Great Unsolved Mysteries in Canadian History
   
 

Guide pédagogique
pour le site Web
« Qui a tué William Robinson?
La race, la justice et la colonisation »

Un site Web créé par
Ruth Sandwell et
John Lutz

Guide pédagogique rédigé par
Ruth Sandwell, Heidi Bohaker, Tina Davidson et Janet N. Mort
avec la participation de Mia Riemers et Grace Ventura

Un projet des Grands Mystères de l’histoire canadienne
Codirecteurs du projet :

John Lutz et
Ruth Sandwell

Table des matières

Aperçu — 4
Organisation du site — 4

Module 1 : William Robinson et la loi — 5
Intégrer ce module dans votre programme provincial — 6
Logique sous-jacente au module d’apprentissage — 7
Aperçu du module d’apprentissage — 7
Thèmes du module d’apprentissage — 9
Objectifs, compétences et approches du module d’apprentissage — 9
Stratégies d’enseignement — 10
Durée recommandée — 10
Exercices préparatoires — 10

Module 1 : Résumé des leçons — 11
Leçon M1-1 : S’imaginer dans le passé du futur — 13
Leçon M1-2 : Les éléments de preuve d’un meurtre — 16
Leçon M1-3 : Établir le contexte historique — 19
Leçon M1-4 : Droit pénal à l’époque et aujourd’hui — 21
Leçon M1-5 : Lire entre les lignes — 23
Leçon M1-6 : Réflexion approfondie — 27
Leçon M1-7 : Qui a tué William Robinson? — 28
Feuille d’activités M1-A : « Ce que nous apprennent les éléments de preuve » — 30
Notes préparatoires M1-1 : « Qui a tué William Robinson? » — 31
Feuille d’activités M1-2 : « Comment lire un document historique I » — 32
Feuille d’activités M1-3 : « Que s’est-il passé? Selon qui? » — 33
Feuille d’activités M1-4 : « Comment lire un document historique II » — 35
Feuille d’activités M1-5 : « Évaluer votre document » — 36

-2-

Module 2 : Un meurtre dans votre cour arrière — 37
Note de l’auteure : Détails de mon exploration du site Web — 38
Élaboration des résultats d’apprentissage — 44
Ce dont vous aurez besoin — 44
Leçons — 45
Construire sur les acquis — 45
Créer une atmosphère d’anticipation — 46
Activités : Exploration du site — 47
Démonstration des apprentissages — 48
Compétences transversales — 48
Liens avec la famille et la collectivité — 49
Évaluation — 49
Matériel pédagogique : Cartes de travail — 50
Bibliographie — 54
Au sujet de l’auteure — 55

Plans de cours individuels : « Qui a tué William Robinson? » — 56
Intégrer ce module dans votre programme provincial — 57
Logique sous-jacente au module d’apprentissage — 58
Aperçu du module d’apprentissage — 58
Thèmes du module d’apprentissage — 59
Objectifs, compétences et approches du module d’apprentissage — 60
Stratégies d’enseignement — 60
Résumé des leçons — 61
Leçon PCI-1 : S’imaginer dans le passé du futur — 62
Leçon PCI-2 : Rédiger les nouvelles — 64
Leçon PCI-3 : Les documents et le travail de détective — 66
Leçon PCI-4 : Contexte historique — 70
Leçon PCI-5 : Tenue d’un nouveau procès — 73

Matériel pédagogique — 78
Feuille d’activités PCI-A : « Ce que nous apprennent les éléments de preuve » — 78
Feuille d’activités PCI-1 : « Est-ce un reportage impartial? » — 79
Notes préparatoires PCI-2 : « Qui a tué William Robinson? » — 80
Feuille d’activités PCI-3 : « Suivre le procès » — 81
Feuille d’activités PCI-4 : «Établir les faits de l’affaire » — 82
Feuille d’activités PCI-5 : « L’interrogatoire » — 83
Feuille d’activités PCI-6 : « La société de Salt Spring Island dans les années 1860 » — 84
Feuille d’activités PCI-7 : « Établir les faits de l’affaire » — 85
Feuille d’activités PCI-8 : « Mobile, moyens et meurtre » — 86

-3-

Aperçu : L’idée maîtresse

Tout le monde aime les mystères. De toutes les situations historiques auxquelles les chercheurs sont confrontés, aucune n’a plus d’impact que de découvrir qu’un innocent a été pendu ou un coupable libéré. Dans le cas de William Robinson, les amateurs d’histoire ont un véritable mystère à résoudre, un cas dont ils pourront explorer les particularités et qui leur permettra de poser les « grandes » questions sur l’histoire et sur la justice sociale : est-ce que les interprétations culturelles ont été prises en compte? Est-ce que des hommes ont été pendus injustement? Est-ce que d’autres personnes qui étaient tout aussi « coupables » ont échappé à la justice?

Le site « Qui a tué William Robinson? » a été conçu pour faire participer des élèves de différents niveaux, depuis l’école secondaire jusqu’à l’université, à une enquête approfondie sur cette série d’évènements. Mettant à profit toutes les propriétés graphiques et non linéaires d’Internet, ce site pédagogique entraîne les élèves dans la recherche historique au moyen de coupures de journaux, de photographies, de cartes géographiques, de journaux intimes, de peintures et de récits écrits. Les enseignants peuvent choisir le degré de difficulté en ajustant la complexité des questions qu’ils posent.

Deux modules d’apprentissage complets sont offerts : l’un a été conçu pour les élèves du deuxième cycle du secondaire (secondaire 5 et première année de cégep), l’autre pour les élèves du premier cycle (secondaire 1 et 2). Cinq leçons autonomes (Leçons PCI) d’une durée variant entre un et six cours et destinées aux élèves de 3e et 4e secondaires sont également comprises. Ces plans de cours individuels sont particulièrement adaptables et peuvent servir aux enseignants de tous les niveaux scolaires qui voudraient tirer avantage du contenu de ce site ou des habiletés qu’il permet de développer, mais qui n’ont pas le temps de consacrer un module entier au site Web. Des suggestions pour les professeurs et les étudiants universitaires sont également offertes dans la section « Orientation pédagogique ».

Quel que soit leur niveau scolaire, les élèves constateront que le site enseigne l’histoire en les encourageant à faire de l’histoire par le biais d’une enquête basée sur des documents.

Organisation du site

Tout d’abord, soyez assurés que personne ne doit parcourir le site au complet, pas même vous. Personne ne s’attend à ce que quelqu’un lise chacun des articles d’archives avant de commencer à rédiger un rapport de recherche et le même principe s’applique ici. Ce dont vous avez besoin, en tant qu’enseignant, c’est de comprendre la structure du site afin de pouvoir guider vos élèves : http://www.canadianmysteries.ca/sites/robinson/home/howtousesite/indexfr.html

-4-

Module 1 :

William Robinson et la loi
Module d’apprentissage pour les cours de droit du deuxième cycle du secondaire

~ Un module d’apprentissage conçu pour favoriser la pensée critique dans les programmes de droit et d’histoire du deuxième cycle du secondaire à l’aide du site Web « Qui a tué William Robinson? » ~


Site Web créé par
Ruth Sandwell et John Lutz

Guide pédagogique rédigé par
Heidi Bohaker,
Ruth Sandwell et Tina Davidson

Un projet des Grands Mystères de l’histoire canadienne
Codirecteurs du projet :

John Lutz et
Ruth Sandwell

-5-

Intégrer ce module dans votre programme provincial

Notre équipe du Guide pédagogique a effectué certaines recherches dans les programmes de cours des différentes provinces du Canada. Nous avons identifié les cours suivants comme étant ceux dans lesquels ce module de droit utilisant le site Web « Qui a tué William Robinson? » pourrait le mieux s’intégrer pour satisfaire votre programme provincial. Il ne s’agit toutefois pas d’une liste exhaustive.

Colombie-Britannique
Droit 12
Études sur les Premières Nations

Nouveau-Brunswick
Droit 120

Nouvelle-Écosse
Droit 12

Nunavut et T.N.-O.
(voir Colombie-Britannique)

Ontario
Droit de l’Ontario 11
Droit de l’Ontario 12

Saskatchewan
Droit 30

Terre-Neuve
Droit canadien 2104

Yukon
(voir Colombie-Britannique)

-6-

Logique sous-jacente au module d’apprentissage

Ce module utilise le site « Qui a tué William Robinson? » qui fait partie du site Web « Les Grands Mystères de l’histoire canadienne » pour familiariser les élèves avec les problèmes auxquels étaient confrontés les Européens et les Premières Nations dans la Colombie-Britannique coloniale. Conçu pour initier les élèves d’histoire et de sciences humaines à la recherche dans des sources, ce module a pour but principal de faciliter l’éveil de la pensée critique des élèves par rapport au point de vue des auteurs des documents historiques, de leur apprendre à évaluer les éléments de preuve contradictoires, et à comprendre l’utilité des documents d’un point de vue partial et de les encourager à adopter une perspective plus large et plus critique quand ils lisent des témoignages et des récits historiques. Enfin, ce module favorisera chez l’élève une compréhension plus nuancée des questions multiculturelles complexes qui étaient en jeu à la fin du dix-neuvième siècle sur Salt Spring Island, en Colombie-Britannique.

Aperçu du module d’apprentissage

Qui peut résister à une intrigue de meurtre? Les séries de télévision comme Law & Order, Crime Scene Investigation et Cops, ainsi que leurs nombreux cousins et dérivés dominent les grilles horaires du petit écran. Les émissions les plus populaires permettent aux téléspectateurs de suivre l’enquête et le procès des suspects. Maintenant, grâce au projet des Grands Mystères de l’histoire canadienne, les élèves en droit du deuxième cycle du secondaire peuvent mener leur propre enquête sur le meurtre de William Robinson de Salt Spring Island (Colombie-Britannique) et instruire leur propre procès en se servant des transcriptions et des éléments de preuve présentés à l’époque du crime. La stratégie pédagogique consiste à immerger les élèves dans la vie de Salt Spring Island au milieu du dix-neuvième siècle, tout en développant leur pensée critique et en situant l’étude du droit dans son contexte historique, culturel et social.

Qui a tué William Robinson? est une fascinante introduction à l’étude du droit criminel. Mettant à profit toutes les propriétés graphiques et non linéaires d’Internet, ce site pédagogique entraîne les élèves dans la recherche historique au moyen de coupures de journaux, de photographies, de cartes géographiques, de journaux intimes, d’œuvres artistiques et de récits écrits. Les enseignants peuvent choisir le degré de difficulté en ajustant la complexité des questions qu’ils posent. L’affaire William Robinson comporte un trait particulier. De toutes les situations historiques auxquelles les chercheurs sont confrontés, aucune n’a plus d’impact que lorsqu’on découvre qu’un innocent a été pendu ou un coupable libéré. Le corps de William Robinson a été découvert dans sa cabane, gisant face contre terre, plusieurs jours après qu’on lui ait tiré dans le dos.

-7-

Robinson a été la dernière des trois victimes de meurtres brutaux qui se produisirent sur l’île entre décembre 1867 et décembre 1868 et qui ne semblaient pas avoir de liens entre eux. Toutes les victimes étaient membres de la communauté afro-américaine de l’île et les autochtones ont été largement accusés de toutes ces morts. Ces Afro-Américains avaient fui en 1858 la persécution qu’ils vivaient en Californie, mais les meurtres de 1868-1869 ont divisé la communauté et ont poussé plusieurs de ses membres à retourner aux États-Unis, qui leur étaient plus accueillants après que la guerre de Sécession eût mis fin à l’esclavage. Un autochtone, Tshuanahusset, a été condamné et pendu pour le meurtre d’une de ces victimes, William Robinson. Toutefois, le procès a été une imposture et, plus tard, des éléments de preuve convaincants ont fait surface, suggérant qu’il n’était pas le meurtrier.

Comme nous l’avons noté dans l’introduction du Guide pédagogique, ce site Web n’est pas conçu comme un outil pédagogique autonome. L’essentiel de l’apprentissage s’effectue lorsque les élèves analysent et discutent le contenu du site en classe ou dans un forum Internet avec modérateur. Ce guide pédagogique fournira aux enseignants les outils nécessaires pour encourager cet apprentissage. Les élèves seront surpris d’apprendre que le site « Qui a tué William Robinson? » n’est pas conçu pour donner des réponses. Il a plutôt été pensé pour susciter des questions sur la façon d’accéder à la vérité du passé. Les éléments de preuve présentés ici au sujet de la culpabilité ou de l’innocence des personnages sont équivoques, même si le site constitue un fondement probatoire très riche. Nous disposons de plus d’éléments de preuve dans cette affaire que dans la plupart des questions microhistoriques ou macrohistoriques que traitent les historiens au quotidien. En dépit de ce fait, la preuve n’est pas suffisante pour condamner ou exonérer quiconque avec une certitude absolue. Toutefois, nous en savons assez pour avoir plus qu’un doute raisonnable au sujet du jugement de culpabilité et de la pendaison, et il existe suffisamment d’éléments de preuve pour considérer d’autres suspects. Ces ambiguïtés constituent la plus grande force pédagogique du site. En ce qui concerne le meurtre, on demande aux élèves de plaider pour le ou les suspects qui leur semblent les plus plausibles.

Le module d’apprentissage est conçu de manière à intéresser les élèves grâce à l’attraction quasi universelle qu'exercent le morbide et l’injustice. Mais le mystère entourant le meurtre est tout simplement un leurre qui servira à entraîner ceux qui ne s’en doutent pas vers une compréhension beaucoup plus profonde de toute l’entreprise historique. Ce module procure une première introduction à la recherche d’archive et au matériel d’archives. Les habiletés particulières enseignées comprennent la lecture critique, l’analyse critique, la pensée critique et la pensée historique (c’est-à-dire comprendre comment les gens pensaient et se comportaient à différents moments dans le passé). D’abord, un aperçu de l’affaire donne aux élèves l’occasion d’obtenir des renseignements historiques en ce qui a trait tant au contexte qu’à la tradition judiciaire du Canada. Ensuite, plusieurs activités différentes guident les élèves dans leur apprentissage du travail à partir de sources. Enfin, les élèves participent à un procès fictif. Ils utilisent cette information et les documents recueillis sur le site Web pour simuler un procès qui règlera l’affaire, attribuant des rôles et rédigeant des scénarios pour une présentation finale lors du dernier cours du module.

-8-

Thèmes du module d’apprentissage

Pour aider les enseignants à mettre sur pied des leçons supplémentaires ou une version étendue du module d’apprentissage, voici une liste de certains des thèmes abordés sur ce site Web :

Histoire et géographie du Canada et de la Colombie-Britannique
Histoire de la Confédération
Histoire des Premières Nations
Histoire de la colonisation
Tradition du droit pénal au Canada
Premiers systèmes judiciaires canadiens

Objectifs, compétences et approches du module d’apprentissage

- Acquérir une connaissance fondamentale de la tradition pénale du Canada, les caractéristiques du droit pénal pratiqué aujourd’hui, ainsi que le droit pénal pratiqué à Salt Spring Island en 1869;
- Situer l’étude du droit dans son contexte social, culturel et historique (développer une sensibilité aux changements apportés à la loi et à son interprétation au fil du temps, y compris les changements dans les normes d'acceptabilité de la preuve ainsi que le rôle que jouent le sexe, la race et la classe sociale en influençant les standards d’équité judiciaire);
- Acquérir une compréhension nuancée de la vie dans la société coloniale du dix-neuvième siècle en général et plus particulièrement du caractère diversifié et multiculturel de Salt Spring Island;
- Faire face aux défis inhérents à la preuve, dont les erreurs d’interprétation et les documents incomplets. Comparer la qualité des éléments de preuve et observer les incohérences dans les témoignages;
- Élaborer un vocabulaire propre à l’analyse des documents historiques;
- Planifier et mener des recherches en utilisant des sources et des études et des documents électroniques;
- Produire et critiquer différentes interprétations des sources et des études;
- Évaluer et défendre différentes positions sur des questions controversées;
- Construire un récit à partir d’éléments de preuve qui ne se suivent pas
- Planifier, réviser et livrer des présentations en bonne et due forme, en utilisant divers médias
- Faire preuve de leadership en planifiant, appliquant et évaluant diverses stratégies pour résoudre la difficulté, l’affaire ou la question définies à l’origine
- Raffiner ses habiletés à construire et défendre un argument.

-9-

Stratégies d’enseignement

Périodes en laboratoire informatique

Bien que ce module soit entièrement consacré au site sur Robinson, la plupart des tâches peuvent être complétées si les documents nécessaires sont imprimés à l’avance et distribués aux élèves. De cette façon, les classes ayant un accès restreint au laboratoire d’informatique peuvent tout de même compléter ce module d’apprentissage.

Évaluation et appréciation

Puisque les normes d’évaluation et d’appréciation changent de juridiction en juridiction, n’ont été incluses ici que quelques lignes directrices générales. Les enseignants peuvent choisir d’accorder des points pour le processus requis dans l’accomplissement des différentes tâches menant au but final, ou ne pas le faire si leurs élèves sont assez matures pour reconnaître que l’exécution des différentes tâches est un élément incontournable du succès de l’activité terminale.

