Guide pédagogique
pour
Le ciel et l’enfer sur la Terre :
le massacre des « Black » Donnelly
Un site Web créé par
Jennifer Pettit et Kori Street
Guide pédagogique rédigé par
Ruth Sandwell
Un projet des Grands Mystères de l’histoire canadienne
Codirecteurs :
John Lutz
Ruth Sandwell
Peter Gossage
Guide pédagogique pour Le ciel et l’enfer sur la Terre : le massacre des « Black » Donnelly
Table des matières
Table des matières — 2
Soutien pédagogique — 5
Organisation du site- 6
Le module d’apprentissage — 7
Insérer ce module d’apprentissage dans votre cursus provincial — 7
L’histoire — 8
Logique sous-jacente au module d’apprentissage — 9
Aperçu du module d’apprentissage — 9
Objectifs éducatifs — 10
Stratégies d’enseignement — 10
Activité finale — 10
Durée recommandée — 11
Exercices préparatoires — 11
Aperçu du module d’apprentissage — 12
Sommaire des leçons — 12
Leçon 1 : Établir les faits dans cette affaire — 15
Leçon 2 : Contexte historique — 20
Leçon 3 : Consolider notre compréhension des évènements- 26
2
Leçon 4 : Rapporter la nouvelle — 28
Leçon 5 : Le canton de Biddulph était-il régi par l’autojustice ou par la primauté du droit? — 33
Leçon 6 : Étudier l’expérience personnelle dans l’histoire — 37
Leçon 7 : Apprendre à décoder les documents historiques — 38
Leçon 8 : Cet évènement est-il important? — 41
Leçon 9 : Point culminant : procès mené par des historiens — 42
3
Matériel pédagogique 1, notes préparatoires — 45
Le massacre des « Black » Donnelly en contexte historique — 45
Matériel pédagogique 2, feuille d’activités — 48
Fouiller le document — 48
Matériel pédagogique 3, feuille d’activités — 49
Matériel pédagogique 4, feuille d’activités — 50
Matériel pédagogique 5, feuille d’activités — 51
Matériel pédagogique 6, feuille d’activités — 52
Matériel pédagogique 7, feuille d’activités — 53
Matériel pédagogique 8, feuille d’activités — 54
Matériel pédagogique 9, notes préparatoires — 55
Autojustice — 55
Matériel pédagogique 10, notes préparatoires — 56
Quelle est la primauté du droit au Canada? — 56
Matériel pédagogique 11, feuille d’activités — 57
Matériel pédagogique 12, feuille d’activités — 58
Matériel pédagogique 13, feuille d’activités — 59
Matériel pédagogique 14, feuille d’activités — 60
Suggestion d’intégration des apprentissages — 61
Suggestions d’intégration des niveaux d’apprentissage et des sujets — 61
Sciences — 61
Mathématiques — 61
Géographie — 62
Domaine langagier — 62
Leçons individuelles — 62
Suggestions pour des cours aux niveaux collégial et universitaire — 63
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Soutien pédagogique
et
Les sites Web des Grands Mystères de l’histoire canadienne
Tel que décrit dans la section « Salle des profs », (http://www.canadianmysteries.ca/teachers/indexfr.html), les sites offrent cinq types de soutien pédagogique :
— un résumé des principes de base de l’enseignement de l’histoire expliquant la philosophie derrière le projet des Grands Mystères
— un guide pédagogique complet pour chacun des sites
— des CyberMystères qui sont de courtes leçons
— une série d’exercices de soutien à l’apprentissage et des notes préparatoires qui permettent aux élèves de se familiariser avec les concepts clés de la pensée historique
— de l’information sur la façon dont les enseignants peuvent avoir accès à la section « Interprétations » du site Web. Cet accès requiert un mot de passe.
1. Les principes de base offrent une esquisse de la philosophie qui sous-tend la pédagogie des sites des Grands Mystères ainsi qu’un examen approfondi des quatre niveaux qui orienteront la façon d’enseigner et d’apprendre l’histoire.
Pour en savoir plus : http://www.canadianmysteries.ca/fr/foundationalIdeas.php
2. Les guides pédagogiques renferment des modules d’apprentissage détaillés, progressifs et échelonnés sur plusieurs leçons, tout en étant adaptés à l’âge des élèves. Les guides offrent également des leçons individuelles complètes pour les élèves des niveaux élémentaire et secondaire.
Pour en savoir plus : http://www.canadianmysteries.ca/teachers/guides/indexfr.php
3. Les CyberMystères sont de courtes leçons individuelles dont le contenu est ciblé et adapté à l’âge des élèves, et qui contiennent des plans de leçons détaillés et du soutien pédagogique. Chacun des sites offre un ou plusieurs CyberMystères. Les leçons utilisent le format Webquest, fort populaire et convivial, et ont été conçues selon l’approche du « défi critique » développée par le Critical Thinking Consortium. Une petite sélection des sources tirées des sites a été utilisée afin de créer des leçons qui sont courtes mais dynamiques et qui demandent aux élèves de développer leur pensée critique face à l’histoire.
Pour en savoir plus : http://www.mysteryquests.ca/indexfr.html
4. On retrouve dans la section « Concepts clés de la pensée historique » des activités et des notes préliminaires qui aident les élèves à se familiariser avec les concepts de la pensée historique qui leur seront présentés tout au long de leur exploration des mystères. Cette section du site contient présentement trois exercices : « Qu’est-ce qu’une source? », « Histoire ou passé » et « Témoignage ou preuve ».
Pour en savoir plus : http://www.canadianmysteries.ca/teachers/indexfr.html
5. L’accès à la section « Interprétation » de chacun des sites des Grands Mystères est protégé par un mot de passe que seuls les enseignants peuvent obtenir. Dans cette section se retrouvent les interprétations des historiens qui ont été rédigées à partir des documents inclus dans les sites. Le contrôle de l’accès aux interprétations sert à encourager les élèves à développer leur propre interprétation des sources plutôt que de se fier à celle des autres.
Pour en savoir plus : http://www.canadianmysteries.ca/teachers/login/indexfr.php
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Organisation du site
Premièrement, sachez que personne n’est tenu d’explorer le site en entier, même pas les enseignants, de la même façon qu’il n’est pas nécessaire de lire chacun des articles d’une archive avant d’entreprendre la rédaction d’un document de recherche. En tant que professeur, votre tâche est de comprendre la structure du site afin de guider vos élèves.
Pour un aperçu détaillé de l’organisation du site et pour avoir des suggestions sur la façon de bien utiliser le site, vous pouvez aller à la section « Comment utiliser ce site » à l’adresse suivante :
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/home/howtousesite/indexfr.html
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LE MODULE D’APPRENTISSAGE
Le ciel et l'enfer sur la Terre :
le massacre des « Black » Donnelly Qu’est-ce qui a tué les Donnelly?
~ Un module d’apprentissage conçu pour développer la pensée critique chez les élèves des premier et deuxième cycles du secondaire dans le cadre de l’enseignement de l’histoire ~
Insérer ce module d’apprentissage dans votre cursus provincial
L’équipe des Guides pédagogiques a effectué des recherches dans les cursus provinciaux et déterminé que le module d’apprentissage « Qu’est-ce qui a tué les Donnelly? » peut être utilisé efficacement dans le cadre des cours suivants, présentés ci-après par province. Les cours marqués d’un astérisque (*) sont ceux qui requerront peut-être un peu d’improvisation de la part des professeurs afin que les leçons – conçues pour les élèves en début et en milieu de parcours secondaire – soient d’un niveau de difficulté approprié.
Alberta
— Sciences humaines 7 – Les peuples et leur culture
— Sciences humaines 8 – Histoire et géographie de l’hémisphère Ouest
— Sciences humaines 8 – IOP
— Sciences humaines 9 – Croissance économique : perspectives divergentes
— Sciences humaines 9 – IOP
Colombie-Britannique
— Sciences humaines 10 – Canada 1815-1914
— Sciences humaines 11 – Identité canadienne*
Île-du-Prince-Édouard
— 8e année – Histoire 200
— 10e année — Études canadiennes 401
Manitoba
— Senior 1 Sciences humaines – Le Canada aujourd’hui
— Senior 3 Sciences humaines – Le Canada : une histoire sociale et politique *
Nouveau-Brunswick
— 8e année : Le Canada atlantique à l’intérieur de la communauté mondiale
— Histoire moderne 111, 112*
— Histoire du Canada 122*
7
Nouvelle-Écosse
— 8e année – Sciences humaines
— Histoire du Canada 11*
Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest
— 9e année – La croissance du Canada
Ontario
— 7e année – Histoire et géographie
— 8e année – Histoire et géographie
— Histoire 10 – Histoire canadienne au 20e siècle
— Instruction civique 10
— 12e année — Canada : histoire, identité et culture*
Québec
— 3e cycle du primaire – La société canadienne jusqu’en 1920
— Secondaire 4 – Histoire du Québec et du Canada
— Secondaire 3 et 4 – Histoire du Québec et du Canada, nouveau cursus
Saskatchewan
— Sciences humaines 8 – L’individu et la société
— Histoire 10 – Organisations sociales
— Histoire 30 – Études canadiennes (12e année)*
— Sciences humaines 30 – 12e année*
Terre-Neuve
— 7e année – Vivre en Amérique du Nord
— 9e année – Le Canada : notre territoire et notre héritage
— Histoire du Canada 1201*
— Histoire du Canada 1209*
Yukon
(voir Colombie-Britannique)
L’histoire
Le ciel et l'enfer sur la Terre :
le massacre des « Black » Donnelly
Dans les années 1840, la famille Donnelly quitte le comté irlandais de Tipperary dans l’espoir de se faire une nouvelle vie dans le canton de Biddulph près de Lucan, en Ontario. Comme des milliers d’autres immigrants irlandais arrivés au Canada au dix-neuvième siècle, ils s’établissent dans le milieu rural de leur nouveau pays, travaillant sur leur ferme et élevant leurs huit enfants, James fils, William, John, Patrick, Michael, Robert, Thomas et Jenny. Mais les choses tournent au cauchemar. En février 1880, leur maison est réduite en cendres. Les parents, leur fils Tom et leur nièce Bridget périssent dans l’incendie. Un autre membre de la famille est abattu sous un autre toit la même nuit. Les rumeurs courent à l’effet qu’une bande de voisins « justiciers » a commis les meurtres. Personne ne sera jamais reconnu coupable de ces crimes.
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Comment pouvons-nous découvrir qui a tué les Donnelly et pourquoi? Ce module invite les élèves à explorer la multitude de raisons qui ont mené aux évènements de cette nuit fatale. Le plus important au cours de ces leçons est d’arriver à faire comprendre aux élèves qu’au-delà des querelles de voisinage, il y a des explications historiques à ces évènements, comme le racisme, l’immigration et la culture de violence.
Ce module d’apprentissage s’adresse aux élèves de premier et deuxième cycles du secondaire à travers le Canada. Il peut être adapté aux besoins des élèves de niveau supérieur ou des plus jeunes. L’objectif de ce module est de lire attentivement tous les éléments de preuve afin de répondre à la question suivante : « Qu’est-ce qui a tué les Donnelly? ». Lors du processus, les élèves devront donc déterminer pourquoi, selon eux, les membres de cette famille ont été massacrés.
Logique sous-jacente au module d’apprentissage
En premier lieu, ce module d’apprentissage se sert de la section Le ciel et l’enfer sur la terre : le massacre des « Black » Donnelly du site Web des Grands Mystères de l’histoire canadienne pour initier les élèves à certains problèmes liés à l’immigration, aux tensions ethniques et à la violence au Canada qui pourraient expliquer les terribles évènements. En deuxième lieu, il vise à familiariser les élèves avec les sources dont on se sert en histoire et en sciences humaines.
Il vise particulièrement à éveiller la conscience critique des élèves par rapport au point de vue de l’auteur dans les documents historiques, à leur enseigner à regarder au-delà des points de vue tendancieux lorsqu’ils évaluent un témoignage, à exploiter la partialité des documents et à encourager les élèves à adopter une perspective plus large et plus critique lorsqu’ils lisent des témoignages et des récits historiques. En dernier lieu, vous trouverez dans ce module d’apprentissage des suggestions pour en faire un module interdisciplinaire à l’aide de leçons qui intègrent les sciences humaines et d’autres matières au programme.
