élèves créent leur affiche et la présentent au reste de la classe. Les affiches devraient décrire la nature du contexte sur lequel ils ont effectué leurs recherches. L’affiche doit contenir une source (photo, tableau, document écrit) qui démontre bien la façon dont le contexte a contribué aux tensions à l’intérieur de la communauté des Doukhobors ou entre la communauté et le monde extérieur.

Si cela est possible, vous pouvez demander aux élèves de faire une présentation devant la classe à l’aide de PowerPoint, comme ils l’auraient fait avec l’affiche.

Leçon 3, cours 3

(Jour 8 du module)

Aperçu

1. Présentations des élèves : les présentations sont courtes (8 minutes de type « nouvelles brèves »). Puis les affiches sont accrochées aux murs de la salle de classe jusqu’à ce que le module soit terminé (à moins que les élèves aient fait des présentations PowerPoint, auquel cas ils peuvent imprimer leurs diapositives et les afficher dans la classe).

2. Évaluation optionnelle : vous pouvez donner une note de groupe pour chacune des affiches et les membres du groupe peuvent évaluer leur propre performance ainsi que celle de leurs coéquipiers.

3. Toute preuve qui confirme un point particulier ou une interprétation générale est ajoutée à la « Liste maîtresse de preuves ».

Leçon 4
La vie des Doukhobors vue de l’intérieur

(Jours 9, 10 et 11 du module)

Aperçu

Dans cette leçon, les élèves font une recherche dans le site Web pour trouver des preuves sur la vie des Doukhobors dans l’Ouest canadien au début du vingtième siècle. Dans le second cours, les élèves personnifient un membre de la communauté et préparent des notes pour une déclaration verbale qui sera faite à la Commission Blakemore qui a étudié la communauté des Doukhobors en C.-B. en 1912. Cette déclaration contiendra au moins quatre preuves sur la vie des Doukhobors au Canada qui confirment le raisonnement de l’élève. Enfin, les élèves discutent des principaux conflits entre les Doukhobors et les communautés avec lesquelles ils cohabitaient.

Leçon 4, cours 1

(Jour 9 du module)

Activités

1. Expliquez aux élèves que durant les trois prochains cours ils se prépareront à participer à la Commission Blakemore qui a siégé en 1912 et qui a compilé de l’information sur les Doukhobors au Canada. Les deux premiers jours, ils feront des recherches sur la vie quotidienne des Doukhobors au Canada durant les trois premières décennies du vingtième siècle. Puis, ils rédigeront leur déclaration pour la Commission.

2. Donnez aux élèves des sujets de recherche sur la société des Doukhobors, tels que la religion, l’éducation ou leurs pratiques culturelles et donnez-leur du temps pour faire des recherches sur le site Web de Verigin ou sur d’autres sites.

3. Voici une sélection de documents qui pourrait être utiles lors de la recherche en ligne ou en bibliothèque sur la vie des Doukhobors. La section « Contexte » du site Web contient des documents qui seront particulièrement utiles pour cette activité. Ces documents ont été rédigés par les historiens qui ont fait la recherche pour la mise en ligne de ce mystère.

Études
— Contexte historique : Introduction
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/context/indexfr.html

- La culture des Doukhobors et leur immigration au Canada
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/context/cultureandmigration/indexfr.html

14

- Peter Verigin : notes biographiques
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/context/peterverigin/indexfr.html

- Les conflits des Doukhobors entre eux et avec leurs voisins
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/context/interactionconflict/indexfr.html

Voir aussi :
Lettres
— Alex Sherstobetoff et John Koleenoff, Requête des Doukhobors indépendants, 26 juillet 1913
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/context/peterverigin/1618fr.html

- J. A. Fraser, Les Doukhobors à Grand Forks, 22 juillet 1919
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/context/interactionconflict/2012fr.html

- Anastasia F. Holubova, Lettre ouverte de la Christian Community of Universal Brotherhood au gouvernement, 5 novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/suspects/government/1244fr.html

Livre :
— J. T. M. Anderson, L’éducation d’un néo-canadien : un traité sur le plus grand problème pédagogique canadien, 1918
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/context/interactionconflict/1634fr.html

Article de journal :
— « Une menace pour le district », Grand Forks Gazette, 14 septembre 1912
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/context/interactionconflict/1856fr.html

Voir aussi le site Web suivant : Doukhobor Village Museum (en anglais)
http://www.doukhobor-museum.org/

Leçon 4, cours 2

(Jour 10 du module)

1. Terminez la recherche et préparez la déclaration pour la Commission Blakemore.

Leçon 4, cours 3

(Jour 11 du module)

1. Il s’agit de recréer la Commission Blakemore. Les élèves personnifient le président de la Commission, le greffier et les personnes qui comparaissent devant la Commission.