Les critères d’un travail méritant une note A ou A+ en pensée critique pour des tâches particulières : (Les enseignants doivent s’assurer que les travaux satisfont aux critères suivants :)

- les sources et les études sont lues et interprétées en profondeur,
- les questions sont analysées avec sérieux et de façon réfléchie,
- les présentations et les discussions sont exécutées avec soin à l’aide de matériel bien préparé et structuré et chacun des points présentés a été bien pensé,
- les résultats sont exprimés avec circonspection et appuyés par des références et des preuves pertinentes,
- les opinions sont raisonnées.
- les rapports et les récits sont rédigés avec discernement, attention et soin et dénotent une fierté évidente à fournir un travail de qualité.

Durée recommandée

Prévoyez quatorze ou quinze cours de 75 minutes pour l’étude de ce module dans un cours avancé ou préuniversitaire si vous avez l’intention d’inclure toutes les stratégies pédagogiques. Ajustez la durée des leçons en fonction des besoins de tous les élèves et des limites de temps.

Exercices préparatoires

Si les élèves n’ont jamais travaillé avec des sources documentaires auparavant, il est fortement recommandé qu’ils effectuent au moins un des exercices qui se trouvent à la section « Concepts clés de la pensée historique » du site des Grands Mystères de l’histoire canadienne à l’adresse : http://www.canadianmysteries.ca/teachers/keyconcepts/indexfr.html.

-10-

Aperçu du module 1 : Résumé des leçons

Question principale :
Qui a tué William Robinson?

Leçon M1-1 :
S’imaginer dans le passé du futur : Interpréter les sources
1 cours (75 minutes)
Dans cette introduction aux documents historiques, les élèves reçoivent une liste des types de documents (sources) grâce auxquels les historiens du futur pourraient comprendre notre époque dans des centaines d’années d’ici. Les élèves choisissent ensuite cinq sources qui, selon eux, décriront le mieux leur vie aux historiens du futur.

Leçon M1-2 :
Les éléments de preuve d’un meurtre
2 cours
Cette leçon donne d’abord aux élèves un aperçu du meurtre de William Robinson et ensuite, elle leur présente la distinction entre les sources et les études. Les élèves sont ensuite invités à lire une sélection de documents (sources) ayant trait à l’incident, puis à évaluer l’information contenue et le point de vue véhiculé. Si Tshuanahusset n’était pas coupable du meurtre de Robinson, qui pourrait l’être? Dans la deuxième partie de l’exercice, les élèves établissent la chronologie des évènements reliés au crime.

Leçon M1-3 :
Établir le contexte historique
3 cours
Au cours de cette leçon de trois cours, les élèves travaillent en équipes en vue d’explorer une des cinq sections qui procurent un contexte historique élargi pour la compréhension du crime. Chaque équipe présentera à la classe une affiche faisant état de leur recherche sur l’un des sujets suivants : la société des colons de Salt Spring Island, le crime et le châtiment à la fin du dix-neuvième siècle sur l’île de Vancouver et en Colombie-Britannique, les questions traitant des autochtones et les relations entre autochtones et non-autochtones sur la côte ouest au dix-neuvième siècle, le contexte historique canadien en général, ainsi que le contexte historique américain (particulièrement celui de la côte ouest).

Leçon M1-4 :
Droit pénal à l’époque et aujourd’hui
2 cours
Cette leçon présente aux élèves les concepts fondamentaux du droit pénal et leur donne l’occasion d’explorer la tradition du droit pénal au Canada. Les élèves tenteront de découvrir les similitudes et les différences entre le droit pénal d’aujourd’hui et celui du dix-neuvième siècle.

-11-

Leçon M1-5 :
Lire entre les lignes : À la recherche d’autres voix
2 cours
Dans cette leçon, les élèves apprennent à utiliser leurs facultés critiques pour mener une enquête juridique et historique. Dans la première partie, ils apprennent comment scruter un document à la recherche d’indices factuels au sujet du meurtre de William Robinson. Dans la deuxième partie, les élèves se regroupent afin d’évaluer la qualité et la pertinence de leurs documents par rapport à l’enquête sur le meurtre de Robinson.

Leçon M1-6 :
Réflexion approfondie
1 cours
Grâce à cet exercice de rédaction, les élèves peuvent peaufiner leurs facultés de communication pendant qu’ils réfléchissent à l’affaire et rassemblent les éléments de preuve, soit dans un article de style journalistique, soit sous la forme d’un rapport qui relève les incohérences dans les témoignages recueillis lors du procès.

Leçon M1-7 :
Qui a tué William Robinson?
Porter l’affaire en cour (simulation de procès et rédaction d’article)
4 cours
Lors de cette activité terminale, les élèves participent à une simulation de procès. Ils utilisent l’ensemble de l’information et des documents contenus dans le site Web pour simuler une instruction afin de régler l’affaire. Ils s’assignent des rôles et rédigent des scénarios qu’ils interpréteront lors de la dernière période. Dans le cadre d’une activité facultative ou supplémentaire, les élèves peuvent rédiger et soumettre, individuellement, leurs trouvailles relatives à l’affaire.

-12-

Leçon 1 :
S’imaginer dans le passé du futur : Interpréter les sources

Aperçu :

Dans cette introduction aux documents historiques, les élèves reçoivent une liste des types de documents (sources) grâce auxquels les historiens du futur pourraient comprendre notre époque dans des centaines d’années d’ici. Les élèves choisissent ensuite cinq sources qui, selon eux, décriront le mieux leur vie aux historiens du futur.

Matériel pédagogique utilisé dans cette leçon :
Feuille d’activités M1-A : « Ce que nous apprennent les éléments de preuve »

Activités :

1. Les élèves reçoivent le scénario suivant :

Un historien du vingt-troisième siècle, ayant l’impression que les adolescents ont été mal compris à travers le temps, a l’intention d’écrire l’histoire des adolescents à partir du début du vingt-et-unième siècle au Canada. L’historien veut connaître tout ce qui concerne la vie des adolescents, leur travail, leur vie de famille et leur éducation, ainsi que leurs loisirs, les conditions sociales et les questions personnelles qui auraient pu préoccuper les adolescents du vingt-et-unième siècle.

2. Demandez aux élèves : « Comment les historiens découvrent-ils le passé? »

3. Expliquez-leur que, bien que les historiens lisent beaucoup de textes rédigés par des pairs, les livres et les articles qu’ils rédigent sont basés sur leur propre recherche de preuves –appelées sources – qui ont été créées dans le passé et préservées jusqu’à nos jours. Les historiens utilisent ces documents pour formuler des déductions sur la vie dans le passé.

4. Présentez aux élèves le concept de déduction en leur demandant quel type de déductions ils pourraient tirer au sujet d’une société s’ils étaient un extra-terrestre venu d’une autre planète qui verrait un objet d’usage courant dans notre monde : un ballon de soccer, un manteau ou tout autre objet présent dans la classe. Les déductions pourraient être, par exemple : « la société connaissait la technologie pour produire du plastique » ou « la société était assez riche pour fabriquer une foule d’objets inutiles » ou encore « les gens devaient aimer la musique ».

5. Les élèves travaillent en équipes de deux pour réfléchir aux questions suivantes :
- Quelles traces laissées par chaque élève de la classe cet historien pourrait-il utiliser afin de comprendre leur vie?
- Quelles sont les traces de la vie de cet élève qui auront été créées et qui pourraient être conservées afin que cet historien les découvre?

-13-

6. Au bout de 5 à 10 minutes, écrivez au tableau chacune des réponses que les élèves auront trouvées en leur soumettant, au besoin, les suggestions suivantes (les points que vous pourriez soulever au sujet de la création, de la conservation et de l’interprétation des sources se trouvent entre parenthèses) :

- Journaux personnels (Qui les gardera? Se retrouveront-ils dans les archives publiques comme des centaines de milliers d’autres dans le passé? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Courriels (Seront-ils conservés? Seront-ils lisibles par les machines du futur? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Relevés de cartes de crédit (Où seront-ils gardés? Est-ce que les historiens y auront accès? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Vidéos maison (Est-ce que la technologie existera toujours pour les visionner? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Photographies (Qui les conservera? Seront-elles dans les archives publiques? Qu’apprendront-elles aux historiens?)
- Dossiers scolaires (Ils sont gardés par l’école puis par les archives provinciales, comme le prescrit la loi. Qui y aura accès dans le futur? S’ils sont gardés par des individus, qui les conservera et qui y aura accès? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Travaux scolaires (Comment seront-ils conservés? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Vêtements (Comment une personne dans le futur comprendra-t-elle ce que les vêtements signifient?)
- Musique (Comment une personne dans le futur comprendra-t-elle ce que la musique signifie? La technologie pour l’écouter existera-t-elle?)
- Dossiers du tribunal (Les dossiers du tribunal de la jeunesse pourraient faire partie du domaine public 100 ans après leur création.)
- Données de recensement (Tous les Canadiens seront recensés s’ils sont au Canada au cours d’une année de recensement, même si les historiens n’auront pas accès à leurs renseignements personnels avant un délai de 96 ans.)
- Actes de naissance, de mariage et de décès (Qu’est-ce que ces dossiers pourraient apprendre à quelqu’un dans le futur à propos de la vie d’un adolescent : c.-à-d. les statistiques sur le sida, les accidents de voiture, la grossesse chez les adolescentes, etc.)

7. Divisez de nouveau la classe en équipes de 2 ou 3 élèves et distribuez la Feuille d’activités M1-A : « Ce que nous apprennent les éléments de preuve ».

-14-

8. Demandez aux élèves de choisir quelles seraient les trois sources parmi celles inscrites au tableau (ou d’autres sources auxquelles ils peuvent penser) qui permettraient le mieux à un historien du futur de comprendre leur vie, et demandez-leur d’expliquer les raisons de ces choix. À l’aide d’un rétroprojecteur, montrez un exemple aux élèves (relevés de carte de crédit, par exemple) en remplissant les trois colonnes tel que demandé ou selon les suggestions des élèves.

9. Une fois que les élèves ont rempli la feuille, sélectionnez trois ou quatre équipes qui viendront présenter leur premier choix à la classe, puis discutez-en.

Autres exercices préparant à l’utilisation des sources

Il existe une grande variété de leçons que les enseignants peuvent proposer aux élèves en rapport avec l’étude des sources, compte tenu du temps disponible et du niveau scolaire. Voici quelques exemples d’activités :

- Demandez aux élèves de dresser une liste des documents qu’ils créent au cours d’une semaine, des « traces » qu’ils laissent derrière eux que les historiens du futur pourront trouver.
- Demandez aux élèves de tenir un journal intime ou un carnet de bord, ou encore de rédiger un compte rendu qu’ils pourraient laisser aux historiens du futur.
- Demandez aux élèves de créer une « capsule témoin » qui représente le mieux leur vie, celle de leur famille ou de leur école au vingtième siècle.
- Demandez aux élèves d’écrire l’histoire de leur vie ou celle de leur famille en se basant uniquement sur les preuves documentaires disponibles à la maison.

-15-

Leçon M1-2 : Les éléments de preuve d’un meurtre
L’affaire William Robinson : Introduction aux sources

Jours 1 et 2 du module
(Deux cours, en supposant des périodes de 75 minutes)

Aperçu :

Cette leçon donne d’abord aux élèves un aperçu du meurtre de William Robinson et ensuite, elle leur présente la distinction entre les sources et les études. Les élèves sont ensuite invités à lire une sélection de documents (sources) ayant trait à l’incident, puis d’évaluer l’information contenue et le point de vue véhiculé. Si Tshuanahusset n’était pas coupable du meurtre de Robinson, qui pourrait l’être? Dans la deuxième partie de l’exercice, les élèves établissent la chronologie des évènements reliés au crime.

Matériel pédagogique utilisé dans cette leçon :
Notes préparatoires M1-1 : « Qui a tué William Robinson »
Feuille d’activités M1-2 : « Comment lire un document historique I »
Feuille d’activités M1-3 : « Que s’est-il passé? Selon qui? »

Suggestions de documents disponibles sur le site Web Qui a tué William Robinson? à utiliser dans cette leçon :

Le meurtre : À la recherche du meurtrier
« Meurtre de Salt Spring », British Colonist, 24 mars 1868
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1647fr.html

Correspondance coloniale : Pétition des colons
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/colonialcorrespondence/2023fr.html

Le procès
« Cour d’assise par-devant le juge en chef Needham », Daily British Colonist, 3 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1401fr.html

Documents de la Cour suprême : cahier d’audience du juge Needham
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/3343fr.html

Les suites
« Lettre au rédacteur en chef », British Colonist, 5 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1314fr.html

Correspondance coloniale : Lettre de Booth et Jones
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/colonialcorrespondence/1661fr.html

Devoir :
Demandez aux élèves de se familiariser avec le site Web Qui a tué William Robinson? http://www.canadianmysteries.ca/sites/robinson/home/howtousesite/indexfr.html et de compléter la feuille d’activités.

-16-

Leçon M1-2, cours 1

(Jour 1 du module)

Activités :

1. Mise en situation : Au moment où les élèves entrent en classe, demandez-leur de bien observer ce que vous vous apprêtez à faire. Au cours de la minute qui suit, exécutez cinq actions consécutives (par exemple, lancez un bout de papier dans la classe, accusez un élève de l’avoir lancé (demandez un volontaire auparavant!) et demandez-lui de venir devant la classe, puis écrivez trois mots sur le tableau, donnez aux élèves une liste de cinq mots et demandez à l’élève de regagner sa place). Demandez aux élèves de vous dire ce qui vient de se passer.

2. Insistez sur les points suivants :

  1. il est très difficile de se souvenir d’une série d’actions quand on ne comprend pas ce qu’elles signifient
  2. il est plus facile de se souvenir d’une chose lorsqu’il en existe des « traces », comme les mots écrits au tableau
  3. différentes personnes ont des points de vue légèrement différents sur ce qui est « vraiment arrivé ».

3. Demandez aux élèves d’identifier des activités criminelles qui font les manchettes. Demandez-leur comment ils peuvent savoir ce qui est réellement arrivé, puisqu’ils n’étaient pas là pour observer l’évènement de leurs propres yeux. Expliquez que si nous n’y étions pas nous-mêmes et que nous ne pouvons pas parler aux personnes qui y étaient, alors tout ce dont nous disposons, ce sont différentes versions de ce qui est « réellement arrivé », écrites ou créées par quelqu’un d’autre, ou des « traces » d’éléments de preuve que ces personnes ont laissées derrière elles. De plus, chaque récit est créé par une personne et chaque personne a un point de vue légèrement différent. Comment, alors, peut-on juger de ce qui s’est « réellement » passé?

4. Lisez tous ensemble les Notes préparatoires M1-1 : « Qui a tué William Robinson? ».

5. En classe, après avoir lu le document, mettez l’accent sur le fait que plus nous en savons sur l’origine d’un document ou d’un récit, ainsi que sur l’identité et l’intention de l’auteur, meilleure est notre position pour juger du point de vue que ce document véhicule et plus nous savons comment évaluer la nature des renseignements qu’il contient. Analysez avec toute la classe la Feuille d’activités M1-2 : « Comment lire un document historique I ».

-17-

6. Définitions : Présentez alors le concept des sources et des études, en expliquant que la seule façon qui nous permet d’en apprendre au sujet du passé est de trouver des « traces » du passé (par des artéfacts, l’architecture ou d’autres preuves matérielles) ou dans des « récits » laissés par les personnes, généralement par écrit.

a. Dans le cadre d’une discussion assistée, expliquez que le récit contenu dans les Notes préparatoires M1-1 : « Qui a tué William Robinson? » est une étude parce qu’il a été créé dans le présent, sur la base de récits provenant de sources créées aux environs de l’époque étudiée. Afin de nous plonger dans le mystère qui consiste à savoir qui a tué William Robinson, nous devons, en qualité d’historiens, nous tourner vers les achives et travailler à partir de sources. Les archives sont des endroits où sont conservés les documents historiques. Souvent, ces archives sont situées dans des bâtiments comme les British Columbia Archives, les Victoria City Archives, ou les Salt Spring Archives. Dans les archives, les documents sont généralement classés selon leur nature ou leur provenance, c’est-à-dire leur emplacement d’origine (ex. : par ministère, par personne ou famille particulière, ou par entreprise), dans l’ordre où ils ont été créés et classés à l’origine. Les documents disponibles dans l’affaire William Robinson comprennent des coupures de journaux, des transcriptions de procès, les cahiers d’audience du juge, des déclarations assermentées ainsi que des lettres.

7. Réfléchir à deux : Répartissez les élèves en équipes de deux et donnez-leur un des cinq documents (sources) ci-dessous, tirés du site Web. Demandez aux élèves de lire les documents et de remplir la Feuille d’activités M1-2 : « Comment lire un document historique I » pour leur document.

Leçon M1-2, cours 2 : Règles de preuve

(Jour 2 du module)

Activités :

1. Exercice de casse-tête : Les élèves quittent ceux avec qui ils travaillaient au dernier cours et forment de nouvelles équipes avec au moins quatre autres élèves qui n’ont pas lu le même document (une classe de 30 aura donc six équipes de cinq élèves, par exemple). Pendant la demi-heure qui suit, ils enseignent aux autres membres de leur équipe ce qui se trouvait dans leur document initial en se servant de la Feuille d’activités M1-2 : « Comment lire un document historique I » complétée au dernier cours.