Aperçu du module d’apprentissage :
thèmes, problématiques et concepts
Des cas d’extrême violence ayant causé la mort et la destruction des biens d’autrui font, à juste titre, la une des journaux canadiens. Au cours des ans, de telles histoires ont inquiété les gens et soulevé des questions concernant les criminels violents en liberté dans la communauté. Des citoyens inquiets se remémorent une époque plus calme où les gens vivaient dans des petits villages de campagne et connaissaient intimement leurs voisins, où les problèmes de racisme, de violence gratuite et de vendettas personnelles n’affectaient pas les communautés canadiennes. Ils se disent qu’à cette époque, une telle violence aurait été maîtrisée en peu de temps.
D’un autre côté, ce site Web suggère que la violence a une longue histoire au Canada et qu’à cette époque, les communautés devaient aussi faire face à des conflits ethniques et religieux qui, de temps à autre, engendraient la violence.
Concepts :
- Comprendre la pensée historique grâce à une expérience pratique de recherche historique et aux explications historiques fournies.
— Comprendre les défis et les problèmes auxquels faisaient face les habitants de l’Ontario rurale du dix-neuvième siècle.
— Se sensibiliser aux différents points de vue concernant les immigrants et les gens de races et de religions différentes.
— Être confronté aux problèmes liés aux preuves, comme l’incomplétude et les erreurs d’interprétation; évaluer la qualité des éléments de preuve et trouver les contradictions entre les témoignages.
— Évaluer la qualité et l’impartialité du processus judiciaire.
— Comprendre les contextes social et historique de l’Ontario du dix-neuvième siècle.
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Objectifs éducatifs
- Identifier et clarifier un point, une question ou un problème.
— Développer un vocabulaire en lien avec l’analyse de documents historiques.
— Planifier et effectuer des recherches à l’aide de documents sources et de documents électroniques.
— Produire et critiquer différentes interprétations de sources et d’études.
— Évaluer et défendre une variété de positions sur des sujets controversés.
— Bâtir un récit à partir d’éléments de preuve non séquentiels.
— Planifier, réviser et présenter un exposé magistral à l’aide de divers médias.
— Faire preuve de leadership en planifiant et en appliquant une panoplie de stratégies pour régler les problèmes ou les questions préalablement définies.
— Perfectionner les capacités à construire et à défendre un argument.
Stratégies d’enseignement
Temps de laboratoire informatique nécessaire
Bien que ce module soit entièrement consacré au site Web des « Black » Donnelly, la plupart des tâches peuvent être complétées si les documents nécessaires sont imprimés à l’avance et distribués aux élèves. De cette façon, les Cours ayant un accès restreint au laboratoire informatique peuvent tout de même compléter le module.
Évaluation et appréciation
Puisque les normes d’évaluation et d’appréciation changent d'une juridiction à l'autre, seules quelques lignes directrices générales ont été incluses ici. Les enseignants peuvent choisir d’accorder des points pour le processus requis dans l’accomplissement des différentes tâches, ou ne pas le faire, si leurs élèves sont assez matures pour reconnaître que l’exécution des différentes tâches est un élément important pour assurer le succès de l’activité.
Les caractéristiques de la note A/A+ en réflexion critique
(Assurez-vous que les exigences soient appropriées au niveau de l'élève)
— les documents sont lus et interprétés avec application
— les questions sont analysées avec sérieux et de façon réfléchie
— les présentations et les allocutions sont faites avec soin; elles sont soutenues par du matériel bien préparé et bien organisé, et les points apportés sont bien élaborés
— les résultats sont présentés avec prudence et appuyés par des références qui sont en lien avec la preuve
— les opinions s’appuient sur un raisonnement
Activité finale
Les élèves participent à une table ronde portant sur les questions suivantes :
Quelles étaient les causes directes du massacre?
Était-ce le racisme, l’intolérance religieuse ou la culture de la violence qui a tué les Donnelly?
Les élèves participant à la table ronde joueront le rôle d’historiens. Ils utiliseront des faits tirés des témoignages et, comme un véritable historien, feront leur propre analyse du contexte social, économique et culturel pour trouver, parmi les problèmes sociaux qui accablaient l’Ontario au dix-neuvième siècle, ce qui aurait pu causer le drame.
Des notes précises et détaillées provenant de chacune des tâches du module s’avéreront fort utiles pour les élèves lors de cette activité finale.
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Durée recommandée
Allouez 18 périodes de cours pour compléter ce module avec des élèves du premier cycle du secondaire si vous avez l’intention d’inclure toutes les stratégies d’enseignement. Vous vous ajusterez ensuite selon le rythme des élèves et les contraintes de temps. Plusieurs exercices sont autonomes et peuvent donc être retirés de l’ensemble et utilisés seuls si le temps ne permet pas de couvrir le module au complet.
Exercices préparatoires
Si les élèves n’ont jamais travaillé avec des documents sources auparavant, il est FORTEMENT recommandé qu'ils effectuent au moins un des exercices qui se trouvent dans la section « Concepts clés de la pensée historique » de la « Salles des profs » avant d’entreprendre l’apprentissage de ce module. Cette section se trouve à l’adresser suivante :
http://www.canadianmysteries.ca/teachers/login/indexfr.php
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Aperçu du module d’apprentissage :
Sommaire des leçons
Question clé
Qu’est-ce qui a tué les Donnelly?
Leçon 1 :
Établir les faits dans cette affaire
2-3 cours
Donnez d’abord aux élèves un aperçu du contexte social entourant les meurtres ainsi qu’une brève description des évènements du 4 février 1880. Après avoir expliqué les différences entre les sources et les études, demandez aux élèves de travailler en équipe sur une série de sources et de compléter une fiche d’exercices sur ces documents afin de déterminer ce qui s’est produit dans la nuit du 4 février. Lors du deuxième cours, les élèves partageront leurs réponses afin de créer une liste des évènements que l’on retrouve dans toutes les sources examinées, dans le but de consolider leur compréhension des évènements. Un troisième cours pourrait s’avérer nécessaire pour les plus jeunes élèves.
Leçon 2 :
Contexte historique : en apprendre davantage sur le monde dans lequel vivaient les Donnelly
3 cours
Dans cette leçon s’échelonnant sur trois cours, les élèves apprennent que le contexte historique peut aider à résoudre un mystère historique aussi bien que les évènements eux-mêmes. Donnez aux élèves une copie de la Liste maîtresse qui sera utilisée tout au long de ce module et dans lequel deux types de preuves sont énumérées : Colonne A) éléments de preuve concernant les évènements de la nuit fatidique (ceux trouvés lors de la leçon précédente); colonne B) éléments de preuve en lien avec le contexte social entourant les évènements. Comme la Leçon 1 s’attardait aux éléments de la première colonne, la Leçon 2 porte sur les éléments de la deuxième colonne, c’est-à-dire sur le contexte social dans lequel le massacre est survenu, afin de comprendre non seulement ce qui s’est passé, mais aussi pourquoi une telle chose est arrivée. Les élèves doivent ensuite travailler en équipe afin d’explorer les cinq sous-sections qui permettent de mieux comprendre le contexte entourant le massacre. Ils doivent donc s’attarder aux sections « Contexte » et « Prélude » et plus particulièrement, aux cinq sous-sections suivantes : « Installation et premières difficultés », « Immigration », « Lucan et la vie rurale », « Conflits religieux et ethniques » et « Désordre public ». Ils doivent ensuite créer et présenter à la classe une affiche contenant les résultats de leur recherche.
Leçon 3 :
Consolider la compréhension des évènements : se renseigner sur le contexte historique
1 cours
Pour cette leçon d’un cours seulement, vous commencerez par initier les élèves au concept de déduction. Ils devront ensuite faire le tour des affiches préparées par les autres élèves au cours précédent et remplir la feuille d’activités 6 , « La communauté de Lucan au dix-neuvième siècle ». En groupes, ils doivent remplir une fiche d’exercices qui servira à consolider leurs connaissances du contexte social et à faire des déductions à propos des particularités du village de Lucan qui auraient pu conduire au massacre des Donnelly. Pour terminer la leçon, les élèves doivent faire un remue-méninges dans le but d'établir une liste des facteurs les plus importants ayant contribué aux déplorables évènements et les inscrire dans la colonne B de la Liste maîtresse des preuves.
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Leçon 4 :
Rapporter la nouvelle : perfectionner les stratégies d’organisation de la pensée des élèves grâce à l’analyse de journaux
2 cours
Demandez aux élèves de dresser une liste des éléments caractérisant les articles de journaux impartiaux. Demandez-leur ensuite d’appliquer ces critères à une variété d’articles couvrant le massacre des Donnelly. Lors du second cours, ils devront utiliser ces critères pour écrire un article de journal impartial et objectif sur les incidents.
Leçon 5 :
Le canton de Biddulph était-il régi par l’autojustice?
2 cours
Les élèves commencent par discuter d’exemples récents de justice communautaire parus dans l’actualité. Ils doivent ensuite définir le concept d’« autojustice », puis discuter des attentes du processus judiciaire et définir la « primauté du droit ». Une fois parvenus à un consensus à propos de ces définitions, les élèves étudient des documents reliés à l’affaire des Donnelly afin de déterminer si, au dix-neuvième siècle, le canton de Biddulph obéissait à l’« autojustice » ou à la « primauté du droit ». Concluez la leçon par un débat sur la question.
Leçon 6 :
Étudier l’expérience personnelle dans l’histoire : écrire la biographie fictive d’un prisonnier du dix-neuvième siècle
2 cours
Durant les deux prochains cours, les élèves utiliseront les documents, les dessins, les plans et les cartes du site afin d’écrire une biographie de 400 à 500 mots, d’un prisonnier fictif, mais historiquement réaliste, qui aurait vécu dans le sud-ouest de l’Ontario vers la fin du dix-neuvième siècle. Les élèves doivent d’abord se mettre d’accord sur les qualités d’une bonne biographie et en lire quelques exemples à partir du Dictionnaire biographique du Canada (http://www.biographi.ca/FR/index.html), puis lire les documents sélectionnés et écrire le premier jet de leur biographie, qu’ils termineront lors du deuxième cours. Ils doivent utiliser la rubrique élaborée pour la rédaction d’une bonne biographie fictive et travailler en équipe de deux pour évaluer leur travail respectif.
Leçon 7 :
Apprendre à décoder les documents historiques : de la véracité du témoignage au sens de la preuve
2 cours
À partir de la déposition du seul témoin oculaire du massacre, les élèves apprennent à aller au-delà du simple facteur de véracité du témoignage et à évaluer la preuve qu’il peut contenir. Lors du premier cours, ils utiliseront les mêmes critères que les historiens pour évaluer la crédibilité du témoignage. Au deuxième cours, ils apprendront que, en plus d’évaluer le sérieux des témoins oculaires, les historiens sont à la recherche de renseignements dans les témoignages qui leur permettent de tirer des conclusions sur la société en général. Alors qu’ils sont à la recherche de ces renseignements et apprennent à faire des déductions, les élèves sont à la recherche de preuves qui pourraient expliquer le massacre à partir de phénomènes sociaux, politiques et économiques.
Leçon 8 :
Cet évènement est-il important? Le test du manuel scolaire
1 cours
Pour cette leçon, les élèves examinent leur manuel scolaire pour voir quels genres de sujets sont abordés dans les cours d’histoire. En se basant sur leur manuel scolaire et sur d’autres écrits historiques, les élèves devront débattre de l’importance historique de cet évènement.
Les élèves plus avancés pourraient explorer en groupe ce qui définit l’importance d’un événement historique.
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Leçon 9 :
Point culminant : procès mené par des historiens
3 cours
Au cours de cette activité finale, les élèves participeront à une simulation de procès. Ce procès sera cependant différent, puisque le but est d’imiter ou de reproduire non pas une Cour de justice, mais une cour historique. L’accent sera mis sur les preuves contenues dans les documents plutôt que sur les témoignages seulement, puisque le but est d’amener les élèves à explorer des problématiques plus larges ayant pu mener au massacre. Le racisme était-il au cœur de ce drame? Était-ce plutôt la culture de la violence? La feuille d’activités 5, « Liste maîtresse de preuves », constitue le point de départ pour les élèves alors qu’ils recréent un procès qui conclura cette affaire. Les rôles devront être distribués et des scénarios composés pour la présentation qui aura lieu lors du dernier cours. Comme solution de rechange ou activité supplémentaire, les élèves peuvent présenter individuellement le fruit de leurs recherches.