2. Après l’activité : les élèves discutent des principaux conflits entre les Doukhobors et les communautés avec lesquelles ils cohabitaient.

Leçon 5
Rédiger la nouvelle

(Jours 12 et 13 du module)

Aperçu

Les élèves dressent une liste des éléments permettant d’affirmer qu’un article de journal est « impartial ». Puis, ils appliquent ces critères à une variété d’articles sur les Doukhobors parus au moment de l’explosion. Lors du second cours, ils devront utiliser ces critères pour rédiger un article de journal impartial sur l’explosion.

15

Préparatifs

Demandez aux élèves d’apporter en classe différents articles de journaux traitant du même sujet d’actualité, de préférence un sujet traitant d’actes violents reliés à la politique.

Matériel pédagogique

Matériel pédagogique 6 : « Cet article est-il impartial? » (feuilles d’activités)

Documents suggérés

1. Articles de journaux
— « Une voiture-coach du Kettle Valley brûle; quatre morts », Nelson Daily News, 29 octobre 1924 http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1151fr.html

- « Le décès d’un député crée un impact sur l’assemblée législative », The Province, 29 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1153fr.html

- « L’enquête du coroner s’ouvre à Grand Forks », Nelson Daily News, 30 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1157fr.html

- « Un grand chagrin à Brilliant causé par la mort du chef », Nelson Daily News, 30 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1162fr.html

- « Le réveil a été fabriqué en Italie », Nelson Daily News, 1er novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1193fr.html

- « Nombreuse assistance pour les funérailles de McKie », The Province, 3 novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1212fr.html

- « Récompense offerte dans l’affaire de Farron », Nelson Daily News, 1er décembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1227fr.html

Leçon 5, cours 1

(Jour 12 du module)

Activités

1. En groupe ou en équipes de deux, les élèves examinent les articles de journaux. Demandez-leur comment ils font pour identifier l’article le plus sérieux. Un bon exemple de réponse pourrait être que l’article exprime plus d’un point de vue ou contient un langage outrancier ou incendiaire.

2. Demandez aux élèves de faire ressortir les critères qui constituent un reportage impartial. Cette liste est notée au tableau et devrait comprendre quelques-unes des réponses suivantes :
— Est-ce que plus d’un point de vue y est exposé?
— L’auteur utilise-t-il un langage outrancier ou incendiaire?
— Quelle est la proportion faits-opinions (et comment pouvez-vous reconnaître la différence entre les deux)?

3. Demandez aux élèves de remplir la feuille d’activités 6, « Cet article est-il impartial? », afin d’évaluer leur article de journal.

4. Discussion de groupe : la classe identifie les articles de journaux contemporains qui ont rapporté la nouvelle avec justesse. Dites-leur que les mêmes critères peuvent s’appliquer aux articles rédigés dans le passé.

5. Demandez aux élèves d’utiliser la feuille d’activités 6 pour décrire et évaluer deux articles de journaux traitant de l’explosion ou des Doukhobors en général.

6. Divisez la classe en petits groupes et demandez aux élèves de partager avec les autres membres du groupe leur évaluation des articles de journaux rédigés à une autre époque.

16

Leçon 5, cours 2

(Jour 13 du module)

Activités

1. S’appuyant sur l’information contenue dans la « Liste maîtresse de preuves » et des critères d’impartialité, les élèves rédigent un compte rendu impartial de l’explosion sous forme d’article de journal. Les élèves doivent se servir de la feuille d’activités 6 pour évaluer l’article de journal de chacun des autres groupes, ce que l’on pourrait appeler « le test du rédacteur en chef ». Une fois que les articles auront subi les changements requis par les rédacteurs en chef, ils seront réunis dans un livre contenant toutes les coupures de journaux traitant des évènements.

Leçon 6
Qui a tué Peter Verigin?

