Les Inuits et les explorateurs
à la recherche de Franklin :
« exposer » les voix du passé
Â
Â
Un module d’enseignement pour
le deuxième cycle du secondaire,
le collégial et le premier cycle universitaire
Â
Â
Heather E. McGregor, auteure
Â
Ruth Sandwell, éditrice
Â
Â
Â
pour
Â
Le mystère Franklin : vivre et mourir en Arctique
un site web conçu par
Lyle Dick, Stewart Arneil et l’équipe des Grands Mystères
Â
Â
Un projet des Grands Mystères de l’histoire canadienne
Les codirecteurs des Grands Mystères :
John Lutz, Peter Gossage et Ruth Sandwell
Â
Table des matières
Â
Â
Les principes de base des Grands Mystères de l’histoire canadienne    2
Intégrer ce module dans votre programme provincial ou territorial    2
Aperçu du module    3
Thématiques du module d’apprentissage    3
Objectifs du module    4
Stratégies d’enseignement    5
Fiche d’information pour les enseignants : ce que vous devez savoir sur les sources orales    6
Leçon 1 : Les éléments de preuve dans les sources orales du mystère Franklin    9
Leçon 1, cours 1 (jour 1 du module)    9
Leçon 1, cours 2 (jour 2 du module)    11
Leçon 1, cours 3 (jour 3 du module)    13
Leçon 2 : Le contact culturel et l’interprétation des sources    14
Leçon 2, cours 1 (jour 4 du module)    14
Leçon 2, cours 2 (jour 5 du module)    16
Leçon 3 : Des sources multiples pour caractériser la nature des contacts    17
Leçon 3, cours 1 (jours 6 et 7 du module)    17
Leçon 3, cours 2 (jour 8 du module ou plus si nécessaire)    18
Feuille d’activités 1 : Fiche d’information sur les sources orales    19
Feuille d’activités 2 : Analyser les sources orales à la recherche d’éléments de preuve et de déductions    20
Feuille d’activités 3 : Établir la nature des contacts entre les explorateurs et les Inuits    21
Feuille d’activités 4 : Le contexte de l’entrevue : les facteurs qui affectent les sources    22
Feuille d’activités 5 : La tâche finale et les critères    23
Â
Pour un aperçu ou une explication détaillée de l’approche pédagogique et de la philosophie des Grands Mystères de l’histoire canadienne, lisez les principes de base de la section « Enseignants » de notre site web.
Â
Ce module d’enseignement, Les Inuits et les explorateurs à la recherche de Franklin : « exposer » les voix du passé », pourrait être utilisé efficacement dans les cours suivants, classés par province et par territoire :
Â
Études des Premières Nations de la C.-B. 12Â
Justice sociale 12 (unité 5)Â
Études sociales – Le Canada : possibilités et défisÂ
Études sociales 20 – La croissance de la perspective mondialeÂ
Histoire 30 (Unité 2) Â
Sciences humaines 30Â
Études autochtones 30 Â
11e année : Histoire du Canada (30F) sciences humainesÂ
12e année : Sujets d’actualité en Études des Premières Nations, des Métis et des InuitsÂ
8e année, domaine A : Créer le Canada 1850-1890Â
12e année Canada : Histoire identité et cultureÂ
Histoire du Québec et du Canada – Secondaire 4Â
Histoire du Canada 12Â
Études autochtones 120Â
Histoire du Canada 12 (dossiers mondiaux) Â
9e année – La région atlantique en interaction avec le mondeÂ
12e année – Histoire du Canada 621Â
10e année – Études canadiennes 401AÂ
Histoire du Canada 1201Â
Nunavut (conception d’un nouveau curriculum en sciences humaines en cours)
Territoires du Nord-Ouest (voir Alberta)
Yukon (voir Colombie-Britannique)
Â
Logique sous-jacente à ce module d’enseignement
Â
Dans le cadre de ce module conçu pour le deuxième cycle du secondaire, le collégial et le premier cycle universitaire, les élèves seront invités à concevoir une exposition pour un musée du Nunavut (musée fictionnel pour le moment). Cette exposition portera sur l’expédition Franklin et sera basée sur les voix inuites. Pour accomplir cette tâche, les élèves auront à développer une conscience critique quant à la façon dont les sources orales peuvent être utilisées pour comprendre les évènements entourant l’expédition Franklin ainsi que les expéditions subséquentes lancées à sa recherche. Plus spécifiquement, les élèves apprendront comment utiliser les éléments de preuve et les déductions tirés des sources orales dans le but d’explorer la nature des premiers contacts interculturels entre les Inuits et les explorateurs au cours de l’histoire canadienne. Enfin, le module fournit une dernière tâche reliée aux approches et aux habiletés de la pensée critique qui est transférable à d’autres contextes en histoire.
Â
Â
Ce module d’apprentissage utilise le site des Grands Mystères de l’histoire canadienne, Le mystère Franklin : vivre et mourir en Arctique, pour explorer deux perspectives, celle des explorateurs et celle des Inuits, le peuple dont l’Arctique est la terre ancestrale. La question principale au cœur du module est la suivante : Que révèlent les sources orales associées au mystère de l’expédition Franklin sur la nature des contacts entre les Inuits et les explorateurs?
Depuis 170 ans, les explorateurs et les scientifiques à la recherche de l’expédition Franklin se sont grandement fiés aux Inuits pour les aider à mener leurs recherches – et bien sûr pour survivre – en Arctique. Les Inuits ont été des sources de renseignements, aidant à retrouver des artéfacts et livrant des témoignages sur ce qui était arrivé à l’expédition Franklin et sur les lieux des évènements. Ces artéfacts et ces témoignages fournissent de nombreux renseignements non seulement sur Franklin, mais aussi sur la vie en Arctique au 19e siècle et sur l’évolution des contacts entre les Inuits et les Européens. Le mystère Franklin, c’est une série d’évènements remarquablement bien documentés qui se sont passés dans un lieu sur lequel les historiens ont très peu de données.