2. En travaillant dans leur équipe d’environ cinq personnes, les élèves se servent de la Feuille d’activités M1-2 : « Comment lire un document historique I » (complétée individuellement au dernier cours) pour achever en équipe la Feuille d’activités M1-3 : « Que s’est-il passé? Selon qui? ».

3. En classe, créez avec tous les élèves un tableau chronologique qui identifie les évènements sur lesquels toutes les sources semblent être en accord et ceux sur lesquels les sources sont en désaccord. (Ce tableau chronologique devrait demeurer à l’avant de la classe jusqu’à la fin du module.)

-18-

Leçon M1-3 :
Établir le contexte historique

(Jours 3 à 5 du module)

Réservez du temps au laboratoire informatique et à la bibliothèque

Aperçu :

Dans cette leçon, les élèves font d’abord une recherche au laboratoire informatique et à la bibliothèque sur la vie des gens des colonies et des Premières Nations dans les années 1860. Explorez avec les élèves la nécessité de comprendre le contexte historique de toute enquête criminelle. Les élèves se concentreront sur les sujets suivants : la société des colons de Salt Spring Island, le crime et le châtiment à la fin du dix-neuvième siècle sur l’île de Vancouver et en Colombie-Britannique, les questions traitant des autochtones et les relations entre autochtones et non-autochtones sur la côte ouest au dix-neuvième siècle, le contexte historique canadien en général, ainsi que le contexte historique américain (particulièrement celui de la côte ouest).

Leçon M1-3, cours 1

(Jour 3 du module)

Activités :

1. De nouveau, divisez les élèves en équipes. Chacune fera les recherches nécessaires puis produira une affiche portant sur un des sujets suivants qui restera sur les murs de la classe jusqu’à ce que le module soit complété.

La société des colons de Salt Spring Island
Contexte historique : Une société de colonisateurs à Salt Spring Island
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/context/settlersociety/indexfr.html

Contexte historique : Cartes et graphiques
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/context/mapsandgraphs/indexfr.html

Le crime et le châtiment à la fin du dix-neuvième siècle sur l’île de Vancouver et en Colombie-Britannique
Contexte historique : Le fouet et la potence
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/context/whippingshangings/indexfr.html

Contexte historique : Autres meurtres
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/context/othermurders/indexfr.html

Contexte historique : Autres crimes
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/context/othercrimes/indexfr.html

Les questions traitant des autochtones et les relations entre autochtones et non-autochtones sur la côte ouest au dix-neuvième siècle
Contexte historique : Le dialecte chinook
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/context/jargon/indexfr.html

Le contexte historique canadien en général
- une sélection de manuels scolaires traitant de l’histoire canadienne

Le contexte historique américain (particulièrement celui de la côte ouest)
- une sélection de manuels scolaires traitant de l’histoire américaine

-19-

Leçon M1-3, cours 2

(Jour 4 du module)

Activités :

1. Les élèves réintègrent leur équipe, poursuivent leur recherche et créent leur affiche sur un carton bristol en vue des présentations de groupe.

Leçon M1-3, cours 3

(Jour 5 du module)

Activités :

1. Les élèves font de courtes présentations (bulletin de nouvelles de 8 minutes), puis suspendent les affiches aux murs de la classe pour toute la durée du module.

Évaluation facultative : Vous pouvez attribuer aux affiches une note de groupe; les membres de l’équipe peuvent également évaluer leur propre contribution au projet ainsi que celle des autres.

-20-

Leçon M1-4 :
Droit pénal à l’époque et aujourd’hui

(Jour 6 du module)

Aperçu :

Cette leçon présente aux élèves les concepts fondamentaux du droit pénal et leur donne l’occasion d’explorer la tradition du droit pénal au Canada. Les élèves qui ont travaillé sur l’affiche « Crime et châtiment » deviennent des meneurs de groupes alors qu’ils tenteront de découvrir les similitudes et les différences entre le droit pénal d’aujourd’hui et celui du dix-neuvième siècle.

Leçon M1-4, cours 1

(Jour 6 du module)

Activités :

1. Placez les élèves en équipes en vous assurant d’avoir dans chacune d’elles un élève de l’équipe qui a conçu l’affiche « Crime et châtiment ».

2. Utilisez votre manuel de droit ou une ressource en ligne telle que le Duhaime Law (http://www.duhaime.org en anglais seulement) comme matériel source pour apprendre les fondements du droit pénal moderne :

- Recherchez la définition du mot « crime » dans le Code criminel.
- Voyez exactement quelle action est interdite par la loi – c’est l’actus reus du crime.
- Voyez exactement quelle attitude mentale doit avoir l’accusé – c’est le mens rea du crime. (Indice : recherchez les mots « avoir la possibilité de », « avoir l’intention de », « consciemment » et « avec témérité ».)
- Examinez les faits – Est-ce que l’accusé a commis l’action interdite par le Code (actus reus)?
- Examinez les faits – Est-ce que l’accusé avait l’attitude mentale requise par le Code (le mens rea)?

3. Consultez le site Web du ministère de la Justice et examinez l’entrée « homicide » dans le Code criminel : http://laws.justice.gc.ca/fr/showtdm/cs/C-46 (Articles 222-240 de la Partie VIII, Infractions contre la personne et la réputation). Comment la personne responsable de la mort de Robinson serait-elle accusée aujourd’hui?

-21-

4. Demandez aux élèves de travailler en équipes et de lire les documents du site Web qui traitent de crime et de châtiment. Répartissez les lectures également. Dans chaque équipe, il devrait y avoir un élève meneur qui connaît déjà les documents de l’exercice sur le contexte historique.

Contexte historique : Le fouet et la potence
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/context/whippingshangings/indexfr.html
Contexte historique : Autres meurtres
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/context/othermurders/indexfr.html
Contexte historique : Autres crimes
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/context/othercrimes/indexfr.html

5. Qu’est-ce que chaque équipe peut déduire au sujet des coutumes judiciaires du dix-neuvième siècle à partir de ces documents? Quelles similitudes et quelles différences existe-t-il entre hier et aujourd’hui?

-22-

Leçon M1-5 :
Lire entre les lignes : À la recherche d’autres voix

(Jours 7 et 8 du module)

Aperçu :

Dans cette leçon, les élèves apprennent à utiliser leurs facultés critiques pour mener une enquête juridique et historique. Dans la première partie, ils apprennent comment scruter un document à la recherche d’indices factuels au sujet du meurtre de William Robinson. Ils identifient ce que la source peut leur révéler au sujet de l’affaire. Toutefois, on retrouve souvent dans les documents d’importants indices concernant les évènements, les personnes, les comportements et les croyances qui n’ont pas été communiqués intentionnellement par le créateur du document. Ce nouveau défi consiste à développer chez les élèves leur capacité de déduction. Dans la deuxième partie, les élèves se regroupent afin d’évaluer la qualité et la pertinence de leurs documents par rapport à l’enquête du meurtre de Robinson.

Matériel pédagogique utilisé dans cette leçon :
Feuille d’activités M1-4 : « Comment lire un document historique II »
Feuille d’activités M1-5 : « Évaluer votre document »

Leçon M1-5, cours 1

(Jour 7 du module)

Activités :

1. Présentez le concept de déduction décrit ci-dessus. Demandez aux élèves de présenter des exemples de cette faculté (ou encore, présentez un extrait de Law & Order ou d’une autre enquête judiciaire télévisée).

2. Faites de nouveau travailler les élèves en équipes de deux. Distribuez les lectures énumérées ci-dessous; regroupez les articles les plus courts pour répartir la charge de travail également. Si votre classe est nombreuse, ajoutez les documents auxquels réfère la Leçon 1 :

Documents suggérés :

Articles de journaux :
« Meurtre de Salt Spring », British Colonist, 24 mars 1868
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1647fr.html

« La nuisance des Indiens à Salt Spring », British Colonist, 2 mars 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/2399fr.html

« Les meurtres de la côte est », British Colonist, 10 avril 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1357fr.html

« Un éditorial », British Colonist, 13 avril 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1642fr.html

-23-

« Menaces », British Colonist, 3 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1303fr.html

« Cour d’assise par-devant le juge en chef Needham », Daily British Columbian, 3 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1401fr.html

« Le meurtre de Salt Spring Island », British Colonist, 30 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1304fr.html

« Le meurtre de Salt Spring Island », British Colonist, 3 juillet 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1305fr.html

« L’exécution », British Colonist, 24 juillet 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1307fr.html

« Exécuté », Daily British Columbian, 25 juillet 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1292fr.html

« Exécution », British Colonist, 26 juillet 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/2327fr.html

-24-

Dossiers du procureur général :
Témoignage sous serment de John Norton
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1580fr.html

Témoignage sous serment de Sue Tas (Dick)
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1581fr.html

Déposition de l’accusé
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1605fr.html

Prison : registres d’emploi
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/2324fr.html

Documents de la Cour suprême :
Extrait du cahier d’audience du juge en chef Needham
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/3343fr.html

Succession de Robinson
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1667fr.html

Correspondance coloniale :
Lettre de Stark au sujet de la terre de Robinson
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/colonialcorrespondence/2328fr.html

3. Demandez à chaque équipe de compléter la Feuille d’activités M1-5 : « Évaluez votre document ». Accordez aux élèves amplement de temps pour lire les documents et ordonner leurs trouvailles.

-25-

Leçon M1-5, cours 2

(Jour 8 du module)

Activités :

1. Réunissez les équipes de deux en groupes de 4 à 6 élèves. Chaque groupe devra ensuite évaluer tous ses documents et les confronter aux questions de la Feuille d’activités M1-4 : « Comment lire un document historique II » et les classer en fonction de leur pertinence et de leur fiabilité.

2. Chaque groupe devra présenter ses découvertes à la classe. Pendant ce temps, montez un tableau d’affichage qui regroupe les éléments de preuve en tenant compte de leur pertinence. Quels documents corroborent le verdict de culpabilité de Tshunanhusset? Quels documents corroborent son innocence? Quels documents n’apportent aucun éclaircissement? (Utilisez des autocollants de couleur ou des étiquettes pour identifier les documents.)

-26-

Leçon M1-6 :
Réflexion approfondie

(Jour 9 du module)

Aperçu :

Grâce à cet exercice de rédaction, les élèves peuvent peaufiner leurs facultés de communication pendant qu’ils réfléchissent à l’affaire et rassemblent les éléments de preuve, soit dans un article de style journalistique, soit sous la forme d’un rapport qui relève les incohérences dans les témoignages recueillis lors du procès.

Activités :

1. Divisez la classe en deux. Une moitié de la classe rédige un article de journal, l’autre travaille sur les incohérences des documents.

a. Travail à évaluer : Un compte rendu de 500 mots intitulé « Les faits de l’affaire ». Demandez aux élèves de rédiger un article de journal qui résume les faits de cette affaire. Parmi tous les évènements, quels sont ceux dont on peut affirmer qu’ils ont réellement eu lieu? Quels sont ceux qu’on a déduits? Faites la différence entre les deux.

b. Travail à évaluer : Un rapport de 500 mots intitulé « Incohérences des éléments de preuve ». Demandez aux élèves de rédiger un rapport dans lequel ils soulèveront les problèmes, les erreurs et les incohérences dans les témoignages présentés lors du procès de Tshuanahusset selon le cahier d’audience du juge.

-27-

Leçon M1-7 :
Qui a tué William Robinson?
Porter l’affaire en cour (simulation de procès et rédaction d’article)

(Jours 10-13 du module)

Aperçu :

Lors de cette activité terminale, les élèves participent à une simulation de procès. Ils utilisent l’ensemble de l’information et des documents contenus dans le site Web pour simuler une instruction afin de régler l’affaire. Ils s’assignent des rôles et rédigent des scénarios qu’ils interpréteront lors de la dernière période. Dans le cadre d’une activité facultative ou supplémentaire, les élèves peuvent rédiger et soumettre, individuellement, leurs trouvailles relatives à l’affaire.

Activités :

1. Au cours d’une discussion à laquelle toute la classe participe, demandez aux élèves qui a tué William Robinson et quel était le mobile.

2. Divisez la classe en cinq groupes et présentez à chacun l’une des explications de l’affaire établies au dix-neuvième siècle.

Articles de journaux :
« Le meurtre de Salt Spring Island », British Colonist, 30 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1304fr.html

« La nuisance des Indiens à Salt Spring », British Colonist, 2 mars 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/2399fr.html

Journaux intimes et lettres :
Sylvia Stark au sujet du meurtre de Giles Curtis, Gulf Islands Driftwood, 9 janvier 1980
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/diaryjournalreminiscence/2365fr.html

Livres ou romans :
Théorie de Thomas Crosby
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/books/2330fr.html

Théories du constable
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1282fr.html

-28-

3. Demandez à chaque groupe d’évaluer la théorie, puis de nommer un responsable qui résumera l’explication et présentera l’évaluation du groupe au reste de la classe.

4. Présentez la notion de simulation de procès à la classe. Expliquez aux élèves qu’ils personnifieront des témoins, des avocats de la poursuite ou de la défense. Demandez au personnel, aux parents ou aux élèves d’une autre classe de jouer le rôle de jurés lors de la tenue du procès. Le procès dans l’affaire William Robinson se déroulera selon les règles de la justice pénale moderne, mais sera basé sur les documents et les biographies des personnages du site Web.

Témoins : n’assignez pas plus du tiers de la classe aux rôles de témoins. Leur tâche consistera à apprendre les divers rôles des témoins éventuels et à se tenir prêts à camper leur personnage s’ils sont appelés à la barre. Certains élèves pourraient personnifier plus d’un témoin.

Poursuite : assignez un tiers de la classe aux rôles de la partie poursuivante. L’équipe devra se diviser en avocats et en recherchistes. La poursuite n’aura qu’une période de cours pour décider quelle personne sera accusée du meurtre de William Robinson. Avant la fin de la deuxième période de préparation, la poursuite devra fournir aux témoins une liste des personnes qu’elle appellera à la barre. L’équipe de la poursuite devra préparer les questions et désigner des avocats pour l’affaire.

Défense : assignez un tiers de la classe aux rôles de la partie défenderesse. L’équipe de la défense devra présenter un élève qui jouera le rôle de l’accusé. Avant la fin de la deuxième période de préparation, la défense devra fournir aux témoins une liste des personnes qu’elle appellera à la barre. L’équipe de la défense devra préparer les questions et désigner des avocats pour l’affaire.

5. La veille du procès, revoyez avec la classe la procédure qui régit un procès. L’enseignant ou le directeur d’école peut jouer le rôle de juge.

6. Le jour du procès, essayez d’obtenir des toges, si possible. Limitez le temps de parole afin de permettre une résolution raisonnable de l’affaire. Les jurés peuvent présenter leur conclusion la journée même ou le lendemain.

7. En guise d’activité supplémentaire de fin de module, vous pourriez demander aux élèves de rédiger individuellement un texte argumentatif soutenant qui, selon eux, a tué William Robinson, avec éléments de preuve pertinents à l’appui.

-29-

Feuille d’activités M1-A

-30-

Notes préparatoires M1-1

« Qui a tué William Robinson? »

Contexte historique

Entre 1867 et 1868, une petite communauté à l’extrémité nord de Salt Spring Island, peuplée d’environ 25 familles, a été la scène de trois meurtres brutaux qui ne semblaient pas avoir de liens entre eux. Toutes les victimes étaient membres de la communauté afro-américaine de l’île et les autochtones ont été largement accusés de toutes ces morts. Ces Afro-Américains avaient fui en 1858 la persécution qu’ils vivaient en Californie, mais les meurtres de 1868-1869 ont divisé la communauté et ont poussé plusieurs de ses membres à retourner aux États-Unis, qui leur étaient plus accueillants après que la guerre de Sécession eût mis fin à l’esclavage. Entre-temps, les autochtones de l’île subissaient du harcèlement et des pressions de la part des colons en général qui, fréquemment, n’étaient pas sympathiques aux droits que les autochtones avaient sur leurs terres et leurs ressources.

William Robinson a été la dernière des trois victimes et ce n’est que dans son cas qu’un homme a été accusé du crime. Le corps de William Robinson a été découvert dans sa cabane, gisant face contre terre, plusieurs jours après qu’on lui ait tiré dans le dos. Un autochtone, Tshuanahusset, a été condamné et pendu pour le meurtre. Toutefois, le procès a été une imposture et, plus tard, des éléments de preuve convaincants ont fait surface, suggérant qu’il n’était pas le meurtrier.

Tshuanahusset était-il coupable? Pourquoi a-t-il été condamné? Si Tshuanahusset n’a pas tué William Robinson, alors qui est-ce?

-31-

Feuille d’activités M1-2

-32-

Feuille d’activités M1-3

-33-

Feuille d’activités M1-4

-35-

Feuille d’activités M1-5

-36-

Module 2 :

Un meurtre dans votre cour arrière :
Qui a tué William Robinson?