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Leçon 1 :
Établir les faits dans cette affaire
Jours 1 et 2 du module
(2 cours, en supposant des périodes de 75 minutes)
Aperçu
Donnez d’abord aux élèves un aperçu du contexte social entourant les meurtres ainsi qu’une brève description des évènements du 4 février 1880. Après avoir expliqué les différences entre les sources et les études, demandez aux élèves de travailler en équipe sur une série de sources et de compléter une fiche d’exercices sur ces documents afin de déterminer ce qui s’est produit dans la nuit du 4 février. Lors du deuxième cours, les élèves partageront leurs réponses afin de créer une liste des évènements que l’on retrouve dans toutes les sources examinées, dans le but de consolider leur compréhension des évènements.
Matériel utilisé dans ce guide pédagogique
Matériel pédagogique 1 : Le massacre des « Black » Donnelly en contexte historique (notes préparatoires)
Matériel pédagogique 2 : Fouiller le document (feuille d’activités)
Matériel pédagogique 3 : Que s’est-il passé cette nuit-là? (feuille d’activités)
Matériel pédagogique 4 : Opinions sur les évènements (feuille d’activités) (Le matériel pédagogique se retrouve à la fin du présent Guide pédagogique.)
Suggestion de documents provenant du site Web pour cette leçon :
Études :
1. Essai se retrouvant à la section Accueil/Bienvenue
http://canadianmysteries.ca/sites/donnellys/home/indexfr.html
2. Chronologie
http://canadianmysteries.ca/sites/donnellys/massacre/timeline/indexfr.html
3. Le massacre d’une famille
http://canadianmysteries.ca/sites/donnellys/massacre/massacreofafamily/indexfr.html
4. Le premier procès
http://canadianmysteries.ca/sites/donnellys/massacre/trialone/indexfr.html
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Sources :
1. Journaux :
« La tragédie de Biddulph », The Listowel Banner, 13 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1774fr.html
« La tragédie de Biddulph : Froideur de la communauté envers le grand crime », Globe, 10 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1775fr.html
« Horreur à Lucan : L’ampleur du crime commence à se faire sentir », London Advertiser, 5 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1777fr.html
« La tragédie : Préparation de l’enquête », London Advertiser, 9 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1778fr.html
« Horrible affaire à Lucan », Glencoe Transcript, 5 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1779fr.html
« Horrible tragédie à Lucan », Globe, 5 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1785fr.html
« Le problème de Biddulph », London Free Press, 23 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1796fr.html
« La tragédie : recherche intensive pour trouver des preuves », London Advertiser, 10 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1797fr.html
« La tragédie de Biddulph : l’opinion impitoyable d’un voisin des Donnelly », Globe, 20 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1798fr.html
2. Documents de la Cour
Témoignage de Johnny O’Connor, témoin oculaire, 21 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/massacre/trialone/responseinquesthearing/1635fr.html
Témoignage de William Donnelly, 21 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/massacre/trialone/responseinquesthearing/2068fr.html
Témoignage de Patrick Whalen, 31 mars 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/courtdocument/2652fr.html
Lettre du procureur local au procureur général, Oliver Mowat : livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 25 octobre 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/massacre/trialtwo/trialpreparations/1569fr.html
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Leçon 1, cours 1
(Jour 1 du module)
Activités :
1. Précisez aux élèves que les évènements qu’ils étudieront lors des 18 prochains cours constituent un acte horrible de violence de masse. Ils examineront une société où les conflits causés par l’ethnicité, l’immigration et la religion ont mené à la violence. Ils devront tenter de comprendre le fonctionnement de cette société avant de juger trop rapidement le comportement de certains individus. Revoyez avec eux les notions de « source » et d’« étude » déjà étudiées lors de la leçon préparatoire.
a. Les études sont écrites ou créées après que les évènements que vous étudiez soient survenus. Il s’agit, par exemple, de livres, de manuels scolaires et de films qui décrivent des évènements historiques. Il s’agit d’une tentative par une ou des personnes d’interpréter les évènements qui sont étudiés, habituellement avec l’aide du contexte historique préalablement établi notamment par d’autres historiens écrivant sur le même sujet ou sur un sujet relié.
b. Les sources sont des documents créés au moment ou presque au moment où les évènements étudiés ont eu lieu. Il peut s’agir de lettres, de journaux intimes, de rapports de recensement, d’articles de journaux, de listes d’emplettes, de rapports gouvernementaux, etc. Ils peuvent ou non avoir été créés pour la postérité ou pour répondre à des questions que vous jugez pertinentes. (Par exemple, une personne peut avoir écrit son journal intime afin de mettre de l’ordre dans ses idées à l’approche de son mariage. En tant qu’historien, vous trouverez peut-être dans cet ouvrage des renseignements sur les habitudes alimentaires de la jeune femme ou les pensées d’au moins une personne à propos du mariage. Le but de la personne n’était pas de tenir une liste de ses habitudes alimentaires ni de décrire le mariage, mais vous pouvez trouver ces deux types de renseignements à la lecture du journal intime.)
2. Expliquez que ce module, grâce à un projet appelé Les Grands Mystères de l’histoire canadienne, couvrira le massacre des « Black » Donnelly survenu en février 1880. Pour ce projet, des sources liées à l’affaire comprenant la transcription des procès et les dépositions des témoins, ont été rassemblées et numérisées. La question la plus importante de ce module est la suivante : qu’est-ce qui a tué les « Black » Donnelly? Pour répondre à cette question, ils devront se demander ce qui s’est passé cette nuit-là, qui étaient les auteurs des meurtres, quels étaient leurs motifs, que nous révèle le massacre sur la justice, le racisme, la violence et les difficultés de la vie d’immigrant, et que pouvons-nous apprendre sur la vie quotidienne de l’époque? Ce module leur permettra également d’acquérir les habiletés dont les historiens ont besoin pour écrire à propos de l’histoire. Les élèves travailleront avec le même matériel que les historiens et découvriront à quels choix difficiles sont confrontés les historiens lorsqu’ils écrivent à propos de l’histoire, par exemple, choisir ce qui se retrouvera dans les manuels scolaires.
3. Expliquez aux élèves que la première étape, comme pour les historiens, est de déterminer l’ampleur de l’enquête, de décider des sujets sur lesquels il faudra en apprendre davantage avant de bien comprendre la situation. Avant de procéder à cette étape, vous devez toutefois leur donner un aperçu de l’affaire. Paraphrasez la feuille d’activités 1, « Le massacre des « Black » Donnelly en contexte historique », afin de bien préparer le terrain. Les élèves devront tout d’abord découvrir ce qui s’est passé cette nuit-là puis, au cours suivant, découvrir pourquoi ces évènements ont eu lieu.
4. Demandez aux élèves les courts essais et la chronologie des événements qui se retrouvent dans la liste des études citées plus haut. Demandez aux élèves d’identifier les éléments qui en font des études plutôt que des sources.
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5. Séparez la classe en équipes de deux et donnez à chaque équipe un des documents énumérés plus haut. Vous remarquerez qu’il existe trois types de documents : des articles de journaux, des documents d’enquête et des documents du procès. À l’aide d’un rétroprojecteur, montrez aux élèves la Liste maîtresse des preuves qui contient deux colonnes : la colonne A) évènements spécifiques au massacre et la colonne B) contexte et explications. Expliquez aux élèves que pour cette leçon ils devront travailler sur la colonne A) seulement, puisqu’ils tenteront de déterminer ce qui s’est passé dans la nuit du 4 février. La première étape consiste à étudier une des sources en équipes de deux, à remplir la feuille d’activités 2, « Fouiller le document », afin d’avoir une idée du type de renseignements contenus dans le document et à établir ce qui s’est passé dans la nuit du 4 février 1880.
Demandez aux élèves les questions suivantes : Que vous révèle votre document à propos de ce qui s’est produit? Sur quel sujet auriez-vous besoin d’en apprendre davantage (qui, quoi, quand, où, pourquoi, comment; le contexte social et historique)?
6. Devoir : demandez aux élèves de remplir la feuille d’activités 2 pour le cours suivant, de se familiariser avec le site Web des Grands Mystères (http://www.mysterescanadiens.ca/indexfr.html) ou de relire les documents remis en classe.
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Leçon 1, cours 2
(Jour 2 du module)
1. Expliquez aux élèves qu’ils devront travailler à l’élaboration d’un tableau chronologique des évènements survenus dans la nuit du 4 février 1880. Ils travailleront d’abord en équipes de deux puis en plus grands groupes afin de déterminer les points qui concordent et ceux qui diffèrent dans les descriptions des évènements.
2. En retrouvant leurs coéquipiers du cours précédent, les élèves doivent retranscrire leur réponse à la question 5 de la feuille d’activités 2 dans la feuille 3, « Que s’est-il passé cette nuit-là? ». Montrez un exemple aux élèves à l’aide du rétroprojecteur.
3. Lorsque les élèves ont terminé de transférer leurs réponses, ils peuvent former de plus grands groupes. Assurez-vous que les élèves conservent la feuille d’activités 2, « Fouiller le document », puisqu’ils devront la réutiliser plus tard.
4. Exercice du casse-tête – Divisez les élèves en équipes de six (jumeler 3 équipes de 2), qui deviendront les équipes permanentes pour le module. Durant la demi-heure qui suit, ils racontent aux autres élèves de l’équipe quels renseignements ils ont trouvés dans leur document en se servant comme guide de la feuille d’activités 2 remplie au cours précédent. Lorsque chacune des équipes a terminé le partage de l'information, le groupe transpose les réponses de la question 5 de la feuille d’activités 2 dans la feuille d’activités 3, « Que s’est-il passé cette nuit-là? », pour les documents de chacune des équipes.
5. Demandez à chaque équipe de six de générer une liste pour la feuille d’activités 4, « Opinions sur les évènements ». Autant que possible, formez les équipes permanentes à partir de trois paires ayant étudié des types de documents différents (articles de journaux, documents d’enquête, documents du procès). Les paires auront des réponses en commun, mais chacune d’entre elles apportera des éléments nouveaux (cet exercice devrait être rapide et il le sera davantage si les bureaux sont déjà organisés en groupes de six au début de la période). (Un des buts de cet exercice est d’apprendre aux élèves à apprécier les différents points de vue que peuvent apporter les membres du groupe à propos d’un même problème.)
6. Partager les réponses en classe. Ensemble, les élèves et le professeur compilent une liste des évènements sur lesquels les élèves sont d’accord et ceux sur lesquels ils ne sont pas d’accord. Cette liste doit être transférée dans la Liste maîtresse des preuves et être affichée à l’avant de la classe pendant toute la durée du module.
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Leçon 2 :
Contexte historique
En apprendre davantage sur le monde dans lequel vivaient les Donnelly
(3 cours)
DES PÉRIODES EN BIBLIOTHÈQUE SONT NÉCESSAIRES POUR CETTE LEÇON
Aperçu
Dans cette leçon s’échelonnant sur trois cours, les élèves apprennent que le contexte historique peut aider à résoudre un mystère historique aussi bien que les évènements eux-mêmes. Donnez aux élèves une copie de la Liste maîtresse qui sera utilisée tout au long de ce module et dans lequel deux types de preuves sont énumérées : Colonne A) éléments de preuve concernant les évènements de la nuit fatidique (ceux trouvés lors de la leçon précédente); colonne B) éléments de preuve en lien avec le contexte social entourant les évènements. Comme la Leçon 1 s’attardait aux éléments de la première colonne, la Leçon 2 porte sur les éléments de la deuxième colonne, c’est-à-dire sur le contexte social dans lequel le massacre est survenu, afin de comprendre non seulement ce qui s’est passé, mais aussi pourquoi une telle chose est arrivée. Les élèves doivent ensuite travailler en équipe afin d’explorer les cinq sous-sections qui permettent de mieux comprendre le contexte entourant le massacre. Ils doivent donc s’attarder aux sections « Contexte » et « Prélude » et plus particulièrement, aux cinq sous-sections suivantes : « Installation et premières difficultés », « Immigration », « Lucan et la vie rurale », « Conflits religieux et ethniques » et « Désordre public ». Ils doivent ensuite créer et présenter à la classe une affiche contenant les résultats de leur recherche.