(4 ou 5 cours)

Aperçu

Lors de cette dernière activité, les élèves participent à un procès simulé. Les élèves devront tenter de déterminer si l’explosion était un acte de terrorisme, une attaque commandée par le gouvernement contre une minorité, le travail d’extrémistes nativistes, le résultat d’un conflit interne chez les Doukhobors ou une vengeance personnelle. Les élèves exploreront le site Web afin de répondre à cette question. Ils utiliseront les documents du site afin de tenir un procès simulé qui règlera la question. Les rôles seront distribués et des scénarios composés pour le procès simulé qui aura lieu lors du dernier cours. Comme solution de rechange ou activité supplémentaire, les élèves peuvent présenter individuellement le fruit de leurs recherches.

Leçon 6, cours 1-4

(Jours 14 à 18 du module)

Activités

1. Demandez aux élèves leur opinion sur l’identité du ou des responsables de la mort de Peter Verigin ainsi que les raisons qui ont provoqué cet évènement.

2. Divisez la classe en groupes et donnez à chacun des groupes une série de documents sur un des six suspects, tels qu’identifiés dans la section « Suspects » du site Web. (Afin d’équilibrer le travail, divisez la sous-section « Les factions Doukhobors » en deux ou trois groupes.)

- L’accident
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/suspects/accident/indexfr.html

- Les gouvernements du Canada et de la C.-B.
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/suspects/government/indexfr.html

- Le Ku Klux Klan (KKK) et autres nativistes
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/suspects/kkk/indexfr.html

- Les factions doukhobors
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/suspects/factions/indexfr.html

- Le gouvernement soviétique
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/suspects/sovietgovernment/indexfr.html

- Peter Petrovich Verigin
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/suspects/peterverigin/indexfr.html

17

3. Demandez aux élèves de lire le contenu du matériel pédagogique 5, « Les conflits des Doukhobors entre eux et avec leurs voisins », afin de leur donner de l’information de base et de faciliter leurs recherches.

4. Demandez à chaque groupe d’évaluer la théorie qui lui a été attribuée en utilisant des preuves trouvées sur le site Web. Chaque groupe nomme un porte-parole qui doit faire un résumé de l’explication et donner l’opinion de son groupe par rapport à cette théorie. Une fois la recherche terminée, chaque groupe doit préparer des arguments pour la poursuite et la défense en rapport avec « leur » suspect et faire comparaître des témoins pour la poursuite et pour la défense.

5. Expliquez aux élèves la nature d’un procès simulé. À la différence d’un véritable procès, ce procès simulé présentera des preuves sur les six principaux suspects. Il y aura également une courte déclaration de la poursuite et de la défense qui feront comparaître les témoins au besoin.

Expliquez-leur qu’ils devront jouer les rôles de procureurs de la Couronne ou d'avocats de la défense, ou encore celui d’un témoin. Demandez à des membres du personnel, des parents ou des élèves d’une autre classe de jouer le rôle des membres du jury dans les véritables procès. Le procès sera fait à partir des documents et des biographies des personnages trouvés sur le site Web de Verigin.

6. Témoins : leur travail dans chacun des groupes sera d’apprendre les rôles des témoins potentiels et ils devront être capables de rester fidèles à leurs personnages lorsqu’ils seront appelés à témoigner. Certains élèves pourraient avoir à personnifier plus d’un témoin.

7. Poursuite : à la fin du deuxième cours, l’équipe de la poursuite de chacun des groupes devra fournir aux témoins une liste de ceux qui seront appelés à témoigner. La poursuite devra préparer des questions et nommer des procureurs.

8. Défense : l’équipe de la défense de chacun des groupes devra choisir un élève qui jouera le rôle de l’accusé. À la fin du deuxième cours, elle devra aussi fournir aux témoins une liste de ceux qui seront appelés à témoigner. La défense devra préparer des questions et nommer des avocats de la défense.

9. Le jour précédant le procès, revoyez les procédures du procès avec la classe. Le rôle de juge peut être tenu par l’enseignant ou par le directeur de l’école.

10. Le jour du procès, essayez si possible de fournir des toges aux acteurs qui en ont besoin. Limitez le temps de parole de chacun, afin que le procès soit d’une durée raisonnable. Votre jury peut rendre son verdict le même jour ou le lendemain.

11. Comme travail optionnel de fin de module, vous pouvez demander aux élèves de soumettre un texte argumentatif dans lequel ils révèleront à qui, selon eux, on doit imputer la mort de Peter Verigin. Pour ce faire, ils devront se baser sur des preuves solides.