~ Un module d’apprentissage portant sur la linguistique, réparti sur trois semaines et destiné aux élèves de niveau intermédiaire ~

Guide pédagogique rédigé par
Janet N. Mort

Un projet des Grands Mystères de l’histoire canadienne
Codirecteurs du projet :

John Lutz et
Ruth Sandwell

-37-

Note de l’auteure : Détails de mon exploration du site Web

J’ai consulté le site Web consacré à l’affaire William Robinson au cours d’une période d’un mois en adoptant trois perspectives différentes :

Perspective 1 – Une internaute curieuse, nouvelle sur le site
Perspective 2 – Une enseignante de français secondaire 1
Perspective 3 – Une parente de William Robinson qui visite le site à des fins généalogiques

Perspective 1 – Une internaute curieuse, nouvelle sur le site

Lors de ma première visite sur le site, je me suis promenée au hasard des pages, sans utiliser le Guide pédagogique et sans ordre particulier, me laissant plutôt guider par les sujets qui piquaient ma curiosité. Après trois heures passées à fouiller de multiples pages, j’ai été fascinée par la quantité de renseignements, la profondeur et la perspective du site, de même que par ses caractéristiques historiques dont plusieurs m’étaient inconnues. Puis, dans la confusion où je me suis trouvée plongée, j’avais du mal à imaginer comment l’enseignante que je suis utiliserait le site.

Toutefois, j’étais fort impressionnée par le travail des gens qui ont créé le site. Bien que je n’aie pas de formation en histoire, je pouvais imaginer combien j’aurais trouvé mes études secondaires bien plus intéressantes si j’avais eu accès à un enseignement aussi vivant et aussi bien structuré, alors que j’aurais découvert l’utilité des documents d’archive, des cartes géographiques et des diagrammes dans un contexte historique. J’ai été attirée par les personnages et je souhaitais en connaître plus à leur sujet. J’ai été fascinée par le système de justice, ou plutôt son absence, dans les documents de la Cour.

J’ai décidé que je devais revenir consulter le site dans cette perspective, mais en adoptant une méthode plus pragmatique. Dans mon cas, la façon plus pragmatique consistait à imprimer toutes les principales pages du site pour avoir des copies papier que je pourrais examiner à loisir. (Je ne sais pas si cela m’est particulier, mais j’éprouve de la difficulté à saisir tout le contenu des grands sites Web et j’en préfère la version imprimée.)

-38-

Une fois mon document imprimé en main (qui comprenait seulement les principales pages du site), je me suis mise à construire une structure plus organisée du fonctionnement du site. Dans la section « Accueil », il m’est apparu utile de lire des renseignements au sujet des créateurs du site, en consultant leurs publications récentes, leurs présentations et leur histoire. J’ai été en mesure d’interpréter le site selon leur perspective historique et il avait plus de sens dans ce contexte. Le fait qu’ils soient membres de la Society for the Promotion of British Columbia History me porte à les louanger pour avoir créé un site qui offre de telles possibilités. Le générique a également contribué à ma compréhension du contexte dans lequel ce site a été créé.

Lors de ma deuxième lecture des copies imprimées, j’ai décidé de délaisser la section « Guide pédagogique » et de simplement lire tout le matériel des pages principales. Dans la page « Au-delà du site », j’ai été impressionnée par la richesse des documents énumérés sous « Information en ligne » et « Lectures complémentaires » destinés aux étudiants avancés. J’ai été surprise de la qualité de certaines ressources disponibles. À titre d’exemple, je faisais partie du groupe de supervision et de financement qui a permis à Janet Poth et Dave Elliott de publier Saltwater People et j’étais ravie de retrouver cette ressource dans la liste, car elle est excellente.

La page « Réception critique et recommandations » a ajouté encore plus de crédibilité aux créateurs du site et a stimulé ma curiosité.

Ayant parcouru toute la section « Accueil », j’ai décidé de me déplacer sur la barre de titres supérieure. J’ai cliqué sur la rubrique suivante, qui s’intitule « Le meurtre », puis je suis descendue vers le menu de gauche et j’ai imprimé chacune des pages principales. Dans l’ensemble de la section « Le meurtre », j’ai trouvé les renseignements intrigants, quelquefois décousus et, dans certains cas, étonnamment arides. Par exemple, les cahiers d’audience du juge Needham comportaient des notes d’une brièveté surprenante, sans précision et laissant place à toute interprétation.

J’ai trouvé les coupures de journaux particulièrement intrigantes, car le caractère candide des points de vue et des opinions éditoriales contraste avec le style des journaux d’aujourd’hui.

Les sections sous « Correspondance coloniale », « Articles », « Livres » et « Documents de Cour » étaient par moments complexes et confus. De plus, ils affichaient souvent un mépris pour la situation difficile sur Salt Spring Island de même qu’un manque de sensibilité à l’égard des personnes et de certaines questions sociales.

La page sur « Les personnages » était déconcertante. Ce n’est que dans le cas de quelques personnages seulement que j’ai trouvé suffisamment de renseignements pour me former une idée sur leur identité. Après ma visite selon la première perspective, je ne pouvais identifier que huit des personnages de l’histoire.

-39-

Sous la section « Contexte historique », j’ai trouvé les articles de journaux et les extraits de journaux intimes instructifs en général, mais sans rapport entre eux. Il m’a semblé qu’une manière significative d’utiliser toute l’information contenue dans ces pages serait de demander aux élèves en histoire d’en faire la synthèse, ce qui serait un bon exercice de rédaction d’un essai. Les pages décrivant les mesures punitives (« Le fouet et la potence ») et les meurtres de Salt Spring et de Victoria (« Autres meurtres ») m’ont fait comprendre d’une manière vivante le message au sujet de la justice et comment la justice était rendue.

La page des « Cartes et graphiques » était très intéressante, mais j’ai trouvé laborieux de comparer les cartes entre elles. Il était difficile de tirer des conclusions à partir de l’écran même. J’ai réussi à comprendre la signification des cartes lorsque je les ai agrandies et imprimées. J’ai trouvé que les renseignements sur la langue chinook étaient intéressants mais non nécessaires à ma compréhension du site.

La section « Archives » est très riche et impressionnante, mais accablante lors d’une première visite. C’est à ce moment que j’ai suspendu ma visite sur le site pour y retourner plusieurs jours plus tard. À ma troisième visite (toujours selon la première perspective), j’ai décidé de lire les « Archives » d’un bout à l’autre. Bien que j’aie trouvé cet exercice intéressant, et qu’il m’a certainement laissé une forte impression sur les sujets abordés, la vie des colons, les conflits interraciaux, la violence et la justice dans les colonies, ainsi que les questions agricoles, je ne recommanderais pas de commencer la consultation de ce site par les « Archives ». Même après la deuxième visite, je l’ai trouvée accablante et, dans une certaine mesure, je me sentais vaincue et j’étais incertaine quant à la façon de poursuivre mon parcours sur le site.

J’ai décidé, sous la première perspective, de ne pas visiter la section « Interprétations » du site. J’ai choisi de la consulter seulement lorsque j’adopterais ma deuxième perspective, de manière à ne pas influencer mes propres interprétations de « Qui a tué William Robinson? ».

Perspective 1 — 3 visites — 8 heures

-40-

Perspective 2 – Une enseignante en français de secondaire 1

Lorsque je suis retournée sur le site dans la perspective deux, j’étais d’avis que le site offrait un grand potentiel pour l’enseignement du français aux élèves du secondaire. Comme le site a été créé pour les élèves du deuxième cycle du secondaire et les étudiants universitaires, j’ai décidé d’aborder le site, durant cette visite, dans la perspective d’une enseignante de français de secondaire 1. Par la suite, j’ai revu le plan de cours et les résultats d’apprentissage des écoles secondaires pour découvrir que la meilleure combinaison, à mon avis, était le plan de cours du français secondaire 1, sous l’en-tête Comprendre et réagir (Analyse critique) :

Comprendre et réagir (Analyse critique).

On s’attend à ce que les élèves tirent des conclusions raisonnées des renseignements contenus dans les diverses communications visuelles, orales ou écrites et qu’ils défendront leurs conclusions rationnellement.

On s’attend à ce que les élèves :
- expriment leur accord ou leur désaccord à propos de l’information
- fassent preuve de bonne volonté à explorer les différences entre les diverses représentations des médias sur un même sujet ou évènement
- expliquent comment les communications sont liées au contexte plus large de la collectivité et des questions mondiales
- identifient les points de vue, les opinions, les stéréotypes et la propagande dans les communications des médias de masse, les bulletins d’information et la littérature

Dans cette perspective, j’ai décidé de revisiter le site à la recherche des sujets qui seraient les plus propices aux résultats d’apprentissage précités et qui susciteraient le plus l’intérêt des élèves âgés d’environ 12 ans. À cet égard, la lisibilité des diverses sections m’a à la fois intéressée et inquiétée; les sujets abordés m’intéressaient; et l’habileté des jeunes de cet âge à fureter sur le Web m’inquiétait.

a) Lisibilité des documents
Comme j’avais copié des extraits de chacune des principales pages du site, j’ai effectué un test de lisibilité par ordinateur sur divers extraits. Le degré de lisibilité semblait correspondre au niveau de secondaire 4 et plus, mais lorsque j’ai éliminé les noms des colons et les mots autochtones, la lisibilité s’est beaucoup améliorée dans huit domaines clés.

-41-

b) Sujets abordés
J’ai ensuite examiné ces huit domaines clés, en me référant aux résultats d’apprentissage déterminés dans les programmes des années précédentes, soient les 4e, 5e et 6e années. Cet examen a révélé que les élèves du primaire auraient déjà une certaine connaissance des trois domaines suivants :

  1. Examen et analyse d’articles de journaux ou de revues
  2. Examen de questions relatives aux colons et aux Premières Nations
  3. Analyse de personnage

J’ai donc décidé de concentrer les tâches assignées aux élèves sur ces trois sujets dont il est question dans le site et que je considérais essentiels, et j’en ai ajouté un quatrième :

4. Fouet, potence et autres meurtres

Je crois que ce sujet intrigue les élèves du secondaire et les motiverait à participer activement au travail sur le site. Le principe d'une expérience préalable est important dans le processus d’apprentissage. J’ai cru qu’en choisissant ces quatre sujets, j’augmentais la possibilité de susciter l’intérêt et la motivation des élèves, ainsi que leurs chances de succès dans l’activité.

c) Habileté à fureter sur le Web
J’ai décidé d’aborder ce problème en m’assurant que chaque groupe de travail comptait un « as du Web » (élèves de la classe choisis pour leur habileté à fureter sur le Web).

J’ai alors décidé de relire le Guide pédagogique dans cette deuxième perspective pour voir s’il présentait un aperçu particulier permettant d’étudier le site plus à fond. Le commentaire d’ouverture « Tout le monde aime les mystères » est essentiel pour élaborer un cours de français de secondaire 1 intéressant. Bien que le site ait été pensé, à l’origine, pour simuler une recherche d’archives, j’ai décidé, pour les fins de ce projet, de me concentrer sur les activités de lecture, d’écriture, de discours et de représentation en français. De plus, bien que le site soit conçu de manière à promouvoir une fouille minutieuse des archives à la recherche d’éléments de preuve permettant de découvrir « qui a tué William Robinson », pour les besoins de cette perspective, j’ai décidé de me concentrer sur l’exploration des histoires du site plutôt que sur l’identité du tueur. Enfin, bien que le site soit conçu pour amener les élèves à faire de l’histoire, le module d’apprentissage que je mettrai au point sera conçu de manière à faire participer les élèves à des activités de français significatives et axées sur des questions correspondant à des résultats d’apprentissage spécifiques.

En ce qui a trait à l’organisation du site, les élèves seront dirigés vers des sections particulières du site, mais ils pourront choisir d’en explorer d’autres sections (ce qui sera facultatif).

-42-

Perspective 3 – Une parente de William Robinson qui visite le site à des fins généalogiques.

Avant d’élaborer le module d’apprentissage pour le cours I de secondaire 1, j’ai décidé de visiter le site en prenant la perspective d’un personnage vivant aujourd’hui et qui pourrait être parent avec les personnages qui ont vécu à l’époque de William Robinson. Ayant tout juste achevé une recherche généalogique pour mon père et pour ses parents en Angleterre, j’ai un intérêt marqué dans ce domaine.

Pour le simple plaisir, j’ai tenté d’éliminer toutes mes connaissances du site et de le visiter en qualité d’arrière-arrière-petite-fille mulâtre de Will Robinson. J’ai en main une lettre d’amour d’une jeune femme blanche adressée à Will Robinson, évidemment rédigée avant la mort de ce dernier, puisqu’elle anticipe un rendez-vous avec lui, au nord de sa cabane. Dans la lettre, il est évident qu’elle entretient une relation amoureuse avec Will et qu’elle a un besoin urgent de le rencontrer pour discuter d’une petite complication dans leurs rapports – elle croit être enceinte. Elle fait référence à un personnage masculin (non identifié) qui doit être son père ou son mari; elle craint qu’il ne soupçonne sa relation avec Will Robinson et elle veut proposer à ce dernier de quitter l’île avec elle, aussitôt que possible. La lettre était datée d’une semaine avant le meurtre de Will Robinson et de toute évidence, elle ne s’est pas rendue jusqu’à lui puisqu’elle a été retrouvée en possession de ma grand-mère, ici à Victoria en 2003, après son décès.

Je viens tout juste de découvrir cette information et je visite le site avec plusieurs questions en tête :
- Qui était William Robinson?
- Qui était le mari ou le père de mon arrière-arrière-grand-mère? (il ne semble pas y avoir de rapport entre les noms mentionnés sur le site et le mien)
- Suis-je vraiment l’arrière-arrière-petite-fille de William Robinson? (j’ai les cheveux blonds)
- La relation existant entre mon arrière-arrière-grand-mère et William Robinson a-t-elle déjà été connue?
- Compte tenu de cette information, qui aurait pu tuer William Robinson si mon arrière-arrière-grand-mère était à la source du conflit?
- Si je suis vraiment l’arrière-arrière-petite fille, est-ce que j’ai un droit sur certains biens qui auraient appartenu à Will Robinson?
- Quels biens possédait-il?

Cette façon de me familiariser encore plus avec le site m’apparaissait simplement amusante au départ, puis elle est devenue fascinante alors que je visitais le site à partir de cette perspective très différente. Je me suis vue passer directement aux « Interprétations » pour voir si quelqu’un avait travaillé sur ce thème. Voyant que ce n’était pas le cas, je me suis aussitôt rendue aux « Archives » pour voir quelles sortes de biens William Robinson pouvait avoir possédés; j’ai consulté son dossier d’homologation et découvert à ma surprise qu’il était marié. Je n’avais pas remarqué la chose, lors de ma visite précédente. J’ai noté qu’il n’y avait pas eu de réponse à la lettre de l’épouse de Robinson et je suis donc retournée aux « Archives » à la recherche d’autres éléments de preuve des déboursés relatifs à sa terre. Je me suis retrouvée dans la section « Cartes » pour voir la taille de sa propriété, puis je me suis vite rendue à la « Correspondance coloniale » et j’ai lu diverses lettres (Booth et Jones, Stark au gouvernement, etc.). Détenant ces renseignements, je me suis rendue aux « Personnages » pour découvrir qui tirait avantage des transactions foncières. J’ai également cherché qui avait pu avoir une fille ou une épouse ayant pu entretenir une relation avec William Robinson, et s’il y avait un indice à cet effet.

-43-

Je me suis ensuite rendue au « Contexte historique » pour fouiller l’histoire des relations interraciales à la recherche d’éléments de preuve de tension entre les Blancs et les Afro-Américains sur l’île.

Par la suite, je me suis rendue à la section « Meurtre » en écartant les soupçons de meurtres antérieurs et je me suis concentrée sur la possibilité d’un nouveau meurtrier qui aurait pu venger la relation entre mon arrière-arrière-grand-mère et Will Robinson.

Bien qu’au départ j’aie abordé cette troisième perspective dans le but de m’y amuser et de me familiariser avec le site, l’exercice est devenu fascinant. Ce que cela m’a enseigné, c’est qu’un tel site serait beaucoup plus intéressant si les gens qui y entrent adoptaient une identité personnelle reliée au site ou si elles entraient dans le site avec leur théorie prédéterminée et leurs questions, puis essayaient de prouver ou de réfuter leur théorie. Dans cette expérience, j’ai trouvé que j’étais beaucoup plus activement engagée, beaucoup plus intriguée par les petits éléments de preuve que je découvrais et je me déplaçais d’une manière plus interactive dans le site alors que je cherchais des éléments de preuve. J’ai décidé de garder cette perspective à l’esprit dans l’élaboration du module d’apprentissage du secondaire 1.

Élaboration des résultats d’apprentissage :

Français secondaire 1 : Comprendre et réagir (Analyse critique)
On s’attend à ce que les élèves :
- expriment leur accord ou leur désaccord par rapport à l’information
- fassent preuve de bonne volonté à explorer les différences entre les divers comptes rendus des médias sur un même sujet ou évènement
- expliquent comment les communications sont liées au contexte plus large de la collectivité et des questions mondiales
- identifient les points de vue, les opinions, les stéréotypes et la propagande dans les communications des médias de masse, les bulletins d’information et la littérature

Ce dont vous aurez besoin :
- carnets dialectaux pour chaque élève
- cartes pour afficher les questions sans réponses
- accès à un système de projection durant la semaine 2, jours 1 et 5
- accès à un laboratoire informatique pour un minimum d’une heure par jour, durant quatre jours, semaine 2
- cartes géographiques de Salt Spring Island et autre information pertinente
- copies papier des cartes et des pages choisies par l’enseignant à propos des colons, à distribuer aux élèves
- données factuelles sur le racisme, les Afro-Américains, les Blancs et les autochtones au vingtième siècle
- excursion scolaire à Salt Spring Island comme activité terminale

Envisager de contacter une école secondaire de Salt Spring Island pour établir des liens avec une classe qui pourrait être intéressée à travailler conjointement sur le même projet, au même moment. Cela rendrait l’expérience plus interactive et elle pourrait se terminer par une excursion scolaire conjointe. La classe de Salt Spring pourrait avoir accès à de nombreuses ressources locales.