Matériel pédagogique :
Matériel pédagogique 5 : Liste maîtresse des preuves (feuille d’activités)
Documents suggérés :
Les élèves feront des recherches à partir du site Web Le ciel et l’enfer sur la Terre : Le massacre des « Black » Donnelly et d’autres outils de recherche. Il y a des suggestions plus bas.
Présentations et affiches du groupe :
Selon le niveau des connaissances générales et historiques des élèves, vous désirerez peut-être prendre une période de cours de plus pour compléter cette activité.
Matériel requis :
Carton, marqueurs et colle en bâton
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Leçon 2, cours 1
(Jour 3 du module)
Activités :
1. Présentez la feuille d’activités 5, « Liste maîtresse des preuves », aux élèves. Expliquez-leur que les historiens, tout comme les détectives, ne font pas que regarder les preuves directes des crimes sur lesquels ils enquêtent : ils cherchent également des indices dans le contexte entourant les crimes. Demandez aux élèves de transcrire le tableau de description des évènements utilisé au cours précédent dans la colonne A de la feuille 5 (ou faites-le pour eux et projetez la feuille à l’aide du rétroprojecteur au début du cours).
2. Regroupez les élèves dans leur équipe permanente (équipes de six élèves). Chaque groupe effectue des recherches et crée une affiche sur un des sujets mentionnés plus bas. Ces affiches seront disposées dans la classe jusqu’à ce que le module soit terminé. Les sources se trouvent sur le site Web. Puisque vous travaillez avec des élèves du premier cycle du secondaire, vous devrez les guider à établir une stratégie de recherche et à trouver des études sur le sujet. Pour accélérer les choses, l’enseignant ou le bibliothécaire peut identifier ou réserver des manuels scolaires et des ouvrages de référence appropriés (l’Atlas historique du Canada est essentiel pour obtenir de l’information sur la démographie).
a. Installation et premières difficultés : Comment décrirez-vous la vie dans le Tipperary au début du dix-neuvième siècle? Comment étaient la culture, la société, l’économie et la politique?
Documents suggérés :
Article de journal, « Atrocités dans le comté de Tipperary, Irlande », Nenagh Gazette, 30 avril 1842
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/immigration/1400fr.html
Documents parlementaires, « Atrocités dans le comté de Tipperary », Débats parlementaires, Grande-Bretagne, 20 mai 1842
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/immigration/1490fr.html
Peinture. « La misère des Irlandais, marché dans le sud de l’Irlande, 1880 »
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/photographorpainting/indexfr.html
b. Immigration : Pourquoi les gens ont-ils quitté leur pays et qu’espéraient-ils trouver au Canada? À votre avis, les gens étaient-ils chassés de l’Irlande ou étaient-ils attirés par le Canada? Donnez des détails provenant du site Web pour appuyer votre argumentation.
Documents suggérés :
Pamphlet, auteur inconnu, c. 1863 « Pour le clergé d’Irlande seulement : conséquences funestes de l’émigration massive et irréfléchie d’irlandais »
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/immigration/1067fr.html
Album de coupures de journaux, « Émigrer ou ne pas émigrer : au peuple irlandais »
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/immigration/1095fr.html
Lettre de Robert et Mary Ritchie à James Ritchie, Irlande, 26 janvier 1847
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/immigration/1062fr.html
Livre de copies de lettres de l’agent d’émigration de Kingston, date inconnue
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/immigration/1482fr.html
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Livre de copies de lettres de l’agent principal d’émigration, 1er février 1842
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/immigration/1481fr.html
Article de journal, « Un immigrant irlandais : manque de rigueur lors de l’octroi des indemnités de passage du Dominion », The Globe, 27 juin 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/immigration/1486fr.html
Article de journal, « Émigration : le Canada est un pays préférable aux États-Unis », London Free Press, 23 septembre 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/immigration/1637fr.html
Tableaux indiquant le lieu de naissance, comtés choisis du Canada-Ouest, 1851, 1861, 1871, 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/photographorpainting/indexfr.html
c. Lucan et la vie rurale : À quoi ressemblait la vie quotidienne des habitants de Lucan au dix-neuvième siècle? Comment gagnaient-ils leur vie? Quels facteurs influençaient la vie quotidienne? Qu’est-ce qui unissait la communauté et quels évènements ou problèmes la divisaient?
Documents suggérés :
Introduction : Lucan et la vie rurale (étude)
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/lucanandfarminglife/indexfr.html
Extrait d’un livre sur l’histoire de Biddulph de 1912, The Township of Biddulph
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/lucanandfarminglife/1108fr.html
Extrait de Lucan Town, History of Middlesex, Canada (1889)
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/lucanandfarminglife/1149fr.html
Journal personnel de William Johnson, extraits, 1841-1845
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/lucanandfarminglife/1066fr.html
Rapport du comté de Huron par M. Thomas McQueen of Goderich (1858)
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/lucanandfarminglife/1134fr.html
d. Relations ethniques et religieuses en Ontario, 1840-1900 : Qui constituaient les principaux groupes ethniques et religieux en Ontario à cette époque et quels genres de relations entretenaient-ils? S’il y avait des conflits, sur quoi étaient-ils basés?
Documents suggérés :
Introduction (étude)
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/religionandethnicstrife/indexfr.html
22
Album de coupures de journaux, « Un orangiste enragé », 1869
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/religionandethnicstrife/1132fr.html
Article de journal, « Histoire locale », The Catholic Record, 22 novembre 1878
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/religionandethnicstrife/1458fr.html
Article de journal, « À quel avenir sommes-nous destinés? », Irish Canadian, 11 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/religionandethnicstrife/1506fr.html
Article de journal, « Les catholiques irlandais sont-ils une menace », Irish Canadian, 17 décembre 1879
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/religionandethnicstrife/1511fr.html
Article de journal, « Le peuple s’exprime : une réponse à Biddulph », London Advertiser, 2 mai 1879
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/religionandethnicstrife/2094fr.html
e. Désordre public : Lucan était-il un endroit violent? Qui prenait part aux actes de violence? À propos de quoi se battaient-ils? Quels individus, groupes ou institutions tentaient de les contrôler?
Documents suggérés ::
Article de journal, « Désordre à Biddulph », London Free Press, 9 janvier 1858
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/2095fr.html
Article de journal, « Délinquance et criminalité juvéniles », London Free Press, 10 mars 1856
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1602fr.html
Lettre à J. A. MacDonald, objet : meurtre à Biddulph, 24 janvier 1860
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1427fr.html
Article de journal, « Attaque meurtrière : un conducteur de diligence de Lucan ‘bâtonné’ », London Free Press, 4 décembre 1875
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/2153fr.html
Article de journal, « Une bonne vieille bataille de clans à Lucan », London Advertiser, 8 mars 1877
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/2074fr.html
23
Article de journal, Une autre atrocité : Le Lucan Ku Klux Klan fait des ravages », London Advertiser, 28 mai 1877
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1612fr.html
Article de journal, « La bande à supprimer : une situation qui dure depuis trop longtemps », London Advertiser, 19 septembre 1877
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1613fr.html
Article de journal. « Augmentation de la criminalité », Listowel Banner, 5 mars 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1606fr.html
Article de journal, « Le Biddulph d’autrefois : compte rendu de trente-cinq années par William Donnelly », Globe, 10 septembre 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1795fr.html
3. Devoir : Chaque membre du groupe doit terminer sa recherche sur les questions qui lui ont été assignées par le groupe, si cela s’avère nécessaire.
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Leçon 2, cours 2
(Jour 4 du module)
Aperçu
Dans leur groupe permanent, les élèves assemblent leur affiche sur un carton afin de la présenter au reste de la classe. Les affiches devraient décrire la nature du contexte (social, économique, etc.) sur lequel ils ont effectué leurs recherches. Ils doivent inclure à leur affiche une source – photo, tableau, document écrit – qui explique le mieux comment ce contexte a contribué au massacre.
Si cela est possible, vous pouvez demander aux élèves de faire une présentation devant la classe à l’aide de PowerPoint, comme ils l’auraient fait avec l’affiche.
Leçon 2, cours 3
(Jour 5 du module)
Présentations des élèves
Les présentations sont courtes (8 minutes d’exposé oral) puis les affiches sont accrochées aux murs de la salle de classe jusqu’à ce que le module soit terminé (à moins que les élèves aient fait des présentations PowerPoint, auquel cas ils peuvent imprimer leurs diapositives et les afficher dans la classe pour le reste du groupe).
Évaluation optionnelle
Vous pouvez donner une note de groupe pour chacune des affiches et les membres du groupe peuvent évaluer leur propre performance ainsi que celle de leurs coéquipiers.
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Leçon 3 :
Consolider notre compréhension des évènements :
se renseigner sur le contexte historique
(un cours)
Aperçu
Pour cette leçon d’un cours seulement, vous commencerez par initier les élèves au concept de déduction. Ils devront ensuite faire le tour des affiches préparées par les autres élèves au cours précédent et remplir la feuille d’activités 6, « La communauté de Lucan au dix-neuvième siècle ». En groupes, ils doivent remplir une fiche d’exercices qui servira à consolider leurs connaissances du contexte social et à faire des déductions à propos des particularités du village de Lucan qui auraient pu conduire au massacre des Donnelly. Pour terminer la leçon, les élèves doivent faire un remue-méninges dans le but d'établir une liste des facteurs les plus importants ayant contribué aux déplorables évènements et les inscrire dans la colonne B de la Liste maîtresse des preuves.
Matériel pédagogique
Matériel pédagogique 6 : La communauté de Lucan au dix-neuvième siècle (feuille d’activités)
Matériel pédagogique 7 : Tirer des conclusions à partir du contexte social (feuille d’activités)
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Leçon 3, cours 1
(Jour 6 du module)
Activités :
1. Préparez le terrain : Avant que le cours ne commence, choisissez un élève qui sera votre complice. Dites-lui qu’il n’aura qu’à suivre vos directives. D’un geste de la main, demandez à la classe d’être silencieuse, puis pointez du doigt l’élève que vous avez choisi et faites-lui signe de s’approcher de vous. Faites un geste pour lui signifier d’arrêter, puis, toujours avec vos mains, signifiez-lui de tourner sur lui-même et de retourner s’asseoir. Demandez au groupe comment l’élève a fait pour comprendre ce que vous lui demandiez, même si vous n’avez utilisé aucun mot. Soulignez que l’élève a déduit ce qu’il devait faire à partir des gestes que vous avez employés. Expliquez-leur qu’une grande partie des connaissances historiques est nécessairement déduite à partir de diverses preuves (il est impossible de retourner dans le passé pour l’étudier), mais qu’avec une bonne connaissance du contexte, il est possible de tirer des conclusions. Heureusement, plusieurs aspects du passé laissent derrière eux des traces qui nous permettent de faire des déductions.
2. Expliquez aux élèves qu’après avoir étudié au dernier cours les évènements qui se sont produits cette nuit-là, ils tenteront maintenant de comprendre pourquoi tout cela est arrivé. Ils jetteront encore un coup d’œil à quelques documents du cours précédent et en examineront de nouveaux à la recherche de traces indiquant des problèmes à l’intérieur de la communauté qui pourraient permettre de déduire pourquoi le massacre a eu lieu.
3. Individuellement, les élèves remplissent la feuille d’activités 6, « La société de Lucan au dix-neuvième siècle », à l’aide des affiches créées lors de la leçon précédente. Allouez de 10 à 15 minutes pour que les élèves fassent le tour des affiches et prennent des notes.
4. Séparez la classe en cinq groupes appelés « groupes d’experts » afin de remplir la feuille d’activités 7, « Tirer des conclusions à partir du contexte social ».
5. Toute la classe discute ensemble des réponses possibles à la dernière question : quels aspects de la société et de la culture de Lucan pourraient aider à expliquer pourquoi la famille Donnelly a été assassinée? Ces réponses doivent être inscrites sous la colonne B de la Liste maîtresse des preuves.