Ce module a été conçu pour offrir aux élèves différents exemples de témoignages provenant de la tradition orale inuite qui ont été notés par les explorateurs, un type de source unique et d’une grande richesse. Pour réaliser la tâche ultime de ce module, les élèves auront à concevoir une exposition pour un futur musée du Nunavut sur la nature des contacts entre les Inuits et les explorateurs en Arctique, le tout basé sur des sources multiples et une caractérisation bien étayée. Les trois leçons proposées aideront les élèves à développer des habiletés et des approches en lien avec la pensée historique.
Ce module offre aux enseignants le bénéfice d’archives comprenant des sources classées par sujets ainsi que des enjeux à explorer. Les enseignants et les élèves voudront aussi s’inspirer d’autres activités pédagogiques associées au mystère Franklin, notamment les CyberMystères, ainsi que des Interprétations d’experts sur le mystère Franklin.
Â
Â
Ce module pourrait être utilisé pour couvrir certaines thématiques interdisciplinaires en histoire et en sciences humaines :
ï‚·ï‚·L’histoire et la géographie de l’Arctique et du Nord canadienÂ
ï‚·ï‚·L’histoire coloniale du 19e siècle et les intérêts britanniques au Canada Â
ï‚·ï‚·L’histoire autochtone (inuite)Â
ï‚·ï‚·L’histoire de la colonisation et du peuplementÂ
ï‚·ï‚·L’histoire de l’exploration et de la cartographie à l’échelle mondiale et polaireÂ
ï‚·ï‚·Les sources orales et l’historiographieÂ
Â
Â
ï‚·ï‚·Se familiariser avec l’histoire de la disparition de l’expédition Franklin et des recherches subséquentes Â
ï‚·ï‚·Acquérir des connaissances sur les Inuits et les explorateurs du 19e siècle en ArctiqueÂ
ï‚·ï‚·Décrire la nature des contacts entre les Inuits et les explorateurs au 19e siècleÂ
ï‚·ï‚·Travailler avec des sources orales inuites recueillies et utilisées par les explorateursÂ
ï‚·ï‚·Reconnaître les sources orales comme une forme distincte d’éléments de preuveÂ
ï‚·ï‚·Comprendre et appliquer le vocabulaire associé aux sources oralesÂ
ï‚·ï‚·Faire des déductions à partir des sources oralesÂ
ï‚·ï‚·Utiliser les sources orales pour révéler les caractéristiques de l’histoire sociale et culturelleÂ
ï‚·ï‚·Comprendre que la production des sources orales englobe l’intervieweur, la personne interviewée et le contexte dans lequel se déroule l’entrevueÂ
ï‚·ï‚·Développer une caractérisation étayée des contacts à cette époque à l’aide de sources multiplesÂ
Â
Synopsis
Â
Question clé : Que révèlent les sources orales associées au mystère de l’expédition Franklin sur la nature des contacts entre les Inuits et les explorateurs? | ||
Titre des leçons | Temps requis | Aperçu des leçons |
Leçon préparatoire | 1 cours | Voir Exercices préparatoires et éléments contextuels à la page 5. |
Leçon 1 : Les éléments de preuve dans les sources orales du mystère Franklin | 3 cours | Cette leçon présente l’histoire de la disparition de l’expédition Franklin et la façon de naviguer dans le site web du mystère Franklin afin d’y trouver des sources. L’accent est mis sur les témoignages d’Inuits dans la section « Archives ». Les activités pédagogiques offrent aux élèves la possibilité de créer des sources orales, d’explorer le vocabulaire associé aux sources orales et d’apprendre à analyser ces sources.   |
Leçon 2 : Le contact culturel et l’interprétation des sources | 2 cours | Dans cette leçon, les élèves apprennent l’importance historique des contacts entre les Inuits et les explorateurs. Ils apprennent à découvrir les caractéristiques de ces contacts dans les sources et à analyser ce que révèlent les sources orales.   |
Leçon 3 : Des sources multiples pour caractériser la nature des contacts | 3 cours | Afin de répondre à des questions sur le passé, les élèves doivent prendre en considération la production des sources orales, soit le rôle de l’intervieweur, de la personne interviewée et le contexte de l’entrevue. À partir d’éléments de preuve et de déductions recueillis de plusieurs sources orales, ils font une recommandation sur la façon de caractériser les contacts entre les Inuits et les explorateurs dans le cadre d’une exposition muséale. |
Â
Temps de laboratoire informatique nécessaire
Ce module bénéficiera grandement d’un accès direct au site web du mystère Franklin. Cela peut se faire en demandant aux élèves d’apporter leur appareil électronique, en visionnant le site en groupe à l’aide d’un projecteur ou d’un tableau intelligent, ou en travaillant par paires ou en petits groupes dans un laboratoire. Bien que ce module soit entièrement intégré au site Franklin, les classes ayant un accès restreint à un laboratoire informatique ou des problèmes d’accès internet peuvent accomplir la plupart des tâches si les documents requis sont imprimés pour les élèves.
Â
Évaluation de l’apprentissage et du rendement
Puisque les normes d’évaluation et d’appréciation changent selon les provinces et les territoires, nous n’incluons ici que quelques lignes directrices générales.