-44-

Leçons du module 2

Constuire sur les acquis
Semaine 1 : Préparation au module 2

Jour 1 :

Annoncez aux élèves qu’au cours de la semaine 2, ils se concentreront, une demi-journée par jour, sur un sujet du site « Meurtre dans votre cour arrière ». Piquez leur curiosité en leur racontant une partie de l’histoire, puis en leur annonçant qu’à la fin du module, la classe fera une excursion scolaire à Salt Spring Island pour explorer les lieux réels où les évènements ont eu lieu. Déterminez la date dès le début.

Dans le cours de sciences humaines, présentez aux élèves un certain nombre de points reliés à l’affaire de Salt Spring Island. Il s’agit de prendre du temps pour préparer la classe et l’enseignant, créer une conjoncture favorable et susciter l’enthousiasme. Assurez-vous de vérifier ce que les élèves savent déjà, en utilisant des techniques d’enquête afin d’engager de petites équipes dans une discussion pertinente. Chaque jour, présentez un des sujets suivants :

- La géographie de Salt Spring Island
- Le racisme et les meurtres violents des dernières années, comme celui de Martin Luther King
- Les colons s’installant dans la région de Victoria à la fin des années 1800 (nationalité, coutumes, enjeux, relations entre les autochtones et les colons).
- Les journaux de l’époque (présentez du matériel d’archives et expliquez comment on documentait l’histoire)
- La justice et la façon dont elle était administrée dans les colonies britanniques
- Les techniques d’enquête et la façon de formuler les questions d’enquête en utilisant des sujets amusants et mystérieux comme les « trous noirs », le « triangle des Bermudes » ou les « fantômes ».

Réservez le laboratoire informatique pour une session d’une heure le mardi, le mercredi et le jeudi de la deuxième semaine, dans la période de mi-matin. Les matins entiers de la deuxième semaine seront consacrés au module et les après-midis au besoin.

Demandez aux élèves de préparer un carnet dialogique pour l’expérience. Expliquez-leur qu’ils vont noter leur recherche initiale et les réponses puisées dans le site, au cours de la deuxième semaine du module, sur le côté gauche de leur carnet de deux pages, se réservant le côté droit pour les réponses qu’ils trouveront au cours de la semaine 3 du module.

-45-

Demandez à cinq volontaires de la classe de monter une improvisation de deux scènes de l’histoire tirée du site :

- Scène 1 : Le meurtre
- Scène 2 : Le procès, suivi de l’ordre d’exécution

Faites-les préparer des scénarios en petites équipes pour le jour d’ouverture du module lors de la deuxième semaine. Ils doivent examiner les pages en question sur le site afin de s’assurer que le scénario est aussi fidèle que possible au site, préparer des costumes, obtenir les accessoires, etc. Leur tâche consiste à susciter plusieurs questions chez les autres élèves et à piquer leur curiosité à la suite de l’improvisation, sans donner de réponses.

Demandez à trois élèves d’agir comme « as du Web ». Ce seront des élèves habiles à fureter sur les sites Web qui devront agir comme moniteurs pour aider les autres durant les périodes de laboratoire informatique. Ils feront leur recherche sur le site après le cours et cela fera partie de leur expérience de groupe.

Divisez la classe en équipes de trois à cinq élèves. Assurez-vous d’équilibrer les équipes pour que les plus forts puissent aider les plus faibles dans les passages de lecture difficiles ou dans le furetage du site.

Créer une atmosphère d’anticipation

Semaine 2 : Le module commence

Jour 1 :

L’enseignant présente le module oralement en prétendant être le crieur public qui annonce l’exécution de William Robinson. (Un chapeau à plume et un costume du dix-neuvième siècle, ainsi qu’une cloche amélioreraient l’image.)

Le crieur public annonce ensuite les deux dramatiques en demandant aux élèves de l’auditoire de noter toutes les questions qui leur viennent à l’esprit durant les scènes. (La semaine précédente, l’enseignant aura examiné les deux dramatiques prévues, intervenant au besoin). À la fin des dramatiques, la classe pratique un remue-méninges pendant que l’enseignant note toutes les questions soulevées. Ces tableaux de questions resteront affichés tout au long du module pour référence.

On pourrait également inviter les élèves d’une autre classe de secondaire 1 à agir comme auditoire, de sorte qu’à la fin du module, ils puissent être invités de nouveau pour assister à l’évènement final. On peut également inviter le directeur de l’école ou les parents plutôt que la classe, mais il sera important qu’une partie de l’auditoire soit externe à la classe.

-46-

L’enseignant, à l’aide d’un projecteur multimédia, présente le site Web en direct à la classe et à l’auditoire :

- identifiez les résultats d’apprentissage anticipés et relevez la raison de leur importance
- présentez l’histoire des auteurs du site et l’objectif initial de sa création
- liez la préparation de la semaine précédente au travail des deux prochaines semaines
- présentez les quatre principaux sujets à étudier : journaux; personnages; colons; meurtres, exécutions et pendaisons, etc.
- présentez les pages du site où on retrouve les quatre sujets traités
- présentez les équipes d’élèves qui travailleront ensemble

Faites un court remue-méninges au sujet de ce qu’on attend de bons membres d’équipe et notez-en les caractéristiques sur un tableau qui servira de liste de contrôle.

Faites en sorte que les élèves tirent au hasard leur carte de travail (les cartes de travail se trouvent ci-après, sous Matériel pédagogique.) Assurez-vous qu’on en tire au moins deux pour chaque sujet. Les élèves se réunissent en petites équipes désignées afin de préciser le travail à faire. Ils peuvent se répartir le travail au sein de l’équipe comme ils l’entendent ou travailler tous sur les mêmes points en même temps, puis partager et comparer. Ils passent au laboratoire informatique pour commencer à effectuer les tâches indiquées sur leurs cartes de travail. Ils notent leurs découvertes personnelles sur le côté gauche du carnet de note. Lorsqu’ils reviennent, ils se regroupent pour comparer leurs résultats et en viennent à un consensus sur les réponses obtenues. Ils notent le consensus de l’équipe (chacun a sa version) du côté droit du carnet de note (ou comme devoir, si le travail n’est pas achevé en classe).

Activités : Exploration du site

Jours 2 à 4 : Le modèle

1. Chaque matin, la classe se réunit en entier. Afin de susciter l’intérêt et l’enthousiasme des élèves, présidez à un échange où chaque équipe expose les points importants qu’elle a découverts la veille. Encouragez les élèves à établir des liens entre les découvertes. En équipes, tous les élèves soulèvent d’autres questions à ajouter au tableau des questions.

2. Les petites équipes se rencontrent pour s’assurer d’avoir compris l’activité de la carte du jour, se distribuent les tâches à même l’équipe, puis passent au travail individuel sur le Web, chacun notant ses résultats dans son cahier.

3. Ils retournent en classe pour partager leurs découvertes, puis notent les observations ou conclusions du groupe, du côté droit de leur cahier.

4. L’enseignant conclut avec une revue des progrès en utilisant le site Web sur projecteur, soulevant de nouvelles idées, soulignant de nouvelles ressources, posant de nouvelles questions ou rayant les questions auxquelles on a trouvé la réponse.

-47-

Jour 5 : Préparation des présentations

Chaque carte de travail comporte une présentation finale qui est suggérée comme activité terminale. Les équipes travaillent à préparer leurs présentations.

Démonstration des apprentissages : Activités terminales d’apprentissage

Semaine 3 : Présentations

Faites en sorte que l’auditoire de la semaine 1 revienne pour assister aux présentations des élèves. Ceux-ci devront exécuter la tâche attribuée (sketch ou autre) de même qu’un résumé de ce qu’ils ont appris et noté dans leur carnet dialectique.

Ovation à la fin des présentations!

Planification de l’excursion scolaire

Pour couronner les connaissances acquises, les élèves planifient l’excursion scolaire à Salt Spring en choisissant notamment :

  • les endroits qu’ils veulent visiter,
  • les gens qu’ils veulent rencontrer,
  • les artéfacts qu’ils veulent voir,
  • une école qu’ils veulent visiter,
  • d’autres suggestions liées au projet,
  • un devoir à la suite de l’excursion scolaire,
  • un échéancier pour la journée.

Compétences transversales

Si les élèves ont apprécié l’expérience, on peut facilement la reproduire pour des fins d’enseignement de la géographie, des mathématiques, de l’histoire, des sciences, des arts et du français, selon les résultats d’apprentissage recherchés.

-48-

Liens avec la famille et la collectivité

Il importe de relier l’apprentissage des élèves avec la réalité de leur famille. Comme suivi, demandez aux élèves d’interviewer les personnes âgées de leur famille ou des amis de la famille au sujet de leur expérience, dans le siècle passé, des questions suivantes :

- meurtres
- agriculture
- justice
- archives
- musées
- mystères non résolus
- racisme, etc.

Aidez les élèves à comprendre la façon de faire de bonnes entrevues et de préparer des questions et des stratégies d’entrevue efficaces. Encouragez-les à noter les résultats de manière créative et parrainez une séance de compte rendus qui leur permettra de faire le lien entre le passé, le présent, l’histoire écrite, les autres cultures, les autres coutumes, l’histoire vivante et l’importance du langage pour enregistrer les évènements et les comprendre.

Évaluation

Faites en sorte que les équipes échangent leurs carnets dialectiques à la fin du module. Demandez aux élèves (toujours en équipe) d’identifier ce qui suit pour le travail d’équipe (non pas pour les carnets individuels) :

- les forces du travail
- les domaines où il aurait mieux valu fouiller davantage
- les sections du site Web qui procureraient des renseignements additionnels
- les questions qui ont été soulevées lors du compte rendu de l’équipe

L’enseignant réagit au contenu des carnets individuels en ajoutant des commentaires ou des questions.

Au cours des présentations, les élèves écrivent des commentaires destinés à l’équipe et ils les partagent oralement en mettant l’accent sur l’appréciation de l’effort, le soutien aux présentateurs et les questions qui émergent.

-49-

Matériel pédagogique : Cartes de travail

Personnages : Carte de travail 1
Activités du carnet

Rendez-vous à la section « Meurtre » (Personnages)

- Lisez la biographie de chacun des personnages.
- Choisissez un personnage qui semble jouer un rôle important dans le meurtre de William Robinson. Vous trouverez plus de renseignements au sujet de cette personne dans la section « Archives ».
- Cette personne était-elle coupable du crime ou d’en avoir été complice? Expliquez les motifs de votre opinion en citant les éléments de preuve tirés du site Web.

Activité terminale d’apprentissage :
- Rédigez une lettre, comme si vous étiez cette personne, en disant la vérité au sujet de ce que vous savez de l’affaire, à un proche ou à un ami en qui vous avez confiance, à Victoria (n’hésitez pas à inventer des faits).

Personnages : Carte de travail 2
Activités du carnet

Rendez-vous à la section « Meurtre » (Personnages) ou « Archives » (Journaux intimes et Lettres)

- Avant le cours, imprimez la biographie de chacun des personnages.
- Formez une petite équipe et, avant de vous rendre au laboratoire informatique, demandez à chaque membre de votre équipe de faire une recherche sur cinq personnages différents tout en tentant de découvrir qui était ou pourrait être le plus probablement impliqué dans le meurtre de William Robinson tout en énumérant les raisons qui justifient cette position.
- Demandez également à chacun des membres de l’équipe de noter les questions que le personnage suscite.

Activité terminale d’apprentissage :
- Rédigez un scénario portant sur une rencontre entre ceux qui ont été impliqués dans le meurtre (soit en planifiant le meurtre, soit en effaçant les traces du crime par la suite).
- Présentez le sketch à l’auditoire.

-50-

Journaux : Carte de travail 1
Activités du carnet

Comparez les coupures de journaux contenues dans la section « Meurtre » (À la recherche du meurtrier et Le procès)

- Pensez-vous que les journalistes étaient objectifs dans leurs reportages? Expliquez pourquoi dans un court article.
- Lequel des articles journalistiques vous semble le plus crédible? Expliquez la raison de votre choix aux autres membres de votre équipe (lorsque vous la réintégrez). Défendez votre point de vue en préparant trois bonnes raisons.
- Discutez avec votre équipe de l’impact que pourraient avoir une ou plusieurs de ces activités.

  • dans la collectivité de Salt Spring
  • dans la collectivité de Victoria

- Posez vos questions selon une formule de style « Je me demande si… ».

Activité terminale d’apprentissage :
- Préparez un sketch dans lequel plusieurs personnes se rencontrent dans un pub. Chacune d’elles lit un journal différent et exprime une opinion différente. Terminez le sketch en faisant s’entendre les personnages sur une même idée.

Journaux : Carte de travail 2
Activités du carnet

Rendez-vous à la section « Meurtre » (Les suites). Lisez les articles de journaux portant sur l’exécution. Lisez aussi les articles qui se trouvent dans la section « Contexte historique » (Le fouet et la potence)

- Croyez-vous que la justice était bien servie par la peine capitale à cette époque?
- Quels articles de journaux semblent sympathiques aux victimes des exécutions? Qu’est-ce qui vous le fait croire?
- Quels sont les articles qui vous semblent être les plus objectifs? Pourquoi?
- Faites une recherche sur Internet au sujet de la peine capitale au Canada. Quelle est la position de la loi à ce sujet de nos jours?

Activité terminale d’apprentissage :
- En petites équipes, préparez-vous à débattre avec la classe des questions favorables ou défavorables à la peine capitale. Soyez prêt à défendre les deux positions.

-51-

Colonisation à Salt Spring : Carte de travail 1
Activités du carnet

Rendez-vous à la section « Archives » (Photographies ou peintures) ou « Contexte historique » (Cartes et graphiques)

- Affectez différentes personnes de votre équipe à rechercher des lieux importants de Salt Spring qui sont reliés au meurtre de Will Robinson et dressez-en liste.

Activité terminale d’apprentissage :
- En équipes, créez une carte murale de Salt Spring Island vers 1868.
- Placez tous les principaux évènements et renseignements sur la carte à l’aide d’étiquettes autocollantes de couleur (une couleur pour les évènements, une couleur pour les noms, une autre pour les renseignements, etc.). C’est sur cette carte que vous réunirez toute l’information recueillie au cours de ce module.

Colonisation à Salt Spring : Carte de travail 2
Activités du carnet

Rendez-vous à la section « Archives » (Photographies ou peintures)

- Avant de vous rendre au laboratoire informatique, obtenez une copie imprimée de toutes les cartes géographiques intitulées « Colonisation en fonction de la race » et prenez note des changements qui ont eu lieu entre 1868 et 1881.
- Chaque membre de l’équipe recherche les éléments suivants :
- Les noms des colons afro-américains qui ont joué un rôle important (selon la
propriété foncière)
- Les noms des colons blancs qui ont joué un rôle important (selon la propriété
foncière)
- Les éléments de preuve qui montrent de façon évidente qu’il y a eu conflit entre les
Blancs et les Afro-Américains.

Activité terminale d’apprentissage :
- Préparez deux simulations de discours :
1. L’un donné du point de vue d’un Afro-Américain qui a joué un rôle important.
2. L’autre donné du point de vue d’un Blanc qui a joué un rôle important.
- Dans ces discours, faites ressortir les problèmes, les peurs et les solutions proposées pour résoudre les conflits entre Blancs et Afro-Américains sur l’île. Imaginez que vous vous adressez à un juge qui serait en mesure de prendre des décisions pour améliorer la situation.

-52-

Fouet, potence et meurtres! : Carte de travail 1
Activités du carnet

Rendez-vous à la section « Contexte historique » (Autres meurtres, Autres crimes et Le fouet et la potence)

- Choisissez les trois crimes les plus horribles que vous pouvez trouver.
- Décrivez dans votre cahier pourquoi vous les avez choisis.
- Décrivez dans votre cahier quelle serait la punition la plus judicieuse à ce crime.
- Décrivez les crimes qui paraissent dans les journaux d’aujourd’hui et qui sont de nature semblable aux pires crimes que vous avez choisis.

Activité terminale d’apprentissage :
En équipe, préparez, sur du papier quadrillé, une représentation des pires crimes des années 1860 du côté gauche et des pires crimes des quatre dernières années, du côté droit. Soyez prêt à débattre avec l’auditoire de quelle façon et pour quelle raison « l’apparence des crimes violents » a changé.

Fouet, potence et meurtres! : Carte de travail 2
Activités du carnet

Rendez-vous à la section « Archives » (Journaux intimes et Lettres)

Lisez chacun des journaux intimes et choisissez-en deux qui racontent une histoire pouvant comporter des points de vue racistes. Décrivez ce qui vous amène à penser que le racisme est en cause.
Selon vous, quels seraient les mobiles des crimes de Salt Spring? Justifiez.
Selon vous, quels seraient les mobiles des crimes d’aujourd’hui? Justifiez.