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Leçon 4 :
Rapporter la nouvelle :
perfectionner les stratégies d’organisation de la pensée des élèves grâce à l’analyse de journaux
Jours 7 et 8 du module
(deux cours)
Aperçu
Demandez aux élèves de dresser une liste des éléments caractérisant les articles de journaux impartiaux. Demandez-leur ensuite d’appliquer ces critères à une variété d’articles couvrant le massacre des Donnelly. Lors du second cours, ils devront utiliser ces critères pour écrire un article de journal impartial et objectif sur les incidents.
Matériel pédagogique
Matériel pédagogique 8 : Cet article est-il impartial? (feuille d’activités)
Documents suggérés :
Journaux
« Horreur à Lucan. L’ampleur du crime commence à se faire sentir », London Advertiser, 5 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1777fr.html
« La tragédie. Préparation de l’enquête London Advertiser, 9 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1778fr.html
« Horrible affaire à Lucan », Glencoe Transcript, 5 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1779fr.html
« Horrible tragédie à Lucan », Globe, 5 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1785fr.html
« La tragédie. Recherches intensives pour trouver des preuves », London Advertiser, 10 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1797fr.html
« La tragédie de Biddulph. Froideur de la communauté envers le grand crime », Globe, 10 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1775fr.html
« La tragédie de Biddulph », The Listowel Banner, 13 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1774fr.html
« La tragédie de Biddulph. L’opinion impitoyable d’un voisin des Donnelly. », Globe, 20 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1798fr.html
« Le problème de Biddulph », London Free Press, 23 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1796fr.html
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« Le Biddulph d’autrefois : compte rendu de trente-cinq années par William Donnelly », Globe, 10 septembre 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1795fr.html
« Le meurtre des Donnelly. Premier jour du grand procès. Agitation autour du Palais de justice »,
London Advertiser, 25 janvier 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/2156fr.html
« Horreur à Biddulph. O’Connor révèle de précieux éléments preuves. Amuse grandement l’assistance », London Advertiser, 28 janvier 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1825fr.html
« Le grand procès. La presse externe réagit au verdict. », London Advertiser, 4 février 1881.
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1819fr.html
Note : Au départ, la plupart des journaux ne portaient que sur l’aspect sensationnel de l’histoire, mais plus le temps a passé, plus des journaux comme le Globe (pro Réformistes/Libéraux) et l’Advertiser se sont montrés plus compatissants à l’endroit des Donnelly que d’autres journaux comme le Free Press.
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Leçon 4, cours 1
(Jour 7 du module)
Préparatifs :
Demandez aux élèves d’apporter en classe différents articles de journaux traitant du même sujet d’actualité, de préférence ceux traitant d’actes politiques violents.
Activités :
1. En groupes ou en équipes de deux, les élèves examinent les articles de journaux. Demandez-leur comment ils font pour identifier l’article le plus sérieux. Le fait que l’article contienne plus d’un point de vue ou qu’on n’y retrouve pas de langage outrancier ou incendiaire constitue une réponse valable.
2. Ensemble, il s’agit de convenir des critères qui constituent un reportage impartial. Cette liste est notée au tableau et devrait comprendre quelques-unes des réponses suivantes :
— Est-ce que plus d’un point de vue y est exposé?
— L’auteur utilise-t-il un langage outrancier ou incendiaire?
— Quelle est la proportion faits-opinions (et comment pouvez-vous reconnaître la différence entre les deux)?
3. Demandez aux élèves de remplir la feuille d’activités 8, « Cet article est-il impartial? », à l’aide de leur article de journal.
4. Discussion de groupe : la classe discute des articles et des journaux qui ont rapporté la nouvelle avec justesse. Dites-leur que les mêmes critères peuvent s’appliquer aux articles d’autrefois.
5. Demandez aux élèves d’utiliser la feuille d’activités 8 pour décrire et évaluer deux des articles de journaux traitant du massacre des Donnelly.
6. Divisez la classe en petits groupes et demandez aux élèves de partager leur évaluation des articles de journaux historiques avec les autres membres du groupe.
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Leçon 4, cours 2
(Jour 8 du module)
Activités :
1. À l’aide de la colonne « Preuves » du tableau et des critères des articles de journaux impartiaux, les élèves rédigent un compte rendu du massacre sous forme d’article de journal. Les élèves doivent se servir de la feuille d’activités 8 pour évaluer l’article de journal de chacun des autres groupes, ce que l’on pourrait appeler « le test du rédacteur en chef ». Une fois que les articles ont subi les changements requis par le rédacteur en chef, ils sont réunis dans un livre contenant toutes les coupures de journaux traitant des évènements..
Extension :
Voici quelques articles qui dénoncent la façon dont les incidents ont été rapportés dans les journaux :
« Mission de Biddulph. Dernière vente de charité – rectification de fausses impressions », The Catholic Mission, 24 octobre 1879
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1457fr.html
« Règlements pénitentiaires” London Advertiser, 4 juin 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1789fr.html
« The London Advertiser », The Irish Canadian, 6 juin 1877
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1510fr.html
« Le peuple s’exprime. Événements survenus à Biddulph », London Advertiser, 25 juin 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1788fr.html
« Le sentiment qui règne à Lucan », London Free Press, 3 mars 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1799fr.html
« La famille Kennedy. Au rédacteur en chef du Free Press », London Free Press, 6 mars 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1801fr.html
« Enquête relative aux Donnelly. Nouveaux détails sur le comportement du jury de Lucan. Lettre au rédacteur en chef du Free Press. London Free Press, 6 mars 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1802fr.html
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« L’affaire Biddulph. Une lettre plein de bon sens de ‘Justitia’ », London Free Press, 19 mars 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1807fr.html
« Le grand procès. La presse externe réagit au procès. », London Advertiser, 4 février 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1819fr.html
« Lettre en provenance d’Elginfield. Au rédacteur en chef du Irish Canadian », Irish Canadian, 28 mars 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1838fr.html
« Lettre en provenance de Biddulph. Au rédacteur en chef du Irish Canadian », Irish Canadian, 21 avril 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1840fr.html
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Leçon 5 :
Le canton de Biddulph était-il régi par l’autojustice ou par la primauté du droit?
Apprendre à lire des documents historiques
Jours 9 et 10 du module
(deux cours)
Aperçu
Les élèves commencent par discuter d’exemples récents de justice communautaire parus dans l’actualité. Ils doivent ensuite définir le concept d’« autojustice », puis discuter des attentes du processus judiciaire et définir la « primauté du droit ». Une fois parvenus à un consensus à propos de ces définitions, les élèves étudient des documents reliés à l’affaire des Donnelly afin de déterminer si, au dix-neuvième siècle, le canton de Biddulph obéissait à l’« autojustice » ou à la « primauté du droit ». Concluez la leçon par un débat sur la question.
Matériel pédagogique
Matériel pédagogique 9 : Autojustice (Notes préparatoires)
Matériel pédagogique 10 : Primauté du droit (Notes préparatoires)
Matériel pédagogique 11 : Trouver des preuves de l’ordre public (Feuille d’activités)
Matériel pédagogique 12 : Tirer des conclusions à propos du comté de Biddulph (Feuille d’activités)
Documents suggérés :
1. Journaux :
« Le Ku-Klux de Biddulph. Enquête préliminaire d’hier après-midi », London Free Press, 10 février 1874
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1364fr.html
« Étincelles boréales. La question de l’heure à Lucan », London Daily Advertiser, 8 mai 1877
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1394fr.html
« Encore une atrocité à Lucan », London Free Press, 26 mai 1877
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1425fr.html
« Une autre atrocité. Le Lucan Ku Klux Klan fait des ravages », London Advertiser, 28 mai 1877
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1612fr.html
« La bande à supprimer. Une situation qui dure depuis trop longtemps », London Advertiser, 19 septembre 1877
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1613fr.html
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« Le Biddulph d’autrefois : compte rendu de trente-cinq années par William Donnelly », Globe, 10 septembre 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1795fr.html
« La tragédie de Biddulph », London Advertiser, 3 février 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1817fr.html
« Le grand procès. La presse externe réagit au verdict. », London Advertiser, 4 février 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1819fr.html
« Carroll acquitté », Huron Signal-Star, 4 février 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1822fr.html
« Après le procès », London Advertiser, 5 février 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1820fr.html
« Une épreuve de trop », Irish Canadian, 10 février 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1818fr.html
« Les voleurs de moutons de Biddulph. Une longue poursuite pour retrouver deux voleurs du célèbre comté », Globe, 25 juillet 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1608fr.html
2. Autre documents :
« Déposition des témoins, enquête du coroner sur les corps de Catherine Garburth et Sarah Harcourt, 1861 »
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/courtdocument/1087fr.html
Extraits du livre The History of Middlesex County
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/books/1129fr.html
Lettre à J. A. Macdonald, procureur général, au sujet du meurtre de Biddulph, 28 mars 1859
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1375fr.html
Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 1881-1882, p. 432, 13 janvier 1882
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1404fr.html
Journal de William Porte, incendies ayant eu lieu à Lucan, 1864-1898
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/diaryjournalreminiscence/1385fr.html
Les preuves aux procès
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/massacre/indexfr.html
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Leçon 5, cours 1
(Jour 9 du module)
Activités :
1. Présentez d’abord aux élèves un exemple d’autojustice que vous aurez trouvé dans un journal ou sur Internet.
2. Discutez avec les élèves des raisons qui peuvent pousser certaines personnes à « se faire justice elles-mêmes » et des problèmes qui peuvent en découler.
3. Distribuez la feuille d’activités 9, « Autojustice », aux élèves et discutez-en avec eux. Expliquez que l’autojustice existe en opposition à un des trois principes juridiques fondamentaux du Canada. Discutez de ces principes et de la primauté du droit. Demandez aux élèves de quoi il s’agit puis inscrivez les définitions au tableau. Distribuez la feuille d’activités 10, « Primauté du droit », ou alors projetez-la à l’aide du rétroprojecteur.
4. Séparez la classe en équipes de deux élèves puis assignez à chacune un, deux ou trois documents (selon leur longueur) tirés de la liste ci-dessus. Ils doivent ensuite parcourir les documents afin de se familiariser avec l’idée générale qui se dégage des témoignages. Distribuez également aux élèves les documents sur le corps judiciaire (qui se trouvent à la section « Protagonistes » du site Web). Chaque équipe de deux doit analyser son ou ses documents à la recherche de preuves à partir desquelles ils pourront faire des déductions (comme à la leçon 3) à propos du bon ou du mauvais fonctionnement de la loi dans le canton de Biddulph. Les élèves se servent de la feuille d’activités 11, « Trouver des preuves de l’ordre public », pour noter leurs preuves et leurs déductions.
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Leçon 5, cours 2
(Jour 10 du module)
Activités :
1. Rappelez aux élèves que leur tâche pour le cours d’aujourd’hui est de porter un jugement éclairé et impartial basé sur les preuves tirées des documents, déterminant si le canton de Biddulph obéissait à l’autojustice ou à la primauté du droit.
2. Demandez tout d’abord aux élèves de retourner dans leur équipe permanente (équipes de six). Chaque équipe de deux partage alors avec les quatre autres élèves ses trouvailles afin que tous les élèves aient un aperçu des autres documents et des preuves qu’ils contiennent. Les élèves doivent ensuite remplir la feuille d’activités 12, « Tirer des conclusions à propos du comté de Biddulph », puis discuteront de leurs hypothèses sur la nature de la justice dans ce comté.
3. Débat : placez les bureaux en demi-cercle et dites aux élèves qui croient que Biddulph était sous l’emprise de l’autojustice de prendre place à un bout du demi-cercle et à ceux qui croient que Biddulph respectait la primauté du droit d’aller à l’autre bout. Demandez à chaque élève de dire quelle est sa position en respectant les deux règles suivantes : pas de langage abusif en cas de désaccord et chaque argument doit s’appuyer sur au moins un élément de preuve trouvé dans une source. Le débat est lancé!
