Les photographies, les peintures et les dessins

Les photographies, les peintures et les dessins constituent de précieuses sources d’information pour les historiens. Le plus important, c’est qu’ils nous renseignent sur l’aspect que les choses avaient à l’époque. Même la description la plus détaillée d’une rue, d’une maison, d’une pièce, ou d’une théière ne saurait transmettre autant d’information qu’une image. L’expression populaire « une image vaut mille mots » résume bien la puissance des documents visuels. L’une des raisons pour lesquelles nous photographions les évènements spéciaux de notre vie, comme les remises de diplômes, les mariages, ou les voyages, est que les photographies nous aident à nous remémorer ces moments ou ces endroits particuliers. Il est rare que nous prenions le temps d’écrire de longues descriptions de tels évènements.

Bien que les photographies puissent paraître factuelles et véridiques, elles ne sont jamais entièrement objectives. Les photographes et les peintres usent souvent de mises en scène afin d’obtenir certains effets. Un portrait, notamment, sera souvent commandé afin de faire paraître la personne qu’il représente comme particulièrement noble, grave, professionnelle, athlétique ou attrayante. En d’autres mots, le personnage représenté par une photographie ou une peinture peut être radicalement différent de la personne telle qu’elle est vraiment. Le photographe montréalais William Notman photographiait même des scènes qui ne s’étaient jamais produites. Ses « portraits composites » étaient des collages de gens ne s’étant peut-être jamais rencontrés. En juxtaposant leurs photographies, il créait de toute pièce la photographie d’un rassemblement qui n’avait jamais eu lieu. Le peintre Robert Harris détenait, à l’instar de Notman, un pouvoir total sur la façon dont il choisissait de représenter les membres de la famille Redpath.

De façon similaire, il est possible de conférer aux photographies de paysage ou d’architecture un caractère romantique, ou à l’inverse, un aspect lugubre, selon le moment où la photo est prise. Des célèbres défenseurs de la réforme du logement, tels Jacob Riis, par exemple, photographiait l’intérieur des maisons de gens pauvres, à New York, afin de souligner leurs conditions de vie misérables. Les historiens estiment aujourd’hui qu’il est possible qu’il ait exagéré l’indigence de ces lieux. Les œuvres de Notman et de Riis démontrent les raisons pour lesquelles les historiens doivent faire preuve de prudence lorsqu’ils se basent sur des sources photographiques.

Étant donné leur valeur en tant que documents historiques, les photographies et les peintures sont souvent conservées au sein de collections archivistiques ou muséales. Une grande partie des images de la famille et de la maison Redpath provient des collections du Musée McCord et de l’Université McGill, à Montréal.