18

Matériel pédagogique

Matériel pédagogique 1, notes préparatoires

Contexte historique.
Explosion sur la ligne de Kettle Valley : la mort de Peter Verigin
Historical Context

On l’appelait « le Divin » et il était vénéré comme un demi-dieu par les Doukhobors. Peter Vasilievich Verigin a servi d’inspiration aux Doukhobors, ses disciples, lorsqu’ils ont bâti, dans les années qui ont suivi leur arrivée en sol canadien en 1899, un empire communautaire qui s’étendait sur trois provinces de l’Ouest canadien.

Mais, très tôt le matin du 29 octobre 1924, une explosion sur la ligne ferroviaire de Kettle Valley dans le sud-est de la Colombie-Britannique a complètement détruit la voiture 1586 du Canadien Pacifique, tuant le Divin, alors âgé de 65 ans, sa compagne, âgée de 17 ans, ainsi que sept autres personnes.

Tous n’ont pas pleuré sa mort. Quelques Canadiens de l’Ouest étaient jaloux des succès que connaissaient les Doukhobors, alors que d’autres n’approuvaient pas leur attachement à leur culture et à leur langue. Est-ce qu’il aurait été tué par des nativistes? Ou était-ce plutôt, comme le pensaient plusieurs Doukhobors, l’œuvre des gouvernements russe ou canadien qui, selon certains, avaient des raisons de se débarrasser de Verigin?

Bien que ce dernier ait été aimé par la plupart de ceux qui partageaient sa foi, il y en avait pourtant parmi les Doukhobors qui n’appréciaient pas ses façons autoritaires et qui avaient quitté la communauté. D'autres croyaient que le Divin avait trahi les principes doukhobors en acceptant de faire des compromis sur l’application des lois gouvernementales. Ceux qui vivaient dans des conditions particulièrement rigoureuses lui reprochaient son statut privilégié. Est-ce que des Doukhobors auraient causé sa mort?

Ou s’agissait-il d’un accident tragique : une explosion causée par le gaz utilisé pour éclairer les voitures du train ou par la négligence de prospecteurs transportant de la dynamite?

Assassinat ou accident? Personne n'a été accusé et l'affaire n'est toujours pas classée. Ce qui a détruit Verigin et d’autres personnes dans cette nuit enneigée est demeuré enfoui dans les lointaines montagnes Monashee où ils sont morts. Vous avez maintenant accès aux archives, à une reconstitution de la scène de l’accident et à un rapport médico-légal moderne. Pourrez-vous résoudre ce mystère?

19

Matériel pédagogique 2, feuille d'activités

Fouiller le document

Votre nom : ______________________________________________________________

Titre et numéro du document : _____________________________________________________

1. De quel type de document s'agit-il? Comment le savez-vous?
Article de journal____ Journal intime____ Lettre____ Enquête du coroner ____ Autre____

2. Quelle est la date de création de ce document? Comment le savez-vous?



3. Qui est l'auteur de ce document (nom, titre, emploi, groupe ethnique)? Comment le savez-vous?



4. Selon vous, à qui ce document était-il destiné?
Famille et amis __________
Représentants du système judiciaire et jurés ____________
Employés du gouvernement ____________
Le grand public ___________
Autre ___________

5. Quels évènements sont décrits dans ce document? (Écrivez vos réponses sous forme de liste chronologique. Utilisez l’endos de cette feuille si vous manquez d’espace.)



6. Comment l’auteur de ce document a-t-il été mis au courant des évènements (par ex. : les a-t-il vus de ses propres yeux, en a-t-il entendu parler…)?



7. Quels autres faits ou évènements devez-vous connaître avant de pouvoir déterminer qui a tué Peter Verigin?



20

Matériel pédagogique 5, notes préparatoires

Les conflits des Doukhobors entre eux et avec leurs voisins

Des conflits avec leurs voisins
Dans leur Russie natale, les Doukhobors étaient perçus comme des dissidents religieux, mais, au Canada, un pays beaucoup plus laïc, leurs croyances religieuses n’étaient plus qu’un facteur secondaire de marginalisation. En fait, les Canadiens, que les Doukhobors appelaient les Angliki ou les « Anglais », contestaient bien plus le mode de vie de ces immigrants que leurs conceptions spirituelles. Les motifs de plainte portaient sur la concurrence déloyale que la communauté doukhobor faisait subir à ses voisins, sur les incendies criminels qui détruisaient les écoles financées à même les fonds publics ainsi que sur le nudisme auquel s’adonnaient des zélotes doukhobors. Les Angliki reprochaient aussi à Peter Verigin son autorité abusive et le traitement arbitraire qu’il réservait aux membres de la communauté. Bref, les sujets de contestation de la population de l’Ouest canadien à l’égard des Doukhobors touchaient principalement la richesse, la culture et le pouvoir : tout cela avait peu à voir avec les questions d’ordre religieux.