Activité terminale d’apprentissage :
Prenez position :
Au cours du dernier siècle, les crimes à Salt Spring Island comme dans la plupart des autres villes sont-ils devenus plus violents ou non?
Soyez prêts à défendre votre position auprès de la classe et de l’auditoire en préparant des arguments et des exemples.

-53-

Bibliographie

Les ouvrages mentionnés ci-après sont quelques-uns des livres qui ont été étudiés pendant ce semestre et qui ont inspiré la conception de ce module. Je ne les ai pas identifiés spécifiquement dans le plan de cours du module, car je crois qu’ils s’appliquent d’une façon philosophique en général. De nombreux autres ouvrages devraient être inclus. Voici quelques-uns des principaux thèmes couverts : l’apprentissage par le dialogue et la collaboration, l’utilisation des journaux comme outil d’apprentissage, le recours à des stratégies d’enquête, l’utilisation de tous les aspects du langage en tant que partie intégrante du processus d’apprentissage, l’organisation de débats et l’argumentation comme outils d’apprentissage; l’inclusion de la famille et de la communauté dans le processus d’apprentissage; la mise à profit de l’imagination et de la créativité lors de l’apprentissage, et le fondement de l’apprentissage sur l’expérience des enfants.

Berthoff, Ann. (1987) "Dialectical Notebooks and the Audit of Meaning." In T. Fulwiler, (Ed.) The Journal Book (pp. 11-18). Portsmouth, NH : Heinemann Educational Books Inc.

Bruner, J.S. (1986). Actual minds, possible worlds. Cambridge, MA : Hrvard University Press.

Bruner, J.S. (1978). "From communication to language : A psychological perspective." In I. Markova (Ed.), The social context of language (pp. 17-48). New York : John Wiley & Sons.

Elbow, P. (1986). Embracing Contraries : Explorations in learning and teaching. NY : Oxford University Press.

Greene, Maxine. (1995). "Writing to learn." In Releasing the imagination. San Francisco: Jossey Bass.

Heath, S.B. (1983). Ways with words: Language, life, and work in communities and classrooms. New York: Cambridge University Press.

Lindfors, Judith Wells. (1999). Children’s Inquiry: Using Language to make sense of the world. New York: Columbia University Teachers College Press.

Kozulin, A. (1990). Vygotsky’s psychology: A biography of ideas. Cambridge, MA: Harvard University Press.

Rosenblatt, L. (1978). The reader, the text, the poem. Carbondale: Southern Illinois University Press.

Vygotsky, L.A. (1986). Thought and language (A. Kozulin, Ed.). Cambridge, MA: MIT Press.

-54-

Au sujet de l’auteure

Janet N. Mort

Janet a été une novatrice et une administratrice scolaire primée durant la plus grande partie de sa carrière de 33 ans.

Elle était directrice d’école à l’âge de 23 ans (en 1969) et, moins de quatre ans plus tard, la Fédération des enseignantes et enseignants de la Colombie-Britannique lui décernait le Prix pour l’innovation en éducation pour l’application à l’ensemble de l’école d’un programme d’enseignement individualisé à niveaux multiples qui était largement avant-gardiste.

À l’âge de 36 ans, elle était directrice générale adjointe des écoles et directrice générale des écoles à 40 ans. Elle a été nommée responsable de l’innovation éducative pour la province de la Colombie-Britannique en 1990, dirigeant la mise en place d’un plan de réforme scolaire étalé sur 10 ans à l’échelle provinciale. À l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de règne de la reine Elizabeth II en 2004, Janet était du petit nombre de Canadiens à recevoir la Médaille du jubilé de la reine Elizabeth II en reconnaissance de ses services rendus aux enfants et de son leadership en matière de changement pédagogique.

En qualité de directrice générale des écoles, elle a élaboré un plan de relations publiques du district scolaire en vue d’obtenir la confiance de la population dans les écoles publiques. Ce plan a été une telle réussite et a connu une telle reconnaissance internationale que Janet a été en 1989 la seule Canadienne à obtenir la distinction honorifique de l’American Public Schools Public Relations Association. Elle a donné fréquemment des présentations publiques à travers le monde sur tous les aspects des changements pédagogiques et elle a publié deux livres : Teaching with The Winning Touch (1983) et A Passion for Our Grandchildren (2001). Des articles traitant de son approche novatrice ont été publiés dans plusieurs journaux professionnels. M. Tom Sergiovanni, Ph. D., de l’Université du Texas a fait mention de son programme de relations publiques de district dans son livre Value-Added Leadership: How to Get Extraordinary Performance in Schools (pp.76-79, 114-116).

Mme Mort poursuit présentement des études doctorales en langue et alphabétisation à l’Université de Victoria. Elle consacre la prochaine étape de sa carrière à favoriser les possibilités d’alphabétisation des jeunes enfants par la mise en place d’une pratique prometteuse basée sur la recherche. Dans son article, "Defining and Measuring the Elephant", elle s’est concentrée sur la recherche des possibilités de favoriser le développement de l’alphabétisation d’un jeune enfant grâce à la coopération entre les familles et les écoles.

Mort, Janet N. (2001). A Passion for Our Grandchildren. Victoria, BC: Trafford Publishing.

Mort, Janet N. (1983). Teaching with the Winning Touch. Carthage, II: Good Apple Inc.

Sergiovanni, T. J. (1990). Value-Added Leadership. Orlando, Florida: Harcourt Brace Jovanovich (pp.76-79, 114-116).

-55-

Plans de cours individuels :

Qui a tué William Robinson?

Module d’apprentissage pour les cours d’histoire et de sciences humaines de secondaire 1 et 2

Site Web créé par
Ruth Sandwell et John Lutz

Guide pédagogique rédigé par
Heidi Bohaker,
Ruth Sandwell et Tina Davidson

Un projet des Grands Mystères de l’histoire canadienne
Codirecteurs du projet :

John Lutz et
Ruth Sandwell

-56-

Intégrer ce module dans votre programme provincial

Notre équipe du Guide pédagogique a effectué certaines recherches dans les programmes de cours des différentes provinces du Canada. Nous avons identifié les cours suivants comme étant ceux qui pourraient le mieux utiliser le site Web « Qui a tué William Robinson? » pour satisfaire votre programme de cours provincial. Il ne s’agit toutefois pas d’une liste exhaustive.

Alberta
Sciences humaines, secondaire 2 – Histoire et géographie de l’hémisphère ouest
Sciences humaines, secondaire 2 – IOP

Colombie-Britannique
Sciences humaines, secondaire 3 – L’Europe et l’Amérique du Nord de 1500 à 1815
Sciences humaines, secondaire 4 – Le Canada de 1815 à 1914

Île-du-Prince-Édouard
Secondaire 2 – Histoire 200

Manitoba
Sciences humaines, secondaire 1 – Le Canada aujourd’hui

Nunavut et T.N.-O.
Secondaire 3 – La croissance du Canada

Ontario
Secondaire 1 – Cours obligatoire d’histoire et de géographie
Secondaire 2 – Cours obligatoire d’histoire et de géographie
Histoire, secondaire 4 – Histoire du Canada au 20e siècle
Études des Premières Nations, secondaire 3 – Expression des cultures autochtones
Études des Premières Nations, secondaire 4 – Les peuples autochtones au Canada

Québec
3e cycle du primaire – La société canadienne en 1920

Saskatchewan
Sciences humaines, secondaire 2 – L’individu et la société
Sciences humaines, secondaire 3 – Les fondements de la société
Études des Premières Nations, secondaire 4 – Structures sociales des Premières Nations, des Métis et des Inuits

Terre-Neuve
Secondaire 1 – La vie en Amérique du Nord
Secondaire 3 – Le Canada : notre territoire et notre patrimoine

Yukon
(voir Colombie-Britannique)

-57-

Logique sous-jacente au module d’apprentissage

Ces leçons utilisent le site Web des Grands Mystères de l’histoire canadienne « Qui a tué William Robinson? » pour présenter aux élèves le contexte dans lequel vivaient les autochtones et les non-autochtones dans la colonie de la Colombie-Britannique. En deuxième lieu, elles sont conçues de façon à présenter aux élèves des sources qui leur permettront d’effectuer des recherches en histoire et en sciences humaines. Les leçons visent particulièrement à éveiller la conscience critique des élèves par rapport à l’intention des auteurs dans les documents historiques, à leur enseigner à évaluer des éléments de preuve contradictoires, à leur faire comprendre l’utilité des documents selon un point de vue partial et à encourager les élèves à adopter une perspective plus large et plus critique lorsqu’ils lisent des récits ou des éléments de preuve historiques.

Aperçu du module d’apprentissage

Qui peut résister à une intrigue de meurtre? Les séries de télévision comme Law & Order, Crime Scene Investigation et Cops, ainsi que leurs nombreux cousins et dérivés dominent les grilles horaires du petit écran. Les émissions les plus populaires permettent aux téléspectateurs de suivre l’enquête et le procès des suspects. Maintenant, grâce au projet des Grands Mystères de l’histoire canadienne, les élèves du cours de droit du deuxième cycle du secondaire peuvent mener leur propre enquête sur le meurtre de William Robinson de Salt Spring Island (Colombie-Britannique) et mener leur propre procès en se servant des transcriptions et des éléments de preuve présentés à l’époque du crime. La stratégie pédagogique consiste à immerger les élèves dans la vie de Salt Spring Island au milieu du dix-neuvième siècle, tout en développant leur pensée critique et de bien situer l’étude du droit dans son contexte historique, culturel et social.

« Qui a tué William Robinson? » est une introduction fascinante à l’étude de l’histoire du Canada du dix-neuvième siècle grâce à l’étude des documents historiques de l’époque. Mettant à profit toutes les propriétés graphiques et non linéaires d’Internet, ce site pédagogique entraîne les élèves dans la recherche historique au moyen de coupures de journaux, de photographies, de cartes géographiques, de journaux intimes, d’œuvres artistiques et de récits écrits. Ce module est conçu pour les élèves de 1re et 2e secondaire, mais il peut être adapté pour des élèves plus vieux ou plus jeunes.

L’affaire William Robinson comporte un trait particulier. De toutes les situations historiques auxquelles les chercheurs sont confrontés, aucune n’a plus d’impact que lorsqu’on découvre qu’un innocent a été pendu ou un coupable libéré. Le corps de William Robinson a été découvert dans sa cabane, gisant face contre terre, plusieurs jours après qu’on lui ait tiré dans le dos. Celui de Robinson a été le dernier de trois meurtres brutaux qui se produisirent sur l’île entre décembre 1867 et décembre 1868 et qui ne semblaient pas avoir de liens entre eux. Toutes les victimes étaient membres de la communauté afro-américaine de l’île et les autochtones ont été largement accusés de toutes ces morts. Ces Afro-Américains avaient fui en 1858 la persécution qu’ils vivaient en Californie, mais les meurtres de 1868-1869 ont divisé la communauté et ont poussé plusieurs de ses membres à retourner aux États-Unis, qui leur étaient plus accueillants après que la guerre de Sécession eût mis fin à l’esclavage. Un autochtone, Tshuanahusset, a été condamné et pendu pour le meurtre d’une de ces victimes, William Robinson. Le procès a été une imposture et, plus tard, des éléments de preuve convaincants ont fait surface, suggérant qu’il n’était pas le meurtrier.

-58-

Il est important de noter que ce site Web n’est pas conçu comme un outil pédagogique autonome. Le plus important apprentissage s’effectue en grande partie lorsque les élèves analysent et discutent le contenu du site Web en classe ou à l’occasion d’un forum en ligne avec modérateur. Ce guide pédagogique fournira aux enseignants les outils nécessaires pour encourager cet apprentissage. Les élèves pourraient être surpris de découvrir que ce site n’est pas conçu pour donner une réponse absolue à savoir qui a tué William Robinson, mais plutôt pour susciter des questions sur la façon de découvrir la vérité ou les vérités qui ont trait au passé.

Les éléments de preuve présentés au sujet de la culpabilité ou de l’innocence des personnages impliqués sont équivoques, bien que le site constitue un fondement probatoire très riche. Nous disposons de plus d’éléments de preuve dans cette affaire que dans la plupart des questions microhistoriques ou macrohistoriques que traitent les historiens au quotidien. En dépit de ce fait, la preuve n’est pas suffisante pour condamner ou exonérer quiconque avec une certitude absolue. Toutefois, nous en savons assez pour avoir plus qu’un doute raisonnable au sujet du jugement de culpabilité et de la pendaison, et il existe suffisamment d’éléments de preuve pour considérer d’autres suspects. Ces ambiguïtés constituent la plus grande force pédagogique du site. En ce qui concerne le meurtre, on demande aux élèves de plaider pour le ou les suspects qui leur semblent les plus plausibles.

Ces leçons sont conçues de manière à intéresser les élèves grâce à l’attraction quasi universelle qu'exercent le morbide et l’injustice. Mais le mystère du meurtre est tout simplement un leurre qui servira à entraîner ceux qui ne s’en doutent pas vers une compréhension beaucoup plus complexe de toute l’entreprise historique. Ces leçons procurent une initiation à la recherche d’archives et au matériel d’archives. Les habiletés enseignées comprennent la lecture critique, l’analyse critique, la pensée critique et la pensée historique (c’est-à-dire comprendre comment les gens pensaient et se comportaient à différents moments dans le passé).

Thèmes du module d’apprentissage

Pour aider les enseignants à élaborer d’autres leçons ou à approfondir le module, voici une liste de certains des thèmes abordés sur ce site Web :

Histoire et géographie du Canada et de la Colombie-Britannique
Histoire de la Confédération
Histoire des Premières Nations
Histoire de la colonisation
Tradition du droit pénal au Canada
Premiers systèmes judiciaires canadiens

-59-

Objectifs, compétences et approches du module d’apprentissage

- Acquérir une compréhension nuancée de la vie dans la société coloniale du dix-neuvième siècle en général et plus particulièrement du caractère diversifié et multiculturel de Salt Spring Island;
- Faire face aux défis inhérents à la preuve, dont les erreurs d’interprétation et les documents incomplets. Comparer la qualité des éléments de preuve et observer les incohérences dans les témoignages;
- Élaborer un vocabulaire propre à l’analyse des documents historiques;
- Planifier et mener des recherches en utilisant des sources et des études et des documents électroniques;
- Produire et critiquer différentes interprétations des sources et des études;
- Évaluer et défendre différentes positions sur des questions controversées;
- Construire un récit à partir d’éléments de preuve qui ne se suivent pas
- Planifier, réviser et livrer des présentations en bonne et due forme, en utilisant divers médias
- Faire preuve de leadership en planifiant, appliquant et évaluant diverses stratégies pour résoudre la difficulté, l’affaire ou la question définies à l’origine
- Raffiner les habiletés à construire et défendre un argument.

Stratégies d’enseignement

Périodes en laboratoire informatique :

Bien que ce module soit entièrement consacré au site Web « Qui a tué William Robinson? », la plupart des tâches peuvent être accomplies si les documents nécessaires sont imprimés à l’avance et distribués aux élèves. De cette façon, les classes ayant un accès limité au laboratoire informatique peuvent tout de même compléter ce module d’apprentissage.

Évaluation et appréciation

Puisque les normes d’évaluation et d’appréciation changent de juridiction en juridiction, n’ont été incluses ici que quelques lignes directrices générales. Les enseignants peuvent choisir d’accorder des points pour le processus requis dans l’accomplissement des différentes tâches menant au but final, ou ne pas le faire si leurs élèves sont assez matures pour reconnaître que l’exécution des différentes tâches est un élément incontournable du succès de l’activité terminale.

Les critères d’un travail méritant une note A ou A+ en pensée critique pour des tâches particulières : (Les enseignants doivent s’assurer que les travaux satisfont aux critères suivants :)

- les documents et les sources sont lus et interprétés en profondeur,
- les questions sont analysées avec sérieux et soin,
- les présentations et les discussions sont exécutées avec soin à l’aide de matériel bien préparé et structuré et chacun des points présentés a été bien pensé,
- les résultats sont exprimés avec circonspection et appuyés par des références et des preuves pertinentes,
- les opinions sont raisonnées.

-60-

Aperçu des plans de cours individuels :
Résumé des leçons

Question principale :
Qui a tué William Robinson?

Leçon PCI-1
S’imaginer dans le passé du futur : Interpréter les sources
Une période
Dans cette introduction aux documents historiques, les élèves reçoivent une liste des types de documents (sources) grâce auxquels les historiens du futur pourraient comprendre notre époque dans des centaines d’années d’ici. Les élèves choisissent ensuite cinq sources qui, selon eux, décriront le mieux leur vie aux historiens du futur.

Leçon PCI-2
Rédiger les nouvelles : Les éléments d’un bon reportage
Deux cours
Les élèves dressent une liste de critères qui sous-tendent l’impartialité en journalisme. Ils appliquent ensuite ces critères à diverses coupures de journaux traitant du meurtre de William Robinson. Durant le deuxième cours, les élèves utilisent ces critères et l’information qu’ils ont recueillie pour rédiger un article de journal impartial au sujet de l’incident.