Â
Les habiletés et les habitudes mentales suivantes doivent être prises en compte lors du processus d’évaluation de la pensée critique nécessaire à l’accomplissement des tâches proposées :
ï‚·ï‚·Les problèmes sont analysés sérieusement et judicieusement.Â
ï‚·ï‚·Les présentations et les discussions sont exécutées avec soin à l’aide de matériel bien préparé et organisé et chacun des points présentés a été bien pensé.Â
ï‚·ï‚·Les résultats sont exprimés avec circonspection et sont appuyés par des références à des éléments de preuve qui sont appropriés.Â
Â
Exercices préparatoires et éléments contextuels
Si les enseignants ou les élèves n’ont jamais eu l’occasion d’effectuer un travail de pensée critique que ce soit à l’aide d’un des mystères offerts sur le site, d’archives numériques ou de sources, il est FORTEMENT recommandé de se référer à des renseignements contextuels et de faire des exercices préparatoires additionnels avant d’entreprendre ce module d’apprentissage. Voici des liens vers des ressources et des exemples qui se trouvent sur le site web des Grands Mystères :
Concepts clés de la pensée historique
Â
Â
Dans ce module, les « témoignages d’Inuits » tirés du site web Le mystère Franklin : vivre et mourir en Arctique sont considérés comme étant des « sources orales » plutôt que de « l’histoire orale » ou de la « tradition orale » (voir les explications dans cette page). Vous pourrez fournir des explications plus ou moins détaillées à vos élèves tout au long du module ou à la fin, selon leur niveau de compréhension.
Â
Les sources orales dans les archives du site Franklin : que sont-elles?
Plusieurs témoignages d’Inuits (recueillis par John Rae, Charles Francis Hall et Frederick Schwatka) comportent les caractéristiques suivantes :
ï‚·ï‚·une brève entrevue par un explorateur avec un Inuit, relayée par un interprète (note de traduction : il est question ici d’interprétation de la langue inuite vers l’anglais; les sources fournies dans la version française du site Le mystère Franklin sont des traductions de l’anglais. Pour lire les sources originales, voir l’illustration de la source qui accompagne le texte français ou la version anglaise du site.)Â
ï‚·ï‚·les conditions de l’entrevue étaient probablement contrôlées par les Européens ou les Américains (et non par les Inuits);Â
ï‚·ï‚·la documentation écrite de l’entrevue a été produite par l’intervieweur et, plus tard, communiquée ou préservée par une personne (européenne ou américaine) autre que celle qui a mené l’entrevue, et ce, avec plus ou moins de détails;Â
ï‚·ï‚·les entrevues cherchaient spécifiquement à trouver des faits irréfutables liés à la mystérieuse « affaire » Franklin;Â
ï‚·ï‚·les intervieweurs se comportaient plus en « détectives » qu’en « historiens oraux »;Â
ï‚·ï‚·les intervieweurs ne s’intéressaient généralement pas à la vision du monde des Inuits;Â
ï‚·ï‚·les entrevues étaient choisies et préservées par des archives européennes ou américaines. Â
Â
Quelle est la différence entre « histoire orale » (ou « tradition orale ») et « source orale »?
Aujourd’hui, nous pensons généralement à l’histoire orale comme un processus utilisé par un historien qui pose des questions ouvertes à une personne sur sa vie et ses expériences, sur le sens qu’elle donne au passé et sur « ce qui s’est passé ». Nous nous attendons aussi à ce que la personne interviewée dans le cadre de cette pratique ait probablement son mot à dire sur la façon dont l’entrevue est menée, enregistrée et diffusée.
Par contre, John Rae, Charles Francis Hall et Frederick Schwatka ont mené leurs entrevues dans un but précis : retrouver l’expédition Franklin et apprendre ce qui était arrivé aux membres d’équipages. Les Inuits n’avaient rien à dire sur la façon dont leurs témoignages étaient interprétés à l’époque ou seraient utilisés plus tard. Ces sources orales incluaient néanmoins plus de détails sur les Inuits et leur mode de vie que nécessaire dans le cadre d’une enquête sur Franklin, ce qui les rend utiles pour trouver des réponses à des questions plus vastes. Nous pouvons donc utiliser les sources orales comme une fenêtre sur la vie des Inuits.
Â
Quelle est la différence entre « histoire orale inuite » (ou « tradition orale inuite ») et « source orale »?
Les Autochtones ont différentes traditions pour transmettre l’histoire orale, dont diverses traditions inuites. Elles diffèrent généralement de l’approche utilisée par les spécialistes de l’histoire orale (moins axées sur l’approche question-réponse). En plus des témoignages inuits qui sont inclus dans ce module, il existe des récits de rencontres avec les hommes de Franklin, les navires ou les expéditions de recherche qui ont été transmis de génération en génération. Ces récits étaient transmis par les plus vieux aux plus jeunes d’une famille, dans leur langue, et lorsqu’ils pensaient qu’il était temps de partager le récit ou que c’était la bonne personne avec qui le partager. Cela pouvait arriver lorsqu’on partageait des histoires sur des lieux ou des évènements précis et non pas spécifiquement pour parler de l’expédition Franklin.
Les exemples de tradition orale inuite recueillis par Dorothy Eber, qui se trouvent sur le site web, illustrent cela et diffèrent des récits recueillis au 19e siècle. Le présent module d’enseignement étant principalement axé sur les récits du 19e siècle et ne cherchant pas à enseigner aux élèves comment faire de « l’histoire orale inuite » (ce qui pourrait être inapproprié en certains contextes pédagogiques à l’extérieur du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et d’autres territoires inuits), nous avons mis l’accent sur les « sources orales ».
La question de la vérité dans les sources orales : qu’est-ce que j’ai besoin de savoir?