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Leçon 6 :
Étudier l’expérience personnelle dans l’histoire :
écrire la biographie fictive d’un prisonnier du dix-neuvième siècle
Jours 11 et 12 du module
(deux cours)
Aperçu
Durant les deux prochains cours, les élèves utiliseront les documents, les dessins, les plans et les cartes du site afin d’écrire une biographie de 400 à 500 mots, d’un prisonnier fictif, mais historiquement réaliste, qui aurait vécu dans le sud-ouest de l’Ontario vers la fin du dix-neuvième siècle. Les élèves doivent d’abord se mettre d’accord sur les qualités d’une bonne biographie et en lire quelques exemples à partir du Dictionnaire biographique du Canada (http://www.biographi.ca/FR/index.html), puis lire les documents sélectionnés et écrire le premier jet de leur biographie, qu’ils termineront lors du deuxième cours. Ils doivent utiliser la rubrique élaborée pour la rédaction d’une bonne biographie fictive et travailler en équipe de deux pour évaluer leur travail respectif.
Matériel pédagogique
Matériel pédagogique 13 : Évaluer le racisme (Feuille d’activités)
Documents suggérés :
« Le pénitencier de Kingston. La vie et l’environnement de sept cents détenus », The Globe , 16 juillet 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1603fr.html
Règles des pénitenciers, 1836
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/inmates/1271fr.html
Extraits du registre des sanctions du Pénitencier de 1858
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/inmates/2026fr.html
Registre de la prison, document gouvernemental, 1861
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/governmentdocument/1422fr.html
Pénitencier de Kingston, journal du gardien, document gouvernemental, 1858
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/governmentdocument/1781fr.html
Pénitencier de Kingston, entrevue pour la libération de James Donnelly, document gouvernemental, 1865
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/governmentdocument/1780fr.html
Lettre de William Glass, shérif, à J. G. Scott, sous-procureur général, au sujet de l’affaire du meurtre des Donnelly, 7 mai 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1464fr.html
Voir aussi quelques photographies et illustrations des prisons et des prisonniers dans la section « Photographies ou peintures » du site :
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/photographorpainting/indexfr.html
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Leçon 7 :
Apprendre à décoder les documents historiques :
de la véracité du témoignage au sens de la preuve
(deux cours)
Aperçu
À partir de la déposition du seul témoin oculaire du massacre, les élèves apprennent à aller au-delà du simple facteur de véracité du témoignage et à évaluer la preuve qu’il peut contenir. Lors du premier cours, ils utiliseront les mêmes critères que les historiens pour évaluer la crédibilité du témoignage. Au deuxième cours, ils apprendront que, en plus d’évaluer le sérieux des témoins oculaires, les historiens sont à la recherche de renseignements dans les témoignages qui leur permettent de tirer des conclusions sur la société en général. Alors qu’ils sont à la recherche de ces renseignements et apprennent à faire des déductions, les élèves sont à la recherche de preuves qui pourraient expliquer le massacre à partir de phénomènes sociaux, politiques et économiques.
Matériel pédagogique
Matériel pédagogique 14 : Évaluer la crédibilité du témoignage (Feuille d’activités)
Matériel pédagogique 5 : Liste maîtresse des preuves (Feuille d’activités)
(Optionnel : matériel pédagogique 3 : Que s’est-il passé cette nuit-là?)
Documents suggérés :
Document de Cour, Témoignage de Johnny O’Connor, témoin oculaire, 21 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/courtdocument/1635fr.html
Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 19 avril 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1571fr.html
Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 6 mars 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1591fr.html
Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 21 avril 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1593fr.html
« Horreur à Biddulph. O’Connor révèle de précieux éléments preuves. Amuse grandement l’assistance », London Advertiser, 28 janvier 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1825fr.html
« La tragédie de Biddulph. Johnny O’Connor décrit la terrible scène. Il maintient sa version précédente. », London Advertiser, 27 janvier 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1826fr.html
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Leçon 7, cours 1
(Jour 13 du module)
Activités :
1. Expliquez aux élèves que pour tenter de comprendre ce qui s’est passé et la signification passée et actuelle des évènements, les historiens utilisent différentes techniques pour trouver et évaluer les preuves ainsi que pour réfléchir à leur portée. Une partie de l’évaluation de la preuve consiste à évaluer les témoignages. Dans la première partie de la leçon, les élèves apprennent quelques bonnes stratégies pour évaluer les témoignages historiques et leur portée. La leçon d’aujourd’hui met l’accent sur l’analyse approfondie du témoignage du seul témoin oculaire du meurtre des Donnelly : le jeune Johnny O’Connor qui était caché sous un lit lors du massacre.
2. Montrez et révisez les sept critères de la feuille d’activités 14, « Évaluer la crédibilité du témoignage » :
— Y a-t-il lieu de croire que le témoin oculaire ment? Si oui, qu’est-ce qui vous le fait croire?
— Y a-t-il lieu de croire que le témoignage a été falsifié?
— Y a-t-il lieu de croire que le témoin exagère?
— Le témoin est-il constant ou est-ce qu’il se contredit?
— Le témoignage contredit-il celui d’un autre témoin? (voir leçon 4)
— Le témoignage est-il cohérent avec ce que vous savez du contexte historique (culture, économie, politique et autres, tel que vu aux leçons 2 et 3)?
— Y a-t-il d’autres raisons de croire que le témoignage devrait être rejeté?
3. Expliquez aux élèves que les tribunaux ont finalement rejeté le témoignage de Johnny O’Connor, mais que plusieurs personnes croient que les magistrats devaient alors être corrompus ou qu’ils ont tout simplement commis une erreur. Les élèves devront se faire leur propre opinion à ce sujet en appliquant ces sept critères au témoignage du jeune O’Connor.
4. Demandez aux élèves de retourner dans leur équipe de deux et d’analyser le document à l’aide de la feuille d’activités 14, « Évaluer la crédibilité du témoignage ». Les élèves auraient peut-être avantage à remplir la feuille d’activités 3, « Que s’est-il passé cette nuit-là? » (de la première leçon), afin de mieux comprendre le témoignage.
5. Allouez amplement de temps aux élèves pour qu’ils puissent lire le document, organiser leurs résultats et remplir la feuille d’activités 14.
6. Placez les bureaux en demi-cercle. Un par un, les élèves doivent présenter leur résultats et se placer dans le continuum de crédibilité, une extrémité correspondant à un témoignage très crédible et l’autre à un témoignage pas crédible du tout, selon leur propre évaluation du document.
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Leçon 7, cours 2
(Jour 14 du module)
Activités :
1. Distribuez la feuille d’activités 5, « Liste maîtresse des preuves », et demandez aux élèves de transcrire les parties importantes du témoignage de Johnny O’Connor dans la colonne de gauche. Demandez-leur ensuite quels éléments pourraient être mis dans les deux colonnes de droite.
2. Expliquez que les historiens ne se contentent pas d’évaluer la preuve ou le sérieux des témoins. Ils se servent également des dépositions des témoins oculaires pour trouver des éléments auxquels le témoin ou la personne qui écoutait le témoignage n’a pas accordé d’importance. Donnez-en un exemple à partir d’un élément du témoignage de Johnny O’Connor que les élèves ont peut-être déjà remarqué, comme le fait que les gens couchaient dans le même lit sans toutefois entretenir une relation intime ou sexuelle, ou tout autre détail du genre. Expliquez que de petites informations peuvent nous aider à mieux comprendre la vie d’une autre époque.
3. Demandez aux élèves de travailler en équipe de deux pour remplir la feuille d’activités 5, tout en observant les détails et en en tirant des déductions. Lorsqu’ils auront noté au moins trois éléments de preuve à propos de cette période de l’histoire et les conclusions qu’ils peuvent en tirer, demandez aux élèves de choisir la plus surprenante ou la plus intéressante et de la présenter à la classe.
4. Soulignez le fait qu’une bonne partie du travail des historiens, lorsqu’ils examinent un document, est simplement de soulever des questions. Ils peuvent répondre à celles-ci plus tard en lisant d’autres sources ou alors en lisant d’autres études portant sur le même endroit et la même période.
5. Comme dernière activité, demandez aux élèves de rédiger un paragraphe pour décrire un fait déduit du témoignage qui pourrait permettre d’expliquer le massacre d’un point de vue politique, économique ou social élargi.
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Leçon 8 :
Cet évènement est-il important?
Le test du manuel scolaire
Jour 15 du module
(un cours)
Aperçu
Pour cette leçon, les élèves examinent leur manuel scolaire pour voir quels genres de sujets sont abordés dans les cours d’histoire. En se basant sur leur manuel scolaire et sur d’autres écrits historiques, les élèves devront débattre de l’importance historique de cet évènement.
Activités :
1. Demandez aux élèves de se placer en équipe de deux et de regarder quels renseignements concernant l’Ontario du dix-neuvième siècle se retrouvent dans leur manuel d’histoire. Notez la présence ou l’absence (probable) de l’histoire des Donnelly. Demandez aux élèves quels sujets retiennent l’attention pour la période comprise entre 1840 et 1880.
2. Demandez aux élèves de se placer en groupes et de débattre des questions suivantes : Le massacre des Donnelly est-il un évènement important? Pourquoi? Votre manuel scolaire en fait-il mention? Croyez-vous que d’autres manuels scolaires abordent des problématiques du genre?
3. De cette discussion, les élèves pourront générer les critères qui font qu’un évènement ou une problématique historique a de l’importance.
4. Les élèves peuvent également engager un débat sur la question suivante : devrait-on enseigner toutes les questions historiques et tous les évènements historiques importants à l’école?
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Leçon 9 :
Point culminant : procès mené par des historiens
(ou « Qu’est-ce qui a tué les Donnelly? »)
(Jours 16 à 18 du module)
Aperçu
Au cours de cette activité finale, les élèves participeront à une simulation de procès. Ce procès sera cependant différent, puisque le but est d’imiter ou de reproduire non pas une Cour de justice, mais une cour historique. L’accent sera mis sur les preuves contenues dans les documents plutôt que sur les témoignages seulement, puisque le but est d’amener les élèves à explorer des problématiques plus larges ayant pu mener au massacre. Le racisme était-il au cœur de ce drame? Était-ce plutôt la culture de la violence? La feuille d’activités 5, « Liste maîtresse de preuves », constitue le point de départ pour les élèves alors qu’ils recréent un procès qui conclura cette affaire. Les rôles devront être distribués et des scénarios composés pour la présentation qui aura lieu lors du dernier cours. Comme solution de rechange ou activité supplémentaire, les élèves peuvent présenter individuellement le fruit de leurs recherches.
Activités :
1. Demandez aux élèves dans une discussion de classe ce qui, selon eux, a tué les Donnelly et pourquoi.
2. Séparez la classe en quatre groupes et attribuez à chacun d’eux une explication en lien avec le contexte du dix-neuvième siècle, fournie par les historiens (vous devrez peut-être en faire un résumé pour les élèves).
3. Demandez à chaque groupe d’évaluer la théorie qui lui a été attribuée. Un porte-parole par groupe doit faire un résumé de l’explication et donner l’opinion de son groupe par rapport à cette théorie.
4. Présentez le projet de la simulation de procès aux élèves. Expliquez-leur qu’ils devront jouer les rôles de procureurs de la Couronne ou de la défense, ou encore celui d’un témoin. Demandez à des membres du personnel, des parents ou des élèves d’une autre classe de jouer le rôle des membres du jury dans les véritables procès. Le procès se tiendra selon les règles de présentation de la preuve par les historiens. On retrouvera le canton de Biddulph des années 1880 au banc des accusés.
5. Témoins : Confiez les rôles de témoins à un tiers des élèves. Leur but sera de fournir des témoignages quant à certaines tendances, certains problèmes ou évènements historiques.
6. Poursuite : Confiez les rôles d’avocats de la poursuite à un tiers des élèves. Ils n’auront qu’un seul cours pour décider des points les plus importants qu’ils désirent soumettre au tribunal. Ils devront fournir aux témoins une liste des preuves qu’ils désirent présenter afin de prouver ce qu’ils avancent avant la fin du deuxième cours préparatoire. L’équipe de la poursuite devra préparer des questions et affecter des procureurs à l’affaire.
7. Défense : Confiez les rôles d’avocats de la défense à un tiers des élèves. La défense doit être prête à défendre le canton de Biddulph contre des accusations de problématiques historiques générales flagrantes, et leur défense doit stipuler que le massacre est imputable à des individus isolés ou à une cause accidentelle n’ayant rien à voir avec des tendances, des problèmes ou des phénomènes historiques. Avant la fin du deuxième cours de préparation, ils devront fournir aux témoins une liste de ceux qui seront appelés à la barre. L’équipe de la défense devra préparer des questions et affecter des avocats de la défense à l’affaire.