Leçon PCI-3
Les documents et le travail de détective : Utiliser les documents pour évaluer la preuve
Deux cours
Au cours de cette leçon de deux cours, les élèves entrent dans la peau d’un détective à qui on a demandé de rouvrir l’enquête sur le meurtre de William Robinson. On remet aux élèves un dossier rempli de documents (sources) ayant trait à l’affaire et on leur demande de produire une liste de questions qu’ils souhaiteraient poser aux personnes impliquées dans l’affaire.

Leçon PCI-4
Contexte historique
Deux cours
Le but de cette leçon est de permettre aux élèves d’acquérir des habiletés dans l’utilisation du matériel du site Web afin de trouver des sources et des études, puis d’assembler ces éléments de preuve pour se former une image cohérente de la société coloniale dans laquelle le meurtre de William Robinson a été commis.

Leçon PCI-5
Tenue d’un nouveau procès : Croyez-vous que Tom était coupable?
Quatre à six cours
Les élèves examinent les éléments de preuve relatifs au meurtre, datant d’avant, pendant et après le procès. Leur recherche a pour but de réévaluer le verdict de culpabilité prononcé à l’endroit de Tom. Les élèves utilisent ces éléments de preuve alors qu’ils campent divers personnages et jouent le nouveau procès de Tom.

-61-

Leçon PCI-1 :
S’imaginer dans le passé du futur
Interpréter les sources

Aperçu :

Dans cette introduction aux documents historiques, les élèves reçoivent une liste des types de documents (sources) grâce auxquels les historiens du futur pourraient comprendre notre époque dans des centaines d’années d’ici. Les élèves choisissent ensuite cinq sources qui, selon eux, décriront le mieux leur vie aux historiens du futur.

Matériel pédagogique utilisé dans cette leçon :
Feuille d’activités M1-A : « Ce que nous apprennent les éléments de preuve »

Activités :

1. Les élèves reçoivent le scénario suivant :

Un historien du vingt-troisième siècle, ayant l’impression que les adolescents ont été mal compris à travers le temps, a l’intention d’écrire l’histoire des adolescents à partir du début du vingt-et-unième siècle au Canada. L’historien veut connaître tout ce qui concerne la vie des adolescents, leur travail, leur vie de famille et leur éducation, ainsi que leurs loisirs, les conditions sociales et les questions personnelles qui auraient pu préoccuper les adolescents du vingt-et-unième siècle.

2. Demandez aux élèves : « Comment les historiens découvrent-ils le passé? »

3. Expliquez-leur que, bien que les historiens lisent beaucoup de textes rédigés par des pairs, les livres et les articles qu’ils rédigent sont basés sur leur propre recherche de preuves –appelées sources – qui ont été créées dans le passé et préservées jusqu’à nos jours. Les historiens utilisent ces documents pour formuler des déductions sur la vie dans le passé.

4. Présentez aux élèves le concept de déduction en leur demandant quel type de déductions ils pourraient tirer au sujet d’une société s’ils étaient un extra-terrestre venu d’une autre planète qui verrait un objet d’usage courant dans notre monde : un ballon de soccer, un manteau ou tout autre objet présent dans la classe. Les déductions pourraient être, par exemple : « la société connaissait la technologie pour produire du plastique » ou « la société était assez riche pour fabriquer une foule d’objets inutiles » ou encore « les gens devaient aimer la musique ».

5. Les élèves travaillent en équipe de deux pour réfléchir aux questions suivantes :
- Quelles traces laissées par chaque élève de la classe cet historien pourrait-il utiliser afin de comprendre leur vie?
- Quelles sont les traces de la vie de cet élève qui auront été créées et qui pourraient être conservées afin que cet historien les découvre?

-62-

6. Après 5 ou 10 minutes, écrivez au tableau chacune des réponses que les élèves auront trouvées en leur soumettant, au besoin, les suggestions suivantes (les points que vous pourriez soulever au sujet de la création, de la conservation et de l’interprétation des sources se trouvent entre parenthèses) :

- Journaux personnels (Qui les gardera? Se retrouveront-ils dans les archives publiques comme des centaines de milliers d’autres dans le passé? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Courriels (Seront-ils conservés? Seront-ils lisibles par les machines du futur? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Relevés de cartes de crédit (Où seront-ils gardés? Est-ce que les historiens y auront accès? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Vidéos maison (Est-ce que la technologie existera toujours pour les visionner? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Photographies (Qui les conservera? Seront-elles dans les archives publiques? Qu’apprendront-elles aux historiens?)
- Dossiers scolaires (Ils sont gardés par l’école puis par les archives provinciales, comme le prescrit la loi. Qui y aura accès dans le futur? S’ils sont gardés par des individus, qui les conservera et qui y aura accès? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Travaux scolaires (Comment seront-ils conservés? Qu’apprendront-ils aux historiens?)
- Vêtements (Comment une personne dans le futur comprendra-t-elle ce que les vêtements signifient?)
- Musique (Comment une personne dans le futur comprendra-t-elle ce que la musique signifie? La technologie pour l’écouter existera-t-elle?)
- Dossiers du tribunal (Les dossiers du tribunal de la jeunesse pourraient faire partie du domaine public 100 ans après leur création.)
- Données de recensement (Tous les Canadiens seront recensés s’ils sont au Canada au cours d’une année de recensement, même si les historiens n’auront pas accès à leurs renseignements personnels avant un délai de 96 ans.)
- Actes de naissance, de mariage et de décès (Qu’est-ce que ces dossiers pourraient apprendre à quelqu’un dans le futur à propos de la vie d’un adolescent : c.-à-d. les statistiques sur le sida, les accidents de voiture, la grossesse chez les adolescentes, etc.)

7. Divisez de nouveau la classe en équipes de 2 ou 3 élèves et distribuez la Feuille d’activités M1-A : « Ce que nous apprennent les éléments de preuve ».

8. Demandez aux élèves de choisir quelles seraient les trois sources parmi celles inscrites au tableau (ou d’autres sources auxquelles ils peuvent penser) qui permettraient le mieux à un historien du futur de comprendre leur vie, et demandez-leur d’expliquer les raisons de ces choix. À l’aide d’un rétroprojecteur, montrez un exemple aux élèves (relevés de carte de crédit, par exemple) en remplissant les trois colonnes tel que demandé ou selon les suggestions des élèves.

9. Une fois que les élèves ont rempli la feuille, sélectionnez trois ou quatre équipes qui viendront présenter leur premier choix à la classe, puis discutez-en.

-63-

Autres exercices préparant à l’utilisation des sources

Il existe une grande variété de leçons que les enseignants peuvent proposer aux élèves en rapport avec l’étude des sources, compte tenu du temps disponible et du niveau scolaire. Voici quelques exemples d’activités :

- Demandez aux élèves de dresser une liste des documents qu’ils créent au cours d’une semaine, des « traces » qu’ils laissent derrière eux que les historiens du futur pourront trouver.
- Demandez aux élèves de tenir un journal intime ou un carnet de bord, ou encore de rédiger un compte rendu qu’ils pourraient laisser aux historiens du futur.
- Demandez aux élèves de créer une « capsule témoin » qui représente le mieux leur vie, celle de leur famille ou de leur école au vingtième siècle.
- Demandez aux élèves d’écrire l’histoire de leur vie ou celle de leur famille en se basant uniquement sur les preuves documentaires disponibles à la maison.

Leçon PCI-2 :
Rédiger les nouvelles
Les éléments d’un bon reportage

(Deux cours)

Aperçu :

Les élèves dressent une liste de critères qui sous-tendent l’impartialité en journalisme. Ils appliquent ensuite ces critères à diverses coupures de journaux traitant du meurtre de William Robinson. Durant le deuxième cours, les élèves utilisent ces critères et l’information qu’ils ont recueillie pour rédiger un article de journal impartial au sujet de l’incident.

Matériel pédagogique utilisé dans cette leçon :
Feuille d’activités PCI-1 : « Est-ce un reportage impartial? »

Leçon PCI-2, cours 1

Préparation :
Demandez aux élèves d’apporter en classe des coupures de différents journaux traitant d’une affaire qui fait les manchettes, de préférence reliée à des actes de violence.

-64-

Activités :

1. En équipes de deux ou plus, les élèves examinent les coupures de journaux et répondent à la question : « Comment savez-vous lequel de ces articles est le plus fiable? ». Des réponses légitimes pourraient comprendre « l’article doit inclure plus d’un point de vue » ou « ne doit pas utiliser un langage exagéré ou incendiaire ».

2. Toute la classe élabore les critères d’un reportage impartial. Dressez-en la liste au tableau et assurez-vous que les élèves répondent aux questions suivantes :
- Le reportage expose-t-il plus d’un point de vue?
- L’auteur utilise-t-il un langage exagéré ou incendiaire?
- Quelle est la proportion d’information et d’opinion (et comment les distinguer)?

3. Les élèves complètent la Feuille d’activités PCI-1 : « Est-ce un reportage impartial? » pour évaluer leur propre article de journal.

4. Discussion de groupe : les élèves discutent entre eux pour déterminer quels articles de journaux modernes sont impartiaux; indiquez-leur que des critères semblables peuvent s’appliquer aux incidents du passé.

5. Les élèves utilisent la Feuille d’activités PCI-1 : « Est-ce un reportage impartial? » pour décrire puis évaluer deux coupures de journaux tirées du site Web de William Robinson énumérées ci-après :

Liste des documents proposés :
Articles de journaux :
« Les meurtres de la côte est », British Colonist, 10 avril 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1357fr.html

« Meurtre de Salt Spring », British Colonist, 24 mars 1868
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1647fr.html

« Cour d’assise par-devant le juge en chef Needham », Daily British Colonist, 3 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1401fr.html

« Lettre au rédacteur en chef », British Colonist, 5 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1314fr.html

« Le meurtre de Salt Spring Island », British Colonist, 3 juillet 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1305fr.html

6. En petites équipes, chaque élève partage ensuite avec les autres membres sa propre évaluation des articles historiques.

-65-

Leçon PCI-2, cours 2

Activités :

1. Les élèves utilisent les critères de la section « Éléments de preuve » de la grille pour rédiger un compte rendu impartial du meurtre de William Robinson, dans un style journalistique. Les élèves utilisent la Feuille d’activités PCI-1 : « Est-ce un reportage impartial? » pour évaluer mutuellement leurs récits journalistiques. Ceux qui obtiennent la note de passage verront leur nom paraître dans un livre où seront réunies des coupures de journaux portant sur l’évènement.

Leçon PCI-3 :
Les documents et le travail de détective :
Utiliser les documents pour évaluer la preuve

(Deux cours)

Aperçu :

Au cours de cette leçon de deux cours, les élèves entrent dans la peau d’un détective à qui on a demandé de rouvrir l’enquête sur le meurtre de William Robinson. On remet aux élèves un dossier rempli de documents (sources) ayant trait à l’affaire et on leur demande de produire une liste de questions qu’ils souhaiteraient poser aux personnes impliquées dans l’affaire.

Matériel pédagogique utilisé dans cette leçon :
Notes préparatoires PCI-2 : « Qui a tué William Robinson? »
Feuille d’activités PCI-3 : « Suivre le procès »
Feuille d’activités PCI-4 : « Évaluer les faits de l’affaire »
Feuille d’activités PCI-5 : « L’interrogatoire »

Leçon PCI-3, cours 1

Activités :

1. Mise en situation : Au moment où les élèves entrent en classe, demandez-leur de bien observer ce que vous vous apprêtez à faire. Au cours de la minute qui suit, exécutez cinq actions consécutives (par exemple, lancez un bout de papier dans la classe, accusez un élève de l’avoir lancé (demandez un volontaire auparavant!) et demandez-lui de venir devant la classe, puis écrivez trois mots sur le tableau, donnez aux élèves une liste de cinq mots et demandez à l’élève de regagner sa place). Demandez aux élèves de vous dire ce qui vient de se passer.

Insistez sur les points suivants :
- il est très difficile de se souvenir d’une série d’actions quand on ne comprend pas ce qu’elles signifient
- il est plus facile de se souvenir d’une chose lorsqu’il en existe des « traces », comme les mots écrits au tableau
- des personnes différentes ont des points de vue légèrement différents sur ce qui est « vraiment arrivé ».

-66-

2. Demandez aux élèves s’ils connaissent l’affaire Donald Marshall, un jeune homme qui a été injustement condamné pour meurtre (on a prouvé son innocence 10 ans plus tard). Demandez aux élèves s’ils savent comment on a repris le procès après autant d’années. Expliquez que de tels cas ne peuvent connaître une nouvelle instruction sans qu’une recherche minutieuse ne révèle de nouveaux éléments de preuve ou des éléments qui n’avaient pas été suffisamment examinés.

3. Expliquez la tâche : Les élèves vont jouer le rôle d’un détective qui aurait reçu le mandat, en Colombie-Britannique au dix-neuvième siècle, d’enquêter en douce sur le meurtre de William Robinson, puis sur l’arrestation et la pendaison d’un autochtone. Expliquez que dans ce scénario, certaines personnes importantes remettent le verdict en question et se demandent si le véritable coupable n’est pas resté impuni. L’embauche du détective a été la première étape vers la possible reprise de l’instruction destinée à trouver le vrai meurtrier.

4. Expliquez le processus du détective : Avant de commencer, les élèves doivent comprendre comment les détectives travaillent. Demandez-leur comment ils savent « ce qui s’est vraiment passé » s’ils n’étaient pas là pour observer eux-mêmes les évènements. Expliquez que si nous n’y étions pas nous-mêmes et que nous ne pouvons pas parler aux personnes qui y étaient, alors tout ce dont nous disposons, ce sont différentes versions de ce qui est « réellement arrivé », écrites ou créées par quelqu’un d’autre, ou des « traces » d’éléments de preuve que ces personnes ont laissées derrière elles. De plus, chaque récit est créé par une personne et chaque personne a un point de vue légèrement différent. Comment, alors, peut-on juger de ce qui s’est « réellement » passé? Expliquez que les bons détectives commencent leur travail en essayant d’en savoir le plus possible sur une affaire, à partir d’autant de sources qu’ils peuvent, pour découvrir « ce qui s’est vraiment passé ».

5. En classe, faites un remue-méninges pour déterminer les caractéristiques d’un bon détective. Dressez une liste de ces caractéristiques au tableau et utilisez cette liste pour établir les quatre ou cinq critères essentiels à un bon travail de détective. Si nécessaire, stimulez l’intérêt des élèves en leur fournissant ce qui suit :

Un bon détective
- utilise un grand nombre de sources d’information
- répond aux questions qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi?
- répond à la question « Et puis après? »
- fournit des éléments de preuve, non seulement des opinions et des sentiments
- rédige de façon claire et concise afin que ses lecteurs puissent comprendre son raisonnement.

6. En classe, lisez les Notes préparatoires PCI-2 : « Qui a tué William Robinson ».

7. Présentez le concept de la preuve : Pour fouiller le mystère de « Qui a tué William Robinson », un détective commencerait par considérer l’ensemble des éléments de preuve disponibles. Demandez aux élèves ce qu’est un élément de preuve; exigez des exemples et une description. Expliquez que les documents disponibles dans l’affaire William Robinson comprennent des coupures de journaux, des transcriptions de procès, le cahier d’audience du juge, des déclarations faites sous serment et des lettres.

-67-

8. Travail d’équipe : Les élèves sont divisés en équipes de deux et vous leur donnez, ou ils trouvent sur le Web, une série de documents d’un des trois types de sources énumérés ci-dessous, présélectionnées dans le site Web : articles de journaux, dossiers du procureur général ou documents de la Cour suprême. Demandez aux élèves de lire les documents et de remplir la Feuille d’activités PCI-3 : « Suivre le procès ».

Liste des documents proposés :

Articles de journaux :
« Les meurtres de la côte est », British Colonist, 10 avril 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1357fr.html

« Meurtre de Salt Spring », British Colonist, 24 mars 1868
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1647fr.html

« Cour d’assise par-devant le juge en chef Needham », Daily British Colonist, 3 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1401fr.html

« Lettre au rédacteur en chef », British Colonist, 5 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1314fr.html

« Le meurtre de Salt Spring Island », British Colonist, 3 juillet 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1305fr.html

Dossiers du procureur général :
Témoignage sous serment de John Norton
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1580fr.html

Témoignage sous serment de Sue Tas (Dick)
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1581fr.html

Déposition de l’accusé
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1605fr.html

Documents de la Cour suprême
Cahier d’audience du juge Needham
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/3343fr.html

-68-

Devoir :
Demandez aux élèves de se familiariser avec le site Web du projet http://www.canadianmysteries.ca/sites/robinson/home/howtousesite/indexfr.html et de compléter la feuille d’activités. Attirez leur attention sur la fonction « À propos de cette source » du site Web, qui les aidera grandement pour le prochain travail.

Leçon PCI-3, cours 2

Activités :

1. Les élèves continuent de lire les documents en équipes de trois et remplissent la Feuille d’activités PCI-3 : « Suivre le procès ». Une fois la feuille remplie, demandez à chaque élève de se regrouper avec deux autres élèves, chacun ayant lu un document d’une autre nature. Les élèves seront maintenant répartis en équipes de trois, dont chacun aura lu un document de nature différente. Demandez à ces équipes de remplir la Feuille d’activités PCI-4 : « Établir les faits de l’affaire ». Remettez aux élèves la Feuille d’activités PCI-5 : « L’interrogatoire » pour les aider à préparer leur prochain travail qui consistera à dresser une liste de questions pertinentes à poser aux suspects qu’ils voudraient interroger. À ce moment, les élèves pourraient trouver que la section « Personnages » du site leur est particulièrement utile.