Les gens présument souvent que les sources orales (ou l’histoire, la tradition orale) sont moins exactes ou dignes de confiance, car elles sont basées sur la mémoire de personnes qui pourraient ne pas se souvenir du passé ou en parler avec exactitude. Au contraire de cette supposition, ce module a été conçu à partir des hypothèses suivantes :
ï‚·ï‚·Toutes les sources, qu’elles soient écrites, orales ou un artéfact, présentent une certaine vérité même lorsque nous posons des questions critiques sur le contenu et la manière dont elles ont été produites.Â
ï‚·ï‚·Aucune source ne fournit « la Vérité », « toute l’histoire », ni ne représente le passé avec une complète exactitude. Toutes les sources sont influencées par une perspective et une interprétation humaines. Â
ï‚·ï‚·Nous parlons de sources orales comme de « témoignages » parce que les deux parties (les Inuits et les explorateurs) de cet échange verbal s’attendaient à fournir et à recevoir des réponses et des descriptions véridiques. (Qu’elles aient été véridiques est une question étudiée par les historiens de maintes façons, qui dépendent de la question posée par l’historien.)Â
ï‚·ï‚·Les attentes des Inuits envers la tradition orale, et les communications en général, étaient fondées sur l’importance de la véracité.Â
ï‚·ï‚·En général, si une personne n’était pas présente lors des évènements à titre de « témoin », ce qu’elle partage est considéré comme un « ouï-dire ». Cependant, dans la tradition et la culture inuites, il est important de répéter les récits avec précision et exactitude. Lorsque nous utilisons le mot « ouï-dire », nous voulons simplement dire que cette information a été transmise par une personne à une autre. Â
Â
Aide-mémoire pédagogique pour la leçon 1, 3e cours
Â
Affirmations | Affirmations révisées |
Les entrevues ne produisent pas des sources utiles, car elles ne reflètent que la vision d’une seule personne. | Les entrevues reflètent au moins deux visions : celles de l’intervieweur et celle de la personne interviewée. Toutes les sources utilisées par les historiens (pas seulement les entrevues) reflètent les visions de personnes individuelles. Une ou deux visions peuvent être utilisées par l’historien pour révéler quelque chose de plus vaste. |
Si les témoins qui ont vécu les mêmes évènements racontent des versions différentes, les témoins mentent probablement. | Que des témoins aient des versions différentes pourrait s’expliquer par le fait qu’ils occupaient peut-être des positions différentes lors des évènements, par des contextes d’entrevue différents et par d’autres facteurs qui affectent ce qu’ils ont « vu ». Les récits des témoins fournissent généralement à l’historien une partie de la vérité sur les évènements. |
Si le sujet de l’entrevue ou de la source orale n’est pas le même que celui des questions posées par l’historien sur le passé, ce n’est probablement pas utile à l’historien. | Le sujet de la source (ou l’intention lorsqu’elle a été produite) peut sembler différent du sujet de recherche de l’historien. Pourtant la source peut révéler quelque chose d’utile à l’historien, qui doit savoir lire entre les lignes de certaines sources pour trouver des éléments de preuve liés à sa question. |
Le travail de l’historien est de trouver le meilleur récit qui donne toute l’histoire. | Le travail de l’historien est d’utiliser plusieurs sources, chacune pouvant fournir une partie du récit. Certaines sources sont plus utiles que d’autres. |
Les sources écrites sont toujours meilleures que les sources orales pour les historiens. | Les sources écrites (ou documents) ne sont pas nécessairement meilleures, car la personne qui rédige la source a pu oublier des détails, mal comprendre le témoin, ne pas noter suffisamment de détails ou changer l’information. Ces facteurs peuvent toucher autant les sources orales que les sources écrites. |
Une source orale est valable dans la même mesure que la personne interviewée; l’intervieweur n’a rien à y voir. | Une source orale est façonnée par l’intervieweur, la personne interviewée et le contexte de l’entrevue. |
Â
Â
Â
Cette leçon présente l’histoire de la disparition de l’expédition Franklin et la façon de naviguer dans le site web du mystère Franklin afin d’y trouver des sources. L’accent est mis sur les témoignages d’Inuits qui se trouvent dans la section « Archives ». Les activités pédagogiques offrent aux élèves la possibilité de créer des sources orales, d’explorer le vocabulaire associé aux sources orales et d’apprendre à analyser ces sources.
Â
Activités
1.Connaissances préalables : Dites aux élèves qu’ils auront à faire le travail d’un détective cherchant à répondre à une question portant sur un des mystères les plus célèbres au Canada : Qu’est-il arrivé à la dernière expédition de sir John Franklin lors de sa quête pour trouver le passage du Nord-Ouest? Â
Â
Remue-méninges :
1) Les élèves doivent énumérer cinq choses qu’ils savent sur l’Arctique (par ex., ses habitants, sa géographie) et deux choses qu’ils savent sur le mystère Franklin ou sur l’époque des explorations au 19e siècle (par ex., les protagonistes, le but de l’exploration). Discussion en groupe.
2) Les élèves nomment deux choses qu’ils aimeraient connaître sur l’Arctique, sa population ou l’expédition Franklin. Discussion en groupe.
Â
2.Contexte : Dans le laboratoire informatique ou à l’aide d’un tableau intelligent ou d’un projecteur, lisez les pages suivantes tirées du site web : Â
Les mystères du dernier voyage de Franklin
L’Arctique : terres ancestrales
Â
3.Présentation des sources : Donnez la définition d’une « source » et d’une « étude » en mettant l’accent sur le fait que les sources sont généralement utiles aux historiens parce qu’elles ont été produites à peu près au même moment où se sont passés les évènements examinés.
Â
En groupe, lisez le premier paragraphe de la section Archives. Prenez note des différentes catégories ou types d’éléments de preuve qui sont énumérés dans la colonne de gauche.
4.     Définition d’un agent révélateur :
Â
Agent révélateur : un élément de preuve portant généralement et de manière explicite sur une seule personne ou un évènement spécifique, mais qui fournit aussi un éclairage sur des aspects plus vastes ou plus persistants du passé.
Â
Faites l’activité préparatoire Qu’est-ce qu’une source? Ou m’imaginer dans le passé du futur. Informez les élèves que les sources ne sont pas nécessairement produites avec l’intention de révéler quoi que ce soit. Les sources peuvent nous en dire long sur le passé selon les questions posées par les historiens, mais ce qu’elles révèlent est déterminé par l’historien (n’est donc pas inhérent à la source).