La source de concurrence économique que représentait la communauté des Doukhobors était l’une des plus grandes peurs qui habitaient les non-Doukhobors. Même si on l'appelait une communauté et qu’elle fonctionnait selon des principes communautaires, la Christian Community of Universal Brotherhood Ltd. était néanmoins une grande entreprise qui effrayait ses voisins, des propriétaires de fermes à petits capitaux qui se voyaient voués à l’extinction. La communauté produisait ou achetait au prix de gros presque tout ce dont ses membres avaient besoin, au détriment des petits commerces des villes avoisinantes. En 1913, la Commission d'enquête Blakemore, menée en Colombie-Britannique, révélait que « les habitants de Grand Forks étaient extrêmement jaloux du succès des Doukhobors dans leurs efforts de colonisation du territoire. » À la mort de Verigin, en 1924, la communauté possédait des dizaines de milliers d’acres de terres, qui s’étendaient de la Saskatchewan à la Colombie-Britannique, et la valeur totale de ces propriétés était estimée à 6 410 822 $, le tout en grande partie libre de toute dette.

Des conflits avec les gouvernements
L’éducation constituait l’un des problèmes les plus épineux entre les Doukhobors, d’un côté, et la population canadienne et les gouvernements provinciaux (celui de la Colombie-Britannique, plus particulièrement), de l’autre. Dans le cadre d’un forum grand public tenu en 1982, Nick Nevokshonoff, un aîné de la communauté des Doukhobors, a expliqué qu’ « [ils avaient] compris depuis longtemps que, en fait, l’éducation est … le fruit défendu d’Adam et Ève … et qu’il vaut mieux ne pas le goûter. » Ce sentiment négatif à l’égard de l’éducation, que les Doukhobors entretenaient déjà alors qu’ils vivaient en Russie, a perduré à leur arrivée au Canada. Ils l’ont transmis à la première génération d’enfants qui sont nés au pays.

De l’avis des Doukhobors, les écoles canadiennes enseignaient des valeurs immorales, notamment parce qu’on y préparait les jeunes au service militaire, qui, pendant et après la Première Guerre mondiale, faisait partie intégrante du programme d’études primaires dans la plupart des classes du pays. Pacifistes, les Doukhobors étaient offensés qu’on transmette de telles valeurs à l’école. Plus encore, l’éducation leur semblait minimiser, voire dénigrer, la portée de leur principe directeur « Travail et non-violence ». Pour eux, le travail se résumait principalement au travail agricole et à tout autre travail honnête effectué par la « classe ouvrière », dont ils se considéraient. Dans cette perspective, l’éducation, pour être convenable, devait reposer sur un enseignement pratique afin que les enfants acquièrent des habiletés utiles au travail ménager et agricole. Selon eux, seuls les Doukhobors étaient placés pour transmettre ce savoir à leurs enfants.

Enfin, les Doukhobors déploraient le fait que l’éducation incitait les enfants à quitter la communauté. En 1912, des Doukhobors ont témoigné devant la Commission Blakemore que, selon eux, « aussitôt qu’une personne sait lire et écrire, elle quitte ses parents et ses proches pour s’engager dans la voie de la spéculation, de la débauche et du non-respect de la vie : un voyage sans retour possible. » Pour leur part, les éducateurs et autres non-Doukhobors considéraient que les Doukhobors demeureraient toujours un peuple étranger au Canada, du moins tant et aussi longtemps qu’ils refuseraient que leurs enfants soient éduqués dans les écoles afin d’apprendre l’anglais et les valeurs fondamentales de la société canadienne. En refusant l’instruction publique, les Doukhobors risquaient de demeurer soumis à la domination de puissants chefs comme Peter Verigin.