2. Les élèves tiennent un débat de confrontation. La moitié d’entre eux sont des détectives qui recommandent la reprise de l’instruction, les autres ne la recommandent pas. Chacun a l’occasion de s’exprimer en respectant deux règles, soit de ne pas émettre de commentaires insultants et de justifier chaque opinion par une preuve.

Autre option :

Les enseignants qui peuvent consacrer trois périodes à cet exercice peuvent proposer aux élèves de présenter un sketch dans lequel le détective interroge différents personnages.

-69-

Leçon PCI-4 :
Contexte historique

Avec l’aimable participation de Mia Riemers

(Deux cours)

Réservez le laboratoire informatique pour ce cours

(NOTE : Les élèves trouveront utile de faire un exercice préparatoire portant sur les sources et les études avant de passer au présent exercice. Voir la PCI-Leçon 1 : « S’imaginer dans le passé du futur ».)

Aperçu :

Le but de cette leçon est de permettre aux élèves d’acquérir des habiletés dans l’utilisation du matériel du site Web afin de trouver des sources et des études, puis d’assembler ces éléments de preuve pour se former une image cohérente de la société coloniale dans laquelle le meurtre de William Robinson a été commis.

Matériel pédagogique utilisé dans cette leçon :
Feuille d’activités PCI-6 : « La société de Salt Spring Island dans les années 1860 »

Leçon PCI-4, cours 1

Activités :

1. Mise en situation : Racontez l’histoire suivante aux élèves.

Peu avant minuit lors d’une nuit de tempête, un homme du nom de Pierre Tremblay, un mécanicien, était assis dans sa petite maison isolée, au fond des bois. Comme il allait se prendre une cigarette, il se rendit compte à son grand désespoir qu’il ne lui en restait qu’une. Jetant un coup d’œil à sa montre, il vit qu’il avait tout juste le temps de sauter dans sa voiture pour se rendre à la station-service au bout de la route et s’acheter des cigarettes avant la fermeture. Alors qu’il sortait de son entrée pour prendre la route, son voisin, qui revenait d’une longue nuit de beuverie, percuta sa voiture, incapable d’immobiliser la sienne sur la route glacée. Pierre Tremblay fut tué sur le coup. Plus tard, les gens du village apprirent le triste évènement avec désolation, répétant l’un après l’autre : « On a toujours su que la cigarette tuerait Tremblay ».

Laissez aux élèves environ cinq minutes pour discuter de la question suivante : Les voisins ont-ils raison de penser que Pierre Tremblay a été victime du tabagisme?

-70-

2. Après qu’ils ont discuté de cette question, expliquez-leur qu’ils font exactement ce que font les historiens. Ainsi, lorsque les historiens examinent le passé, ils observent des personnes et des groupes de personnes, mais fondamentalement, ils n’ont qu’une seule tâche : faire des généralisations raisonnables au sujet du passé, des généralisations qui expliquent (comme le font les élèves de la classe) pourquoi les choses se sont produites d’une certaine manière. Faites ressortir que ce qu’ils ont essayé d’établir, dans leur discussion à propos de Pierre Tremblay est : qu’est-ce qui constitue une généralisation raisonnable, c’est-à-dire une bonne généralisation? Demandez aux élèves ce qu’est une généralisation et qu’est-ce qui distingue la généralisation raisonnable de la généralisation frivole en utilisant leurs réactions à l’affaire Pierre Tremblay pour les aider (p. ex. peut-être que l’alcool au volant est une explication plus valable à la mort de Pierre Tremblay que ne l’est son désir de fumer).

3. Expliquez que les historiens ont tendance à pratiquer trois genres de généralisations :
Classe : Quelles étaient les différences de richesse et de statut au sein de cette société? Est-ce que les gens étaient égaux ou inégaux? Comment ces divisions étaient-elles maintenues et appliquées? Était-il possible de passer d’un groupe à un autre ou si la classe et le statut étaient établis à la naissance?

Ethnicité : Est-ce que les gens de cette société se distinguent entre eux en fonction de différences visibles qu’ils attribuent à la race ou à l’ethnicité? Ou y a-t-il d’autres différences physiques (comme la taille du corps ou la dimension des oreilles) qui auraient une importance particulière? Quelle différence les gens attribuent-ils à ces caractéristiques?

Sexe : Est-ce que les gens de cette société font des distinctions entre eux selon qu’ils sont un homme ou une femme? Est-ce qu’un sexe est perçu comme supérieur ou est-ce qu’il empêche les gens d’agir d’une certaine manière ou les contraint à agir d’une autre? Est-ce qu’un sexe possède plus de richesse et ou de pouvoir que l’autre?

Ainsi, les historiens pourront chercher à savoir pourquoi les gens défavorisés ont une moins bonne santé et une moins longue espérance de vie que les gens bien nantis; pourquoi, en proportion, davantage de Canadiens que de Britanniques sont morts pendant la Deuxième Guerre mondiale. Cependant, les historiens ne s’intéresseront pas au fait que les femmes raffolent du chocolat et les hommes, moins.

4. Expliquez aux élèves que vous allez leur demander quel genre de généralisations raisonnables ils peuvent tirer à propos de la société de Salt Spring Island, afin de mieux comprendre le meurtre de William Robinson.

5. Dans le laboratoire informatique, demandez aux élèves d’entrer sur le site http://www.canadianmysteries.ca/sites/robinson/home/howtousesite/indexfr.html

-71-

6. Demandez aux élèves de lire le mot de bienvenue de la section « Accueil ». Expliquez-leur que vous demanderez à quelqu’un de fournir un aperçu de ce dont traite le site, ainsi qu’une description du mystère. Accordez-leur environ 10 minutes pour explorer le site.

7. Demandez à un ou deux élèves de répondre aux questions ci-dessus, en donnant un aperçu du mystère et de la façon dont le site fonctionne, c’est-à-dire qu’il procure les éléments de preuve d’un vrai mystère historique et demande aux élèves de le résoudre.

8. Expliquez que certaines des pistes du mystère résident dans le contexte social où s’est produit le drame. Il serait difficile de comprendre pourquoi des élèves comme eux aiment être assis à regarder des images qui vacillent sur un écran ou à conduire à grande vitesse des véhicules dangereux dans lesquels plusieurs trouvent la mort, sans connaître quelque chose du contexte de la vie moderne au Canada. Comme la plupart des actions historiques, le meurtre de William Robinson ne s’est pas produit dans un vide, et on doit le comprendre dans son contexte physique et temporel.

9. Demandez aux élèves de se rendre à la section « Contexte historique ».

10. Expliquez-leur le travail en détail. Demandez-leur de définir les sources et les études.

Les sources sont les documents créés au lieu et à l’époque les plus rapprochés de l’évènement en question.

Les études sont les récits créés longtemps après l’évènement, comme le récit qui paraît dans la page de bienvenue du site Web « Qui a tué William Robinson? ».

11. Les élèves vont rédiger leur propre étude au sujet de la société de Salt Spring Island. En utilisant au moins six sources de la section « Contexte historique », les élèves vont compléter la Feuille d’activités PCI-6 : « La société de Salt Spring Island dans les années 1860 » en l’utilisant pour faire des généralisations raisonnables au sujet de la société coloniale dans laquelle William Robinson a été tué. Dans leur rapport écrit, ils devraient résumer la composition de la société et tenter de la caractériser (p. ex. Qui s’y est établi? Pourquoi? Les colons sont-ils unis ou divisés? etc.). Ils rédigeront donc un rapport d’une page qui sera évalué en tenant compte de la faculté des élèves à produire des généralisations raisonnables au sujet de la société de Salt Spring Island.

-72-

Leçon PCI-5 :
Tenue d’un nouveau procès :
Croyez-vous que Tom était coupable?

Avec l’aimable participation de Grace Ventura

(4 à 6 cours)

(Réservez le laboratoire informatique pour deux cours)

Aperçu :

Les élèves examinent les éléments de preuve relatifs au meurtre, datant d’avant, pendant et après le procès. Leur recherche a pour but de réévaluer le verdict de culpabilité prononcé à l’endroit de Tom. Les élèves utilisent ces éléments de preuve alors qu’ils campent divers personnages et jouent le nouveau procès de Tom.

Matériel pédagogique utilisé dans cette leçon :
Feuille d’activités PCI-7 : « Établir les faits de l’affaire »
Feuille d’activités PCI-8 : « Mobile, moyen et meurtre »

Préparation :
Familiarisez-vous avec le site Web « Qui a tué William Robinson? ».

Leçon PCI-5, cours 1 : Début de la recherche

Activités :

1. Dans le laboratoire informatique, présentez le site Web « Qui a tué William Robinson? » aux élèves en leur demandant de lire la page « Bienvenue ». Accordez-leur de 10 à 15 minutes pour cette lecture.

2. Après avoir étudié les documents liés à l’affaire, les élèves recréent le procès du meurtrier de William Robinson. Utilisant seulement les éléments de preuve qui se trouvent sur le site et ne représentant que les protagonistes de la page « Personnages », les élèves vont réévaluer la culpabilité de Tom, puis simuleront une nouvelle instruction dans l’affaire de Tom. Lors de cette nouvelle version du procès, ils pourront présenter de nouveaux éléments de preuve au procès et contre-interroger les témoins.

3. En équipes de deux, les élèves commenceront leur réévaluation de l’affaire en utilisant la Feuille d’activités PCI-7, « Établir les faits de l’affaire ». Les élèves travaillent deux par deux sur tous les documents, dans une des trois catégories de documents (articles de journaux, dossiers du procureur général, documents de la Cour suprême).

-73-

Liste des documents proposés :

Articles de journaux :
« Les meurtres de la côte est », British Colonist, 10 avril 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1357fr.html

« Meurtre de Salt Spring », British Colonist, 24 mars 1868
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1647fr.html

« Cour d’assise par-devant le juge en chef Needham », Daily British Colonist, 3 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1401fr.html

« Lettre au rédacteur en chef », British Colonist, 5 juin 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1314fr.html

« Le meurtre de Salt Spring Island », British Colonist, 3 juillet 1869
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/newspaperormagazinearticle/1305fr.html

Dossiers du procureur général :
Témoignage sous serment de John Norton
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1580fr.html

Témoignage sous serment de Sue Tas (Dick)
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1581fr.html

Déposition de l’accusé
http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/1605fr.html

Documents de la Cour suprême :

Cahier d’audience du juge Needham http://canadianmysteries.ca/sites/robinson/archives/courtdocument/3343fr.html

-74-

Leçon PCI-5, cours 2 : Planification du procès

Activités :

1. Lorsqu’ils ont rempli leur feuille de travail, les équipes de deux se séparent et chaque élève va rejoindre deux autres élèves, dont chacun aura lu un document d’une autre catégorie. Dans ces équipes de trois, les élèves rassemblent les éléments de preuve en utilisant le Matériel pédagogique PCI-8 : « Mobile, moyen et meurtre » pour évaluer les forces et les faiblesses de la preuve contre Tom, ainsi que pour envisager tout autre suspect du meurtre.

2. La classe est ensuite divisée en deux : ceux qui croient que Tom est coupable et ceux qui croient qu’il est innocent. Les deux groupes se confrontent. Lorsque chaque élève présente son opinion, il doit la justifier à l’aide d’un élément de preuve tiré du site Web et il en va de même si un élève veut réfuter l’argument d’un autre.

3. À la fin de ce débat, la classe décide si les éléments de preuve permettent de contester la façon dont le procès s’est déroulé en 1869, ou s’il y a lieu de l’approuver.

4. Planification du nouveau procès :
À ce moment-là, faites circuler un chapeau contenant les noms des personnages :

La cour
Juge Needham (neutre)
Tom (défense)
John Martin (neutre)
Henry Sampson (poursuite)
William Robinson (défunt)
John Norton (poursuite)
M. Ring (neutre)
Le procureur général (poursuite)
Henry Pering Pellow Crease (poursuite)
Armstead Buckner (poursuite)
Sue-Tas (poursuite)
Thomas George Askew (défense)
Hambro Rinner (poursuite)
Charlie (défense)
Robert McMillan (neutre)
Jonathan Morley (poursuite)
William Smithe (neutre)

-75-

Le jury
Richard Burnaby-Foreman
Richard Carr
George Robinson Fardon
Roderick Finlayson
Lumley Franklin
Edward Mallandaine
Thomas Lett Stalhschmidt
Benjamin Pitt Griffin
Rout Harvey
John Wilkie
Thomas Hickman Tye

5. Il faudra que deux ou trois élèves tiennent le même rôle et portent le même nom. Ils travailleront ensemble pour préparer le scénario et les gestes de leur personnage, se partageant le travail de recherche, d’écriture et d’interprétation. Comme les équipes de la défense et de la poursuite ont plus de travail à faire, l’équipe du jury sera responsable de la création des accessoires et des diagrammes (au besoin).

6. Demandez aux élèves d’utiliser le site Web, particulièrement la section « Personnages » et les documents liés au procès, pour dresser le profil de leur personnage et son rôle dans le procès. Ils devraient répondre à trois questions :

  1. Qui suis-je?
  2. Comment est-ce que je gagne ma vie?
  3. Quel est mon lien avec William Robinson et avec le procès de Tom?

-76-

Leçon PCI-5, cours 3 : Rencontre d’équipe

Activités :

1. Les élèves forment trois équipes : Poursuite, Défense et Jury. Ils font une rencontre d’équipe pour discuter stratégie.

2. Les équipes doivent examiner les éléments de preuve et les témoignages et formuler les questions qui aideront leur cause. Quant aux jurés, ils détermineront qui apportera les accessoires et les costumes et ils se mettront dans la peau de leur personnage. Pendant ce temps, circulez dans la classe, posez des questions et assurez-vous que les élèves font leur travail.

Leçon PCI-5, cours 4 : Répétition

Activités :

1. Au cours de cette période, les élèves doivent répéter la tenue du procès en utilisant les questions et les déclarations qu’ils ont préparées pour rédiger le scénario. Circulez dans la classe pour prendre note de la participation des élèves.

Leçon PCI-5, cours 4 à 6 : Le procès

Activités :

1. Les élèves recréent le procès de Tom en s’inspirant du procès d’origine. Rappelez-vous que les seuls éléments de preuve admissibles dans cette nouvelle instruction sont des éléments tirés du site Web et que les seuls personnages pouvant être représentés (sur scène ou hors scène) sont ceux qui sont mentionnés sur le site. Toutefois, on peut présenter de nouveaux éléments de preuve et on peut contre-interroger les témoins dans l’espoir d’obtenir des éléments de preuve qui n’avaient pas fait surface au moment du procès original. Après le procès, les élèves doivent écrire un journal (1 à 2 pages à double interligne) à propos du procès en restant dans la peau de leur personnage.

-77-

Feuille d’activités PCI-A

-78-

Feuille d’activités PCI-1

-79-

Notes préparatoires PCI-2

L’idée maîtresse :
Qui a tué William Robinson?

Entre 1867 et 1868, une petite communauté à l’extrémité nord de Salt Spring Island, peuplée d’environ 25 familles, a été la scène de trois meurtres brutaux qui ne semblaient pas avoir de liens entre eux. Toutes les victimes étaient membres de la collectivité afro-américaine de l’île et les autochtones ont été largement accusés de toutes ces morts. Ces Afro-Américains avaient fui en 1858 la persécution qu’ils vivaient en Californie, mais les meurtres de 1868-1869 ont divisé la communauté et ont poussé plusieurs de ses membres à retourner aux États-Unis, qui leur étaient plus accueillants après que la guerre de Sécession eût mis fin à l’esclavage. Entre-temps, les autochtones de l’île subissaient du harcèlement et des pressions de la part des colons en général qui, fréquemment, n’étaient pas sympathiques aux droits que les autochtones avaient sur leurs terres et leurs ressources.

William Robinson a été la dernière des trois victimes et ce n’est que dans son cas que quelqu’un a été condamné pour le crime. Le corps de William Robinson a été découvert dans sa cabane, gisant face contre terre, plusieurs jours après qu’on lui ait tiré dans le dos. Un autochtone, Tschuanahusset, a été condamné et pendu pour le meurtre. Toutefois, le procès a été une imposture et, plus tard, des éléments de preuve convaincants ont fait surface, suggérant qu’il n’était pas le meurtrier.

Tshuanahusset était-il coupable? Pourquoi a-t-il été déclaré coupable? Si Tshuanahusset n’a pas tué William Robinson, qui est-ce?

-80-

Feuille d’activités PCI-3

-81-

Feuille d’activités PCI-4

-82-

Feuille d’activités PCI-5

L’interrogatoire

1. Questions pour John Norton?

2. Questions pour Sue Tas?

3. Questions pour les requérants autochtones?

4. Questions pour William Smithe?

5. Questions pour Estalon Jose Bittancourt?

6. La grande question : Est-ce que votre enquête en tant que détective vous a concaincu de demander la reprise de l’instruction? Pourquoi?

-83-

Feuille d’activités PCI-6

-84-

Feuille d’activités PCI-7

-85-

Feuille d’activités PCI-8

-86-