5.     Connexion au site web : Selon la disponibilité des ordinateurs, donnez aux élèves le temps de découvrir n’importe quelle source dans la section « Archives ». Demandez-leur de déterminer 1) pourquoi la source fut produite ou son utilité au moment de sa création; 2) comment cette source peut-elle être révélatrice de quelque chose d’important ou d’intéressant pour un historien. Présentez un exemple.
Â
6.     Présentation de la tâche et de la question essentielle : Dites aux élèves que le Nunavut n’a pas encore de musée territorial. Cependant, lorsque cela arrivera, le conservateur en chef aura peut-être besoin de l’aide d’historiens pour concevoir une exposition sur le mystère Franklin.
Â
La tâche des élèves est d’étudier les sources du site web pour découvrir ce qu’elles révèlent sur les contacts entre les Inuits qui vivaient en Arctique au 19e siècle et les explorateurs qui y sont allés à la recherche de l’expédition Franklin. Les élèves utiliseront de multiples sources orales afin de développer une argumentation raisonnée sur la nature des contacts entre les Inuits et les explorateurs.
Â
Ainsi, la question essentielle de ce module est la suivante : Que révèlent les sources orales associées au mystère de l’expédition Franklin sur la nature des contacts entre les Inuits et les explorateurs?
Â
Â
Â
Activités
1.Exploration des archives à la recherche de sources : Divisez les élèves en deux groupes. Le groupe 1 fera des recherches sur la vie des Inuits et le groupe 2 sur la marine britannique et la vie des explorateurs (les élèves sont divisés intentionnellement en deux grands groupes et cela pourrait être un peu chaotique). Les élèves peuvent utiliser tous les ordinateurs auxquels ils ont accès. Â
Â
Tâche des élèves
Dans une sous-section de votre choix des « Archives », votre groupe doit déterminer la source qui fournit les éléments de preuve les plus révélateurs sur la culture et la société de votre sujet de recherche : les Inuits ou la marine britannique/les explorateurs. Votre groupe doit arriver à un consensus sur la source la plus révélatrice. (L’enseignant explique le mot consensus si nécessaire.)
Â
Après 15 minutes, mettez fin à l’activité, même s’il n’y a pas de consensus. Ne discutez pas de la réponse finale de chaque groupe, ne faites aucun débreffage. Demandez simplement aux élèves de se souvenir de ce qui est arrivé, car ils en reparleront dans quelques instants.
Â
2.    Entrevue : Demandez aux élèves de trouver un partenaire du groupe opposé. Ainsi un élève du groupe inuit formera une équipe avec un élève du groupe marine britannique/explorateurs.
Â
Tâche des élèves
En équipe de deux, vous avez 7 minutes pour produire une source orale sur ce qui s’est passé dans vos groupes :
ï‚·ï‚·Désignez une personne comme intervieweur et l’autre comme témoin. Â
ï‚·ï‚·Les intervieweurs doivent produire un document détaillé et véridique de l’entrevue.Â
ï‚·ï‚·Les intervieweurs commencent l’entrevue avec la question suivante : Que s’est-il passé au cours des 15 minutes lorsque ton groupe a reçu la tâche d’arriver à un consensus sur la source la plus révélatrice? Par la suite, posez autant de questions complémentaires que désiré. Â
Â
S’il y a du temps, demandez aux élèves d’inverser les rôles. Le but n’est pas de produire un bon texte, mais d’expérimenter une entrevue.
Â
3.     Production d’un rapport et discussion : Choisissez plusieurs intervieweurs et demandez-leur de décrire la source qu’ils viennent de produire.
a)Énumérez les principales similitudes et différences parmi les comptes rendus.Â
b)Demandez aux élèves de repérer les variables qui auraient pu causer tant de différences entre les récits alors que les témoins avaient tous participé à la même activité et voulaient tous dire la vérité. Â
Par exemple :
ï‚·ï‚·Le temps était trop court / j’ai été interrompu.Â
ï‚·ï‚·La classe était trop bruyante pour bien entendre ce que l’autre disait.Â
ï‚·ï‚·Je n’ai pas eu assez de temps pour écrire les notes ou j’ai oublié de les écrire.Â
ï‚·ï‚·Finalement, on a parlé d’autre chose.Â
ï‚·ï‚·On s’est souvenus de la source, mais pas pourquoi elle était révélatrice.Â
c)Lisez les notes d’un intervieweur au groupe (sans que personne n’y ajoute quelque chose verbalement). Demandez : est-ce qu’un historien pourrait utiliser ce document écrit pour reconstruire l’entrevue?Â
d)Discutez en groupe : Quel était le récit le plus véridique? Selon qui? Quelle est la différence entre exactitude et véracité?Â
e)Utilisez une source lue en classe et discutez en groupe de la façon dont un historien pourrait apprendre quelque chose sur la « culture » du groupe à partir de cette source. Relevez un commentaire ou une observation qu’un historien pourrait utiliser et une déduction culturelle qu’il pourrait en tirer.Â
Â
Â
Â
Â
Activités
1.Révision : Demandez à un élève de raconter ce qui s’est passé au dernier cours et ce que les élèves ont appris en produisant leurs sources.Â
Â
2.Présentation des termes clés : (à être répété tout au long du module)Â
Â
Une source orale : une conversation entre deux personnes, tenue dans un but précis, sur un aspect particulier du passé considéré comme ayant une importance historique, enregistrée intentionnellement.
Â
Un récit : la version d’une personne sur des évènements, enregistrée à peu près au même moment où les évènements ont eu lieu.
Â
Un témoin : quelqu’un qui a vu ou expérimenté les évènements dont il fait le récit.