8. Le jour précédant le procès, revoyez les procédures avec la classe. Le rôle de l’historien qui préside le tribunal peut être tenu par vous ou par le directeur de l’école.
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9. Le jour du procès, essayez si possible de fournir des toges aux acteurs qui en auront besoin. Limitez le temps de parole de chacun, afin que le procès soit d’une durée raisonnable. Votre jury peut rendre son verdict le même jour ou le lendemain.
Comme travail optionnel de fin de module, vous pouvez demander aux élèves de soumettre un texte argumentatif dans lequel ils révèleront à qui, selon eux, on doit imputer le massacre des Donnelly. Pour ce faire, ils devront se baser sur des preuves solides.
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Matériel pédagogique
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Matériel pédagogique 1, notes préparatoires
Le massacre des « Black » Donnelly en contexte historique
Le massacre des « Black » Donnelly en contexte historique
Les tristement célèbres Donnelly immigrent du comté irlandais de Tipperary dans les années 1840. Comme des milliers d’autres immigrants irlandais fuyant la Grande Famine, la pauvreté extrême et les troubles sociaux de leur mère patrie, ils s’établissent dans le sud de l’Ontario. Les Donnelly prennent une terre dans le comté de Huron et choisissent de vivre dans le canton de Biddulph sur la Roman Line, ainsi nommée par les catholiques romains irlandais qui s’y établissent. James et Johannah Donnelly deviennent des squatters (c’est-à-dire qu’ils vivent sur une terre sans avoir dûment signé d’entente ni payé de droit de propriété).
La famille Donnelly dans le canton de Biddulph
Dans les années 1850, les conflits, pour la plupart violents, font partie du quotidien dans le canton de Biddulph. Les atrocités se multiplient dans la communauté : étripage de bétail, incendies criminels, nombreuses batailles et bagarres, meurtres. Les Donnelly et leurs enfants (James fils, William, John, Patrick, Michael, Robert, Thomas et Jenny) se taillent une réputation à force de se battre à propos de tout et de rien. Certains résidants de la Roman Line (qui sont tous catholiques) en viennent à accuser les Donnelly (catholiques aussi, mais amis avec des protestants de la région) de tous les maux qui s’abattent sur la localité. D’ailleurs, comme le dit un vieil adage : « Si une pierre tombait du ciel, ce serait la faute des Donnelly ». Les problèmes de la famille culminent en 1857 quand James Donnelly père tue Patrick Farrell, qui avait acheté la terre que le clan Donnelly s’était illégalement approprié. Pour échapper aux sanctions, James se cache des autorités pendant près d’un an, quelquefois déguisé en femme. Il finit par se lasser de cette mascarade et se rend lui-même à la police. James Donnelly purgera une peine de sept ans pour son crime. La mort de Patrick Farrell ne fait qu’envenimer l’animosité que certains membres de la communauté ressentent envers les Donnelly. Mais, comme le confirment les archives judiciaires, les Donnelly ne sont pas les seuls à commettre des crimes; ils vivent dans une communauté où se multiplient les incendies criminels et les agressions; une communauté, bref, qui cultive la violence.
Des villageois contrariés, insatisfaits de la façon dont la justice est administrée par la voie légale dans le canton de Biddulph, forment un comité de vigilance pour se faire justice autrement qu’en recourant aux actions judiciaires. Leur but est de punir les indomptables Donnelly, dont les crimes culminent dans les années 1870. Conclusion : le 4 février 1880, un incendie détruit la ferme des Donnelly. Les corps de James, de sa bien-aimée Johannah, de leur fils Tom et de leur nièce Bridget se trouvent parmi les cendres. Un autre de leurs fils, John, est lui aussi victime de meurtre la même nuit. Selon les preuves, une bande cruelle et impitoyable, ramification d’une société appelée, ironiquement, « Société pour la paix », en serait l’auteure. En dépit de nombreuses preuves (dont la déposition d’au moins un témoin oculaire) et de deux procès, personne ne sera jamais reconnu coupable de ces crimes.
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Conflit au sein du canton de Biddulph : contexte précédant le massacre
Les historiens ne s’entendent pas sur les causes réelles des conflits qui s’intensifient entre les voisins du canton de Biddulph entre 1840 et 1880, mais tous sont d’accord pour dire que le canton est alors infesté par les crimes, la violence et la haine. Trois hypothèses, différentes mais parentes, peuvent expliquer le conflit qui se conclut par l’horrible massacre des Donnelly. Certains historiens avancent que les conflits qui ont mené à ces homicides résultent de différences ethniques et religieuses apportées d’Irlande, où les conflits religieux, la pauvreté et l’oppression centenaires ont dressé les catholiques contre les protestants. D’autres historiens soutiennent que la cause n’est pas tant les différences religieuses qu’une tradition de violence extrême engendrée par les différences religieuses. D’autres encore affirment qu’il s’agit d’une question de possession de terrain. Les voici en détail.
i) L’hypothèse du conflit religieux : contexte
Le conflit religieux irlandais débute avec la conquête de l’Irlande par Oliver Cromwell en 1695. Sa décision d’établir de riches protestants anglais en Irlande crée une classe de puissants propriétaires protestants qui soutirent d’énormes rentes aux catholiques irlandais défavorisés qui cultivent leurs terres. Plusieurs propriétaires anglais ne vivent même pas en Irlande, s’assurant ainsi de ne pas devoir entretenir leurs terres ou prendre soin de leurs locataires pendant les temps durs, comme ce fut le cas par le passé. Les catholiques irlandais n’ont même pas le droit de posséder de terre et finissent même par perdre leur droit coutumier de cultiver les terres « communes » (terres partagées par tous les paysans et destinées à l’élevage de bétail et à l’agriculture). Sans ces formes coutumières d’aide financière, et à cause de loyers toujours plus élevés, les catholiques irlandais s’enlisent dans une pauvreté croissante. Plusieurs se voient réduits à manger exclusivement des pommes de terre pour survivre.
Au milieu du dix-huitième siècle (vers 1750), des catholiques démunis forment une société secrète du nom de « Whiteboys » afin de se venger des souffrances que la classe riche de propriétaires protestants leur fait endurer. Les Whiteboys insistent pour que les membres fassent le serment de ne pas entrer en contact avec les protestants : ils ne peuvent pas commercer ou travailler de leur plein gré avec eux, ni même parler avec eux. Peu à peu, les Whiteboys terrorisent non seulement les protestants mais aussi tous les catholiques qui s’associent aux protestants, en tuant leur bétail, incendiant leurs maisons et leurs granges et en commettant même des meurtres. Les catholiques qui se mêlent aux protestants ou qui s’opposent au règne de terreur et de violence imposé par les Whiteboys reçoivent dans le canton de Biddulph l’appellation de « Blackfeet » [pour obtenir plus de détails sur ce terme et ses origines, consulter le Sommaire de recherche d’Orlo Miller et http://www.donnellys.com/Questions.htm (en anglais seulement)]. Dans les années 1850, le canton de Biddulph compte presque autant de Whiteboys que de Blackfeet. Comme le laisse entendre le terme « Black » Donnelly, James Donnelly fait affaire tant avec les catholiques qu'avec les protestants et il fait même un don à l’église locale anglicane St. James.
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ii) L’hypothèse de la culture violente : contexte
D’autres historiens étudient l’histoire de la violence religieuse en Irlande—violence particulièrement intense dans le comté de Tipperary—et ne nient pas que les origines de cette violence remontent aux terribles injustices que les protestants ont infligées aux catholiques, depuis la conquête de Cromwell en 1695 jusqu’à « l’émancipation » des catholiques irlandais en 1829. Ils soutiennent cependant que, avant que les catholiques irlandais, comme les Donnelly, quittent le comté de Tipperary pour émigrer vers le canton de Biddulph en Ontario dans les années 1840, les différences entre catholiques et protestants sont moins importantes que la culture violente qui caractérise la société catholique irlandaise. Les différends religieux et la tolérance religieuse ne sont, selon ces historiens, que des excuses dont se servent les sociétés secrètes comme les Whiteboys pour imposer leurs propres « lois » à leurs voisins. Cette violence grandissante naît de la décision des sociétés secrètes de se faire elles-mêmes justice, en condamnant ceux qui leur désobéissent à des peines qu’elles infligent elles-mêmes. Les membres de ces sociétés sont en fait des justiciers [pour plus de détails sur l’histoire des comités de vigilance, consulter la leçon 5 dans ce guide ainsi que l’article « Vigilantism, Vigilante Justice, and Victim Self-Help » à l’adresse suivante http://faculty.ncwc.edu/toconnor/300/300lect10.htm (en anglais seulement)]
iii) L’hypothèse du conflit foncier : contexte
D’autres historiens affirment que des questions de possession de terrain sont à l'origine des nombreux actes de violence perpétrés contre les gens et les biens de la communauté. C’est en partie la promesse d’acquisition d’une terre dans le canton de Biddulph, comme dans d’autres régions du Canada, qui encourage des milliers de familles à quitter leur pays natal au dix-neuvième siècle. Plusieurs nouveaux arrivants ne peuvent plus se procurer de terre dans leur pays natal, en raison d’une variété de facteurs économiques et politiques. Or, le Canada possède des terres en abondance, incontestablement abordables. Des lois canadiennes régissent l’achat des terres et dictent souvent ce que les colons doivent faire sur leur terre afin de se la procurer à bas prix. Cependant, il arrive que ces lois ne soient pas suivies et certains colons, comme les Donnelly, n’achètent pas leur terre avant d’y vivre. De plus, les lois ne sont pas les mêmes pour tous les acheteurs. Certains historiens soutiennent que les querelles qui éclatent dans le canton de Biddulph sont liées aux pratiques foncières douteuses.
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Matériel pédagogique 2, feuille d’activités
Fouiller le document
Votre nom : ______________________________________________________________
Titre et numéro du document : _____________________________________________________
1. De quel type de document s’agit-il? Comment le savez-vous?
Article de journal_______ Journal intime_______ Lettre_______ Document de Cour _______ Autre______
2. Quelle est la date de création de ce document? Comment le savez-vous?
3. Qui est l’auteur de ce document (nom, titre, emploi, groupe ethnique)? Comment le savez-vous?
4. À qui croyez-vous que ce document était destiné?
Famille et amis ________
Public, représentants du système judiciaire et jurés ________
Employés du gouvernement ________
Membre d’une église ________
Le grand public ________
5. Quels évènements sont décrits dans ce document?
(Écrivez vos réponses sous forme de liste chronologique. Utilisez l’endos de cette feuille si vous manquez d’espace.)
6. Comment l’auteur de ce document a-t-il été mis au courant des évènements (ex. les a-t-il vus de ses propres yeux, en a-t-il entendu parler, etc.)?
7. Quels autres faits ou évènements devez-vous connaître avant de pouvoir déterminer qui et ce qui a tué les Donnelly?
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Matériel pédagogique 9, notes préparatoires
Autojustice
Définition :
Les actions du Comité de vigilance de Lucan tenaient de l’autojustice. Le mot « vigilance » ressemble au mot espagnol vigilante qui signifie « gardien », mais puise ses origines dans le mots latin vigilantia, de vigilare qui signifie « veiller ». Lorsqu’on dit qu’une personne se fait justice à elle-même, cela signifie généralement qu’elle recourt à l’autojustice, bien que l’expression « se faire justice à soi-même » soit parfois utilisée pour décrire ce que certains appellent une « police secrète ».
Histoire de l’autojustice
En Amérique du Nord, l’autojustice voit le jour dans le sud-est et l’ouest des États-Unis au cours du 18e siècle lorsque se forment, en l’absence d’un système de justice pénale officiel, des associations bénévoles (appelées comités de vigilance) qui inscrivent sur des listes noires, harcèlent, bannissent, passent « au goudron et aux plumes », fustigent, mutilent, torturent ou tuent les gens qui représentent des menaces pour la communauté, les familles ou les privilèges (Karmen, 1968). Vers la fin du 18 e siècle, on considère ces comités comme des bandes de lynchage parce que la plupart du temps, le châtiment qu’ils infligent se résume à une exécution sommaire par pendaison. Dans certains États, comme la Caroline du Sud, ces bandes portent des noms exotiques comme les Regulators (hommes de loi). Au 19 e siècle, la majorité des villages américains dotés de ports de mer engagent des groupes de vigilance qui identifient et punissent les voleurs, les ivrognes et les joueurs présumés parmi les immigrants fraîchement débarqués. C’est toutefois l’État du Montana qui détient le record du mouvement le plus sanguinaire, qui sévit de 1863 à 1865, alors qu’une bande se livre à une attaque massive, encerclant et assassinant des centaines de présumés voleurs de chevaux. Le Texas, le Montana, la Californie et le sud-est des États-Unis, notamment la ville de la Nouvelle-Orléans, sont les foyers d’activité d’autojustice de l’histoire américaine.