Les conflits au sein de la communauté doukhobor
On a toujours décrit les Doukhobors comme étant une communauté, mais il faut savoir que ces derniers n’ont jamais formé un groupe homogène, que ce soit en Russie ou au Canada. En Russie, les Doukhobors comptaient à la fois des gens très démunis, et des familles riches et puissantes, comme les Verigin. La structure communautaire que Verigin a établie au Canada promettait l’égalité, mais il y avait des divisions profondes au sein du groupe. De telles divisions ne pouvaient être dissimulées. Entre 1899, année où 7500 Doukhobors sont arrivés au Canada, et 1902, année où Verigin a pu quitter la Sibérie où il était en exil pour s’établir au pays, jusqu’à 1000 personnes immigrantes ont quitté la communauté. Ces Doukhobors indépendants soutenaient qu’il était possible d’adopter un mode de vie en harmonie avec les principes spirituels et culturels du doukhoborisme tout en exploitant la terre à titre individuel. Pour Peter Verigin, ces gens étaient des traîtres. Ainsi, lors de la Première Guerre mondiale, il a signalé au gouvernement du Canada que les indépendants n’étaient pas d’authentiques Doukhobors et que, par conséquent, ils ne méritaient pas de profiter de l’exemption du service militaire que le gouvernement avait accordée à sa communauté en 1899.

Verigin a aussi eu des démêlés avec les Svobodniki ou Fils de la Liberté, une petite faction qui a pris naissance en 1903 et dont les membres se sont manifestés de façon spectaculaire en paradant complètement nus et en brûlant en partie une machine agricole appartenant à la communauté doukhobor. Bien que la nudité n’ait pas été auparavant une pratique dans la culture doukhobor, les Fils de la Liberté ont rapidement compris qu’elle avait des résultats dramatiques sur les Canadiens. En justifiant la nudité comme étant un retour aux façons d’Adam et Ève, ils pouvaient « l’habiller » comme une forme de protestation religieuse. Verigin a chassé certains de ces dissidents hors de la communauté, mais leur point de vue critique sur le penchant excessif de leur chef pour la modernisation était partagé par plusieurs à l’intérieur de la communauté, bien que de façon plus modérée.

Même parmi les Doukhobors qui vivaient au sein de la communauté, plusieurs éprouvaient du ressentiment envers Verigin, en raison de ses abus d’autorité. Quelques semaines à peine avant sa mort, des articles publiés dans les journaux au sujet d’un procès impliquant un jeune Doukhobor qui avait tenté de quitter la communauté, semblaient confirmer que Verigin et ses lieutenants usaient de violence mesquine et de moyens de coercition pour contraindre les membres de la communauté à obéir.

À l’été et au début de l’automne 1924, Verigin avait reçu de nombreuses menaces de mort et des remueurs circulaient à l’effet qu’il avait été tué. Étant donné le nombre de personnes qui le détestaient, il ne fait aucun doute qu’en plus de la tristesse ressentie par les membres de la communauté, il y a eu aussi un bon nombre de regards entendus le 29 octobre lorsque la rumeur s’est avérée.

23

Suggestions de leçons individuelles

Leçon 1 : La construction d’une nation. Est-ce que les Doukhobors étaient de bons Canadiens?

En groupe, les élèves construisent une liste de critères pour évaluer ce qui constitue le comportement d’un « bon Canadien » au début du vingtième siècle. En examinant les éléments de nature personnelle et politique, ils recherchent les politiques et les pratiques discriminatoires qui étaient en vigueur au début du vingtième siècle au Canada. Les élèves liront (ou reliront) des documents qui décrivent les liens entre le gouvernement de la Colombie-Britannique et les Doukhobors. Est-ce que Verigin et les Doukhobors étaient intéressés à être des citoyens canadiens? Comment se percevaient Verigin et les Doukhobors en tant que « citoyens »?