Â
Un ouï-dire : le récit des évènements par une personne qui n’a pas été témoin des évènements, mais qui transmet ce que quelqu’un d’autre lui a dit sur ces évènements.
Â
Une déduction : une conclusion plausible tirée d’éléments de preuve observés, incluant des sources.
Â
Un agent révélateur : un élément de preuve portant généralement et de manière explicite sur une seule personne ou un évènement spécifique, mais qui fournit aussi un éclairage sur des aspects plus vastes ou plus persistants du passé.
Â
3.Présentation de la feuille d’activités : Distribuez le document « Fiche d’information sur les sources orales » (feuille d’activités 1). Les élèves travaillent en petits groupes et réfléchissent à chaque affirmation inscrite dans la colonne de gauche, la comparent avec leur expérience du dernier cours (ou lorsqu’ils ont travaillé avec d’autres sources) et révisent les affirmations (au crayon pour pouvoir y revenir plus tard, au besoin) afin que cette fiche d’information reflète ce que la classe a appris sur les sources.Â
Â
4.Discussion en groupe : Les groupes comparent leurs affirmations révisées pour en arriver aux meilleures révisions. Â
Â
5.Consolidation de l’enseignant : Revoyez l’aide-mémoire pédagogique à la page 8. Consolidez ou corrigez ce qui a été vu par les élèves.Â
Â
Â
Â
Â
Aperçu
Dans cette leçon, les élèves apprennent l’importance historique des contacts entre les Inuits et les explorateurs. Ils apprennent à découvrir les caractéristiques de ces contacts dans les sources et à analyser ce que révèlent les sources orales.
Â
Activités
1.Présentation des témoignages d’Inuits : En groupe, lisez L’épave du navire de Franklin devrait élucider des secrets importants. Surlignez les passages où il est affirmé que les témoignages d’Inuits ont indiqué le lieu où trouver le HMS Erebus. Expliquez que d’autres éléments de preuve fournis par les Inuits ont aidé les explorateurs à déterminer ce qui était arrivé à l’expédition Franklin. Â
Â
Insistez sur ce point en lisant à voix haute Les recherches pour retrouver Franklin.
Â
Demandez aux élèves de se souvenir du dernier cours : il y a de nombreuses questions sur l’interprétation qu’on peut faire des récits rendus par des témoins. Le site web permet de découvrir certains facteurs de médiation ayant influencé la transmission des éléments de preuve et la production des récits parmi les cultures.
Â
2.Discussion sur le contact interculturel : Lisez à voix haute Une zone de contacts. Â
Demandez aux élèves ce que le terme contact interculturel signifie pour eux. Demandez-leur de partager, en petits groupes ou tous ensemble, une expérience de contact interculturel (par ex., un voyage ou un déménagement dans un nouveau pays). Notez 10 mots qui décrivent les expériences ou les sentiments vécus (par ex., peur, surprise, timidité ou même colère).
Â
Demandez-leur d’expliquer ce qui peut provoquer ces sentiments et de nommer les grands enjeux qui y sont reliés (par ex., la peur des nouvelles situations, des idées différentes de ce qui est « normal », de fausses interprétations, des situations embarrassantes).
Â
Demandez-leur s’ils peuvent imaginer se rendre à un endroit où ils n’auront pas accès à un téléphone ou internet avant ou pendant leur séjour. Comment cela changerait-il leur expérience de contact interculturel?
3.Présentation de la gamme des sentiments : Lisez cette phrase du texte Une zone de contacts : « Le contact entre les deux groupes se transformera, passant des sentiments de surprise et de peur au respect mutuel et à l’entraide. » Dites aux élèves que cela est une interprétation qui pourrait faire l’objet d’une recherche. À l’aide d’un projecteur ou d’un document imprimé, montrez aux élèves la gamme de sentiments qui pourrait caractériser les contacts. Â
Peur | Surprise |  (autre) | Indifférence |  (autre) | Soutien | Respect mutuel |
Pendant la discussion, ajoutez deux types de relations qui s’intègrent au sein de cet éventail. Énumérez des synonymes, des adjectifs et des comportements associés à ces caractéristiques en contexte de contacts interculturels.
Â
Rappelez aux élèves la question essentielle de ce module : Que révèlent les sources orales associées au mystère de l’expédition Franklin sur la nature du contact entre les Inuits et les explorateurs? Ils pourraient rechercher des éléments de preuve reliés à ces caractéristiques ou à d’autres qu’ils découvriront au fil des lectures.
Â
4.    Un exemple de source orale : Distribuez une copie de la source orale Schwatka visite un village netchillik, interviewe Seeuteetuar, Toolooah, Ooping [tel que rapporté par Gilder] (1881). En groupes, les élèves soulignent les phrases qui fournissent des éléments de preuve de contacts (pas nécessairement « ce qui est arrivé » ou ce qui est dit sur Franklin dans cette source), entre les Inuits et les explorateurs. Puis demandez aux élèves de souligner les phrases qui les aident à faire des déductions qui caractérisent la nature de ces contacts. Présentez-leur un exemple si nécessaire.
Â
Parlez-en en groupe. Quelles caractéristiques ont-ils trouvées? Ont-ils eu des problèmes? Des questions?
Â
Expliquez aux élèves qu’ils utiliseront des sources comme celle-là pour étayer la conception de leur exposition au musée du Nunavut.
Â
Â
Â
Préparation
Vous pourriez choisir et imprimer des extraits des documents énumérés aux points 1 et 2 en mettant l’accent sur les sections montrant des éléments de preuve liés aux Inuits.