Traduction d’un texte tiré du site http://faculty.ncwc.edu/toconnor/300/300lect10.htm
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Matériel pédagogique 10, notes préparatoires
Primauté du droit au Canada
Selon la Cour suprême du Canada, la primauté du droit a au moins deux significations, soit :
— le droit est au-dessus des autorités gouvernementales aussi bien que du simple citoyen et exclut, par conséquent, l’influence de l’arbitraire;
— elle exige la création et le maintien d’un ordre réel de droit positif qui préserve et incorpore les principes plus généraux de l’ordre normatif.
La primauté du droit signifie cependant bien plus qu’un simple ensemble de lois. En régime de primauté du droit, c’est grâce à la loi que s’établit un ordre social. Les lois ne forment pas seulement le cadre structurel nécessaire à la gouvernance d’une société; elles expriment et codifient les valeurs centrales de cette dernière.
Site Web de la Défense nationale du Canada :
http://www.cda-acd.forces.gc.ca/cfli/frgraph/leadership/conceptual/ch3_f.asp
Aux principes du gouvernement responsable et du fédéralisme, piliers de notre système de gouvernement, s’ajoute une troisième force : la primauté du droit, notion que nous allons tenter d’expliquer. Que signifie la primauté du droit et des tribunaux? Ce principe veut que tous soient soumis à la loi. En effet, nul, si important ou puissant soit-il, n’échappe à la loi : ni le gouvernement, ni le premier ministre, ni quelque autre ministre, ni la reine, ni le gouverneur général, ni les lieutenants-gouverneurs, ni le plus haut fonctionnaire de l’État, ni les forces armées, ni le Parlement lui-même, ni aucune assemblée provinciale. Ces personnes et ces instances n’ont de pouvoirs que ceux qui leur sont conférés par la loi : par la Loi constitutionnelle de 1867 ou par une modification de cette dernière; par une loi fédérale ou provinciale; par la common law anglaise, dont nous avons hérité et qui, même si elle a été considérablement modifiée, enrichie et élaguée au fil des ans par le Parlement fédéral et les assemblées provinciales, reste le fondement de notre droit constitutionnel, de notre droit criminel et de notre droit civil (droits de propriété et droits civils) pour l’ensemble du pays, exception faite du Québec (qui a son propre Code civil). Aucune de nos libertés ne serait vraiment protégée si quiconque était au-dessus des lois. Qu’est-ce qui empêche les diverses instances du pays — gouvernement, hauts fonctionnaires, forces armées, police, Parlement, assemblées provinciales — d’échapper à la loi, d’y contrevenir ou d’usurper des pouvoirs? Les tribunaux. Ceux-ci auraient vite fait de les ramener à l’ordre.
Site Web du Parlement du Canada : http:www.parl.gc.ca/information/library/idb/forsey/rule_of_law_01-f.asp?Language=F
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Suggestion d’intégration des apprentissages
Ce module est conçu pour être appliqué en toute flexibilité. Les plans de cours de sciences humaines suggérés ont été pensés pour être autonomes, tout en demeurant liés les uns aux autres, en plus de s’inscrire facilement dans un module élargi, à la discrétion des enseignants. Ces suggestions peuvent s’adapter en fonction du temps, de l’espace et des ressources éducationnelles disponibles. Alors que les élèves sont parfois invités à s’imaginer dans une époque canadienne reculée, il est cependant rare qu’ils aient la chance d’avoir une expérience réelle des éléments de ce mode de vie révolu. Le matériel audiovisuel et les visites guidées des lieux historiques qui permettent de se tremper dans l’atmosphère de l’époque peuvent favoriser chez les élèves le développement de l’empathie historique, mais ces ressources ne sont pas toujours accessibles ou en concordance avec le sujet d’étude. L’approche pédagogique hybride permet aux élèves de vivre une expérience empirique des diverses réalités historiques.
Chacune des leçons fera appel à une composante permettant d’atteindre les objectifs principaux du module. Dans ce cas-ci, l’objectif est d’exercer un jugement critique et avisé pour tenter de découvrir pourquoi l’évènement a été négligé et mal interprété par les historiens et comment il a été remis à l’étude afin d’approfondir la connaissance de l’expérience qu’ont vécue les immigrants venus s’établir au Canada. L’évènement revêtait-il une importance à l’époque? Quelle est sa portée aujourd’hui? De plus, les élèves seront conviés à acquérir une conscience critique et lucide par rapport à la nature construite des récits historiques. En cherchant à atteindre ces objectifs, les élèves accompliront une tâche triple : enrichir leur connaissance de l’histoire canadienne, apprendre à utiliser des documents historiques (sources) et développer leurs habiletés à analyser, évaluer et penser de façon critique. Le module d’apprentissage offert dans ce Guide pédagogique n’est que partiellement intégré, c’est-à-dire que chaque suggestion n’exige pas explicitement que les élèves résolvent la question. Les élèves du second cycle du primaire et du premier cycle du secondaire n’auront vraisemblablement pas le temps ni les ressources académiques pour fouiller les éléments de preuve selon des angles interdisciplinaires. Néanmoins, tous les exercices et leçons suggérés ici plongent les élèves dans l’affaire même, les encouragent à s’investir personnellement dans l’histoire et leur donnent la chance d’explorer l’histoire et les sciences humaines d’un œil critique et avisé.
Suggestions d’intégration des niveaux d’apprentissage et des sujets :
L’approche d’intégration adoptée dans ce module offre un éventail de domaines d’intérêt. Cependant, les plans de cours complets offerts dans ce module ont été limités aux disciplines suivantes :
Science
L’expertise médicolégale et la criminologie sont des disciplines qui suscitent un intérêt croissant. Même si en 1880, les enquêtes menées lors d’incendies criminels ne revêtaient pas l’aspect médicolégal de nos enquêtes modernes, ce module constitue néanmoins une chance exceptionnelle d’amener les étudiants à découvrir les sciences par le biais de la médecine légale.
Mathématiques
Le site du PRDH, le Programme de recherche en démographie historique, compile des statistiques sur la démographie ontarienne. Il fait appel à des habiletés élémentaires en statistique, jongle avec les données numériques et les habiletés en graphisme. Les élèves peuvent examiner et investiguer certaines données statistiques disponibles sur le site des Donnelly. On y trouve des équations négatives et positives qui permettent d’organiser les données chiffrées en ordre chronologique dans un graphique. Pratiquer la conversion de données textuelles en données numériques constitue un bon exercice de mathématiques appliquées.
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Géographie
Cette affaire peut servir à explorer la géographie physique, urbaine, humaine ou culturelle du sud-ouest de l’Ontario. Le matériel en ligne (et sur place) peut être utilisé pour créer ou analyser des tableaux, des cartes et des graphiques concernant la démographie ainsi que la composition religieuse, ethnique et sociale du canton de Biddulph ou de l’Ontario dans son ensemble.
Domaine langagier
Toutes les leçons du module incluses ici portent sur les connaissances littéraires et la lecture. Certains plans de cours se concluent même par un exercice d’écriture créative basée sur des éléments de preuves qui peut facilement être étoffé. De plus, l’étude de la façon dont l’affaire a été adaptée pour l’écran, la littérature ou le théâtre constitue une entrée de choix vers les arts dramatique et littéraire. Les élèves pourraient être appelés à regarder un documentaire sur les Irlandais de l’Ontario, puis à rédiger un compte rendu critique qui leur permettra d’incorporer la compréhension qu’ils ont de l’affaire à partir des sources.
Tant par le système d’éducation que par la culture populaire, la plupart des élèves seront soumis à un éventail de genres littéraires et audiovisuels qui dépeignent la vie des immigrants au Canada et aux États-Unis au dix-neuvième siècle.
Leçons individuelles
1. Suggestions : les élèves cherchent plusieurs documents sur le site et adoptent la personnalité d’un immigrant quittant le comté de Tipperary pour s’établir à Lucan dans les années 1870. Leur tâche est soit de persuader soit de dissuader leur famille d’immigrer. (http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/context/immigration/indexfr.html)
2. Les élèves jouent le rôle d’un jeune reporter à qui l’on demande de rédiger un article documentaire de 250 mots sur la vie dans le canton de Biddulph. Mais comme ils arrivent en retard au procès, ils ont seulement pour référence le témoignage de Johnny O’Connor. La tâche consiste à déduire le plus d’information possible à partir de ce seul texte.
Documents de Court : Témoignage de Johnny O’Connor, témoin oculaire, 21 février 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/massacre/trialone/responseinquesthearing/1635fr.html
Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 19 avril 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1571fr.html
Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 6 mars 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1591fr.html
Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 21 avril 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1593fr.html
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Article de journal : « Horreur à Biddulph. O’Connor révèle de précieux éléments preuves. Amuse grandement l’assistance », London Advertiser, 28 janvier 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1825fr.html
Article de journal : « La tragédie de Biddulph. Johnny O’Connor décrit la terrible scène. Il maintient sa version précédente. », London Advertiser, 27 janvier 1881
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1826fr.html
3. Les élèves sont appelés à consulter différents documents traitant de la violence dans le canton de Biddulph, puis à analyser la réaction de la population devant les nombreuses batailles qui éclatent à l’époque. Comment les habitants du canton de Biddulph voient-ils la situation?
Documents suggérés :
Souvenirs du juge Mac Mahon, 1908
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/books/1100fr.html
Déposition des témoins, enquête du coroner sur les corps de Catherine Garburth et Sarah Harcourt, 1861
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/courtdocument/1087fr.html
Extraits du livre The History of Middlesex County
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/books/1129fr.html
Lettre à J. A. Macdonald, procureur général, au sujet du meurtre de Biddulph, 28 mars 1859
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1375fr.html
Journal de William Porte, incendies ayant eu lieu à Lucan, 1864-1898
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/diaryjournalreminiscence/1385fr.html
« Étincelles boréales. La question de l’heure à Lucan », London Daily Advertiser, 8 mai 1877
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1394fr.html
Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, janvier 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/privateletter/1404fr.html
Article de journal : « Coups de feu à Lucan. Procès de Robert Donnelly, l’accusé. Le jury rend un verdict de culpabilité. », London Advertiser, 1er avril 1877
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1601fr.html
Article de journal : « Augmentation de la criminalité », Listowell Banner, 5 mars 1880
http://www.canadianmysteries.ca/sites/donnellys/archives/newspaperormagazinearticle/1606fr.html
Suggestions pour les étudiants de niveau collégial et universitaire
- Jetez un coup d’œil aux sources de votre province ou de toute autre région du Canada afin de déterminer si Lucan était un cas isolé en termes de violence à l’intérieur de la communauté.
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- Demandez à chaque étudiant d’étudier une série de documents spécifiques du site afin de tirer des conclusions sur le mode de vie en Ontario au dix-neuvième siècle puis de présenter à tour de rôle, un court compte rendu de leurs trouvailles. Les différences et les similitudes entre les comptes rendus sont ensuite analysées et expliquées.
- Dans un module sur l’immigration, demandez aux étudiants de comparer la population immigrante du sud de l’Ontario avec celle des autres provinces. Quelles raisons ont poussé ces gens à immigrer? Il est également possible de faire la comparaison avec la situation moderne du modèle multiculturel canadien. Les étudiants pourront ensuite écrire une dissertation ou faire une présentation PowerPoint sur les éléments qu’ils ont trouvés.
- Invitez les étudiants à se pencher sur le système judiciaire canadien à l’aide des documents traitant des procès pour les meurtres des Donnelly. Ils devront dans ce cas-ci comparer l’information contenue dans les sources avec celle contenue dans les études.
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