Leçon 2 : La reconstruction de la scène de l’explosion

- Déposition du conducteur Marquis
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1242fr.html

- Déposition de George Zebroff
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/1243fr.html

- Rapport Gammon concernant le lieu de l’explosion, 27 novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/2005fr.html

- Rapport médico-légal de Tom Townsend, expert en post-explosion à la retraite
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/interpretations/forensic/indexfr.html

- « Le jury se rend sur la scène de la tragédie; il examine la voiture-coach », Nelson Daily News, 4 novembre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/archives/newspaperormagazinearticle/1216fr.html

Enquête du coroner de Grand Forks, 29 octobre 1924
http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/inquest/1164fr.html

Leçon 3 : Une enquête criminelle dans les années 1920

À partir de la preuve disponible dans les documents de la police et du Canadien Pacifique ainsi que dans les journaux, il faut refaire le processus d’enquête afin de répondre à la question suivante : Pourquoi est-ce que personne n’a été reconnu coupable de ce crime? À partir de la preuve contenue dans les documents, il faut découvrir la nature des techniques d’enquêtes policières utilisées par les enquêteurs de la police et du C. P. Quels obstacles, comme la langue, ont-ils rencontrés? Sur quelles preuves les élèves pourraient-ils s’appuyer en tant qu’auteurs d’un nouveau rapport?

25

Voir la section « Rapports des enquêteurs » http://www.canadianmysteries.ca/sites/verigin/explosion/investigators/indexfr.html

L’enquête sur l’explosion de la voiture-coach 1586 du Canadien Pacifique nous en dit long sur les limites des techniques policières dans les années 1920 et sur l’isolement de la région de Kootenay en Colombie-Britannique. Les officiers de police étaient peu nombreux dans cette région frontière. La Gendarmerie royale du Canada n’était devenue une force policière unifiée qu’en 1920 et, tout au long de cette décennie, ses principales activités se limitaient à l’application des lois sur les narcotiques et au travail de renseignement et de sécurité. Au moment de la mort de Verigin, la GRC avait quelque 1000 employés à travers le pays. En Colombie-Britannique, les enquêtes criminelles régulières étaient entre les mains de la police provinciale de la C.-B., formée en 1858, et qui, en 1924, comptait environ 200 officiers. Aujourd’hui, la mort de neuf personnes dans une explosion sur le principal moyen de transport au pays exigerait la tenue d’une enquête à laquelle participeraient des centaines d’officiers de police. En 1924, cette explosion a occupé une douzaine d’enquêteurs de la police et du C. P. et la plupart d’entre eux n’y ont passé qu’une journée ou deux. Leur tâche était immense. En retraçant le trajet emprunté par deux des principaux enquêteurs, le sergent d’état-major de la GRC, G. O. Reid, et le constable de la police provinciale de la C.-B., G. F. Killam, vous pourrez constater par vous-même l’ampleur d’un de leurs principaux obstacles.

Pour des raisons qu’on peut discerner à la lecture des rapports, l’enquête policière a rencontré un cul-de-sac et l’enquête sur la mort de Verigin s’est simplement estompée. Puis, par hasard, l’affaire a connu un regain d’intérêt en 1931-1932. Cela a permis d’ajouter un témoignage important et d’obtenir le résumé le plus complet à date sur cette affaire. Cependant, au milieu des années trente, tant la police provinciale de la C.-B. que le C. P. étaient préoccupés par des questions beaucoup plus pressantes concernant les Doukhobors. En effet, plus de 600 adultes avaient été arrêtés pour nudité et 357 enfants doukhobors avaient été retirés de leurs familles. En de telles circonstances, la poursuite d’un mystère vieux de sept ans pouvait attendre. Et c’est ce qui arriva.

Leçon 4 : les Doukhobors et l’éducation

À l’aide des documents disponibles sur le site Web, explorez pourquoi la communauté des Doukhobors était si opposée à l’idée d’envoyer ses enfants dans les écoles canadiennes. Selon vous, les peurs et les espoirs des Doukhobors au sujet de l’éducation des membres de leur communauté étaient-ils justifiés?

Suggestions pour les étudiants de niveau collégial et universitaire

- Jetez un coup d’œil aux sources de votre province ou de toute autre région du Canada afin de déterminer si les Doukhobors constituaient un cas isolé en termes de violence à l’intérieur d’une communauté.

- Jetez un coup d’œil aux sources de votre province ou de toute autre région du Canada afin de déterminer si les Doukhobors constituaient un cas isolé en termes de violence à l’intérieur d’une communauté.

- Invitez les étudiants à explorer le site afin de se documenter sur les conflits à l’intérieur de la communauté des Doukhobors, puis d’expliquer ces conflits.

- Demandez aux étudiants de débattre de la question suivante : est-ce que l’explosion était un accident, un acte de vengeance personnelle ou un acte de terrorisme?

26