Â
Activités
1.Contexte : Pour fournir le contexte des sources orales et permettre aux élèves de mieux comprendre les évènements entourant l’expédition Franklin et sa disparition, demandez aux élèves de lire les documents suivants (en petits groupes ou ensemble) :Â
Chronologie de l’expédition Franklin (jusqu’en 1854)
Â
2.Analyse d’une source pour trouver des éléments de preuve et des déductions : En groupe, lisez le document John Rae (1851 et 1854). Distribuez le document Description des effroyables découvertes de Rae (1854). Mettez l’accent sur les sections montrant des éléments de preuve liés aux Inuits.Â
Â
Donnez du temps aux élèves pour lire la source.
Â
Distribuez le document « Analyser les sources orales à la recherche d’éléments de preuve et de déductions » (feuille d’activités 2). Rappelez les différences entre un élément de preuve et une déduction. Dans la feuille d’activités, les élèves doivent relever des déductions faites par l’intervieweur (John Rae) et doivent également faire leurs déductions personnelles. Demandez aux élèves d’observer les différences dans la manière dont John Rae s’est comporté avec divers témoins. Les élèves devraient choisir une section du rapport qui comporte le récit d’un témoin inuit. Demandez-leur de remplir le tableau. Les élèves qui travaillent plus rapidement peuvent remplir une autre feuille d’activités en utilisant un deuxième récit provenant de cette source.
Â
3.Synthèse : Lorsque les élèves ont terminé l’analyse d’un ou deux récits, distribuez le document « Établir la nature des contacts entre les explorateurs et les Inuits » (feuille d’activités 3). Portez leur attention sur la question 2. Revoyez le concept de l’agent révélateur. À l’aide d’un exemple, démontrez-leur comment un élément de preuve peut mener à une déduction et comment une déduction peut permettre à un historien de révéler quelque chose sur ce groupe ou cette culture. Â
Â
Donnez aux élèves le temps de remplir la feuille d’activités. Puis discutez ensemble des difficultés suivantes : a) des éléments de preuve insuffisants provenant d’une seule source et b) même si les élèves ont recueilli de bons éléments de preuve, ces derniers pourraient ne pas suffire à établir une généralisation satisfaisante.
Â
Pour leur dernière tâche (leçon 3), les élèves devront travailler avec des sources multiples.
Â
Â
Aperçu
Afin de répondre à des questions sur le passé, les élèves doivent prendre en considération la production des sources orales, soit le rôle de l’intervieweur, de la personne interviewée et le contexte de l’entrevue. À partir d’éléments de preuve et de déductions recueillis de plusieurs sources orales, ils font une recommandation sur la façon de caractériser les contacts entre les Inuits et les explorateurs dans le cadre d’une exposition muséale.
Â
Activités
1.Révision : Discutez en groupe des réponses aux questions 2 et 3 de la feuille d’activités 3 (les hypothèses qu’ils ont formulées jusqu’à présent). Â
Â
2.Réflexion sur la production de sources : Dans cette activité, les élèves doivent réfléchir au contexte de l’entrevue à partir d’éléments trouvés dans la source orale, s’il y en a. Â
Â
Distribuez le document « Le contexte de l’entrevue : les facteurs qui affectent les sources » (feuille d’activités 4). À partir des sources orales utilisées au cours précédent, les élèves doivent remplir la feuille d’activités 4 et comparer leurs résultats.
Â
Ils peuvent ensuite réviser ou remplir une nouvelle fois la feuille d’activités 3 si les nouveaux résultats le requièrent.
Â
3.Contexte : Expliquez aux élèves que le reste de ce cours sera utilisé pour justifier plus solidement la nature des contacts à partir de plusieurs sources. Les sources peuvent provenir de plusieurs périodes, mais dans la plupart des cas, les explorateurs et les Inuits se rencontraient pour la première ou la seconde fois. Ces sources fournissent des renseignements sur la nature des contacts.Â
Â
Allouez 15 minutes pour terminer la lecture de la Chronologie de l’expédition Franklin et pour explorer les cartes fournies sur le site.
Â
4.Analyse des sources multiples : Demandez aux élèves de choisir au moins trois sources orales parmi celles proposées dans la section Témoignages d’Inuits. Â
Demandez-leur de remplir les feuilles d’activités 2, 3 et 4 pour chaque source. Cette activité peut se poursuivre durant le cours suivant.
Â
Â
Activités
1.Présentation de la dernière tâche : Rappelez la tâche et la question essentielle (page 10). Les élèves peuvent travailler seuls, par paires ou en petits groupes afin de préparer un exposé justifiant leurs recommandations pour l’exposition, incluant des éléments de preuve provenant de multiples sources orales. Ils devront faire référence aux éléments de preuve recueillis et aux déductions notées dans leurs feuilles d’activités.Â
Â
Distribuez le document « La tâche finale et les critères » (feuille d’activités 5). Demandez aux élèves, en particulier aux plus vieux, de développer leurs propres critères pour l’exposition muséale.
Â
2.La tâche finale : À partir des critères, les élèves développent un aperçu, un plan ou une carte de l’exposition; ils peuvent aussi créer un titre d’exposition et écrire un argumentaire (voir la feuille d’activités 5).Â
Â
3.Présentation des résultats : Invitez les élèves à présenter leurs résultats lorsque la tâche est terminée. Demandez-leur d’examiner les recommandations de leurs pairs et de faire leurs commentaires sur la façon dont ils ont respecté les critères établis pour une exposition muséale. Â
Â
4.Fin du module : À la fin du module, revenez aux feuilles décrivant les connaissances préalables des élèves, les questions qu’ils avaient sur le sujet, la fiche d’information sur les sources orales ou tous les autres éléments sur lesquels ils ont travaillé pour les aider à déterminer ou à résumer ce qu’ils ont appris au cours de ce module d’apprentissage.Â
Â
Â
Â
Cette fiche d’information fournit des affirmations provenant d’autres personnes sur ce qu’offrent les sources orales aux historiens. Ces affirmations peuvent corroborer ou contredire votre expérience et vos discussions en classe à propos des sources orales. Votre tâche est de réviser ces affirmations à partir de ce que les sources orales offrent, selon vous, aux historiens.
Â
Affirmation | Votre expérience | Affirmation révisée |
Les entrevues ne produisent pas des sources utiles, car elles ne reflètent que la vision d’une seule personne.    |  |  |
Si les témoins qui ont vécu les mêmes évènements racontent des versions différentes, les témoins mentent probablement.    |  |  |
Si le sujet de l’entrevue ou de la source orale n’est pas le même que celui des questions posées par l’historien sur le passé, ce n’est probablement pas utile à l’historien.    |  |  |
Le travail de l’historien est de trouver le meilleur récit qui donne toute l’histoire.    |  |  |
Les sources écrites sont toujours meilleures que les sources orales pour les historiens.    |  |  |
Une source orale est valable dans la même mesure que la personne interviewée; l’intervieweur n’a rien à y voir.    |  |  |
Â
Â
Date de la source :    Nom de l’explorateur ou de l’intervieweur qui recueille le récit : _____________________________
    Nom de la personne inuite interviewée (si disponible) : ___________________________________
Â
 1. Quel est le récit de la personne inuite interviewée à propos de l’expédition Franklin? | Éléments de preuve         | Déductions tirées par l’explorateur/intervieweur | ||
 |  |  | ||
 2. Quel est le récit de l’explorateur/intervieweur à propos de la personne inuite interviewée?  | Éléments de preuve         | Déductions de l’explorateur/intervieweur à propos de la personne inuite interviewée | ||
 |  |  |  | |
 3. Quels sont les éléments de preuve offerts par l’explorateur/intervieweur sur le contexte de l’entrevue? | Éléments de preuve         | Vos déductions |
Â
1. Selon vous, quelles sont les caractéristiques contenues dans cette source sur la nature des contacts entre cet explorateur et les Inuits qu’il a rencontrés (peur, surprise, indifférence, soutien, respect mutuel ou autre chose)?
Â
a.Quels éléments de preuve corroborent cette conclusion?Â
Â
Â
Â
Â
Â
Â
Â
2. Est-ce que cette source révèle quelque chose sur la relation entre les explorateurs et les Inuits en général? Si oui,
Â
a.Que révèle-t-elle sur le sentiment ou le comportement des Inuits envers les explorateurs?Â
Â
Â
Â
Â
Â
b.Que révèle-t-elle sur le sentiment ou le comportement des explorateurs envers les Inuits?Â
Â
Â
Â
Â
c.En quoi cette source est-elle bonne ou mauvaise pour révéler la perspective des Inuits et des explorateurs sur la nature de leurs contacts? Â
Â
Â
Â
Â
Â
3. Pouvez-vous formuler une hypothèse sur ce que vous trouverez dans d’autres sources sur la nature des contacts entre les Inuits et les explorateurs?
Â
Â
Â
Â
Â
4. Voyez-vous d’autres questions qui pourraient vous aider à révéler la nature de ces contacts?
Â
Â
Â
Â
Date de la source :    Nom de l’explorateur ou de l’intervieweur qui recueille le récit : ______________________________
    Nom de la personne inuite interviewée (si disponible) : ____________________________________
* Les sources fournies dans la version française du site Le mystère Franklin sont des traductions de l’anglais. Pour lire les sources originales, voir l’illustration de la source qui accompagne le texte français ou la version anglaise du site.
 | Si ce facteur était présent dans le contexte de l’entrevue, décrivez-le. | Ce facteur aurait-il affecté le contenu de la source? Si oui, comment? | Cela change-t-il votre opinion quant au contact entre l’intervieweur et la personne interviewée? Si oui, comment? |
La coopération et les sentiments de la personne inuite interviewée |  |  |  |
La perspective de la personne inuite interviewée (ce que la personne a vu ou n’a pas vu) |  |  |  |
La langue, le vocabulaire et l’interprétation*  |  |  |  |
L’information contextuelle de l’intervieweur  |  |  |  |
Le document ou l’enregistrement produit par l’intervieweur |  |  |  |
Les hypothèses et les jugements de l’intervieweur  |  |  |  |
Le contexte de l’entrevue (comment se sont-ils rencontrés?) |  |  |  |
Autre   |  |  |  |
Autre   |  |  |  |
Â
Vous devez faire une recommandation au conservateur en chef d’un musée du Nunavut à partir d’éléments de preuve provenant de multiples sources orales sur la manière de caractériser la nature des contacts entre les Inuits et les explorateurs.
Â
1) Quel titre d’exposition proposerez-vous au conservateur?
Â
Â
Â
Â
2) Quels sont les éléments de preuve provenant de sources orales qui appuient votre recommandation et caractérisent la nature de ces contacts?
Â
Â
Â
Â
3) Quelles « notes » fournirez-vous au musée sur la façon dont les sources orales que vous utilisez ont été produites et sur la façon dont le contexte des entrevues soutient votre recommandation?
Â
Â
Â
Â
Â
Les critères d’efficacité d’une exposition muséale utilisant des sources orales
1.Appuie la caractérisation avec des éléments de preuve et des déductions raisonnablesÂ
Â
2.Démontre que les éléments de preuve peuvent être des agents révélateursÂ
Â
3.Prend en compte les différences culturelles Â
Â
4.Utilise des sources multiplesÂ
Â
5.Utilise des sources orales de façon complexe (n’est pas limitée à la question de véracité ou d’exactitude)Â
Â
6.Autre (à développer en groupe)Â
Â
1 Tiré de l’article de Roland Case et Ian Wright, « Taking Seriously the Teaching of Critical Thinking » dans The Canadian Anthology of Social Studies: Issues and Strategies for Teachers, Roland Case et Penney Clark, éditeurs (Vancouver : Pacific Educational Press).